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La montée des inégalités dans l'école des pédagogues

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"Veille éducation" attire l'attention sur la dérive inégalitaire d'un enseignement pourtant censé créer "une égalité des chances". Bien sûr, cela vaut pour les écoles francophones de Belgique.

Malgré ses prétentions à réduire les inégalités, le système scolaire a été un accélérateur d’inégalités

La conférence-débat des mercredis de la Documentation française du 24 octobre 2012 a réuni Antoine Prost, professeur émérite à l’Université Paris-I, Augustin d’Humières, professeur agrégé de lettres classiques, Georges Felouzis, sociologue et Anne Coffinier, normalienne et directrice générale de la Fondation pour l’école. Elle était animée par Guillaume Roquette, journaliste et rédacteur en chef du Figaro Magazine. La conférence devait traiter le thème « quelle école pour demain ? ». En pratique, elle a porté essentiellement sur la montée des inégalités dans le système éducatif public. La diversité des intervenants n’a pas empêché qu’émerge avec force le constat suivant : notre système scolaire s’est révélé être, malgré ses préoccupations sociales (il se propose de réduire les inégalités), un accélérateur d’inégalités. Les vidéos du débat montrent en revanche que s’il n’est plus question pour ces experts d’expliquer que « le niveau monte », il est pour autant difficile de leur faire désigner les causes de la catastrophe. À la question « demande-t-on trop à l’école ? », G. Roquette ne pourra pas obtenir de réponse.  À croire qu’elle constitue encore un tabou !
Le débat montre que l’obsession égalitariste de l’école publique française est désormais critiquée. Depuis 2000, les disparités de connaissances et de savoirs se sont fortement développées au sein de l’école publique française, explique G. Felouzis. 
Des pays pratiquant des filières d’enseignement comme l’Allemagne (avec la distinction hiérarchisée entre GymnasiumHauptschule ou Realschule) ou réputées inégalitaires comme la Grande-Bretagne sont en réalité, au regard des études publiées par l’OCDE, nettement moins inégalitaires que la France. Beau paradoxe ! Il y a de toute évidence un décalage croissant entre un discours généreux portant sur l’école de Jules Ferry et la réalité fortement inégalitaire de l’école française en 2012, reconnaît G. Felouzis.
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Commentaires

  • Il est évident que ne pas prendre en considération, en Belgique, les idées émises par Anne Coffinier et la Fondation pour l'école, serait suicidaire. Á mon avis, il y a urgence...
    Pr Stéphane Feye, fondateur de SCHOLA NOVA.

  • En Belgique (comme partout), pour réduire les inégalités, les écoles ont besoin de plus de moyens. Si on avait eu la possibilité financière de laisser se développer l'enseignement rénové, les inégalités seraient moindres,

  • @ gabriel ... Il me semble qu'en Belgique, comme en France, l'école croule déjà sous les moyens financiers. C'est l'un des budgets les plus importants de l'État, et plus important par tête d'habitant que dans d'autres pays. Ce n'est donc pas l'absence de moyens qui explique ces inégalités. La qualité de l'enseignement n'est pas proportionnelle à la quantité d'argent qu'on y injecte. Ce serait réduire l'enseignement et la vocation d'enseignant à une vision purement capitaliste ou collectiviste, où les élèves seraient de simples produits ou robots, tous les mêmes, sortant de l'usine « École ».

    L'enseignement rénové a été introduit comme une rupture brutale, imposée du haut, par des idéologues collectivistes, et non souhaitée par les enseignants et les parents, qui furent complètement déstabilisés. Ce fut une catastrophe. On a voulu casser des méthodes pédagogiques qui avaient fait leurs preuves depuis au moins Charlemagne. Transmettre des savoirs de manière efficace, cela existe depuis que l'homme est homme. Ce ne sont pas des gourous idéologues du 20ème siècle qui peuvent se prétendre tout à coup meilleurs que leurs ancêtres dans ce domaine. Les fantasmes fétichistes du « modernisme » et du « progressisme » ont frappé autant l'institution École que l'institution Église, ou que toute la société occidentale. Cela fut fait dans la droite ligne de la « révolution culturelle », du « rejet de la tradition » et du « je ne veux voir qu'une seule tête », inspirés des pires théories maoïstes, récupérées par mai 68.

  • Pauvre Job
    Je ne peux en aucune manière partager votre manière de voir les choses.

Les commentaires sont fermés.