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Faiblesse et fausseté de l'accusation d'hérésie contre le pape

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D'Anne Lizotte sur le site Smart Reading Press :

NON, LE PAPE N’EST PAS HÉRÉTIQUE !

|  10 Mai 2019

Le pape est-il hérétique ?

Une vingtaine d’universitaires et de théologiens ont récemment publié un texte portant accusation d’hérésie contre le pape François. Ils prétendent tirer matière à ces accusations des documents magistériels du Saint-Père et, en complément, de ses décisions vis-à-vis de certains ecclésiastiques dont il aurait favorisé les comportements délictueux. Une accusation d’hérésie est particulièrement grave lorsqu’elle touche l’exercice du pouvoir de juridiction suprême et plénier du Pontife romain. Les réflexions d’Aline Lizotte tentent de montrer la gravité de l’accusation et l’incompétence de ses auteurs.

Le blog de Jeanne Smits1 du 30 avril dernier nous informait de la parution d’une lettre ouverte de vingt théologiens et universitaires catholiques américains «accusant sans détours le pape François d’adhérer à diverses hérésies». Elle précisait que cette lettre ouverte «allait faire du bruit».

En fait, dans notre monde habitué à se voir bombardé de diverses nouvelles, dont chacune amplifie l’autre de sa méchanceté, l’annonce d’un pape hérétique n’a ému personne. À vrai dire, on se fiche un peu de la possibilité d’hérésie chez François. La réalité, c’est qu’il plaît à certains catholiques et qu’il déplaît à d’autres. Tout ce que l’on peut dire, c’est que le style personnel est un peu déconcertant et qu’il inquiète. Mais de là à donner – fût-ce de façon tacite – son assentiment à cette déclaration, il y a un pas – et même des pas – que l’on ne peut faire. D’autant plus qu’à y regarder de près, l’accusation est très faible, sinon fausse.

ACCUSER LE PAPE D’ADHÉSION À CERTAINES HÉRÉSIES EST OBJECTIVEMENT UNE FAUTE TRÈS GRAVE

Disons d’abord qu’accuser le pape d’adhésion à certaines hérésies est objectivement une faute très grave. Pourquoi ? La réponse est simple, mais dirimante : le canon 1404 du Code de 1983 nous dit : «Le Premier Siège n’est jugé par personne». La note explicative2 précise : «Le Pontife auquel se rapportent les mots Prima Sedes ne peut être jugé ici-bas par aucun pouvoir humain. Le pape est le juge suprême dans l’Église, et Dieu seul peut le juger. Cette prérogative relève du droit divin, de sorte que le pape lui-même ne peut y renoncer. Et quand on dit que le Premier Siège ne peut être soumis au jugement d’aucun pouvoir humain, il faut l’entendre aussi bien des décisions que le pape prononce que de celles qu’il fait siennes en les approuvant ou en les acceptant expressément et formellement».

Ne pas être jugé ne signifie pas que tout ce que le pape dit ou fait doit être reçu comme une parole infaillible engageant la foi ou même l’assentiment religieux, lesquels ne doivent être donnés qu’en relation avec le degré d’autorité avec lequel le pape enseigne ou gouverne. Juger signifie ici accuser au for externe d’une faute qui relève de son pouvoir suprême et non d’une faute morale personnelle. Il est arrivé dans l’histoire de l’Église que le pape ait des relations avec une femme, et même qu’il ait d’elle un enfant3. C’est une faute morale personnelle.

 

Juger le pape comme hérétique, c’est l’accuser au for externe dans son pouvoir d’enseigner et de gouverner.

Juger signifie accuser le pape dans sa charge suprême d’enseigner et de gouverner l’Église. Juger le pape comme hérétique, c’est l’accuser au for externe dans son pouvoir d’enseigner et de gouverner. Ce que personne n’a le droit de faire ! Ainsi, on n’a pas le droit de dire que le pape enseigne l’erreur ou qu’il est incompétent dans les décisions qu’il prend4. Pourquoi cela ? Parce que le pape, quand il enseigne ou gouverne selon son pouvoir suprême et universel sur toute l’Église, ne remplit pas cette charge en vertu d’un simple pouvoir humain, comme le fait toute autorité humaine, mais en vertu d’une assistance spéciale et personnelle promise par le Christ lui-même, chef indéfectible et éternellement présent à son Église jusqu’à la fin des temps.

