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Quand un jésuite voudrait prolonger l'interview du pape...

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...ou plutôt la conversation avec lui, cela donne ceci :

"Très Saint Père, dans la première conversation vous avez semblé plus critique envers les "restaurationnistes" et les "légalistes" qu’envers les "relativistes" (qui préoccupaient tellement votre illustre prédécesseur). Vous avez fait une brève allusion au "relativisme", uniquement pour affirmer que le Dieu de la Bible, que nous rencontrons "en chemin", transcende le relativisme. Je pense que beaucoup de ceux qui auront connaissance de cette conversation tireraient un grand profit de développements supplémentaires de votre pensée à ce sujet. Comment pouvons-nous parler aujourd’hui du Dieu révélé en Jésus-Christ comme d’un "absolu"?

Par ailleurs vous adressez à la Compagnie qui porte le nom de Jésus une vigoureuse incitation à se "décentrer" d’elle-même et à se centrer, au contraire, sur "le Christ et son Église". Mais quelles sont les implications du fait de proclamer que le Christ est le centre ? Est-ce que cela ne nous force pas à aller au-delà de la narration pour arriver au cœur de la vérité, au-delà de la pratique pour arriver à son fondement contemplatif ? Ayant suivi les homélies que vous avez prononcées à la maison Sainte-Marthe à propos de l’épître aux Colossiens, qui proclame que le Christ est "l'image du Dieu invisible… en qui toutes choses subsistent", je peux certainement prévoir votre réponse. Mais une réflexion supplémentaire de votre part à ce sujet enrichirait beaucoup la conversation et aiderait à la poursuivre, en particulier pour ceux qui se trouvent sur le "parvis des gentils".

Pour nous rattacher à ce dernier point, vous expliquez que vous préférez de beaucoup "l’espérance" à "l’optimisme". Mais, probablement par manque de temps, vous ne dites pas grand-chose d’autre pour décrire cette espérance, sauf pour indiquer que c’est une "vertu théologale" et "en définitive un cadeau de Dieu". Mais je sais qu’un monde souvent dépourvu d’espérance (et même d’optimisme) aspire à connaître les dimensions et la portée de cette espérance et d’entendre "une expression (logos) de l’espérance qui est en nous".

Enfin, au terme de votre conversation, Spadaro vous a posé une question à propos des changements intervenus dans la compréhension que l’homme a de lui-même, au cours des siècles. Vous avez réagi en donnant des exemples tirés de différentes périodes historiques pour expliquer ce phénomène. En même temps, comme un directeur spirituel avisé, vous admettez que les hommes et les femmes sont souvent enclins à se tromper eux-mêmes. Puis-je vous dire que nous tirerions tous un profit considérable d’une nouvelle conversation qui présenterait ces principes susceptibles de guider notre discernement de ce qui constitue un authentique épanouissement de l’homme ? Car, comme je le rappelle à mes étudiants, "trouver Dieu en toutes choses" est le fruit des trois premières semaines des exercices ignatiens et non pas le point de départ. ..."

Du Père Robert P. Imbelli, prêtre du diocèse de New-York et professeur de théologie au Boston College. Il a été l’un des fondateurs de la Catholic Common Ground Initiative dont l’inspirateur fut le défunt cardinal Joseph Bernardin. Il écrit également dans "L'Osservatore Romano". 'Extrait de son intervention publiée par "America", la revue des jésuites de New-York, comme suite de l'interview accordée par le pape François à "La Civiltà Cattolica".

source : http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350637?fr=y

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