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Le Cucugnan de la chrétienté

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800px-Chaire_Cathédrale_Liège_240809_08.jpgLe 22 mai dernier, nous avons fait écho à la publication de l'état des lieux du diocèse de Moulins (Allier). Au moment où des mesures de restructuration et de rationalisation surviennent dans nos paroisses, entraînant fermetures d'églises et suppressions de messes, nous serions curieux de connaître la situation exacte et détaillée de "l'Eglise qui est à Liège". Le marasme qui y règne ne doit hélas pas être très différent de celui constaté dans l'Allier. Lorsqu'on habite la deuxième ville du diocèse, Verviers, on y constate une raréfaction des célébrations et la disparition de toutes les communautés religieuses qui y étaient jadis représentées (jésuites, capucins, pères blancs, etc). On peut, sans exagérer, évoquer l'apparition d'une véritable friche religieuse (chrétienne s'entend, car il en va tout autrement de la religion islamique en plein développement). Il faudrait, pour s'en sortir, faire appel à des prêtres étrangers et à des communautés nouvelles (dites du Renouveau ou plus traditionnelles) mais la "sensibilité" des responsables du diocèse n'y est guère favorable. Ces prêtres, dit-on, risqueraient de ne pas être "en phase" avec la mentalité des chrétiens liégeois. On a pu constater cette attitude lorsque les derniers moines cisterciens ont du quitter l'abbaye du Val-Dieu. Des amis avaient contacté les Chanoines réguliers de la Mère de Dieu (Gap) qui s'étaient montrés intéressés par un établissement en ces lieux. Cela aurait permis au Val-Dieu de renaître avec une communauté religieuse d'une trentaine de moines. Le hic est que ces religieux, qui étaient également prêts à se consacrer à du ministère en paroisse, sont réputés "tradis" et attachés à la liturgie latine (mais tout disposés à célébrer en français). Il n'en fallait pas moins pour que leur installation soit refusée; ils sont allés s'établir ailleurs et le Val-Dieu est aujourd'hui le lieu d'une "expérience monastique" menée par quelques laïcs. A présent, on apprend qu'une congrégation féminine prestigieuse fondée par une Liégeoise, les Filles de la Croix qui avaient dans le diocèse plusieurs écoles et institutions, va déménager sa maison-mère en Angleterre. Tels sont les fruits de ces orientations diocésaines, allergiques à tout ce qui vient de Rome et promptes à porter au pinacle des clercs (quand ils le restent) qui réinterprètent dogmes et Ecritures à leur manière. Le prochain changement attendu à la tête de l'évêché donnera-t-il lieu à de nouvelles orientations? On peut l'espérer.

(illustration : détail de la sculpture de Geefs représentant Lucifer (perplexe?) au revers de la chaire de la cathédrale de Liège)

Commentaires

  • J'ai un peu suivi cette affaire des Chanoines de la Mère de Dieu. Pour être précis, je ne pense pas que pour venir à Val-Dieu ils auraient consenti à renoncer à leur liturgie (et pourquoi d'ailleurs ?) mais ils étaient prêts à faire une place aux célébrations en langue vernaculaire. Ils occupent aujourd'hui la superbe abbaye de Lagrasse, près de Carcassonne.

    L'ouverture aux communautés nouvelles et traditionalistes est l'option de Mgr Rey dans le diocèse de Toulon, qui a désormais le plus haut taux d'ordinations de prêtres diocésains en France. Il serait intéressant de connaître plus en détail les résultats pastoraux de cette expérience.

    Le refus de celle-ci est clairement idéologique: l'appareil clérical, à Liège comme ailleurs, est rétif à la mentalité du ou plutôt des Renouveaux. Combien de fois n'avons-nous pas entendu ce "oui, mais je n'aime pas leur théologie" ou "leur ecclésiologie" etc. Alors, on préfère "restructurer"...

    Comme dit le proverbe chinois: le poisson périt par la tête.

  • Le problème du diocèse de Liège n'est évidemment pas unique en Europe occidentale, au Canada et aux USA on retrouve les mêmes difficultés. Comme ici certains n'ont voulu retenir du concile que la nouveauté pour en faire une idéologie, un "super-dogme".

    `Je relisais une déclaration signée par des théologiens membres de l'AETC "Association européenne des théologiens catholiques" parue dans la LLB du 21/4/2OO9 et signée notamment par Alphonse Borras, vicaire général à Liège, je crois.

    Elle accuse le Pape de vouloir rompre avec le monde de ce temps,"l'Eglise le stigmatise comme le monde du relativisme et lui parle de haut en le jugeant et en le condamnant. Le divorce tellement mortifère entre les idéaux de liberté du monde moderne et l'Eglise semble à nouveau d'actualité" (etc,etc)

    Là on comprend que l'arrivée éventuelle de clercs ou de congrégations fidèles aux enseignements du magistère ne plait évidemment pas. Sus au Vatican, sus aux dogmes, voilà leur cri de guerre.

    Les remous à Louvain-la-Neuve suscité par l'arrivée de deux prêtres de l'Emmanuel - remarquables et érudits (chargés de cours à l'IAT) - sont révélateurs de cette même mentalité, pour être de "purs" chrétiens il faut cracher sur Rome du lever au coucher. Et surtout ne pas porter le col romain emblème d'intégrisme et de fermeture d'esprit, car ces bons "progressistes" ont des préjugés très ancrés.

  • Le responsable de l’édition (17.07.2012) liégeoise de « La Libre » (Gazette de Liège), illustre clairement le propos de ce post :
    « L’Eglise en retraite :
    « Après et avant beaucoup d’autres, quatre paroisses verviétoises dont celle de l’église Sainte-Julienne sont mises à la diète. La décision est tombée comme un couperet : plus de célébrations dominicales qu’un dimanche sur deux. Et pourtant, il y avait des solutions avec des prêtres disponibles, assurent des membres du conseil de fabrique qui ont démissionné pour protester. Curieux signal, aussi, à la Ville de Verviers qui avait débloqué 200.000 euros pour sauvegarder l’édifice en voie de classement. Evidemment, les chrétiens qui désertent leurs églises sont les premiers responsables si celles-ci finissent par fermer leurs portes. De là à écrire, comme le fait le curé en charge de l’unité pastorale, qu’il peut s’agir d’"un nouveau départ" et d’"une chance d’être chrétien autrement". Allô ! Dr Coué ? ».
    Ceci fait peut-être l’affaire des fidèles de l’église paroissiale de Heusy ou de la messe latine dominicale traditionnelle (11h00) à la Chapelle Saint-Lambert au Centre-Ville, dont les travées se remplissent toujours davantage, mais ce « bénéfice » à courte vue leur serre aussi le cœur.

  • A quel saint doivent donc se vouer les Chrétiens liégeois qui souhaitent rester fidèles à Rome ?

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