En fait, juger le pape dans sa compétence5 à gouverner l’Église, c’est juger Dieu lui-même. Ainsi juger le pape est une faute contre la foi. Et cela est toujours très grave, en soi-même et en raison du scandale de la foi.

LES ACCUSATIONS PORTÉES PAR CERTAINS THÉOLOGIENS AMÉRICAINS

Les accusations portées contre le pape visent essentiellement Amoris lætitia et ne sont pas uniquement des opinions théologiques qui soulèvent des doutes sur la prudence pastorale de changer la discipline sacramentelle de la Réconciliation et de la participation à la communion eucharistique. Le pape François est carrément accusé d’hérésie.

Cette accusation s’appuie sur une supposée violation des canons du concile de Trente et sur différents documents : Écriture sainte, textes patristiques ou écrits des papes, et même sur Veritatis splendor. Mais ces citations sont toutes prises hors contexte et ne sont jamais suffisamment analysées pour qu’elles nous fassent connaître la finalité de leur auteur, l’objet et la portée de son enseignement ; elles ne sont qu’un énoncé matériel, qui peut devenir complètement faux faute d’une connaissance formelle de sa signification.


Citer la pensée d’un auteur sans la replacer dans son contexte est malhonnête du point de vue intellectuel.


Par exemple, si l’on cite cette parole de Jésus à la femme adultère : «Moi non plus, je ne te condamne pas» (Jn 7, 53) sans voir le récit évangélique dans lequel elle a été prononcée, on pourrait faire dire à Jésus qu’il ne condamne pas le péché d’adultère. Citer la pensée d’un auteur sans la replacer dans son contexte est tout simplement malhonnête du point de vue intellectuel. Et, concernant l’Écriture sainte ou le magistère du pape, c’est une faute contre la foi.

Dans la lettre de nos intellectuels, il y a sept accusations :

  • 1. Une personne justifiée n’a pas la force avec la grâce de Dieu d’accomplir les exigences objectives de la loi divine, comme si l’un quelconque des commandements de Dieu était impossible pour le justifié, ou comme si la grâce de Dieu, quand elle accomplit la justification d’un individu, ne produisait pas invariablement et de par sa nature la conversion par rapport à tout péché grave, ou ne suffisait pas à convertir de tout péché grave.
  • 2. Un croyant chrétien peut avoir la pleine connaissance d’une loi divine et choisir volontairement de la violer dans une affaire grave, mais ne pas être dans un état de péché mortel à la suite de cette action.
  • 3. Une personne est capable, tout en obéissant à une interdiction divine, de pécher contre Dieu par cet acte même d’obéissance.
  • 4. La conscience peut vraiment et à juste titre juger que les actes sexuels entre des personnes qui ont contracté un mariage civil l’une avec l’autre, bien que l’une d’elles ou les deux soient sacramentellement mariée(s) à une autre personne, peuvent parfois être moralement justes, voire voulus ou même commandés par Dieu.
  • 5. Il est faux que les seuls actes sexuels qui sont bons par nature et moralement licites soient les actes entre mari et femme.
  • 6. Les principes moraux et les vérités morales contenus dans la Révélation divine et dans la loi naturelle n’incluent pas les interdictions négatives qui interdisent absolument certains types d’actions, dans la mesure où elles sont gravement illicites en raison de leur objet.
  • 7. Dieu ne permet pas seulement le pluralisme et la diversité des religions, chrétiennes et non chrétiennes, (Il, ndr) les veut aussi positivement.

Pour nos auteurs, ces «hérésies» sont liées entre elles. Elles concernent toutes le fondement de la morale sexuelle catholique (sic), selon laquelle l’activité sexuelle est ordonnée à la procréation au seul sein du mariage et est moralement répréhensible si elle est sciemment pratiquée hors ce contexte.


Les accusations, si elles jugent François, butent sur un vrai problème car telles qu’elles sont formulées, on ne les retrouve pas dans son enseignement.


