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La dictature du relativisme selon Benoît XVI

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Extrait d’un article de Benjamin Wicker consacré à Benoît XVI sur le site « Benoît et moi » :

« (…) dans le dernier billet de ce blog, j'ai parlé de la mise en garde du pape Benoît XVI, nous avertissant que nous sommes, de plus en plus, les malheureux sujets d'une dictature - une «dictature du relativisme» - qui cherche à imposer la notion empoisonnée que les êtres humains ne peuvent pas connaître la vérité.

Ce poison attaque le cœur même de notre humanité. Faits à l'image de Dieu, nous sommes des animaux rationnels dont la plus grande perfection est de connaître et aimer la vérité. Et la plus grande vérité, c'est Jésus-Christ lui-même, le Chemin, la Vérité et la Vie (…).

Selon Benoît, les racines de notre relativisme se trouvent dans la tentative moderne de contracter la raison, de réduire son domaine, tout en la rendant maîtresse absolue dans ce domaine rétréci. Le rêve - il a commencé, en grande partie, comme le rêve du philosophe René Descartes - était de rendre la raison humaine infaillible, absolument certaine, en restreignant la raison aux seuls aspects matériels de la réalité qui peuvent être mesurés par les mathématiques. Au-delà de ce qui était physique et mesurable avec précision, rien n'était réel, ou du moins n'était rationnellement connaissable - ou, comme on en est venu à dire, tout était purement «subjectif».

La foi? Peut-elle être pesée et mesurée? Non. Donc elle est purement subjective.

Dieu? Peut-on le mesurer? Désolé. Il n'est pas réel- c'est juste une projection subjective de notre désir d'un père.

La moralité? Peut-on peser les différents arguments sur le bien et le mal? Non. Donc, ils sont simplement des descriptions subjectives de nos désirs particuliers, nos «valeurs».

L'âme? On ne peut pas la mettre sous le microscope, on ne peut pas la voir - ce doit être une fiction subjective.

Cette vision réductrice de la rationalité en est venue à définir la science, et, en raison de son succès, la science réductionniste en est venue à définir l'ensemble de la réalité.

Comme le Pape Benoît l'a noté, cette vision a doublé le «positivisme», une philosophie «antimétaphysique» qui n'a «pas de place pour Dieu». Benoît y voit à juste titre, «une autolimitation de la raison... qui est adéquate dans la sphère technologique mais implique une mutilation de l'homme si elle est généralisée. ... Cette philosophie exprime non pas la raison complète de l'homme, mais seulement une partie de celle-ci. Et cette mutilation de la raison signifie que nous ne pouvons absolument pas la considérer comme rationnelle » (Christianity and the Crisis of Cultures - Le christianisme et la crise des cultures).

Cette vision mutilée de la raison, qui entraîne une vision mutilée de l'homme, est devenue le fondement du laïcisme moderne. Le laïcisme est à la fois dictatorial et relativiste. Il prétend définir la raison et la réalité et veut imposer sa vision laïque à tout le monde. Ce qu'il impose est le relativisme: la conviction que toutes les prétentions à la vérité ne sont que des projections des désirs de chacun, qui sont eux-mêmes réductibles à des causes mesurables, matérielles et finalement irrationnelles.

Cela est particulièrement vrai - c'est ce qu'affirme la raison laïciste - en ce qui concerne la moralité. Les désaccords moraux ne peuvent être conciliés, car il n'existe aucune norme morale à laquelle ils peuvent être mesurés. Nous devons donc accepter le relativisme. Nous pouvons compter le nombre de personnes qui pensent que l'avortement est mauvais et le nombre de ceux qui pensent qu'il est juste (de la même façon que nous pouvons compter le nombre de gens qui aiment la glace au chocolat et ceux qui préfèrent la glace à la vanille). Mais c'est la limite de la raison.

En se contentant de compter les différents points de vue, mais sans trancher entre eux, on pourrait croire que la raison laïciste est tout à fait humble et tolérante et accueillante pour tous et chacun. Tel n'est pas le cas, cependant. Au contraire, comme Benoît le souligne à juste titre, le laïcisme veut imposer le laïcisme. Sa prétendue tolérance est en fait la plus grande intolérance.

Comme Benoît l'affirme dans «Le christianisme et la crise des cultures», le laïcisme «est l'expression d'une conscience qui voudrait voir Dieu éradiqué une fois pour toutes de la vie publique de l'humanité et enfermé dans la sphère subjective de résidus culturels du passé. De cette façon, le relativisme, qui est le point de départ de l'ensemble du processus, devient un dogmatisme qui se croit lui-même en possession de la connaissance définitive de la raison humaine, avec le droit de considérer tout le reste comme une simple étape dans l'histoire humaine qui est fondamentalement obsolète et mérite d'être relativisé ».

Les aspirations dictatoriales du relativisme séculariste proviennent de l'orgueil, et non de l'humilité, du désir d'éliminer Dieu et notre nature spirituelle, afin que nous puissions vivre une confortable vie ici-bas, débarrassé des commandements divins ou même de l'appel à la grandeur de l'âme. La mutilation de l'homme - sa réduction à un simple animal matériel, sans autre but que la confortable auto-préservation et la satisfaction de ses désirs physiques - est le prix que le laïcisme nous demande de payer.

Ici : Un joyau de pape

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