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  • L’abstinence du vendredi

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    careme854.jpgEn Belgique, comme en France depuis la « suppression » de cette loi par l’épiscopat en décembre 1966, la pratique semble avoir plus ou moins disparu. Pourtant, l’intention n’était pas de l’abandonner mais de la remplacer éventuellement par d’autres œuvres de pénitence (privation d’alcool, de friandises…). À l’entrée du Carême, il est opportun de s’interroger sur cette pratique du vendredi et de mieux connaître la position réelle de l’Église. Lu sur le site web du mensuel « La Nef » :

    « La pénitence, dans la Constitution apostolique Paenitemini du 17 février 1966. Ce texte postconciliaire signé par Paul VI présente le sens et l’importance du précepte divin de la pénitence dont le terme ultime est d’aimer Dieu et de s’abandonner à lui. Voici quelques extraits : « La pénitence est une exigence de la vie intérieure. Sa nécessité est particulièrement urgente dans la société d’aujourd’hui. À aucune époque la vraie pénitence ne peut faire abstraction d’une ascèse également physique. Tout notre être, en effet, corps et âme, doit participer activement à l’acte religieux par lequel la créature reconnaît la sainteté et la majesté de Dieu. Le devoir de la pénitence est motivé surtout par la participation aux souffrances du Christ. Il y a trois façons principales de satisfaire au précepte divin de la pénitence : la prière, le jeûne, et les œuvres de charité. L’Église a toujours spécialement prôné l’abstinence de viande et le jeûne. »

    Les jours de pénitence pour l’Église universelle dans le Code de Droit canonique de 1983 :
    Canon 1249 : « Tous les fidèles sont tenus par la loi divine de faire pénitence chacun à sa façon ; mais pour que tous soient unis en quelque observance commune de la pénitence, sont prescrits des jours de pénitence durant lesquels les fidèles s’adonneront d’une manière spéciale à la prière et pratiqueront des œuvres de piété et de charité, se renonceront à eux-mêmes en remplissant plus fidèlement leurs obligations propres, et surtout en observant le jeûne et l’abstinence selon les canons suivants. »
    Canon 1250 : « Les jours et temps de pénitence pour l’Église tout entière sont chaque vendredi de toute l’année et le temps de Carême. »
    Canon 1251 : « L’abstinence de viande ou d’une autre nourriture, selon les dispositions de la conférence des Évêques, sera observée chaque vendredi de l’année. »

    Les dispositions de la Conférence épiscopale française de 1984 : « Tous les vendredis de l’année, en souvenir de la Passion du Christ, ils doivent manifester cet esprit de pénitence par des actes concrets, soit en s’abstenant de viande ou d’alcool ou de tabac… soit en s’imposant une pratique plus intense de la prière et du partage. »

    Plusieurs conférences épiscopales ont décidé de rétablir la loi de l’abstinence du vendredi. Les évêques d’Angleterre et du pays de Galles prennent cette décision en mai 2011, au terme de leur assemblée plénière. Et pour ceux qui ne consomment pas habituellement de viande à se priver d’une autre nourriture. Tous sont invités à ajouter à cette privation un acte particulier chaque vendredi en mémoire du jour où le Christ est mort. Il est « important », remarque la Conférence épiscopale, « que tous les fidèles soient unis dans une célébration commune de pénitence du vendredi » afin, également, de donner un « signe clair et distinct de leur identité catholique ».
    Le cardinal Dolan, président de la Conférence des évêques américains, le 12 novembre 2012, déclare lors de l’Assemblée plénière : « Le travail de notre Conférence dans les années qui viennent doit inclure une réflexion sur le retour du vendredi comme jour particulier de pénitence, ce qui comporte le rétablissement de l’abstinence tous les vendredis et pas seulement pendant le Carême. »

    Récapitulons les principaux arguments qui plaident en faveur de la pratique de l’abstinence: elle maintient une volonté de pénitence régulière en mémoire de la Passion du Christ ; elle associe le corps à la vie spirituelle ; elle rend visible un témoignage d’union au Christ ; elle rapproche les baptisés dans une observance commune ; elle nous unit par cette tradition ancienne à tous ceux qui nous ont précédés et notamment aux saints qui ont été fidèles à cette discipline.

