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Congo : le pape François nomme un coadjuteur au Cardinal Monsengwo.

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Lu sur le site de la Libre Afrique, ce billet de Marie-France Cros :

Ambongo 78737-AAA6-496C-A7EE-04905740FF21_cx45_cy23_cw44_w1023_r1_s-690x450.jpg« Le Pape a nommé mardi Mgr Fridolin Ambongo, jusqu’ici archevêque de Mbandaka (l'ancienne Coquilhatville, chef-lieu de la province de l'Equateur) à la charge d’archevêque coadjuteur de Kinshasa, aux côtés du cardinal Laurent Monsengwo. Une nomination vue comme un renfort pour ce dernier.

La fonction de « coadjuteur » signifie que non seulement il apporte son appui au détenteur de la charge mais qu’il lui succédera en cas de décès ou de démission. Mgr Fridolin Ambongo, qui vient d’avoir 58 ans, a en effet vingt ans de moins que le brillant cardinal, alors que l’Eglise congolaise traverse une période de forte tension avec le régime du président hors mandat Joseph Kabila. Celui-ci refuse de quitter le pouvoir comme prévu par la Constitution et consacre toute son énergie à se maintenir à la tête de l’Etat – et enrichir sa famille – plutôt qu’à travailler au développement du pays. Malgré plusieurs années de forte croissance économique portée par les cours élevés des métaux, le niveau de pauvreté au Congo n’a pratiquement pas baissé.

A lire ICI : Appointment of coadjutor archbishop of Kinshasa, Democratic Republic of the Congo

L’Accord de la Saint-Sylvestre

Mgr Fridolin Ambongo appartient à l’Ordre des Frères mineurs capucins – des franciscains – et a accédé à la prêtrise en 1988, avant d’être nommé évêque en 2005. Diplômé en théologie morale de l’Acadaméie alphonsienne de Rome, il l’a enseignée à l’Université catholique de Kinshasa.

L’archevêque coadjuteur de Kinshasa a été élu à la tête de la commission Justice et Paix de la conférence épiscopale congolaise avant d’accéder, en juin 2016, à la vice-présidence de celle-ci. C’est à ce titre qu’il jouera un rôle important dans la négociation de l’Accord de la Saint-Sylvestre 2016, qui balise le chemin vers des élections consensuelles, alors que le président Kabila, hors mandat depuis le 20 décembre 2016, n’avait pas fait tenir la présidentielle pour nommer son successeur. L’Accord de la Saint-Sylvestre prévoyait une élection présidentielle en décembre 2017 – mais le régime Kabila n’a pas respecté ce qui avait été signé et annonce maintenant d’hypothétiques élections en décembre 2018.

Le non respect des engagements pris sous l’égide de l’Eglise a évidemment suscité la colère de Mgr Ambongo, qui a déjà dénoncé les dérives du régime – sans pour autant se montrer indulgent pour les faiblesses de l’opposition « .

Ref. RDC: Mgr Fridolin Ambongo à la rescousse de Mgr Monsengwo

A la rescousse, vraiment ?

Un évêque, ou en l’occurrence un archevêque, coadjuteur est en effet  nommé au côté de l’évêque diocésain avec droit de succession immédiate sur le siège de l’évêque à qui il est adjoint après la démission ou le décès de ce dernier. Cette désignation, présentée comme « un renfort » de la position du Cardinal, pourrait, en un sens, encourager Kabila à penser que Rome n’était vraiment pas certaine que le bras de fer entre le Président et l’Archevêque Monsengwo (79 ans) puisse se terminer à l’avantage du second. Quelle alternative crédible, en effet, les oppositions offrent-elles à la situation présente ? Ménager une porte de sortie au cardinal ferait donc partie de la realpolitik à suivre dans cette affaire comme dans d'autres…  JPS.

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