Ces accusations, si elles jugent François, butent sur un vrai problème. Telles qu’elles sont formulées, on ne les retrouve pas dans l’enseignement du pape. En premier, elles ne sont pas des citations, car elles ne comportent aucune référence à l’un quelconque de ses écrits. Deuxièmement, elles sont formulées non à partir de son enseignement, mais à partir des canons des conciles qui les condamneraient et dans ce style. Troisièmement, elles sont caricaturales : quel pape enseignerait de sang froid qu’il est faux de dire que n’importe quel acte sexuel est peut être bon par nature, ce qui reviendrait à dire que la pédophilie, l’adultère, la fornication peuvent être des actes sexuels bons ! Quel pape enseignerait que la pluralité des religions est voulue par Dieu ? Quel pape oserait dire qu’une personne qui de bonne foi obéit à ce que Dieu enseigne par son Église peut commettre un acte peccamineux ?

ON NE PEUT TOUT RÉFUTER, MAIS ON PEUT DÉVELOPPER UNE ARGUMENTATION

Je prends la première citation : «Une personne justifiée n’a pas la force avec la grâce de Dieu d’accomplir les exigences objectives de la loi divine, comme si l’un quelconque des commandements de Dieu était impossible pour le justifié, ou comme si la grâce de Dieu, quand elle accomplit la justification d’un individu, ne produisait pas invariablement et de par sa nature la conversion par rapport à tout péché grave, ou ne suffisait pas à convertir de tout péché grave.»

Où le pape François aurait-il écrit cela ? On a beau parcourir Amoris lætitia, chapitre 8, dans son ensemble, on ne trouvera jamais une telle affirmation. Par contre, lorsque l’on examine les écrits qui réfuteraient cette «hérésie», on trouve l’inspiration de cette accusation. Sont cités : le canon 18 du Concile de Trente (session 6) et les condamnations de Pie V (1566-1572), Innocent X (1644-1655), Clément XI (1700-1721). Or ces textes réfutent les erreurs de Luther concernant la justification6, c’est-à-dire la grande difficulté du protestantisme qui considère que le passage de l’état de péché (originel) à l’état de grâce du baptisé ne s’opère que la par la foi, c’est-à-dire par la confiance absolue en la parole de Dieu, et qu’elle n’exige aucune coopération de l’homme à cette grâce.

Les autres citations se réfèrent aux textes des papes qui ont combattu les erreurs du jansénisme : en gros, l’affirmation que la prédestination ne déterminait qu’un petit nombre de sauvés et que ce petit nombre était absolument lié à une volonté divine de ne sauver que ceux qu’Il avait d’avance élus. Ce qui est une négation de l’universalité de la Rédemption. Quant aux écrits de Jean-Paul II, Reconciliatio et pænitentia (n° 17) ou Veritatis splendor (n°s 65-70), il s’agit de textes où l’on parle à juste titre de l’existence possible du péché mortel et des thèses erronées, comme l’option fondamentale qui nierait cette possibilité.

Dire que le pape est hérétique, c’est dire implicitement, tout à fait gratuitement, que le pape nierait l’existence du péché grave et nierait l’existence de la grâce efficace pour se sortir du péché. Subtilement, dans ses écrits, il nierait l’existence de péchés mortels, de ces péchés qui sont un obstacle à la charité théologale sans laquelle l’homme ne peut être sauvé. Car, à l’homme serait automatiquement imputée une faute mortelle et une perte du salut éternel par le seul fait de vivre dans un état «matériel» de cette sorte de péché.


Dire que le pape est hérétique, c’est dire que le pape nierait l’existence du péché grave et l’existence de la grâce efficace pour se sortir du péché.


Du seul fait qu’un homme et une femme vivent modo uxorio alors que subsiste un lien sacramentel valide avec d’autres conjoints répudiés par un divorce, ils seraient de ce fait même en état de péché mortel et privés de toute grâce divine. Sont à la fois cités l’erreur de Luther qui affirme que la foi seule sauve et sa considération que les œuvres sont inutiles au salut : ainsi, dire qu’un homme et une femme qui, après un divorce, ont reconstruit un mariage humainement valable et qu’ils vivent dans des conditions qu’ils ne peuvent pas changer sans commettre une grave injustice, serait une hérésie qui viendrait du protestantisme libéral. Ils sont dans un état d’adultère et ne peuvent pas bénéficier de la grâce divine. Affirmer le contraire, c’est être hérétique !