    Il ne s’agit pas cependant de remplacer la viande par du poisson. Aucune loi religieuse n’a jamais demandé cela. Simplement, il a été admis à l’époque médiévale que l’on pouvait consommer du poisson le vendredi car celui-ci est un aliment maigre qui n’était pas considéré comme un mets de choix. Plus tard, l’habitude de manger du poisson est devenue un moyen d’affirmer une identité chrétienne. Il se trouve effectivement que le poisson était le symbole des chrétiens dans les premiers temps de l’Église. En effet, le mot grec ICHTHUS qui veut dire poisson correspond à l’acronyme de Jésus-Christ Fils de Dieu Sauveur (Iesous CHristos THéou Uios Soter). Cependant, le fait de manger du poisson le vendredi, plat finalement appréciable, ne nous rapproche pas vraiment de l’esprit de la pénitence qui est un esprit de sacrifice et de privation. Aux yeux des non-croyants, nous paraissons ridicules si nous expliquons que nous faisons pénitence le vendredi par amour du Christ pour nous unir à son sacrifice en remplaçant la viande par du poisson.

    Conclusion. Il n’est pas souhaitable d’abandonner un à un tous les signes extérieurs communs de la foi et toutes les exigences qui expriment l’union au Christ. L’intention des épis­copats qui ont supprimé la loi de l’abstinence était plutôt de renforcer l’esprit de pénitence en favorisant aussi d’autres expressions sans supprimer pour autant l’expression traditionnelle de l’abstinence de viande du vendredi qui reste une pratique juste et bonne. Certes, quelques fidèles vivent la loi de pénitence par des actes qui vont au-delà de ce minimum, mais dans la pratique, la très grande majorité n’a pas remplacé cet acte de pénitence du vendredi par d’autres actes. Le résultat est bel et bien un triste abandon à l’inverse de ce qui était espéré à l’origine. Si on veut être fidèle à l’esprit de la loi, nous devons nous encourager à vivre ensemble cette abstinence et apporter de cette manière un témoignage visible communautaire d’union au Christ souffrant et de communion entre nous.

    Stanislas Grymaszewski »

    © LA NEF n°312 Mars 2019 

    Ref. L’abstinence du vendredi

    JPSC

  • Rome, 21 mars : prière pour les martyrs de notre temps

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    De Marina Droujinina sur zenit.org :

    Rome : prière pour les martyrs de notre temps le 21 mars

    Présidée par le cardinal vicaire Angelo de Donatis

    Une initiative de prière pour les martyrs de notre temps, y compris de nombreux missionnaires, mais aussi des laïcs, des pasteurs et des chrétiens de toutes les confessions, sera organisée le 21 mars 2019 par le diocèse de Rome et la Communauté de Sant’Egidio, indique le vicariat de Rome ce 15 mars. Elle sera présidée par le cardinal vicaire Angelo de Donatis.

    Une marche accompagnée de la récitation du chapelet missionnaire et des litanies des martyrs débutera à 18 h au Colisée pour arriver à la basilique de Saint-Barthélemy-en-l’Île, où la veillée aura lieu.

    Pour chaque nom de martyr, une bougie sera allumée, « ce qui permet de voir la lumière de Pâques même au moment de la mort et de la souffrance », lit-on dans le communiqué. Des représentants orthodoxes et évangéliques ainsi que des jeunes de différents continents participeront à cette initiative.

    « En 2018, souligne l’évêque auxiliaire du Centre et secrétaire général du vicariat, Mgr Gianrico Ruzza, une quarantaine de témoins ont été tués : 35 prêtres, 4 laïcs et un séminariste. Nous avons choisi de partir du Colisée parce que c’est un symbole du martyre, un lieu où des centaines de chrétiens sont morts et où ce n’est pas un hasard si le Chemin de Croix est célébré chaque année par le pape. Tandis que la basilique de Saint-Barthélemy-en-l’Île abrite les nouveaux martyrs des XXe et XXIe siècles, recherchés par saint Jean-Paul II et confiés à la Communauté de Sant’Egidio. »

  • Le voyage du pape à Abu Dhabi décrypté par le "Club des Hommes en Noir"

