L'enquête du CRISP portant sur le déclin de la religion catholique en Belgique fait grand bruit et suscite des commentaires d'une sottise inégalable, notamment sur le site de la RTBF, ce qui n'étonnera personne. Celle-ci se demande notamment si la présence de Mgr Léonard à la tête de l'Eglise de Belgique n'est pas responsable de cette hémorragie, comme si le processus de désaffection à l'égard du catholicisme n'était pas largement entamé avant l'arrivée du prélat sur le siège archiépiscopal. Mais qu'importe, ce qui compte aux yeux de ces faiseurs d'opinion, c'est de ruiner le crédit du seul personnage en vue dans notre pauvre pays qui ose dénoncer la dérive ultra-permissive des moeurs et qui ne cède pas aux oukazes des groupes de pression de tout acabit.
Ceci dit, les adversaires qui se réjouissent de cet affaiblissement de l'Eglise n'en mesurent pas toutes les conséquences. Qu'est-il advenu de tous ces lieux où l'on accueillait et où l'on assistait les plus mal lotis de notre société : communautés religieuses, presbytères, conférences de saint Vincent de Paul, etc? Dans la ville où j'habite (60000 habitants environ), il n'y a plus aucune communauté religieuse et il ne reste plus que deux prêtres pour animer les deux unités pastorales qui se sont substituées à la douzaine de paroisses qui existait auparavant; pourtant, tous ces lieux étaient largement ouverts aux personnes en difficulté.
On peut aussi se frotter les mains en observant le peu de couples qui se marient à l'église. Effectivement, quand un couple sur deux divorce, il vaut mieux être prudent avant d'aller s'engager dans les liens indissolubles du mariage chrétien. Mais qu'advient-il de tous les enfants du désordre conjugal et familial? N'importe quel enseignant honnête sera bien obligé de constater la connexion entre échec familial et difficultés scolaires. Et que dire de tout le reste? Consommation de drogue, alcoolisme, délinquance juvénile, suicide..., qui osera prétendre qu'il n'y a pas de lien entre ces dérives inquiétantes et la décomposition du modèle familial traditionnel.
La raréfaction de catholiques pratiquants et convaincus coïncide également avec celle de personnes prêtes à s'engager bénévolement, que ce soit dans l'animation des mouvements de jeunesse, dans l'aide sociale et humanitaire, etc. Mais est-il pertinent d'isoler ce qui se passe au niveau du catholicisme des autres réalités confessionnelles, sociales, syndicales, et autres. A part l'arrivisme qui détermine certains à s'engager en politique, on constate une grande difficulté à trouver des gens disposés à donner gratuitement de leur temps et à prendre un engagement dans la durée. Plus qu'un phénomène propre au catholicisme, c'est un phénomène de société qu'il faut bien constater au même titre que d'autres tout aussi inquiétants et qui hypothèquent l'avenir de notre société.
Commentaires
Hier, en visite à Bruges, par un agréable temps ensoleillé, comme l’automne peut en avoir le secret… Pas mal de monde en a d’ailleurs profité, là comme ailleurs. Non loin de l’église Notre-Dame, j’aperçois, sacs au dos et toute en gaieté, ce qui me paraissait être une compagnie de guides. Je m’approche et m’enquiers auprès de l’une d’elles pour en savoir plus à leur sujet. Déjà, j’avais constaté qu’elles étaient francophones. Elle me dit qu’elles venaient du Brabant wallon. Comme je lui demandais à quelle fédération elles se rattachaient, elle me répondit tout de go et de façon quelque peu inattendue : « On n’est plus catholiques ! » Avec comme un air de soulagement, comme libérée de je ne sais quoi… « Notre fédé maintenant, c’est ‘Les Scouts’!» Je n’ai guère eu le cœur d’approfondir davantage. Une compagnie GCB passée en bloc à l’autre bord ? C’étaient toutes des filles. Perplexité et tristesse…
Cher Jean-Pierre Destrebeck, à votre place j'aurais répondu à ce groupe de jeunes-filles: "mes sincères condoléances".
Quitter la foi catholique c'est se couper de la Vie.
Mais n'ayons pas peur! Si vous saviez tout ce que j'entends autour de moi! Cependant, je me sens tout le temps remontée par la prière, la fréquentation de la messe, tant en semaine que le WE, quand mon travail me le permet, la rencontre avec un Directeur spirituel pour les questions spirituelles épineuses, les longs dialogue entre Dieu et moi, les moments d'Adoration en église, etc. Surtout je remets ce genre de personnes dont vous parlez à Dieu, Marie, Jésus, et je leur dis: "je vous les confie, bénissez-les, et occupez-vous d'eux/d'elles! moi je suis trop "pauvre". A chacun son travail!".
