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Décatholicisons-nous !

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Les papys de Vatican II font de la résistance et « La Libre », leur fidèle disque-jockey, remet une fois de plus un de leurs 33 tours sur sa vieille platine. Mais s’agit-il vraiment d’un disque demandé par les auditeurs ? A titre documentaire, voici quelques extraits du « tombeau » commis ce jour par un ami de feu l’abbé Jean Kamp, ancien combattant de la contestation conciliaire. L’auteur de cette oeuvre s’appelle Yves Genin, professeur (émérite bien sûr) à l’Université (oserions nous dire catholique ?) de Louvain :

« L’effondrement accéléré du catholicisme en Belgique, comme d’ailleurs partout en Europe occidentale, est un fait d’observation. (…).C’est bien plus d’une "décatholisation" (sic) que d’une déchristianisation qu’il s’agit. Tous ceux qui, comme moi-même, ont été élevés dans la religion catholique et qui ont choisi de la quitter l’ont fait avec regret, sans pour autant renoncer aux valeurs évangéliques, mais acculés par leur propre itinéraire spirituel.

Bien entendu, la révélation récente des actes de pédophilie dans le clergé, le manque de courage et les silences coupables de la hiérachie face à ces scandales n’ont rien arrangé. Si graves que soient ces faits, ce n’est toutefois qu’un épiphénomène récent. Les racines de cette "décatholisation" (re-sic)sont multiples et bien plus profondes.

"Il y a certainement cette volonté, cette arrogance disent certains, de l’Eglise catholique à vouloir imposer à ses fidèles, voire à la société tout entière, une morale de comportement dans des domaines tels que la sexualité, l’euthanasie, la recherche sur les cellules souches et tant d’autres au nom d’une prétendue loi naturelle dont elle serait la dépositaire éclairée.(…) Au sein du clergé même, des craquements se font de plus en plus souvent entendre tant en privé qu’en public. L’appel à la désobéissance d’un groupe de prêtres autrichiens en juin 2011 ou l’enquête effectuée par le "Standaard" auprès des prêtres flamands en février de cette même année en sont deux exemples récents. (…)

Pourquoi donc, par exemple, faut-il imposer à des communautés, par décret pontifical ou épiscopal, des pasteurs qu’elles ne veulent peut-être pas ? Pourquoi aussi refuser l’ordination sacerdotale aux femmes ? Que s’y oppose-t-il vraiment sinon la "sainte" tradition, érigée en absolu intégriste et momifiée en un conservatisme bétonné?

Il y a enfin, et c’est le plus radical, cette conviction intime et profonde qui a lentement mûri chez bien des hommes et des femmes de ma génération, que le christianisme s’est progressivement encrassé au cours des siècles de mythes et légendes, que le catholicisme a transformés en dogmes et vérités théologiques. Toute cette "dogmatisation", tamponnée du sceau de l’infaillibilité, a conduit le catholicisme droit dans le mur, dans une impasse d’où il s’interdit lui-même de faire machine arrière. De toutes ces questions, il est sacrilège d’y réfléchir, encore plus d’en débattre. Les Küng, les Castillo, les Schillebeeck, les Boff, chez nous Jean Kamp, et tant d’autres l’ont appris à leurs dépens. Pourtant cette conviction, et ce n’est un pas grand secret, bien des clercs avouent la partager en privé; pour la plupart, ils se taisent, effrayés devant les conséquences potentielles de tels ébranlements aussi bien que par la menace des sanctions canoniques auxquelles ils s’exposeraient (…)

Constatons enfin que même dans nos collèges et écoles catholiques, tous ces dogmes et vérités théologiques ne sont plus enseignées ou alors, si peu. La plupart de nos jeunes n’y sont même pas hostiles: ils y sont imperméables.

(…) Qui n’a pas été sidéré devant ces grandes cérémonies vaticanes où l’on voit de longs cortèges de princes de l’église, mitrés et vêtus d’ornements d’un autre temps, encadrés de gardes suisses revêtus d’uniformes de théâtre, célébrer sous la conduite du souverain pontife la puissance et la gloire de l’imperium catholique dans une basilique-palais Saint-Pierre regorgeant d’or, de marbre et d’œuvres d’art ? A moins de revirements déchirants et inattendus, le catholicisme disparaîtra donc de nos régions ou, plus vraisemblablement, se réduira à une peau de chagrin (…)."