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    Pour cette sixième émission du Club des Hommes en Noir, avec l’abbé Viot, l’abbé de Tanouärn et le père Thomas, ainsi que Daniel Hamiche, sous la direction de Philippe Maxence, le deuxième sujet abordé est celui du voyage apostolique du pape François à Abu Dhabi. Voici la vidéo… (via le site "Riposte catholique")

  • Le célibat des prêtres n'est pas le problème mais bien la réponse

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    Le Célibat des prêtres est la réponse et non le problème

    Article rédigé par La Nouvelle République, le 14 mars 2019 (via Liberté politique)

    Le Célibat des prêtres est la réponse et non le problème

    Source [La Nouvelle République] Monseigneur Pascal Wintzer a ouvert le débat sur RCF (Radio chrétienne francophone) en évoquant la possibilité de faire entrer dans l’Église des hommes qui ont une vie familiale. « Je suis pour l’ordination des hommes mariés », confirme-t-il en s’empressant de préciser : « Je suis contre le mariage des prêtres et pour la fidélité dans les engagements. » Pas question de revenir sur sa parole.

    "La sexualité n’est pas mauvaise en soi ”L’Église ne semble pas prête à rompre ce qui constitue le socle de la disponibilité des hommes d’Église, le célibat. « Elle n’appellera jamais à revenir sur un engagement, au contraire, elle engage à la fidélité », a relayé l’ecclésiastique.

    L’archevêque de Poitiers est le premier en France à se prononcer publiquement, dans les médias, pour accueillir des hommes mariés.

    Pour retrouver l'intégralité de l'article, cliquer ici :

    https://www.lanouvellerepublique.fr/niort/mgr-wintzer-je-suis-pour-l-ordination-des-hommes-maries

    Mgr Wintzer sombre dans une illusion bien classique et terriblement répandue : pour répondre aux problèmes d'abus sexuels, de pédophilie (mais surtout pas d'homosexualité, le mot est tabou) dans l'Eglise, permettons aux prêtres d'avoir une vie sexuelle, en ordonnant des hommes mariés. Cette proposition qui se drape dans une rhétorique apparemment mesurée, fait partie d'une stratégie plus globale, une simple étape vers le mariage des prêtres et pourquoi pas l'ordination des femmes. Faut-il rappeler que la proposition de Mgr Wintzer sonne comme une fausse solution à un problème bien mal identifié ?

    Pour répondre à l'argumentaire de Mgr Wintzer, nous vous livrons cette belle réflexion du Père Carter Griffin publiée par France Catholique : "Le Célibat est la réponse et non le problème" :

    "De nombreux catholiques, même parmi les plus croyants, semblent avoir renoncé au célibat des prêtres. A notre époque post révolution sexuelle, beaucoup voient le célibat comme un refoulement malsain des pulsions sexuelles, encourageant l’épidémie d’abus sexuels dans le clergé actuel. Selon cette ligne de pensée, si nous voulons nous débarrasser des abus sexuels commis par des prêtres, nous devons nous débarrasser du célibat.

    C’est une solution qui, selon les mots d’un critique littéraire, est « géniale, plausible et complètement fausse ».

    Le célibat n’est pas le problème. Les abus sexuels commis par des membres du clergé ne sont pas plus causés par le célibat que les adultères ne sont causés par le mariage. Il y a violation de promesses sacrées dans les deux cas, promesses que le Seigneur s’est engagé à aider à vivre fidèlement. Pour le dire autrement, autoriser les prêtres à se marier ne protégerait pas des transgressions sexuelles. Le mariage n’est malheureusement pas exempt de scandales et d’abus sexuels.

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  • Le Père Tilliette, observateur critique de l'évolution de la Compagnie de Jésus

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur le site Diakonos.be :

    La Compagnie de Jésus en pleine débandade. L’acte d’accusation d’un grand jésuite

    « Il me semble être en bonne Compagnie… ». C’est ainsi que le Père Antonio Spadario a salué avec enthousiasme sur Twitter la sortie de « Confesiones de jesuitas », la réédition complétée d’un livre déjà publié en 2003 sous le titre « 31 jesuitas se confiesan » dans lequel il apparaît en personne, ainsi que 37 de ses confrères dont certains sont célèbres, vivants et morts, d’Avery Dulles à Carlo Mario Martini en passant par Roberto Tucci, Tomás Spidlik, Jon Sobrino, Robert F. Taft, Adolfo Nicolás et Artura Sosa Abascal, les deux dernier généraux de la Compagnie de Jésus.

