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De Marx à Jésus en passant par Ratzinger...

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C'est à lire sur le site chiesa.espresso de Sandro Magister :

De Marx à Ratzinger. Le manifeste du tournant

Il n'y a pas que le Parvis des Gentils. Dans les milieux où se côtoient foi et incroyance, c'est de nouveau le temps des conversions. C'est aussi celui d'une "nouvelle alliance", avec Benoît XVI comme phare

ROME, le 16 novembre 2012 – Tandis qu’ont lieu, l’une après l’autre, les manifestations organisées dans le cadre du "Parvis des gentils" par le cardinal Gianfranco Ravasi, président du conseil pontifical pour la culture, d’autres événements remarquables se produisent dans le milieu où se côtoient foi et incroyance.

On n’en parle pas autant. Ils ne sont pas très spectaculaires. Mais ils sont efficaces et impliquent les gens. Ils ne se bornent pas à monter en épingle les opinions des porte-parole les plus connus de la culture de notre époque, personnages révérés et intouchables. Ils mettent sérieusement en question les prises de position de chacun, lancent de véritables parcours de recherche et on n’y est pas effrayé par le mot "conversion".

Une preuve ? Les taux d’écoute, élevés et en progression, enregistrés par une émission de TV 2000, la chaîne de télévision qui appartient aux évêques italiens, intitulée "La svolta" [Le tournant]. À chaque fois, celle-ci présente un converti, arrivé à la foi chrétienne par des chemins qui, de l’un à l’autre, sont d’une très grande diversité.

Au sein de l’Église catholique, les convertis ont eu un rôle de première grandeur entre le XIXe siècle et la première moitié du XIXe siècle. Mais, par la suite, une chape de silence est tombée sur les conversions. Celles-ci sont presque devenues un sujet tabou, dont il ne fallait pas parler. L’émission "Le tournant" marque un véritable regain d’intérêt. Les convertis qui y ont été interviewés sont les Italiens Pietro Barcellona, philosophe du droit, Giovanni Lindo Ferretti, auteur-compositeur-interprète, Cristina Alfano, chanteuse lyrique, Guido Chiesa, metteur en scène, Claudia Koll, actrice ; les Français Jean-Claude Guillebaud, journaliste, Fabrice Hadjadj, philosophe, François Taillandier, écrivain, Patrick Kéchichian, critique littéraire, Claire Gibault, chef d'orchestre ; l’Allemande Gabriele Kuby, sociologue ; le Britannique Alister McGrath, théologien ; le Japonais Etsuro Sotoo, sculpteur ; la Russe Tatiana Goritcheva.

L’un de ces convertis, Pietro Barcellona, est également l'auteur, avec trois autres penseurs post-marxistes, d’un manifeste, consacré à "l'urgence anthropologique", qui a suscité un vif étonnement.

Et il s’agit là du second fait notable. Les trois autres auteurs du manifeste sont les professeurs Giuseppe Vacca, historien, Mario Tronti, philosophe et politologue, et Paolo Sorbi, sociologue. Ce dernier est catholique, les deux autres non. Tous les quatre ont milité au Parti communiste et aujourd’hui ils sont membres du Parti démocratique, le principal parti de gauche italien. Vacca est le directeur de l'Institut Gramsci. Tronti est le président du Centre pour la réforme de l’État et il a été le plus grand théoricien italien de l'ouvriérisme, mais il a aussi toujours montré un très vif intérêt pour la théologie politique de Carl Schmitt et il a fréquenté le cénacle intellectuel de la revue catholique "Bailamme" ainsi que le monastère camaldule de Monte Giove.

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