En fait l'église catholique est ce que les prêtres en font, mais aussi les fidèles. Nous sommes tous responsables de l'église; nous sommes tous dans l'Eglise, qu'on le veuille ou non. Même les athées, ceux qui renient Dieu, la Foi, et bien ils sont quand même dans l'Eglise Universelle de Dieu.
Comme les mots sont nécessaires à un document, un livre;
Comme les notes sont nécessaires à la musique, ou les couleurs au tableau du peintre, les pierres à la construction d'une maison; et bien nous sommes tous des outils à la réalisation de la gloire de Dieu. Comme il y a des mots impropres, des notes fausses, des couleurs fades, des pierres angulaires, et bien il y a des outils qui semblent plus utiles que d'autres, différents, de toutes tailles et solidité, qui tous serviront tôt ou tard, même rouillés, ou minuscule comme une épingle.
Un message que je voudrais faire passer pour attirer le monde en Eglise et redonner l'Amour de Dieu autour de soi; ce serait de:
1) soi-même aimer tant Dieu, Jésus et Marie qu'on en parlerait souvent autour de soi, sans honte, ni rougeur au visage, sans prosélytisme, simplement avec amour.
2) montrer l'exemple de ce que c'est qu'aimer Dieu et le monde tel qu'il est tout en cherchant sans cesse, avec Dieu, Marie (Reine de l'Eglise), ses anges, comment le reprendre au Prince des ténèbres! Exemple en mettant Dieu au milieu de SA vie, de celle de SA famille!
3) SOURIRE! magnifester sa joie d'être dans l'église lorsqu'on y est; souvent j'avoue que je voie des visages fermés, sombres, des mentons qui traîne jusqu'au sol au point qu'il ne faut même plus nettoyer après leur passage! Des mines vraiment qui me font penser; "mais où est Dieu sur ce visage d'enterrement, dans cette âme?"
Quelqu'un m'a dit alors; "mais ces gens ont tant de soucis, de problèmes... il faut comprendre...". Et bien non! je ne suis pas d'accord; quand on a Dieu dans son coeur; quand on voit la croix du Christ, et les pleurs de Marie, je regrette infiniment, mais on sent profondément en soi, combien tous portent avec nous nos croix, aussi lourdes soient-elles! Dès l'entrée dans l'Eglise, il me semble sentir la présence de Dieu qui me porte, je respire à fond, et je dis "merci" pffff qu'est ce que je me sens bien auprès de Toi, Seigneur. Auprès de Toi, Marie! ... et je souris intérieurement, cela se voit sur le visage. Et je me sens prête à parler avec la personne qui souffre pour voir si je ne pourrais l'aider, prier ensemble, etc.
4) le Chrétien catholique devrait aussi se remarquer par sa miséricorde. Souvent je vois des catholiques, aux abords de l'église, où la messe va commencer, se terminer, et ça papote, ça jase! Sur le dos des gens qui ont fait ceci, cela, de x, y ou z sur qui on casse du sucre, (médisances, calomnies, jugements, ...). Comment serait Jésus, Marie, Joseph à la sortie d'une messe? ... s'ils étaient à notre place. Ils doivent être dans notre coeur. Il faut que les gens non croyants, ceux qui quittent l'église, qui ne savent plus ce que c'est, puisse voir un chrétien catholique en disant: "oui! je vois bien que Dieu existe! j'aimerais leur ressembler...". Souvent je m'excuse mais je n'ai pas cette impression en voyant les gens sortir des églises.
5) Partageons les beaux évènements en Eglise! Tout le monde gardent tout pour soi, ou pour partager entre deux ou trois personnes! Non! il faut dire partout haut et fort tout ce qui se fait de bien et de beau en paroisses, motiver les gens non croyants en témoignant des merveilles de Dieu dans nos vies.
C'est super important.
Redorons le blason de notre Eglise catholique ensemble. Faisons une chaîne d'amour inconditionnel. Et les paroisses, prêtres et fidèles se porteraient mieux, et les gens ne fuieraient plus comme ces jeunes que vous avez rencontrés. Dieu sait ce que leurs parents, familles, amis, écoles, ... leur racontent sur l'église!
Voilà la perception de Dieu qui manque souvent, je pense et qui fait que le monde ne comprend plus le catholique.
C'est mon humble avis. Disons: avis personnel qui n'engage que moi bien entendu.