Mais si, par ailleurs, comme le jansénisme le soutient, seule la grâce efficace sauve et que la grâce suffisante ne suffit pas à répudier le péché, les gens qui vivraient en état de péché, au for interne, sans être capables de sortir de leur état, peuvent recevoir peut-être une grâce suffisante, mais elle n’est pas efficace… puisqu’il ne peuvent pas changer de condition ! Donc c’est affirmer que la grâce ne suffit pas à produire le Salut !!! Bingo ! Voilà pourquoi le pape est hérétique !

QUE FAUT-IL EN PENSER ?

En premier, il y a une erreur grave de méthode. On ne tire pas une doctrine uniquement en citant un canon, fût-il du concile de Trente. Et on ne tire pas une doctrine du Salut en ne citant qu’un concile. Les constitutions et les décrets d’un concile ne sont pas à citer comme on pourrait – à tort d’ailleurs – citer les réponses d’un petit catéchisme. On doit toujours rattacher les enseignements d’un concile à tout l’œuvre conciliaire elle-même, et aussi à toute la Tradition de l’Église. Un concile n’est pas une constitution politique dont l’une efface la précédente. Tous les grands conciles se rattachent les uns les autres. Ce qu’enseigne l’un doit faire comprendre et méditer tous l’enseignement du Dépôt de la foi, afin de manifester progressivement l’ineffable mystère de la Révélation. Dieu n’avance pas par contradiction ! Il est de mauvaise foi de citer Veritatis splendor et d’autres documents du pape si l’on n’a rien compris à Vatican II et encore moins si on le refuse.


On doit toujours rattacher les enseignements d’un concile à tout l’œuvre conciliaire elle-même, et aussi à toute la Tradition de l’Église.


En second, il y a une autre erreur grave de méthode quand, en théologie morale, on essaie de faire découler une conclusion univoque d’une connaissance des principes fondamentaux. Le mode de procéder propre au jugement moral n’est pas déductif, mais compositif, c’est-à-dire qu’il doit prendre en considération non seulement l’objet moral qu’il appartient à la raison de constituer, mais encore l’intention et la capacité de la volonté humaine de vouloir librement le bien, et tel bien. Et l’on dit «tel bien, c’est-à-dire le bien singulier qui est propre à chaque personne humaine, et dont la détermination découle du jugement de prudence incluant le jugement de la conscience droite. Or un tel jugement ne peut et ne doit jamais se constituer sans les circonstances.

Affirmer, en éliminant ce jugement prudentiel, qu’un comportement doit changer et qu’avec la grâce il est toujours possible de changer de vie ou de manière d’agir dans l’immédiat et par une décision volontariste, c’est faire une erreur grave à l’égard de la nature de l’agir moral. Car c’est un acte humain, un agir dont l’homme doit être le maître7. Si, selon le plan créateur de Dieu, l’homme doit agir humainement, par sa raison et sa volonté, il faut lui laisser la possibilité de vouloir librement le bien qui l’attire et de déterminer avec sagesse comment agir pour le vouloir et l’opérer.

La grâce est un secours spécial de Dieu, qui aide l’homme à vivre de telle manière qu’il plaise à Dieu et qu’il soit en amitié avec son Créateur. Elle illumine l’intelligence pour qu’elle voie la vérité du bien et la possibilité de le poursuivre, et elle fortifie la volonté pour lui permettre de vouloir efficacement ce bien. Mais elle ne supprime pas toutes les contingences, toutes les difficultés, toutes les impossibilités factuelles ou structurelles, toutes les impuissances, toutes les faiblesses. Dieu demande à l’homme de faire ce qu’il peut, même s’Il offre gratuitement son secours pour qu’il puisse davantage.

