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Des chrétiens pessimistes, c'est moche !

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Le pape s'est adressé aux jeunes de Sardaigne de façon très directe (extrait) :

Je pense à l’Evangile qui se déroule sur la rive du lac de Galilée, où vivent et travaillent Simon et son frère André, avec Jacques et Jean, eux aussi frères, tous pêcheurs. Jésus est entouré par la foule qui veut écouter sa parole; il voit ces pêcheurs à côté des barques en train de nettoyer les filets.

Il monte sur la barque de Simon et lui demande de s’éloigner un peu de la rive, et ainsi, s’étant assis dans la barque, il parle à la foule. Sur la barque, Jésus parle à la foule. Quand il a terminé, il dit à Simon d’avancer au large et de jeter les filets. Cette demande est une épreuve pour Simon – écoutez bien ce mot, une épreuve – car lui et les autres venaient de rentrer d’une nuit de pêche qui s’était mal terminée. Simon est un homme pratique et sincère, et il dit tout de suite à Jésus : « Maître, nous avons peiné toute la nuit et nous n’avons rien pris ».

C’est le premier point : l’expérience de l’échec… dans vos questions, il y avait cette expérience. Le sacrement de la confirmation – comment s’appelle-t-il ce sacrement? La confirmation… non, ça a changé de nom : sacrement de l’adieu ! Il font cela et ils partent de l’Eglise, c’est vrai ou pas ? C’est une expérience de l’échec. Une expérience de l’échec. Les jeunes qui ne sont plus dans la paroisse… vous avez parlé de cela. Quelque chose va de travers, une déception…

Dans la jeunesse, on se projette vers l’avant mais parfois il arrive de vivre un échec ou une frustration: c’est une épreuve, et c’est important ! Je voudrais maintenant vous poser une question, mais n’y répondez pas à haute voix, répondez chacun dans votre cœur en silence : pensez aux expériences d’échec dont vous avez fait l’expérience, pensez-y. Nous en avons tous... Dans l’Eglise, nous faisons si souvent cette expérience : les prêtres, les catéchistes, les animateurs se fatiguent beaucoup, dépensent beaucoup d’énergie, ils font tout leur possible, et à la fin ils ne voient pas toujours de résultats correspondant à leur efforts. Vos “porte-parole” l’ont dit aussi, dans les deux premières questions. Ils ont fait référence aux communautés où la foi apparaît un peu fanée, où peu de fidèles participent activement à la vie de l’Eglise, où l’on voit des chrétiens parfois fatigués et tristes, et beaucoup de jeunes, après avoir reçu la Confirmation, s’en vont, c’est le sacrement du congé, de l’adieu, comme je l’ai dit. C’est une expérience d’échec, qui laisse vide, qui nous décourage, c’est vrai n’est-ce pas ? C’est vrai ou pas ?

2. Face à cette réalité, vous vous demandez justement : que pouvons-nous faire ? Certainement la chose à ne pas faire c’est de se laisser vaincre par le pessimisme et par le découragement... Des chrétiens pessimistes, c’est moche. Vous les jeunes, vous ne pouvez pas et ne devez pas être sans espérance, l’espérance fait partie de votre être. Un jeune sans espérance n’est pas jeune, il a vieilli trop tôt !... L’espérance fait partie de votre jeunesse. Si vous n’avez pas d’espérance, pensez-y sérieusement, pensez-y sérieusement !  Un jeune sans joie et sans espérance, c’est préoccupant ! Ce n’est pas un jeune ! Et quand un jeune n’a pas de joie, quand un jeune ressent le manque de confiance dans la vie, quand il perd l’espérance, où va-t-il trouver un peu de tranquillité, de paix ? Sans confiance, sans espérance, sans joie.  Vous savez, ces marchands de mort, ceux qui vendent la mort, qui offrent une route pour quand vous êtes triste, sans espérance, sans confiance, sans courage… S’il vous plaît ! Ne vends pas ta jeunesse à ceux qui vendent la mort… Vous comprenez de quoi je suis en train de parler, vous tous le comprenez : ne vendez pas?

Revenons à la scène de l’Evangile : Pierre, en ce moment critique, se met en jeu. Qu’est-ce qu’il aurait pu faire ? Il aurait pu céder à la fatigue et au manque de confiance, en pensant que c’est inutile et qu’il est mieux de se retirer et de rentrer chez soi. Au contraire, que fait-il ? Avec courage, il sort de lui-même et choisit de faire confiance à Jésus. Il dit : « Eh bien, sur ta parole je jetterai les filets ». Attention ! Il ne dit pas : « sur mes forces, sur mes calculs, sur mon expérience d’expert pêcheur », mais « sur ta parole », sur la parole de Jésus ! Et le résultat est une pêche incroyable, les filets se remplissent, au point qu’ils se rompaient presque.

