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Quel dialogue entre Rome et Moscou ?

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HilarionWhite.jpgLu sur les matinales du site de “La Vie” :

“A l'occasion des premières journées du livre orthodoxe à Paris, samedi 18 février, dont La Vie était partenaire, Mgr Hilarion Alfeyev, métropolite de Volokolamsk et président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, a visité le séminaire russe en France, inauguré il y a deux ans à Epinay-sous-Sénart. Une arrivée tout en sobriété qui n'a pas manqué pourtant de susciter une vague de respect parmi les séminaristes. Il faut dire que l'homme en impose par son parcours et le fait qu'il est aujourd'hui considéré comme le numéro deux d'une Eglise où le nombre de monastères est passé de 18 à plus de 800 en 25 ans depuis la fin de l'oppression soviétique. "Et nos monastères sont vraiment pleins ! a-t-il lancé avec une pointe d'humour. Nous ne connaissons pas vraiment de crise des vocations..." (…)

Diplômé de l'Académie théologique de Moscou, polyglotte, il maîtrise le grec ancien et et le syriaque et il est l'auteur d'une trentaine de livres. Musicien hors pair, il a étudié le piano et le violon au conservatoire de Moscou, avant de composer une « Passion selon saint Matthieu » et un « Oratorio de Noёl »... Son amour de la musique a d'ailleurs beaucoup compté lors de ses rencontres avec Benoît XVI. 

Perçant, son regard pétille lorsqu'il évoque le sujet : "Au niveau personnel, la musique a été l'un des facteurs du rapprochement. Une fois, j'ai même organisé un concert au Vatican avec de la musique russe... Le Pape a accepté cette initiative avec bienveillance". Aussitôt il ajoute : "En dehors des sympathies personnelles qui peuvent exister, nous recevons de manière très positive les pas que fait Benoît XVI pour sauvegarder des valeurs traditionnelles comme la famille et la fidélité conjugale".

En revanche, lorsqu'on l'interroge sur l'éventuelle rencontre du Pape et du Patriarche de Moscou, il sourit : "Je me serais étonné que vous ne posiez pas la question... Il n'y a rien de vraiment nouveau : nous pensons que cette rencontre est tout a fait possible mais elle ne nous intéresse pas si elle n'est que protocolaire. Il reste des points importants sur lesquels nous nous trouvons en désaccord, des questions qui influencent la vie de nos fidèles, comme celle de l'église gréco-catholique en Ukraine. Nous attendons des pas concrets de l'Eglise catholique pour créer une atmosphère bienveillante et propice.(…)”

Voir ici: Le numéro deux de l'Eglise russe demande aux catholiques des "pas concrets" vers le dialogue

Et Moscou est la troisième Rome après Constantinople ? Le dialogue œcuménique (et a fortiori le dialogue interreligieux) est une entreprise difficile dès lors qu’il faut gérer la cohabitation de communautés religieuses sur un même territoire et presqu’ impossible dès qu’on touche au cœur de différends dogmatiques multiséculaires. On voit déjà ce qu’il en est au sein même de l’Eglise romaine après quarante ans de disputes sur l’herméneutique de simples textes  « pastoraux » formulés par le Concile « Vatican II » en des matières aussi délicates que le dialogue interreligieux, l’œcuménisme ou la liberté religieuse.

Mais que reste-t-il alors ? Entre chrétiens, un large patrimoine doctrinal commun et avec tous à approfondir ensemble le sens des valeurs déduites des options religieuses de base : là, comme disait Benoît XVI au sénateur Pera, le dialogue, la correction mutuelle et un enrichissement réciproque sont possibles et nécessaires. Et ce dialogue-là n’est pas rien pour éclairer les conduites humaines face au sécularisme libertaire de la (post)modernité avancée

 

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