Ceux qui prétendent juger le pape pour cause d’hérésie représentent les derniers vestiges de la morale d’obligation qui nous vient de nos ancêtres lointains, Duns Scot et Guillaume d’Occam, et osons même dire d’une interprétation trop littéraliste de leur pensée et d’une méconnaissance de leurs écrits. Ce n’est pas que leur doctrine soit juste, mais elle ne comporte pas les erreurs grossières qu’on leur impute. Et ces grossières erreurs viennent de ces petits théologiens qui ne savent pas analyser à fond une pensée qui leur déplaît et qui brandissent les accusations et les condamnations comme on brandit une francisque. Nous sommes cependant obligé de constater que l’invasion des barbares n’est pas terminée !

Aline Lizotte

Photo : Alessia Giuliani / CPP / CIRIC


1 – Blog de Jeanne Smits, avril 2019.

2 – Code de droit canonique, édition Wilson & Lafleur Ltée.

3 – Voir l’histoire de la papauté sous le régime des Théophylactes et les relations de Marouzie avec le pape Serge III.

4 – Quand on lit dans cette lettre : «Certes, accuser un pape d’hérésie constitue une mesure extraordinaire qui doit être fondée sur des preuves solides, mais ces deux conditions ont été manifestement remplies par le pape François. Nous ne l’accusons pas d’avoir commis le délit d’hérésie chaque fois qu’il a semblé contredire publiquement une vérité de la foi. Nous nous limitons à l’accuser d’hérésie lorsqu’il a publiquement nié les vérités de la foi, et qu’il a ensuite agi d’une manière qui démontre qu’il ne croit pas ces vérités qu’il a publiquement niées. Nous ne prétendons pas qu’il ait nié les vérités de la foi dans des déclarations qui remplissent les conditions d’un enseignement papal infaillible. Nous affirmons que ce serait impossible, car ce serait incompatible avec la direction donnée à l’Église par l’Esprit Saint. Nous contestons que cela puisse même sembler avoir été le cas aux yeux de toute personne raisonnable, puisque le pape François n’a jamais fait une déclaration qui remplisse les conditions d’infaillibilité.»

5 – Le mot «compétence» ne signifie pas la plus ou moins grande habileté à accomplir un travail. Le mot a le sens strict du droit (la puissance de juridiction elle-même) et le devoir (les munera docendi et regendi, le devoir ou la charge d’enseigner et de gouverner).

6 – Le canon 18 de la 6e session se réfère au Décret sur la justification. Cf. G. AlberigoLes Conciles œcuméniques, t. 2, les Décrets de Trente à Vatican II, Cerf, 1994.

7 – Somme théologique, Ia-IIae, q. 1, a. 1.

Commentaires

  • … le Christ a bien dit à Pierre : "tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise". Ici, on peut discuter de l'autorité de ce 2ème pape, le Pape François nommé en renfort pour continuer sur le tracé de SS le Pape Benoît XVI, lequel était empêché pour raisons de santé fragile.
    Pour moi, il n'y a qu'un seul Pape et c'est lui qui a encore autorité dans notre Eglise. Toucher au dépôt de la doctrine de la Foi en demandant l'avis de tout un chacun, pour voir ce qu'il faut changer, adapter, pour correspondre à la liberté et la conscience de chacun n'est pas, pour moi, "responsable".

    Désolée, je pense sincèrement que cela n'aide pas la société en lui disant que tout est permis…Qu' on est en 2019 et que l'Homme a évolué, M'enfin !
    Les nouvelles des médias nous informent que l'homme est resté pareil, il est capable du meilleur et du pire et qu'il peut être particulièrement cruel et bestial. Tout récemment, chez nous, deux très jeunes se sont fait jetés à l'eau après avoir été agressés et violentés . Les images étaient insoutenables …

    Beaucoup aime regarder la violence à la TV et les vidéos jusqu'au jour ils la pratiquent et prennent plaisir à aller toujours plus loin dans l'extrême, la mort. Ils filment le tout et en sont fiers !!!
    Nous avons besoin de règles, d'éducation, de modèles de vie qui inspirent le Bien. La fréquentation de notre Dieu Créateur, Rédempteur et Amour fécond est vitale et plus que nécessaire.
    Notre vie est précieuse, elle vient de Dieu pour retourner à Dieu, mission accomplie, avec son aide, ses "consacrés", son Pape, en union de cœur et d'Esprit, en son Eglise.