C’est le deuxième point : faire confiance à Jésus. Faire confiance à Jésus. Quand je dis cela, je veux être sincère, et vous dire : je ne viens pas ici vous vendre une illusion…  Je viens ici vous dire : il y a une personne qui peut te faire avancer : fais confiance à Jésus ! Fais confiance à Jésus. Et Jésus n’est pas une illusion. Faire confiance à Jésus. Le Seigneur est toujours avec nous. Il vient sur la rive de la mer de notre vie, il se fait proche de nos échecs, de notre fragilité, de nos péchés, pour les transformer. N’arrêtez jamais de vous remettre en jeu, comme de bons sportifs – certains parmi vous savent bien cela d’expérience – qui savent affronter la fatigue de l’entraînement pour atteindre des résultats ! Les difficultés ne doivent pas vous effrayer, mais vous pousser à aller plus loin. Ecoutez les paroles de Jésus qui vous sont adressées : Avancez large et jetez les filets, jeunes de Sardaigne ! Avancez au large ! Soyez toujours plus dociles à la Parole du Seigneur : c’est Lui, c’est sa Parole, et le suivre qui rend fructueux votre engagement de témoignage. Lorsque les efforts pour réveiller la foi chez vos amis semblent inutiles, comme l’effort nocturne des pêcheurs, rappelez-vous qu’avec Jésus tout change. La Parole du Seigneur a rempli les filets, et la Parole du Seigneur rend efficace le travail missionnaire des disciples. Suivre Jésus est exigeant, cela veut dire ne pas se contenter de petits objectifs, de petits cabotages, mais viser haut avec courage !

Ce n’est pas bon, ce n’est pas bon, de s’arrêter au « nous n’avons rien pris », mais aller au-delà, aller au « avance au large et jette les filets » à nouveau, sans se lasser ! Jésus le répète à chacun de vous. Et c’est Lui qui donnera la force ! Il y a la menace de la lamentation, de la résignation. Celles-là, nous les laissons à ceux qui suivent la « déesse lamentation »! Hein ? Et vous, est-ce que vous suivez la déesse lamentation ? Vous vous lamentez continuellement, comme dans une veillée funèbre ? Non, un jeune ne peut pas faire cela ! La déesse lamentation est une tromperie : elle te fait prendre la mauvaise route. Quand tout semble immobile et stagnant, quand les problèmes personnels nous inquiètent, quand les malaises sociaux ne trouvent pas les réponses dues, ce n’est pas bon de se donner pour vaincus. Le chemin est Jésus : le faire monter dans notre « barque » et avancer au large avec Lui ! Il est Seigneur! Il change la perspective de la vie. La foi en Jésus conduit à une espérance qui va au-delà, à une certitude fondée non seulement sur nos qualités et nos dons, mais sur la Parole de Dieu, sur l’invitation qui vient de Lui. Sans faire trop de calculs humains ni trop se préoccuper de vérifier si la réalité qui vous entoure coïncide avec vos sécurités. Avancez au large, sortez de vous-mêmes : sortir de notre petit monde et nous ouvrir à Dieu, pour nous ouvrir toujours plus aussi aux frères. Nous ouvrir à Dieu nous ouvre aux autres ! Nous ouvrir à Dieu et nous ouvrir aux autres. Faire quelques pas au-delà de nous-mêmes, des petits pas, mais faites-les, des petits pas, en sortant de vous-mêmes vers Dieu et vers les autres, en ouvrant votre cœur à la fraternité, à l’amitié, à la solidarité.

3. Troisièmement. Je finis. C’est un peu long. « Jetez vos filets pour la pêche » (v. 4). Chers jeunes Sardes, la troisième chose que je veux vous dire, et ainsi je réponds aux deux autres questions, est que vous aussi vous êtes appelés à devenir des « pêcheurs d’hommes ». N’hésitez pas à dépenser votre vie pour témoigner avec joie de l’Evangile, spécialement auprès de ceux de votre âge. Je veux vous raconter une expérience personnelle : hier j’ai fêté le 60eanniversaire du jour où j’ai entendu la voix de Jésus dans mon cœur (applaudissements). Ceci, je ne le dis pas pour que vous fassiez un gâteau, ici, non, je ne le dis pas pour cela ! Mais 60 ans après ce jour, je ne l’oublie jamais. Le Seigneur m’a fait sentir fortement que je devais aller par cette route. J’avais 17 ans. Des années se sont passées avant que ma décision, que cette invitation ne soit concrète et définitive. Tant d’années ont ensuite passées, avec quelques succès et de la joie, mais tant d’années d’échec, de fragilité, de péché : 60 ans sur la route du Seigneur, derrière lui, à côté de lui, toujours avec lui. Je vous dis seulement cela : je n’ai jamais regretté ! Je n’ai jamais regretté ! Mais pourquoi ? Parce que je me sens Tarzan et fort pour aller de l’avant ? Non, non, je n’ai pas regretté, parce que toujours, même dans les périodes les plus sombres, dans les moments de péché, dans les moments de fragilité, dans les moments d’échec, j’ai regardé Jésus et je lui ai fait confiance et il n’a m’a jamais laissé seul. Ayez confiance en Jésus ! Lui, il va toujours de l’avant. Il vient avec nous. Mais écoutez ! Lui, il ne déçoit jamais, il est fidèle ! C’est un compagnon fidèle. Pensez-y – voilà mon témoignage - : je suis heureux de ces 60 années avec le Seigneur. Mais une chose encore. Allez de l’avant !

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