Louis Michel ne fait qu'exprimer le point de vue franc maçon. Pour cette organisation occulte, la démocratie n'est qu'un moyen comme un autre de faire fonctionner leur principe politique de « despotisme éclairé ». Mais ce principe peut s'accommoder de tout autre système politique. Ce sont les francs maçons qui luttèrent au 19è siècle contre le vote du peuple et contre le vote des femmes.

Selon le principe de « despotisme éclairé », le peuple serait tout bonnement incapable de savoir ce qui est bon pour lui. Il doit donc disposer d'un despote qui le dirige et qui décide pour lui. Ce peuple infantile est seulement utile au fonctionnement de la société, pour produire et consommer. Et le despote dirigeant doit être éclairé secrètement par les lumières de gens qui ont prouvé, par leur réussite sociale et économique, qu'ils étaient compétents. Pour un Louis Michel, la volonté du peuple compte donc pour du pipeau. Seule compte la volonté des francs maçons, cette « élite » auto proclamée supérieure au peuple obscurantiste.

Le peuple doit croire que les lois se créent en son nom, au Parlement. Il ne peut savoir qu'elles se créent dans la Loge, et ne sont votées au Parlement que pour donner un vernis démocratique. C'est pour cela que la Loge doit avoir un fonctionnement secret, non connu du peuple. Et que la Loge doit pratiquer l'omerta absolue sur ses membres et sur ce qu'ils discutent et décident. En fonctionnant démocratiquement, en pleine lumière, tout leur édifice s'écroulerait, au grand dam de leur Grand Architecte.

Comme la Loge ne peut s'exprimer ouvertement et publiquement sur ses idées, il est donc essentiel pour elle de recruter en priorité dans les milieux fabriquant l'opinion et la pensée unique : enseignants, journalistes, politiciens, écrivains. Ils forgent ainsi l'opinion publique et font avaler au peuple les lois qu'ils lui ont concoctées « pour son bien ».

En réalité, je crois bien que beaucoup de Belges se rendent compte qu'ils ne vivent pas en démocratie, que leur vote compte pour du beurre, que leur avis n'est jamais demandé ou suivi. Dans ce pays, le referendum populaire est même interdit, car contraire aux principes francs maçons. Peut-être les Belges ne se rendent-ils simplement pas compte qu'ils vivent dans un régime de « despotisme éclairé » bien huilé ?

Le système politique belge peut donc être qualifié de ploutocratie (*) maçonnique, ou alors de particratie (ou multi-présidentiel). Ce sont les présidents de partis qui font la pluie (souvent) et le beau temps (rarement) en Belgique.

(*) La ploutocratie : (du grec ploutos : richesse ; kratos : pouvoir) consiste en un système de gouvernement où l'argent constitue la base principale du pouvoir.

Dans l'hebdomadaire 'Dimanche', un certain Pascal André poste un billet d'humeur. Il est encore plus virulent que Louis Michel dans LLB, à l'encontre du premier ministre hongrois. Selon lui, une majorité des deux tiers au Parlement ne donne pas le droit de modifier les lois. On a vraiment du mal parfois à comprendre ce qu'est la démocratie et ce qu'est un parlement élu.