  • Le mépris avec laquelle elle traite les " petits" théologiens discrédite complètement Aline Lizotte. Le fait même que le pape divisé des bons théologiens catholiques, et induit, chaque fois qu'il s'exprime, des interprétations diverses pose déjà en soi une grosse question. Si sa mission est " d'affermir ses freres" dans la foi, il est déjà troublant de constater qu'il ne cesse de semer le doute et des interprétations contraires... Madame Lizotte devrait être un brin plus humble.
    Je salue les théologiens qui ont le courage de poser des questions pertinentes au coeur des temps troubles que nous vivons

  • Oui, mais par ailleurs, Aline Lizotte a défendu (illustré) les thèses de Mgr Vigano, d'une manière convaincante. ,

  • Chères personnes vraiment catholiques !
    En permettant de sortir de ma réserve, comme le fait Benoît XVI, bien évidemment sans me prendre pour lui, mais en prenait le même risque de passer tout autant pour un idiot.
    Ne vous laissez pas impressionner par de tels articles « bourrés » d’éléments spécieux et que Belgicatho a bien raison de rediffuser pour corroborer la thèse que « l’ennemi que l’on ne connaît pas est le pire des ennemis ».
    Voyons d’abord qui est Annie Lizotte de « Smart Reading Presse »
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Aline_Lizotte
    Cet article désarmant permet de mettre à l’épreuve nos capacités de discernement selon nos connaissances et notre conscience des réalités de la vraie foi au vrai Christ et à sa vraie Eglise. Et dans ces connaissances, on ne doit pas oublier celles de la Sainte Ecriture qui nous apprend : « Mais quand ils auront fini de rendre témoignage, la Bête qui surgit de l'Abîme viendra guerroyer contre eux, les vaincre et les tuer. » (Ap 11/7) Il ne s’agit bien sûr pas de mort physique, d’atteinte physique à la vie d’autrui, mais d’autre chose qu’on va bientôt savoir.
    Certains pourront comprendre que cette parole peut inciter à la réserve tout comme NS Jésus-Christ ne disait plus rien devant ses juges sachant trop bien que quoi qu’il dise pour se défendre, ils avaient déjà conçu le projet de l’exterminer et en avaient le pouvoir d’exécution qu’Il respectait dans la pleine liberté que Dieu, et Lui-même Fils de Dieu, donne aux hommes. .
    Il faudrait bien sûr démontrer toutes les incohérences d’un tel article. Cela pourrait prendre la longueur d’un rouleau de papier W.C qu’un enfant s’amuserait à dérouler.
    Celui qui ne se contente pas d’un seul « son de cloche » et qui cherche vraiment à savoir pourra vite découvrir que la critique « intellectuellement honnête » peut être négative à l’égard de la forme de la « Lettre ouverte aux évêques » mais pas du tout à l’égard du fond.
    Dans un article diffusé sur « Lifesitenews », Maike Hickson recense une partie des possibilités (20) qui ont été offertes à François de se justifier de son enseignement et de ses déclarations fort hétéroclites, possibilités qu’il a toujours rejeté jusqu’à présent. Et c’est surtout cela le « doigt qui pointe vers la lune » pour inviter à la regarder.
    https://www.lifesitenews.com/blogs/before-pope-francis-was-accused-of-heresy-catholics-reached-out-to-him-numerous-times
    (traducteur Google oblige)
    https://www.lifesitenews.com/tags/tag/open+letter+to+bishops
    (suivi des articles)
    Ce ne sont pas les ambitions et les aspirations des hommes qui vont prévaloir mais uniquement la volonté de Dieu et ses desseins. Le Ciel va bientôt nous tomber sur la tête !

  • "Ce n’est pas un reproche fait au pape, qui réfléchit et pense à partir des documents qu’on lui fournit", écrit Aline Lizotte en conclusion d'un article (1) où elle dit que le pape a porté une "attaque maladroite et injuste au regard des faits" contre la Congrégation des Frères de saint Jean."
    "Le pape parle librement, pas toujours avec prudence, mais il dit en termes simples ce qu’il pense." Et profère à l'occasion, mais "involontairement – une calomnie ", fait-elle remarquer.

