Nous évoquions hier la désapprobation européenne à l'égard de la Hongrie. Jeanne Smits analyse les raisons de la mise au ban de ce pays:
"Est-ce parce qu’on ne pardonne pas à Viktor Orban d’avoir courageusement, à 26 ans, tenu tête au pouvoir communiste qui écrasait son pays que « sa » Hongrie est aujourd’hui sous le coup d’une mobilisation politico-médiatique d’une ampleur ahurissante ? Parce que le Premier ministre hongrois est pro-vie ? Parce que sa Constitution musclée et centrée sur l’identité chrétienne rompt avec le relativisme ambiant ? Un peu de tout cela, sans doute… Mais à l’heure d’écrire il est difficile de trouver ne serait-ce qu’un seul papier dans les gros médias, francophones ou non, qui ne le présente comme un dictateur, un tyran, meneur d’un parti – le Fidesz – qui impose sa loi sur un peuple privé de toute liberté, un irresponsable qui mérite de voir son pays mis en coupe réglée par l’Union européenne. « L’Europe pourrait laisser la Hongrie faire faillite » titrait mardi Le Figaro – un peu vite au regard du contenu de l’interview qui suivait, mais enfin c’est l’idée qui reste. On ne tient pas tête impunément à Bruxelles...
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Commentaires
La Hongrie... c'est aussi Saint Etienne...
Les Français ignorent superbement Etienne de Hongrie ou ne se font de lui qu'une idée caricaturale : celle d'un païen à la tête de hordes sauvages, qui ; serait soudain converti à la religion du Christ en entraînant ses guerriers avec lui.
Il mérite pourtant mieux que cette image sommaire car il a l'envergure d'autres bâtisseurs d'empires du Moyen Age, tels Clovis, Charlemagne Guillaume le Conquérant, Otton Ier ou Vladimir le Grand. Mille ans avant l'entrée de la Hongrie dans l'Union européenne, c'est lui qui a amarré a monde occidental le bassin des Carpates où les Magyars avaient fini par élir domicile au tournant des IXe et Xe siècles.
Déjà le prince Géza, père d'Etienne amorça vers 960/970 un revirement complet en sédentarisant son peuple, en choisissant le baptême dans le rite latin, en entamant l'évangélisation de ses compagnons et en recherchant la paix avec le puissant Saint Empire.
Après avoir conquis le pouvoir par les armes en 997, son fils Etienne obtint du pape la couronne qui marquait sa reconnaissance comme roi chrétien avec l'accord de l'empereur Otton III.
A l'intérieur, il s'imposa, par la force ou par la persuasion aux tenants des traditions ancestrales des Magyars : la fédération de tribus laissa place à un véritable royaume.
La conversion du peuple à peine achevée, Etienne fonda une Eglise nationale autonome, dirigé par l'archevêque d'Esztergom et animée par des clercs venus de Bohême ou de Vénétie.
Plus étonnant encore; il réussit à préserver l'indépendance de la Hongrie - à l'inverse de son voisin tchèque et avec des méthodes plu pacifiques que, son homologue polonais.
Mais la fin du règne fut assombri par la maladie et la douleur causée par la mort de son fils Emeric, sept ans avant lui (1038).
Preuve de la difficulté qu'eurent ses sujets à accepter se réformes, il fallut près d'un demi-siècle pour obtenir sa canonisation (1083).
C'était la première fois qu'un souverain n'étant pas mort martyr était porté sur les autels en Occident.
Il se trouvait ainsi érigé en modèle pou les générations à venir, pas seulement en Hongrie, mais aussi dans l'ensemble de la chrétienté médiévale.
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