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  • Etre catholique et libéral ?

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    D'Arthur Herlin sur le site aleteia.org :

    Peut-on être catholique et libéral ?

    C’est la question à laquelle tente de répondre le père Robert Sirico — prêtre catholique italo-américain, président et cofondateur de l’Institut Acton — dans son dernier livre Catholique et libéral, les raisons morales d’une économie libre paru aux éditions Salvator (2018). Né en 1951 à Brooklyn, cet ancien activiste de gauche est peu à peu devenu un champion du libre marché et de sa compatibilité avec l’éthique chrétienne. Aleteia l’a rencontré à l’occasion de la présentation de son ouvrage à Paris.

    Aleteia : Peut-on vraiment se définir comme catholique et libéral ? N’est-ce pas une provocation ?

    Père Robert Sirico : Par libéral, j’entends l’idée de liberté humaine que Dieu nous a confiée lorsqu’il a placé notre destinée entre nos mains. Nous devons faire des choix, et ceux-ci ont des conséquences. Une société développée au cours des siècles a deux façons de s’organiser : soit par la force, la coercition et la violence, comme à Sparte, soit par la liberté individuelle et la participation, comme à Athènes. Du point de vue des religions, il existe celles dites « coercitives », qui utilisent la violence pour intégrer plus de fidèles, ou celles qui persuadent. En d’autres termes, l’une impose et l’autre propose. Lors du Concile Vatican II, via le document sur la liberté religieuse Dignitatis humanae, l’Église annonçait au monde son intention de chercher à proposer la foi et la vérité en laquelle elle croit, et non plus à l’imposer. Dans l’histoire, notamment en France, l’Église a parfois commis l’erreur de vouloir prendre la place de l’État : elle a dès lors perdu son sens de l’évangélisation. On en observe encore les conséquences à travers la grande hostilité de la société envers les idées d’amour et de charité incarnées par le catholicisme en France ! En fait, la société Française laïciste imite aujourd’hui dans bien des aspects la voie autoritaire jadis empruntée par l’Église. C’est ce que j’entends par “libéral“ dans ce titre : les individus doivent être libres de faire leurs propres choix.

    Vous soutenez donc que la compatibilité entre libéralisme et catholicisme est réelle ?

    Le catholicisme est une religion qui propose au monde sa vérité mais qui n’impose pas aux gens d’y croire. Dans une société, il faut à la fois de la liberté et de la mesure. Mais cette mesure, vient-elle des personnes elles-mêmes, parce qu’elles croient en certaines choses et mesurent leur comportement ? Ou vient-elle de l’extérieur, de fait, par la force ? Le catholicisme a atteint son plein potentiel lorsqu’il a gouverné depuis le cœur des individus, et non pas depuis les châteaux et les parlements. Les grandes institutions que nous avons bâties, comme les hôpitaux par exemple, n’ont pas été fondées par une société politique, par un gouvernement, mais par un groupe de femmes catholiques qui ont répondu par amour aux besoins des êtres humains. Les sociétés occidentales telles que nous les connaissons n’auraient pas existé si dans leur histoire l’État avait exercé son hégémonie sur elles. Là réside la compatibilité entre catholicisme et libéralisme.

     
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  • Mithra ou le business juteux de la pilule contraceptive

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    LA PILULE CONTRACEPTIVE, UN BUSINESS JUTEUX

    une synthèse de presse bioéthique de genethique.org 

    14 septembre 2018

    L’entreprise belge spécialisée dans la santé féminine, Mithra, vient de conclure un accord avec la société hongroise Gédeon Richter pour la commercialisation en Europe et en Russie d’Estelle, son contraceptif oral combiné.

    Le partenaire « devra verser une avance totalisant 35 millions d’euros à la signature du contrat »suivie de paiements additionnels « pouvant atteindre 20 millions d’euros » en fonction « de l'aboutissement des étapes réglementaires liées au produit ». S’ajouteront au fil du temps, les royalties, variables en fonction du niveau des ventes. Mithra a cependant assuré ses revenus, le groupe hongrois s'étant « engagé à acheter une quantité minimale annuelle ». De son côté, Gédeon Richter pourrait tabler sur une chiffre d’affaires « de près de 3 milliards sur 20 ans ».

    Les premières autorisations de mises sur le marché sont envisagées pour le courant de 2020, mais l’entreprise a d’ores et déjà commencé la production d’Estelle. Elle prévoir de « communiquer les résultats de phase 3 pour Estelle aux USA début 2019, avec la dernière patiente qui sortira en novembre ». En effet, via son partenaire Gedeon Richter, Mithra vise le marché américain comme l’explique François Fornieri, son président : « Je rappelle que le marché US est le double du marché européen. Le deal américain sera donc encore largement supérieur ». Et à terme d’autres pays ou continents comme l’Amérique latine, l’Australie…

    Après cette annonce, à la Bourse de Bruxelles, l’action Mithra avait pris 6% à 14 heures.

