Cela a suscité la publication d'une note sur le blog de Koz(toujours) intitulée : Réveils pour ceux qui ne se lèveront plus
Il y a les petits matins blêmes et ceux, pourtant heureux, où l’on blêmit toutefois. Ce matin en est un, au réveil. Et je m’accroche à cet espoir, qui s’échappe parfois, qu’en y prenant ma part d’autres réveils sont possibles encore. Il faut s’y tenir ferme à cet espoir restant. Ce matin, je découvre les tweets de Jacqueline Herremans. Jacqueline Herremans : avocate au barreau de Bruxelles, présidente de l’ADMD (Association – dite – pour le Droit de Mourir dans la Dignité) Belge, et membre de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie. Non contente de pousser toujours plus loin sa logique mortifère en Belgique, Jacqueline Herremans intervient également dans les affaires françaises, que ce soit dans le cas de Vincent Lambert (ici) ou pour témoigner au procès Bonnemaison (là).
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Commentaires
Il n'y a pas de doit au suicide. Le suicide est un fait pas un droit. Ce que l'on -revendique comme « droit au suicide » est ce qu'on appelle « suicide assisté ». C'est un meurtre avec consentement. C'est un contrat mis sur sa propre tête, que le tueur exécutera au moment opportun.
On peut se demander ce que cela vaut dire pour une société ce que d'autoriser ce genre de contrat, que de permettre à certains de ses membres d'être éliminés lorsqu'ils ne servent plus à rien.
Une société utilitariste où la relation entre les personnes est tenue pour quantité négligeable ?
Une société où les vieux et les faibles sont abandonnés sur la banquise ou dans la montagne pour qu'ils crèvent discrètement sans ennuyer personne ? Mieux, une société où l’on a appris aux faibles et aux vieux à s’auto-éliminer ?
Vous dites : " permettre à certains de ses membres d'être éliminés lorsqu'ils ne servent plus à rien. "
Quel raccourci ! Quel jugement à l'emporte-pièce !
La Liberté ne justifie pas tout. Ce n'est pas la valeur ultime de l'homme. La valeur ultime c'est l'Amour. Nous n'existons pas par la Liberté mais par l'Amour. Nous vivons par amour et parfois nous voulons mourir par manque d'amour. Fous de la Liberté, écoutez : « c'est l'amour seul qui rend libre ».
L'homme est un être de relations. La liberté est toujours relationnelle ; Nous sommes libres dans une relation, par rapport à l'autre, ou par rapport à la loi (les autres).
Se tuer c'est parfois mettre fin à une insupportable absence de relation. C'est faire un ultime pied de nez à celui qui ne me regarde pas.
Sigismond
Avec le « suicide assisté » comme avec l'« eu-thanasie » on est en plein déni de la réalité, réalité que l'on manipule avec des contresens sémantiques délibérés, des anti-verbes comme disait quelqu'un. C'est un vrai délire.
C'est une illusion trompeuse, une erreur fatale, que de dire que l'on possède un corps. Je ne « possède » pas un corps, je « suis » un corps « animé ». Toute atteinte à mon corps est une atteinte à ma personne entière.
C'est révoltant de dire que l'« on possède son corps ». C'est réduire l'homme à un pur esprit, ce qu'il n'est pas ou à un corps objet, ce qu'il n'est pas. Cette dichotomie, cette schizophrénie ne conduit que à la mort. C'est l'intégration ''corps esprit'' qui est la vie, la force et la joie.
Commentaires très vrais, très beaux. qui peuvent aider à vivre . La personne humaine : corps et âme unis jusqu' à ce que la mort les sépare , tout simplement.. .....Nous vivons , en effet dans une société chosifiante, schizophrénisante , intellectualisante où l 'amour n' a plus sa place..
Bon et beau WE quand même, Madame Herremans ....
A revoir, "Limelight " de Charlie Chaplin .....Du temps où le suicide , en Angleterre, du moins, était encore un délit ...
..Et tout récemment , ce chauffeur de bus chinois , sauveteur de personne suicidaire dont le geste a fait le tour de la toile ....
Belle fête de Tous les Saints à tous .....
Pour résumer : comme catho je ne mourrai pas dans la dignité . Et si, pour moi même et mes proches , je préfère la sédation palliative à l'euthanasie pure et dure , je fais dans l'hypocrisie ( abbé Ringlet ). Bref .....
Nous les cathos sommes un peu les clowns de cette société. Mais ça ne fait rien, c'est bon pour notre humilité. . ( réflexion inspirée de Fabrice Hadjaj . Je tiens, par honnêteté à citer mes sources )
Certes, certes, Thérèse, mais il ne faut pas être chrétien pour vouloir mourir debout, les yeux ouverts plutôt qu’abruti, la conscience embrumée de drogue, piquée comme une chienne.
Il ne faut pas être chrétien pour estimer que ce que l’on nous propose comme « digne » est vraiment indigne et que ce que l’on déclare faussement « indignité » est la vraie dignité.