    Se pourrait-il que les accusateurs du pape aient- eux aussi- réfléchi et pensé à partir des documents qu'on leur fournit, aient manqué de prudence- tout en disant ce qu'ils pensent- aient été maladroits et injustes au regard des faits et aient proféré involontairement une calomnie ?

    A la bonne heure comme on dit à Liège.

    PS: les débats qui secouent l'Eglise en ce moment dépassent l'entendement du commun des fidèles. Le mien en tout cas. Gardons en tête la charité fraternelle.

    (1) https://srp-presse.fr/index.php/2019/02/08/une-attaque-maladroite-contre-la-communaute-saint-jean/

  • «Je crois que l'Eglise traverse la crise la plus grave non seulement depuis la Réforme protestante, mais dans toute son histoire».

    «Un devoir de conscience en tant que catholique».

    Le professeur Claudio Pierantoni explique en ces termes sa décision de signer la Lettre ouverte aux évêques qui accuse le Pape François d'hérésie.
    Il le fait dans un entretien très instructif à lire sur le site "Benoit et moi" :
    http://benoit-et-moi.fr/2019/actualite/jai-signe-la-lettre-accusant-le-pape-dheresie-ii.html



    Claudio Pierantoni est né à Rome en 1965. Diplômé en littérature classique avec une thèse en littérature chrétienne ancienne, il a obtenu un doctorat en histoire du christianisme de l'Université de Rome "La Sapienza" avec une thèse sur l'hérésie apollonienne, et un doctorat en philosophie de l'Universidad de Los Andes à Santiago du Chili, avec une thèse sur la définition de la vérité et l'existence de Dieu chez saint Augustin, saint Anselme et saint Thomas d'Aquin. Il a enseigné l'histoire de l'Église et la patrologie à la Faculté de théologie de la Pontificia Universidad Católica de Chile et enseigne actuellement la philosophie médiévale à l'Universidad de Chile. Il s'est consacré principalement à l'histoire de la philosophie et de la théologie de l'époque patristique et médiévale. Ces dernières années, il a publié plusieurs articles et interviews sur la crise doctrinale actuelle de l'Église.

    Claudio Pierantoni est l'un des intellectuels italiens signataires de la lettre aux évêques accusant formellement François d'hérésie. Son haut profil intellectuel et académique dément l'accusation que les signataires en question sont des intellectuels et des théologiens de "seconde zone".

  • Donnons le droit à la défense : cette interview du professeur Claudio Pierantoni accordée à LifeSiteNews répond clairement aux accusations soulevées par Mme Lizotte et démonte son argumentation...

    Très éclairant.

  • Le procédé qui consiste à dire que les "citations sont toutes prises hors contexte et ne sont jamais suffisamment analysées pour qu’elles nous fassent connaître la finalité de leur auteur" a pour objectif de jeter un voile de malhonnêteté sur les auteurs de la lettre ouverte.

    De nombreux catholiques qui lisent cet article aimeraient sans doute qu'elle nous explique comment il se fait que "quand d'éminents cardinaux, et ensuite d'illustres théologiens, demandent explicitement des éclaircissements sur un document important pour la foi et la morale catholiques comme Amoris Laetitia, il se refuse purement et simplement à répondre" (http://benoit-et-moi.fr/2017/actualite/la-strategie-des-petits-pas.html).

    Son exemple sur la justification est particulièrement mal choisi. L'article de Benoît auquel je viens de faire référence revient sur un épisode déjà ancien... presqu'oublié:

    François a dit ceci, sur la question de la prédestination: "Luther avait raison". Faut-il donc encore se poser la question du contexte ? L'article de référence poursuit: "Il le fait à bord d'un avion qui le ramène chez lui, d'un de ses voyages pastoraux, c'est-à-dire d'une chaire non officielle, particulièrement "familière" et "décontractée", comme celle qui se crée dans de telles circonstances, en l'absence d'un public et d'un contexte institutionnalisés , il le fait avec une malice délibérée et calculée".

    Et quand on l'interroge sur cette fameuse note sub-paginale qui a créé l'émoi que l'on sait, il dit qu'il ne s'en souvient pas.