    Ce livre est paru sous la direction des catalans Valentí Gómez-Oliver et Josep M. Benítez-Riera qui écrivent dans la préface que ce qui a motivé la mise à jour de ce recueil de témoignages, c’est l’élection du premier pape jésuite de l’histoire. Ils ont demandé à chaque intervenant de « confesser » sa propre expérience de vie dans le but de réaliser une sorte d’autoportrait collectif de la Compagnie de Jésus qui est arrivée aujourd’hui, grâce à Jorge Mario Bergoglio, au sommet de l’Église.

    Mais attention, « Confesiones de jesuitas » est loin d’être un livre flatteur. Le P. Spadaro ne semble pas s’en être rendu compte, étant donné la façon dont il se réjouit de se trouver au milieu d’une Compagnie qui ne semble pas si « bonne » que cela, si l’on se fie au jugement de certains de ses propres confrères.

    Il suffit pour le comprendre le lire la « confession » de Xavier Tilliette, un français décédé à presque cent ans le 10 décembre 2018 et que « L’Osservatore Romano » a salué le lendemain comme étant « non seulement un grand philosophe et théologien mais aussi un véritable jésuite ».

    Le P. Tilliette était le spécialiste incontesté du philosophe allemand Schelling auquel il a consacré une œuvre monumentale et aujourd’hui encore inégalée. Mais son domaine de recherche s’étendait bien au-delà, à la frontière entre foi et raison, ce qui lui valut l’admiration et l’amitié de certains géants de la pensée catholique du XXe siècle comme Gaston Fessard, Henri de Lubac, Jean Daniélou, Hans Urs von Balthasar, les trois premiers étant eux aussi jésuites.  Nous vous recommandons la lecture de l’hommage vibrant que lui a rendu dans « L’Osservatore Romano » notre confrère Jacques Servais, disciple de von Balthasar et auteur du plus important entretien théologique de Joseph Ratzinger depuis sa renonciation au pontificat.

    Voici donc ce qu’écrit – entre autre – le P. Tilliette dans sa « confession » :

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  • Le regard d'un juriste sur la condamnation du cardinal Barbarin

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    Du site Smart Reading Press :

    CONDAMNATION DU CARDINAL BARBARIN : LE REGARD D’UN JURISTE

    La récente condamnation du cardinal Barbarin à six mois de prison avec sursis a provoqué de nombreuses réactions, aussi bien dans les médias que dans l’Église catholique, réactions davantage dictées par les passions que par la réflexion. Au regard du droit, cette décision pose en effet question sur la recevabilité de l’interprétation de la loi faite par les juges. Elle mérite donc d’être soumise au regard averti d’un canoniste pénaliste. L’abbé Bernard du Puy-Montbrun nous propose son analyse.

    Une fois de plus, les journaux qui se disent catholiques – comme ceux qui ne le sont pas – font valoir que la condamnation à six mois de prison avec sursis prononcée à l’encontre du cardinal Philippe Barbarin par le tribunal correctionnel de Lyon le 7 mars dernier est en soi une juste décision. Et d’ajouter qu’il est logique que celui-ci admette ou ait admis cette condamnation puisqu’il présente sa démission au Saint-Père comme archevêque de Lyon : s’il démissionne, c’est bien parce qu’il est coupable. Les juges sont en quelque sorte «divinement» prudents dans l’émotion…

    Certains commentateurs confirment ce péché, et le mépris colporté de cette façon fait son œuvre de malveillance, même parmi quelques pasteurs, ce qui n’explique jamais rien. Personne ne s’inquiète de savoir si l’interprétation de la loi faite en l’espèce par les juges est recevable ou non.

    Cependant, les avocats du cardinal Barbarin, qui ont pris le temps de lire le jugement dudit tribunal, ont interjeté appel de cette décision, alors qu’elle est considérée par beaucoup comme étant définitive. Certes, les actes d’agression sexuelle sur mineur sont odieux, mais si les médias ne font pas la part des choses en fait et en droit dans chaque cas de cette nature soumis à la justice pénale, que nous soyons informés ou non, tous les abus sont possibles dans un contexte confus d’hypocrisie. Cela n’est pas nier le drame que représentent de telles agressions.

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