 Toutes les variations sur ce thème, ici : Déchristianisation? Non, "décatholisation"!

 Bref, « O rage ! O désespoir ! O vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant  vécu que pour cette infamie ? » (Pierre Corneille, Le Cid, Acte I, Scène 5) .

 Eh oui, le catholicisme se porte mal en Europe, et singulièrement en Belgique, alors qu’il progresse largement ailleurs, mais à qui la faute messieurs les beaux « esprits du concile » ?

Commentaires

  • Ce ne sont pas les "papys de Vatican II" qui font de la résistance, mais les "papys qui ont contraint les fidèles à accepter une lecture de Vatican II qui n'était pas celle de l'Eglise". C'est différent ! N'oublions pas que Benoît XVI est aussi (sauf le respect que je lui dois) un "papy de Vatican II". Sauf que sa lecture du Concile n'est pas celle des vieux soixante-huitards crispés sur leur pastorale qui a vidé les églises.

  • Le gros problème de cette « décatholicisation » en Europe, résulte selon moi de Vatican II, et de la volonté de certains prélats ou théologiens européens d'imposer aux catholiques de base des changements brutaux qu'ils ne demandaient pas. Ces prélats et théologiens, progressistes et rationalistes, n'ont pas tenu compte du peuple de Dieu, et lui ont imposé une révolution cultuelle, un mai 68 catho, en bazardant complètement la liturgie, pour en faire une réunion amicale de cathos, où Dieu ne trouvait plus guère sa vraie place. Ni plus aucune autre autorité d'ailleurs.

    Je comprends que beaucoup de catholiques ne participent plus à ces messes au rabais, sans sacralité, sans transcendance, copiées sur des célébrations protestantes où Dieu n'est pas présent. Où l'on ne fait plus qu'en parler, comme d'un concept qui n'aurait plus aucun mystère devant lequel s'incliner, tels de pauvres publicains conscients de leur pauvreté et de leur faiblesse, mais confiants dans l'amour et la miséricorde de Dieu..

    Cette « décatholicisation », qui résulte d'une désacralisation de la messe, montre bien selon moi le double langage de ces prélats et théologiens, qui ont prétendu agir au nom du peuple de Dieu, tout en lui imposant des modifications que ce peuple de Dieu ne réclamait pas du tout. On dirait qu'ils ont agi sur le modèle des francs maçons, en parfaits despotes éclairés uniquement par leur raison. Au lieu d'être éclairés par Dieu, ou même par le peuple de Dieu.

    Le Père Damien, l'Abbé Pierre, le Père Pire, l'Abbé Froidure, le Chanoine Lemaître, la Soeur Emmanuelle, la Mère Teresa, le Père Wresinsky, avaient tous été nourris par la liturgie d'avant Vatican II. On peut se demander ce qu'ils seraient devenus s'ils avaient dû subir la liturgie désacralisée et rationalisée d'après Vatican II. N'auraient-ils pas été aussi « décatholicisés » ?

  • J'aimerais réagir sur le commentaire de Pauvre Job. La liturgie a de fait été atteinte... non pas PAR le Concile, mais comme il l'écrit très bien.. D'APRES. On retrouve donc, en filigranne, l'ESPRIT du Concile.

    Il existe des livres qui expliquent très bien comment certains votes ont été acquis, lors du Concile. On peut donc se demander si les personnes qui avaient autorité pour soumettre les shémas pouvaient oui ou non anticiper la déglingue qui s'en est suivi, et qui continue à empoisonner toute une génération de prêtres.

    Qu'on le veuille ou non, que Yves Genin le veuille ou non, lui ou ses maîtres de mission de La Libre, c'est bien à une rupture que l'on a assisté. Rupture dans la liturgie et dans sa conception cosmique... Lorsqu'on connaît bien la vie mystique de Saint Ignace de Loyola, véritable cadeau du bon Dieu, on se demande si toute son oeuvre et sa foi rayonnantes auraient été possibles s'il avait été obligé de célébrer la messe face aux fidèles... en tournant le dos à Dieu.

    Ne nous trompons pas: lorsque le cardinal Ratzinger fût élu pape, cette élection a provoqué une douche froide dans de nombreux cercles religieux. L'Histoire retiendra sans doute qu'il fut l'homme providentiel destiné à consolider la théologie catholique, les racines catholiques, thème récurrent du pontificat actuel.

