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Mgr Marc Aillet et le Père André Gouzes: regards croisés sur l'esprit de la Liturgie

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Commentaires

  • Mgr Aillet, avec une grande patience, essaie de parler de liturgie tandis que le P. Gouze étale sa science musicologique. A tout instant, le P. Gouze reprend Mgr Aillet : "Je suis d'accord avec vous... à quelques nuances près." Façon de laisser entendre qu'au fond, le Dominicain n'est pas tellement d'accord avec l'Evêque.
    Et puis, on entend des chants du P. Gouze, mais pas une notre de grégorien...

  • @ Denis Crouan

    Je suis bien d'accord avec vous. Quand on pense que la Communauté Saint-Martin, dont Mgr Aillet est issu, célèbre en latin et en grégorien, KTO aurait pu lui faire une petite place dans les extraits sonores.
    Pour le père Gouzes la liturgie avant Vatican II était absolument décadente. Ah bon, et depuis tout est merveilleux ? J'aime la façon bienveillante et en même temps très précise avec laquelle l'évêque recadre ce liturge (qu'on qualifie souvent de modéré) des temps nouveaux. Ne parlons pas des autres...

  • Le "liturge" dominicain commence par reprocher à la liturgie de forme extraordinaire d'avoir conduit dans le passé à une décadence formaliste.
    Dès cette première intervention, l'essentiel de son message est dit.

    Et son postulat est curieux : il retourne la chaussette. Comme si le formalisme n'était pas un outil universel - bien ou mal utilisé - en usage pour aider un groupe à durer. Durer malgré ses faiblesses internes et malgré les critiques externes.
    Voyez les "cathédrales" modernes que sont nos grands stades. Il n'y a pas de formalisme ?

    Dans une démarche de liturgie religieuse, tout se tient.
    On ne veut plus trop nous dire que la grandeur de l'homme est compromise par le(s) péché(s).
    On préfère répéter que l'homme est divinisé dès ici-bas. On n'a donc plus besoin d'apprendre à résister et durer. Résister à quoi ? Nous sommes les enfants gâtés du bon Dieu, et tralala.

    Peut-être qu'on pourrait remplacer les rituels par des techniques de dynamique de groupe ? Pour partie, n'est-ce pas ça qui se fait ? Par exemple, on n'a plus besoin du jubé puisqu'on fait semblant de croire que toute l'assemblée est dans la chorale.

    On a imposé des contraintes nouvelles, d'un autre ordre, variables selon le temps et les lieux. Pour dire alléluia, demain on pourrait nous faire crier YOUPI ? C'est bien plus vivant, plus amusant ; et les jeunes reviendront peut-être à l'église, si c'est pour rigoler.

    Ne peut-on formuler la thèse qu'une liturgie, pour être durable, doit être formaliste ? Parce que c'est dans sa nature.

    Comme pour conclure. Excusez une citation de St-Ex. (Citadelle CCXVIII) :
    "Car ceux-là se pâment et te voudraient faire croire qu'ils brûlent nuit et jour. Mais ils mentent.
    Ment la sentinelle des remparts qui te chante nuit et jour son amour de la ville. Elle lui préfère la soupe. (…)
    Ment le saint qui te prétend que nuit et jour il contemple Dieu. Dieu se retire de lui parfois, comme la mer. Et le voilà plus sec qu'une plage à galets. (…)
    Mais, si t'est accordée de temps à autre, en récompense de fidélité dans la chrysalide, la seconde d'illumination de la sentinelle, ou du poète, ou du croyant, ou de l'amant, ou du voyageur, ne te plains point de ne point contempler en permanence le visage qui transporte. (…) La fête n'est point pour tous les jours."

  • Félicitations à Mgr Aillet, pour ses explications très claires et pleines de bon sens, je dirais inspirées par l'Esprit Saint. J'aime bien qu'il nous décrive la tradition, comme une transmission de choses importantes, et donc comme une évolution, comme un héritage légué par nos ancêtres, et que l'on doit soi-même faire fructifier. Tradition n'est donc pas conservatisme figé ou fondamentalisme, tradition est évolution bien comprise.

    En face de lui, le P. André Gouzes, qu'on pourrait définir, à partir de ses envolées dans tous les sens, comme un rationaliste anticlérical, nous ressassant des clichés et caricatures que l'on dirait plutôt inspirés par l'esprit de la réforme protestante et par l'esprit révolutionnaire français, depuis 1789 jusque mai 68.

    Cette mise en présence d'un tenant de la tradition et d'une évolution lente, et d'un tenant de la rupture et de la révolution brutale, est très instructive.

    Quoi qu'il en soit, il faut partir des réalités, et se demander pourquoi certains prélats et théologiens ont imposé aux catholiques des réformes brutales (en quelques années !) de leurs églises, de leurs liturgies, de leurs prêtres, de leurs sacrements, de leurs chants, de leurs prières. Réformes qu'ils ne demandaient pas, et qui les ont fait fuir en masse des églises.

    Mon avis est que ces réformes ont mis Dieu à la porte des églises, alors que c'est justement la présence mystérieuse et sacrée de Dieu que les catholiques recherchent. C'est en mettant Dieu à la porte qu'on a mis les catholiques à la porte. La plupart des catholiques ont la vraie foi, celle des plus humbles, et non celle des rationalistes, qui veulent mettre la main sur Dieu à l'aide de leur seule raison raisonnante.

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