    Pour aller plus loin :

  • Combien de temps la stratégie du silence adoptée par le pape François sur les scandales des abus sexuels dans l'Église va-t-elle durer ?

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    La crise s'amplifie dans l'Église catholique

    Combien de temps la stratégie du silence adoptée par le pape François sur les scandales des abus sexuels dans l'Église va-t-elle durer? Par exemple, pour rendre compte, jeudi, de l'importante réunion entre François et la tête de l'épiscopat américain, venu spécialement à Rome à la suite de l'affaire McCarrick, le service de communication du Saint-Siège s'est contenté de publier… deux photographies de la rencontre.

    L'une montre un Pape préoccupé entouré de quatre prélats, dont le président de la Conférence des évêques américains, le cardinal Daniel DiNardo, évêque de Galveston-Houston, et l'important archevêque de Boston, le cardinal Sean Patrick O'Malley, revêtu pour l'occasion de sa robe de bure franciscaine. Sur la seconde, on les voit rire, détendus, autour du bureau du Pape.

    Un communiqué a néanmoins été diffusé à la même heure aux États-Unis - mais pas au Vatican - sous la responsabilité de la Conférence des évêques américains. Il remercie le Pape d'avoir accordé cette audience où il a été question de «la situation» aux États-Unis et «combien le corps du Christ est lacéré par le mal des abus sexuels». Les évêques soulignent que le Pape les a «très profondément écoutés avec son cœur» et que ce fut un «long, fructueux et bon échange». Il s'est conclu par une «prière» où ils ont imploré «la miséricorde de Dieu et sa force alors que nous travaillons à guérir les blessures». Et pour «continuer activement notre discernement commun pour identifier les prochaines étapes les plus efficaces».

    Il est vrai qu'en cette rentrée, l'Église catholique se trouve aux prises avec une crise majeure où elle donne l'impression de ne plus rien contrôler. Au traumatisme américain déclenché le 14 août dernier par le rapport sur la pédophilie cléricale en Pennsylvanie s'est ajouté, dans la soirée du 12 septembre, le rapport allemand sur le même sujet (lire ci-dessous). Le tout sur un fond de violente polémique, toujours en cours, après la lettre ouverte par Mgr Carlo Maria Vigano.

    Sommet extraordinaire… en 2019

    Le 24 août, cet ancien nonce apostolique aux États-Unis et ancien haut responsable du Vatican, dont il connaît tous les rouages, a demandé la démission du Pape en l'accusant d'avoir couvert le comportement homosexuel de l'ancien archevêque de Washington, le cardinal McCarrick avec des séminaristes. Et surtout, le travail actif d'un «réseau homosexuel» au plus haut niveau de l'Église visant à «subvertir» la doctrine de l'Église sur l'homosexualité. Affirmations non encore démenties sur le fond à ce jour.

    Sur cette affaire, le Pape, au retour d'Irlande, le 24 août, a décidé de «ne pas dire un mot». Mais, mardi 11 septembre, lors de l'homélie de la messe, il a toutefois assuré voir dans cette affaire l'œuvre du «Grand Accusateur», un des noms du «diable» qui «s'en prend aux évêques» pour «dévoiler les péchés» et ainsi «scandaliser le peuple». Concluant «C'est vrai, […] nous sommes tous pécheurs, nous les évêques.» Le 11 septembre au soir, le Vatican annonçait que le Pape convoquait pour le mois de février 2019 un sommet extraordinaire au Vatican de tous les présidents des conférences épiscopales du monde pour affronter cette crise. C'est dire que François entend prendre le temps pour affronter ce tremblement de terre ecclésial. Il sait qu'il vient de très loin dans le temps et qu'il implique à présent, de près ou de loin, toute la hiérarchie épiscopale. La plupart des évêques de 70 ans et plus ont été confrontés un jour ou l'autre à une affaire de prêtre pédophile.

    C'est ainsi que la nouvelle ligne d'attaque contre les révélations de Mgr Vigano consiste non seulement à accuser maintenant Benoît XVI d'avoir lui aussi couvert McCarrick, mais de chercher des dossiers quand Joseph Ratzinger était archevêque de Munich. C'est l'un des enjeux du rapport allemand. Quand d'autres ressortent à présent des dossiers délicats pour le pape François quand il était archevêque de Buenos Aires. Le 20 août, dans une «lettre au peuple de Dieu» le Pape a demandé «la prière et la pénitence» aux catholiques.