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Paramentique papale : la férule de Paul VI est de retour

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A271110_8.jpgLa paramentique (du latin parare, préparer, apprêter) est l'ensemble des vêtements, coiffes, tentures, parements et ornements utilisés dans les liturgies religieuses. On y inclut parfois l'orfèvrerie sacrée.

On s’est déjà aperçu que le pape François ne prisait pas celle que Benoît XVI avait remis en usage et semblait contester les « acquis » liturgiques  conciliaires. Hier, à Saint-Jean de Latran, pour la prise de possession de sa cathédrale, l’évêque de Rome a repris la férule de Paul VI abandonnée sous le règne de Benoît XVI. Un signe de plus en la matière ?

Férule: bâton liturgique droit, surmonté d'une croix trilobée dorée à une seule traverse et sansPANews+BT_N0009031365357536027A_I1.jpg crucifix, que le Pape utilise, en cérémonie, à la place de la crosse. À la faveur du Concile Vatican II (1962-1965), Paul VI commanda aux sculpteurs italiens Enrico Manfrini et Lello Scorzelli une férule scorzelli-crocefisso_160.jpgd'argent portant un crucifix (photo ci-contre). Portée pour la première fois, le 8 décembre 1965, jour de clôture du Concile Vatican II, cette férule d'argent remplaça la férule traditionnelle en usage à Rome. Par suite, son usage sera quasiment généralisé à toutes les célébrations liturgiques pontificales requérant le port d'une chasuble ou d'une chape. Depuis la mort du Pape Paul VI, trois de ses successeurs l'ont utilisée Jean-Paul Ier, Jean-Paul II et Benoît XVI - jusqu'en mars 2008.

En effet, à partir du Dimanche des Rameaux 16 mars 2008, le Pape Benoît XVI lui avait préféré une férule traditionnelle portant une croix sans crucifix, celle du Pape Pie IX, employée selon les usages récents. Depuis les premières vêpres de l'Avent du 28 novembre 2009, Benoît XVI utilise sa propre férule qui, comme le veut la tradition, lui a été offerte par Le Cercle Saint-Pierre.

Commentaires

  • Je ne conteste pas l'importance d'habits liturgiques, qui représentent et relèvent la solennité de célébrations dédiées à Dieu. Car même dans des célébrations purement civiles, l'on voit des autorités se parer d'habits ad hoc. D'autant plus donc dans des célébrations religieuses importantes en hommage à Dieu. Mais faut-il vraiment en faire une rubrique 'mode' ou 'people' ? Faut-il vraiment attacher tellement d'importance au style propre à tel ou tel Pape ?

    Les habits de cérémonie sont destinés à l'édification du peuple de Dieu, pas de Dieu Lui-même. Dieu Lui-même est édifié par le cœur des hommes, mais les hommes ne peuvent voir le cœur des autres. Ces habits cérémoniels visent donc à aider les gens à se tourner vers Dieu, et non pas Dieu à se tourner vers les gens. Dieu ne regarde pas la qualité du vêtement, il regarde la qualité du cœur. L'habit ne fait pas le moine.

  • @ pauvre job

    Bien sûr, les signes doivent aider les gens à se tourner vers Dieu et il ne faut pas non plus leur faire dire plus qu'ils ne veulent dire. Ils ont néanmoins toujours un sens, sur lequel on est en droit de s'interroger.

    Lorsqu'un prêtre refuse a priori de mettre une chasuble romaine (et même souvent une chasuble tout court) ou d'employer le canon romain pour célébrer la messe, cela n'est pas dépourvu de sens. De même lorsqu'un religieux refuse de porter l'habit de son ordre ou un prêtre séculier le signe de sa consécration.

    Et ainsi de suite, à des degrés divers. Naturellement, tout n'est pas à mettre sur le même pied.

    Benoît XVI a usé de beaucoup de signes pour marquer la continuité contre la rupture en matière de liturgie, l'un des domaines où les réformes conciliaires demeurent les plus contestées et ont blessé le plus de gens (il faut tout de même reconnaître que leur mise en oeuvre est loin d'être une réussite).

    Le pape François semble donner des signes montrant qu'il ne partage pas l' avis de son prédécesseur sur ce point. Ce qui est certainement son droit. Ni plus, ni moins.

  • @ jps ... Bien d'accord avec vous. Si un prêtre refuse de porter les ornements avec lesquels il peut aider les gens à se tourner vers Dieu, ou s'il refuse de montrer aux autres qui il est, comme s'il était honteux du Christ qu'il devrait proclamer, cela n'a absolument aucun sens. Ce choix-là est alors un choix de refus, presque de reniement de sa foi. N'entendent-ils jamais de coq chanter trois fois ?

    En fait, selon moi, du moment que cela aide les gens à se tourner vers Dieu, que cela honore Dieu, que ce soit une chasuble ou une bure, cela est bon. Personne ne porte ces habits pour sa propre gloire, et a fortiori ne devrait refuser de les porter pour sa propre gloire.

    Il y évidemment en outre une symbolique communautaire, d'ornements ou de couleurs qui doivent être respectés par tous, pour montrer aux hommes l'unité fraternelle des clercs de l'Église catholique entre eux, ou des membres d'une congrégation entre eux. Bref, ces vêtements devraient sans doute toujours symboliser l'unité et l'amour charité, à la fois pour Dieu et pour son prochain.

  • Cette férule de Paul VI est très symbolique, elle était porté par le pape JP II durant son pontificat. il est tout à fait normal que le Pape François l'utilise, du coup cela prend sa propre dimension à savoir la simplicité dont le pape voudrait pour l'Eglise

  • Je ne vois pas en quoi, cette croix d’argent tourmentée conçue par Lello Scorzelli serait « plus simple » que l’autre : sa particularité est de représenter un crucifix et non une simple croix comme les précédentes férules papales. Qu’on l’apprécie ou non, elle ne se situe pas dans la continuité et c’est ce que je voulais dire. Simplement.

  • Ne filtrons pas les moucherons .....tout ce qui nous aide à prier est bien . Ce qui nous distrait de Dieu est beaucoup moins bien ;-) Voir le livre de C.S. Lewis " Si Dieu écoutait ...."

  • ... il y a encore un aspect qui est à mettre en lumière, je crois, c'est l'amour, le talent, le perfectionnisme, la recherche de l'œuvre d'art offerte à Dieu par une ou plusieurs de ses créatures, pour réaliser ces vêtements, ces objets, ces livres, qui serviront pour la liturgie, n'Est-ce pas ? L'Homme est créé à l'image de Dieu.

    - "Rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu".

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