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Quand le recours à l'IVG est considéré comme un droit comme un autre

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Les offensives pour le droit à l'avortement ne cessent pas en France, et s'inspirent même de la Belgique, ce pays laboratoire des pires dérives. À l'école des apprentis sorciers, l'élève belge a depuis lontemps dépassé le maître français :

Du Figaro Madame (Emeline Le Naour) :

“Le recours à l'IVG doit être un droit comme un autre”

Mandaté en avril par la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh), a rendu aujourd’hui 34 propositions pour améliorer l’accès des femmes à l’avortement en France. On en parle avec Françoise Laurant, présidente de la commission Santé, droits sexuels et reproductif au HCEfh.

Le Figaro.fr/Madame. - Qu’en est-il de l’accès à l’avortement aujourd’hui ? 

Françoise Laurant. – Le système d’accès aux soins se dégrade et cela tend à culpabiliser les femmes qui souhaitent une interruption de grossesse. L’IVG n’est pas encore bien reconnue, elle est considérée comme un acte médical à part. En somme, l’avortement perd en qualité ces dernières années en raison des coupes budgétaires qui, bien souvent dans le milieu hospitalier, se répercutent en premier lieu sur les services pratiquant l’avortement. Pourtant ce ne sont pas les unités les plus couteuses puisqu’un tel acte ne nécessite pas une longue hospitalisation.

Si depuis 2006, il n’y a pas de baisse du nombre d’avortements en France qui stagnent autour de 222.000 par an, ils interviennent de plus en plus tardivement dans la grossesse, car les prises en charge ne sont pas assez rapides. Par ailleurs, nous avons constaté que les inégalités régionales se creusaient, certaines femmes doivent faire 150 km pour une consultation gynécologique. Pour beaucoup, cela reste un vrai parcours du combattant.“ Le recours à l'IVG doit être un droit comme un autre”

Quelles recommandations avez-vous transmises à la ministre pour améliorer cette situation ? 

Le Haut conseil suggère que l’obligation du délai de réflexion de 7 jours avant un avortement soit supprimé. Les délais réduits existent déjà dans les cas de grossesses très avancées où il est limité à 48 heures. Si le médecin estime que la patiente est prête psychologiquement, il n’y a pas de raison de la faire attendre.

Dans un second temps, nous proposons que les avortements les moins risqués puissent se faire dans des maisons médicales et autres centres de santé de proximité par des sages-femmes ou des médecins généralistes. Cela facilitera les démarches de femmes qui se trouvent dans « des déserts médicaux ». Ce système existe déjà en Belgique.

Par ailleurs, nous voulons remédier à la « crise de vocation » qui existe chez les jeunes médecins gynécologues. Contrairement à la génération précédente qui pratiquait cet acte de manière quasi militante, les praticiens d’aujourd’hui rechignent à avorter les femmes. Pas pour des raisons idéologiques mais parce qu’ils estiment que c’est mal rémunéré et pas forcement intéressant pour la suite de leur carrière. Il faut revaloriser cette « gynécologie sociale » que constitue l’IVG, avec des stages dès l’internat de médecine.

Fin du délai de réflexion systématique, avortement facilité dans un centre de santé, n’y a-t-il pas un risque de banalisation ?

Il ne s’agit pas de banaliser l’avortement, mais d’en faciliter l’accès. C’est pour la même raison que nous recommandons que la notion désuète de « femme enceinte que son état place dans une situation de détresse… », inscrite dans la loi Veil de 1975, disparaisse. Il faut que la France s’inspire d’autres pays européens qui ont modernisé leur législation. Le recours à l’IVG doit être un droit comme un autre.

En complément, lire cette note d'Adélaïde Pouchol

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