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Catholique, le lit conjugal ?

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C'est ce que donne à penser cette interview de l'historienne Michelle Perrot (sur le site du Monde) :

Depuis quand dort-on à deux ?

Le lit conjugal existe depuis longtemps. Lorsque Ulysse rentre de son périple, Pénélope vérifie son identité par l'étrange "épreuve du lit" : "Lequel a été le nôtre ?", dit-elle. L'idéal conjugal existe dans la Grèce antique, mais les habitudes de polygamie et l'astreinte au gynécée [appartement des femmes] font que le lit ne sert pas vraiment à dormir ensemble. Dans la Rome antique non plus, l'homme et la femme ne se retrouvent pas tous les soirs. C'est l'Eglise catholique qui va théoriser très tôt la question du lit conjugal.

Nous dormirions donc à deux par tradition religieuse ?

On peut le dire. Le lit conjugal est latin et catholique. Les deux lits côte à côte sont protestants et anglo-saxons. L'Eglise catholique fait du mariage un sacrement au XIIIe siècle. Le théologien Thomas d'Aquin déclare : "Le couple doit avoir son lit et sa chambre." L'Eglise mise sur la conjugalité pour maîtriser la société. François de Sales, au XVIIe, bénit le lit conjugal, "lieu d'un amour tout sain, tout sacré, tout divin", célébrant "la jouissance à plein drap" plutôt qu'"à la dérobée". Mais les femmes subissent l'appétit sexuel des maris. Le lit devient un lieu d'affrontement comme l'attestent les textes de confession. Les confesseurs exhortent leurs pénitentes à remplir leur "devoir conjugal", tandis que celles-ci demandent à leurs époux de "faire attention", c'est-à-dire de pratiquer le coït interrompu, considéré par l'Eglise comme "le péché d'Onan"Faire chambre à part est désapprouvé par le clergé.

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