    Ce sont des faits, tout comme ses déclarations successives à son ami Scalfari, démenties, puis confirmées, le sont, entraînant avec eux perplexité et doutes.

    Une des dernières déclarations en date, retenues dans la lettre ouverte, mais omise par Madame Lizotte, concerne la décalaration d'Abu Dhabi du 4 février 2019. , où François dit: que "le pluralisme et la diversité des religions, de couleurs, sexes, races et langues est voulu par Dieu dans sa sagesse.

    J'invite les lecteurs à lire l'excellente réflexion du Professeur de Mattei (cf. : https://rorate-caeli.blogspot.com/2019/05/de-mattei-most-terrible-schism-world.html).

    On peut y lire ceci:
    ".. En fait, dans la déclaration d'Abu Dhabi, le culte n'est rendu ni au Dieu des chrétiens ni au Dieu de l'Islam, mais à une divinité laïque, la 'fraternité humaine', qui englobe tous les hommes, les unit et les rend égaux'. Nous n'avons pas affaire ici à l' 'esprit d'Assise' - qui dans son syncrétisme, reconnaît néanmoins la primauté de la dimension religieuse sur la dimension laïque - mais bien à une affirmation d'indifférence. La déclaration ne professe pas l'oecuménisme condamné par Pie XI... mais l'indifférentisme religieux condamné par Léon XIII... , qu'il définit comme un "système doctrinal enseignant que chacun est libre de professer la religion qui lui plaît et même de n'en professer aucune".

    S'en suit une réflexion très intéressante dans laquelle de Mattei fait lien entre la déclaration d'Abu Dhabi et ce qu'il appelle 'le noyau principal de la franc-maçonnerie.

    Avançons. Je reprends la réflexion du professeur de Mattei:
    "Le 11 avril... le document d'Abu Dhabi a été scellé par un geste symbolique. François s'est prosterné au sol devant trois responsables politiques du Soudan et leur a baisé les pieds, implorant la paix. Ce geste ne devrait pas être jugé par ce qu'il affirme: la soumission de l'Eglise aux pouvoirs politiques, mais pour ce qu'il nie: le rejet de la royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ". Celui qui représente le Christ, dont le nom dont chaque genoux s'incline au ciel et sur la terre... doit recevoir l'hommage des hommes et des nations, et pas rendre hommage à quiconque...

    Le geste du pape à Sainte Marthe nie également un mystère sublime: l'incarnation, la passion et la mort de Notre Seigneur Jésus Christ... En niant ce mystère, la mission salvifique de l'Eglise (appelée à évangéliser et civiliser le monde) est niée... Ce qui est certain c'est que trois jours plus tard, le 15 avril, la cathédrale de Notre Dame - une image descriptive de l'Eglise - est partie dans les flammes, qui ont dévoré sa flèche, laissant la fondation intacte. Cela ne signifie-t-il pas que malgré l'effondrement au sommet de l'Eglise, sa structure divine subsiste, et que rien ne pourra la détruire ? ..."

    Et puis ce serait tout de même bien que Madame Lizotte nous explique le sens du profil de gens promus ou relevés de leur indignité par François. Comme Galantino, par exemple, qui dit que la réforme luthérienne a été une œuvre du Saint-Esprit. Comme Sosa Abascal, qui dit que le diable n'existe pas. Comme Cipolla, qui dit qu'il se ferait un plaisir d'enlever les symboles chrétiens pour ne pas compromettre l'amitié avec les musulmans... sans que François réagisse. etc. etc.

    Il ne fallait pas attendre la lettre ouverte. Et la question n'est pas, comme Madame Lizotte le prétend, de faire le constat que certains apprécient le pape ou pas. La question, c'est de rester fidèle à Dieu et à ses enseignements, parce que le sensus fidei est troublé.

    En ce qui me concerne, il l'est très précisément depuis ce moment où François, sous l'apparence de l'humilité, s'est incliné en premier devant la foule, pour lui demander sa bénédiction. Un peu comme un politicien reçoit l'adoubement du suffrage universel.

    Un jour viendra, j'en ai la conviction, où l'incendie de Notre Dame résonnera comme un avertissement. On ne se moque pas de Dieu impunément.

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