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  • Âme du Christ: un commentaire sur la célèbre prière de saint Ignace de Loyola

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    Réflexion faite

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    Âme du Christ

    La célèbre prière de saint Ignace de Loyola n’est en réalité pas de lui. Ses origines remontent au XIVe siècle au moins. Elle s’inscrit dans la ligne de la « devotio moderna »  mais son auteur reste inconnu. C’est le fondateur de la Compagnie de Jésus qui la rendit vraiment populaire, jusqu’à nos jours. Elle figure en tête du Testament spirituel du pape Pie XII (dont le confesseur était un jésuite allemand, le futur cardinal Augustin Bea). Lu sur le blog de l’église du Saint-Sacrement à Liège cet article destiné à la Revue Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle : 

    « L’Anima Christi est une belle prière, éminemment eucharistique, qui convient particulièrement pour l’action de grâce après la communion, ou encore, à un bon moment d’adoration du Saint-Sacrement.  

    De quand date-t-elle ?

    Elle n’est pas récente mais on peut la prier avec un cœur toujours nouveau. Elle s’inscrit dans une tradition séculaire et vénérable. Ses origines remontent au XIVe siècle au moins, car le British Museum en garde un manuscrit, datant probablement de 1370, fût-ce sous une forme légèrement différente de celle qui est devenue classique. On l’a retrouvée aussi dans l’Alcazar de Séville (palais des rois), à l’époque de Pierre le Cruel (milieu du XIVe s.). 

    Qui est l’auteur ?

    Là, on se perd en conjectures. Elle fut attribuée à Bernardin de Feltre, un franciscain (mais celui-ci est de la 2e moitié du XVe s). On l’a mise sous la plume de saint Thomas d’Aquin (1225-1274), et aussi du pape Jean XXII (pape en 1315). Celui-ci accorda à la prière une indulgence de 3000 jours et contribua à sa popularité. Mais en définitive, l’auteur reste inconnu jusqu’à nos jours. 

    Saint Ignace de Loyola.

    Beaucoup d’éditions des Exercices spirituels de saint Ignace font figurer l’Anima Christi au tout début des exercices, même dès avant le texte des Exercices, comme une sorte de portail d’entrée. On ne peut imaginer une plus belle recommandation. Sans conteste, saint Ignace a contribué à un accroissement de la popularité de cette prière. Dès la première semaine des exercices, pour le triple « colloque » (oraison) conclusif de la méditation, saint Ignace la met au même pied que l’Ave Maria et le Pater noster. C’est dire tout le fruit spirituel que le saint escomptait voir retirer de sa pratique par le retraitant. Mais à l’époque elle était déjà bien entrée dans la dévotion, elle était supposée connue, ce qui dispensait les premiers éditeurs des Exercices de la mentionner dans son entier. 

    Actuellement.

    La prière a été traduite dans la plupart des langues. Le cardinal Newman l’a traduite en anglais.

    Pie XII avait coutume de prier l’Anima Christi. La dernière fois, semble-t-il, lorsqu’il reçut les derniers sacrements, peu avant sa mort.

    On aurait pu croire cette vieille prière passée de mode, désuète, mais à l’heure actuelle, il en existe plusieurs versions chantées. On peut l’écouter sur YouTube. C’est en dire toute la jeunesse. 

    Pour mémoire, en voici le texte :

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  • Voici ce que j'ai envie de dire quand je referme "La Libre"

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    « J’ai trop envie de dire certaines choses . En voici trois ».  Une chronique du P. Charles Delhez, dans « La Libre » d’hier, à propos de la canonisation du football, des Belges et de la religion et de l’idolâtre des Lumières : 

    «  [...]

