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Le rôle central du catholicisme dans l'Angleterre d'aujourd'hui

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Nous empruntons à l'Osservatore Romano cette réflexion sur le rôle du catholicisme dans l'Angleterre d'aujourd'hui : 
Une foi qui a connu l’exclusion et le martyre, aujourd’hui devenue un élément d’union
Le catholicisme, à la  racine de l’identité anglaise

Dans l’église Santo Spirito in Sassia, proche de la basilique Saint-Pierre, est conservée une image de la « Vierge de Ina », don d’un roi d’Angleterre du VIIIe siècle, qui fonda une maison d’accueil saxonne, ancêtre de l’hospice anglais de Rome, qui célèbre cette année son 650e anniversaire. L’image est un antique témoignage  d’une tradition catholique anglaise, qui devait ensuite déboucher au Moyen-Age sur l’art, la littérature et la musique, caractérisant le panorama intellectuel et géographique de l’Angleterre avec des cathédrales, des universités et des abbayes, et le reliant solidement aux traditions de l’Eglise d’occident.  Une autre image présente à Rome, dans l’église Saint-Thomas de Canterbury, via Monserrato, montre des étudiants prêtres qui sont torturés et exécutés en raison de leur foi catholique. Aucun détail n’est épargné, mais si un doute devait naître, l’image porte  les noms, les dates et les méthodes d’exécution. Tel est l’autre aspect de la tradition catholique anglaise : exclusion, persécution et, enfin, martyre. C’est dans ces deux mondes que s’est formé le catholicisme anglais : profondément enraciné dans la dévotion catholique et dans le sens d’unité avec l’antique foi du pays, et se sentant dans le même temps en marge, pas accepté, pas véritablement anglais.  Dans une situation incommode ente ces deux réalités, le catholicisme anglais a eu des difficultés  à trouver sa propre identité. Le traumatisme que les catholiques anglais doivent affronter est la manière dont une nation, tellement imprégnée par la foi catholique  au point d’être connue, au Moyen-Age, comme la « dot de Marie », en l’espace d’une génération s’est révoltée contre l’Eglise antique, en détruisant ses images, en mettant au ban  la liturgie et en lui niant son identité anglaise.

Longtemps caricaturé comme « mission italienne auprès des Irlandais », ces dernières années le catholicisme s’est enrichi grâce à l’immigration de l’Europe de l’est, de l’Afrique et de l’Asie, avec des chiffres croissants et des personnes qui professent avec orgueil leur propre foi, sans porter le poids de l’histoire complexe du catholicisme dans ce pays. Actuellement, le catholicisme anglais a un caractère international et une portée universelle qui peut faire envie aux autres communautés chrétiennes. Et, peu à peu, le catholicisme a pris sa place au centre de la nation. La visite historique de la reine Elizabeth II à la cathédrale de Westminster en 1995 a été, selon le cardinal Basil Hume, la guérison d’un sentiment d’exclusion qui a duré quatre cents ans.  Les visites des Papes Jean-Paul II et Benoît XVI, qui ont eu un grand succès, ont démenti les critiques et atteint un sens plus profond de tolérance et de correction dans le cœur des Anglais et des Anglaises. Dans une société dans laquelle les valeurs changent rapidement et les anciennes certitudes sont mises en discussion, le catholicisme est l’une des ancres de l’identité, qui contribue au débat national et unit plus qu’elle n’exclut. Tel est le message que son altesse le duc de Gloucester, cousin de la reine Elisabeth, portera au Vénérable collège anglais au cours de sa visite, le 1er décembre, pour commémorer la Journée des martyrs anglais avec les étudiants héritiers de Campion et Sherwin.
  Mark Langham et Justin Bedford, Respectivement membre du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et vice-chef de mission de l’ambassade britannique près le Saint-Siège.

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