Chloé.
Quelle est donc cette lassitude de vivre dont on nous parle ? Jusqu'au bout, y compris par l'acceptation d'une mort naturelle non choisie, n'avons nous pas quelque chose à donner à nos enfants, à notre famille, à nos amis et si nous n'en avons plus, à la société ? N'est-il pas possible de partager cela avec une personne en recherche de mort ? La mort est bien sûr un vécu personnel, mais c'est aussi un acte social, qui touche nos proches et toute la société. Même la mort du clochard qui meurt seul sur un trotoir.
Lâcher prise, oui. Notre société occidentale crève de tout vouloir contrôler dans une gigantesque manipulation. Toute mort comporte une phase d'acceptation et de « lâcher prise ». Mais n'est-ce pas une ultime façon de ne pas lâcher prise que de vouloir contrôler sa mort ?? Et rentrer dans cette démarche, n'est-ce pas encore renforcer le côté totalitaire et manipulateur de nos sociétés ?
Levi
Chrétien, pour ressusciter le Christ est mort. Il n'a certes pas demandé à mourir, mais a accepté de mourir dans la dignité, c'est à dire en acceptant les souffrances et les angoisses de la mort (toujours présentes) au-delà de ce que beaucoup auront à accepter. Pour pouvoir, en pleine conscience remettre son esprit au Père, Il a refusé le vin aigre mêlé de fiel qui aurait pu adoucir sa fin en diminuant sa conscience. Il n'a pas souffert pour souffrir, mais pour que sa rencontre avec le Père soit plus profonde et réelle.
Car le problème pour chacun de nous est là : voulons nous mourir abrutis ou lucides ? Où est la dignité ? Où est la lâcheté ?
A Jacques Delen,
Shimon dit aussi : " Une société où on a appris aux faibles et aux vieux à s' autoéliminer " .
Il n' y a aucun jugement dans cette dernière phrase . C'est une phrase parfaite .
Et il serait utile de savoir qui veut ce type de société . Parce qu' APRES IL SERA TROP TARD . Même le petit moustachu a réussi à se faire élire plus ou moins démocratiquement .
En lisant ces tweets, la question qui, pour moi, se pose avec Shimon est « qu'est-ce que cela veut dire pour une société que de faire tuer ses membres ? » Et particulièrement « qu'est-ce que cela veut dire que d'éliminer vieux et handicapés ? » Cela peut-il se comprendre autrement que « il faut que le faible meure pour que vive le fort ? ». Qu'est-ce que cela veut dire si ce n'est que toutes les vies ne se valent pas ? Les droits de l'élite prévalent-ils sur ceux des non élus ? Quels seront les critères de sélection ? Est-ce là les « valeurs de la république » qui prétend promouvoir la solidarité universelle ?
bonjour Chloë,
Merci de me lire mais je ne comprends pas bien ce que vous voulez dire. Dignité ? Etre chrétien ?. La dignité est une valeur qui PERSONNELLEMENT ne m'intéresse pas beaucoup . Par contre , j'essaie de respecter la dignité d'autrui en aimant et en essayant d'avoir de l'empathie . J' essaie d'aimer mon prochain, tous les prochains qui se trouvent sur mon chemin, avec l'aide de Dieu . Sans l'aide de Dieu , je craque à un moment ou à un autre.. Mais , par délicatesse ( ??? !!!), j' évite souvent de parler de cette aide de Dieu. . C'est ma manière d' ëtre chrétienne , en toute humilité .
Dans le cas qui nous occuppe, l'euthanasie, j'espère ( je ne fais qu' espérer ) que si l'on se sent suffisemment aimé , on ne cherchera plus à s'éliminer.
Thérèse, je suis pleine d'admiration pour votre attitude qui est simplement magnifique. C'est la seule qui puisse effectivement réduire les euthanasies demandées. Bravo et merci.
Je voulais seulement indiquer que l'on présente souvent l'euthanasie comme une revendication de libres penseurs, de socialistes anti-théistes, mais que même parmi les non-croyants il existe des personnes opposées à toute forme d'euthanasie.
Je suis médecin et je sais parfaitement bien quand je fais quelque chose pour soulager et quand je fais quelque chose pour tuer. Cela me semble de la malhonnêteté intellectuelle d'invoquer une « zone grise ».
On tue, ou on ne tue pas. Et si la société estime légitime de tuer, alors ce ne doit pas être le « privilège » des médecins. Cela peut être, comme en Suisse, la tâche de spécialistes de la mort, bénévoles ou rémunérés. Ce distingo rendra peut-être une confiance dans le corps médical qu'il semble avoir perdue.
Effectivement, ce « service » relève des pompes funèbres.
chère Chloë, j'avais mal compris , pardonnez moi. Oui, moi aussi je me réjouis de connaître des personnes non chrétiennes qui donnent sens à leur vie par de belles et bonnes valeurs.