    1. Les médias nous aident à célébrer la canonisation du football ! Mais a-t-on réfléchi à ce qu’est devenu ce sport ? J’énumère sans nuance : lieu d’un brassage financier gigantesque et pas toujours très transparent, jeu du cirque où les plus riches du pays se donnent en spectacle. Du pays ? En effet, Flamands et Wallons, pour des motifs différents, s’identifient aux Diables rouges. Mais ils ne sont en fait qu’une entreprise ultralibérale qui fait de l’argent, après un temps de grève contre un gouvernement libéral. Un lieu où il n’y a aucune mixité de genre (du moins sur le terrain), le lieu de l’hyperconsommation, de la violence, de l’hystérie collective et de la compétition. Quant à l’empreinte écologique de l’événement, il vaut mieux la passer sous silence. J’exagère peut-être. En ces temps de morosité, l’Euro est sans doute un temps de convivialité devant les écrans - et je m’en réjouis -, mais aussi une vitrine des dérapages de notre société que l’on ne veut pas voir. J’ai donc décidé, cette année, de ne pas le suivre (même si j’ai écouté les résultats) !
    1. La religion revient, révèle une étude récente de l’ULB. L’être humain ne se résout donc pas si facilement à abandonner le sacré. Chacun garde un vague espoir que tout ne soit pas insensé et absurde, qu’un Dieu existe et qu’il y a bien quelque chose après la mort. Si la dernière enquête sur les valeurs européennes de 2008 parlait de 50 % de Belges se déclarant catholiques dans notre pays, on en dénombrerait maintenant 63 %. Une réaction identitaire face à l’islam radical, sans doute. Le 21e siècle sera furieusement religieux, a prédit l’américain Peter Berger. Ce n’est donc pas de sécularisation qu’il s’agit dans notre pays, mais de déchristianisation. En effet, même si on se déclare catholique, c’est la référence au Christ, à sa manière si originale de parler de Dieu et si exigeante d’inviter à l’amour qui disparaît. Aujourd’hui, il règne un vague déisme. Or, le Christ a une conception bien particulière du sacré. Je peux en faire l’expérience dans la rencontre de cet ennemi qu’il faut aimer, du pauvre qu’il faut secourir, dans l’intériorité à cultiver, dans la communauté à bâtir avec d’autres. Sans doute notre société s’est-elle en partie approprié les "valeurs chrétiennes" - et c’est heureux -, mais en les lénifiant. Or, quand on lit l’Evangile, c’est toujours "un peu plus qu’il n’en faut". Le christianisme se reconnaît à ce surplus. Faut-il pardonner jusqu’à 7 fois ?, demande Pierre à Jésus. Et lui de répondre : jusqu’à 70 fois 7 fois.
    1. Et enfin, parlons du siècle des Lumières. "Va-t-on retourner dans les siècles noirs d’avant les Lumières ?", se demande Patrick Dewael, comme si depuis lors, on était vraiment entré dans la lumière totale. Rappelons-nous l’obscur 20e siècle : deux guerres mondiales et la bombe atomique, la Shoah, la spoliation des colonies, le découpage du Moyen-Orient, l’industrialisation/consommation/pollution à outrance sans esprit prospectif à long terme. Aucune époque n’a été parfaite, ni avant ni après les Lumières. Chacune a cherché son équilibre comme elle a pu, avec sa hiérarchie de valeurs (qui n’est plus la nôtre sans doute, mais qui la vaut peut-être bien). Cela lui a permis de vivre, malgré l’ivraie qui poussait aussi. Ne jugeons pas les époques précédentes à l’aune de la nôtre, car elles ne sont plus là pour nous juger. Ne soyons pas ingrats non plus, car nous en sommes les héritiers. Quand le texte biblique dit que Dieu vit que cela était très bon, il se projette à la fin des temps, quand Dieu pourra dire : "Je ne regrette pas, l’aventure en valait la peine." En attendant, nous sommes dans une période de gestation. Que chacun fasse ce qu’il peut pour transmettre à ses enfants un monde meilleur que celui qu’il a reçu. »

    Ref. Voici ce que j'ai envie de dire quand je referme "La Libre"

    JPSC