    Ce sont précisément les racines qui dérangent. Je voudrais en ce qui me concerne pointer du doigt certains passages qui sont très symptômatiques.

    - "au nom d’une prétendue loi naturelle". Traduction: la référence à la loi de Dieu est infondée: c'est du vent.
    - "ceux qui, comme moi-même, ont été élevés dans la religion catholique et qui ont choisi de la quitter l’ont fait avec regret, sans pour autant renoncer aux valeurs évangéliques": voilà comment on coupe les valeurs évangéliques de la grâce offerte par les sacrements. Autrement dit, par la transcendance, véritable insulte, vecteur de soumission des masses par le Vatican.
    - "Pourquoi donc, par exemple, faut-il imposer à des communautés, par décret pontifical ou épiscopal, des pasteurs qu’elles ne veulent peut-être pas ? " Mais pour les remplacer par QUI Monsieur Genin ? Par vos amis ? Par des gens comme vous, qui croient différemment de ce qu'ils croyaient hier ?
    - "même dans nos collèges et écoles catholiques, tous ces dogmes et vérités théologiques ne sont plus enseignées ou alors, si peu. La plupart de nos jeunes n’y sont même pas hostiles: ils y sont imperméables. " Savez-vous au moins, Monsieur Genin, combien de dogmes ont été définis depuis le Syllabus de Pie IX ? Quanrt à nos collèges et écoles catholiques, vous devriez bien savoir qu'on n'y enseigne que de très loin et surtout très mal le catéchisme. Et que quand par hasard un responsable religieux se permet de rappeler les rèles morales concernant la valeur d'exemple en matière de mariage, c'est toute la Belgique qui tremble.

    Et puis on ne peut certainement pas compter par des gens comme vous pour expliquer les dogmes ou les encycliques aux jeunes ou aux autres: vous préférez agiter le spectre de l'inégalité de traitement entre l'homme et la femme par le biais de l'accès à la prêtrise, en travestissant les raisons données par plusieurs papes pour le maintien de cette norme, non réformable par l'Eglise.

    - "De toutes ces questions, il est sacrilège d’y réfléchir, encore plus d’en débattre. Les Küng, les Castillo, les Schillebeeck, les Boff, chez nous Jean Kamp, et tant d’autres l’ont appris à leurs dépens".. Voilà pour la carte dramatisation: sortez vos mouchoirs. Mais dites-nous, Monsieur Genin, il n'a quand même pas trop mal prospéré le fameux Monsieur Küng... il ne s'est pas trop encombré de la vertu de pauvreté évangélique qui vous est pourtant si chère...

    Quant au décorum, que proposez-vous concernant les tonnes d'or et les mitres ? Les vendre à un émir qui les planquera dans ses coffres en Suisse ? Faire comme Paul VI, qui s'est donné bonne conscience en vendant sa tiare, mais sans pour autant assécher les réseaux internationaux qui entretiennent la misère et la main d'oeuvre servile dont profitent les plus nantis de la planète ? dont vous et moi... entre parenthèse...

    Magnifique exemple, si j'ose dire, d'un homme probablement habité par la meilleure conscience (article dédié à un ami... le pauvre ami s'il voit d'où il est la déglingue actuelle et son origine), mais pas moins sclérosé par l'esprit du concile et ses illusions mortifères.

    Je pense que Rome est bien consciente de l'étendue du mal. Il faudra du temps pour reconstruire mais aussi, et peut-être même d'abord, pour reformer des prêres dignes de ce nom. Des prêtres qui n'auront plus honte de leur dimension spirituelle et de ce qui fait leur essence parmi leurs frères et leurs soeurs: la prière. Bien davantage que les mondanités affectées qui ont si souvent cours dans certaines de nos paroisses.

  • Il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus.

  • Baroud d'honneur.

    Encore quelques années à tirer et ses dinosaures seront partis.
    Ils n'ont pas fait de petits - forcément rien à transmettre - et donc on va retrouver un peu d'air. Il faut cependant préparer la relève.

    Former des jeunes dans toutes les dimensions.

    Il va y avoir un sacré boulot. On aura cependant moins de difficulté quand on finira de se tirer dans les pieds avec des interventions de clercs comme de laïcs qui sèment le doute si pas plus...

    Bernie

  • Heureusement que l'Esprit Saint n'a que faire des interprétations des uns et des autres de Vatican II...! Laissons le guider l’Église, en un seul mot: CONFIANCE!

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