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Euthanasie : pourquoi Alain Cocq n'intéresse plus les médias

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De Benedetto Frigerio sur La NBQ, traduction de "Benoît et moi" :

Cocq, sponsor de l’euthanasie, ne veut plus mourir.

11 septembre 2020

« Le chemin de la libération commence et, croyez-moi, je suis heureux », avait dit le Français Alain Cocq, 57 ans. C’est ainsi que l’homme avait fait savoir au monde qu’à cause de sa maladie, il se laisserait mourir de faim et de soif. Mais maintenant, il a changé d’avis. Une histoire qui montre beaucoup de vérités cachées par les promoteurs de la mort.

« Le chemin de la libération commence et, croyez-moi, je suis heureux », avait dit le Français Alain Cocq, 57 ans. Ainsi, comme nous l’avons déjà dit, l’homme avait fait savoir au monde qu’en raison de sa maladie, il se laisserait mourir de faim et de soif. Mais maintenant, il a changé d’avis.

Cocq avait annoncé qu’il cesserait de se nourrir le 4 septembre dernier: cela faisait 30 ans que le Français, souffrant d’une pathologie qui avait paralysé ses membres inférieurs, luttait pour l’élargissement de la réglementation au sens euthanasique. Lui, qui se présentait toujours seul et sans famille à son chevet, avait fait de ce combat sa raison de vivre en s’associant aux militants radicaux de l’Association pour le Droit à mourir dans la Dignité, qui lui étaient proches comme on l’est d’un sponsor très efficace. Pourtant, à la toute fin de son combat, Cocq a abandonné et a demandé à être à nouveau nourri et hydraté.

Ainsi, tandis que Marco Cappato (homme politique italien d’exrême-gauche, membre du Parti Radical) l’invitait à mourir en direct sur Facebbok, dernière chance qui lui restait de changer la loi française (évidemment et cyniquement Cappato le fait toujours sur le dos des autres), il a décidé de ne pas mourir. Préférant littéralement sa vie de malade à une telle mort : « Je n’étais plus capable de mener cette bataille ».

C’est pourquoi, lundi dernier, l’homme a été admis à l’hôpital de Dijon, où il réside. Et si Sophie Medjeberg, vice-présidente de l’association Handi-Mais-Pas-Que, qui a soutenu Cocq dans son combat mortifère, avait déclaré à la presse qu’elle craignait qu’il ait été « emmené à l’hôpital contre sa volonté » (montrant ainsi qu’elle n’avait pas été à ses côtés alors qu’il souffrait de l’absence de soutien vital), il l’a ensuite démenti lui-même, soulignant que tout s’était passé « avec son consentement » et que « dans 7 jours, dans 10 jours au plus, je serai chez moi ». Car, poursuit-il, « il est temps de se remettre un peu et de créer une équipe d’hospitalisation à domicile ».

Bien entendu, les projecteurs des médias se sont brusquement éteints et certainement pas grâce à Facebook, qui avait interdit à Cocq de montrer la mort par faim et soif, non pas parce qu’il était contre, mais plutôt parce que le fait de la montrer pourrait bouleverser beaucoup de gens sur ce que cela signifie vraiment de mourir ainsi.

L’affaire montre en effet qu’en plus du mensonge de la « compassion » alimenté par les promoteurs de l’euthanasie, qui utilisent les personnes désespérées comme des chevaux de bataille politiques et les abandonnent ensuite à eux-mêmes dans les heures les plus difficiles, l’idéologie s’écrase souvent contre la réalité. Que la mort par la faim et la soif, méthode par laquelle Eluana Englaro, Vincent Lambert ou Terry Schiavo ont été tués, est une fin terrible. Exactement comme la mère de Lambert, Viviane, l’a déclaré : « Nous avons été obligés d’assister au crime commis sur Vincent. C’était terrible pour nous. Nous sommes bouleversés et en colère ». Et que face à la maladie et à la souffrance, l’homme peut décider qu’il vaut mieux vivre, même s’il pensait autrement auparavant. Enfin, on comprend que les hommes, surtout ceux qui veulent une euthanasie légale, ne craignent pas la souffrance (comme on le dit souvent) mais la mort, c’est pourquoi ils veulent la vivre inconsciemment et sans y penser. Pas étonnant que Cocq, qui l’a vue en face, ait changé d’avis.

Mais ce qui ressort surtout de cette histoire, c’est combien il est difficile de vivre avec la maladie et d’affronter la mort tant qu’on pense en termes d' »autodétermination », car la seule façon de le faire est une compagnie qui vous aide à les accepter et qui veut vous accompagner jusqu’au bout, comme le disent ces quelques mots d’un homme qui, après une bataille qui a duré des décennies, a décidé en quatre jours seulement que maintenant « il est temps de se remettre un peu et de créer une équipe d’hospitalisation à domicile ».

Commentaires

  • Manifestement il est bien plus facile de demander moyennant finance à une équipe de tueurs stipendiés de vous tuer que de se tuer soi-même.
    Le suicide fait peur et demande du courage. Je préfère que les autres qui en font une profession (et un gagne pain) aient ce courage à ma place. Moi je suis trop lâche!

  • Cela fait bien plus d'un demi-siècle (bien avant toute « dépénalisation » hypocrite) que certains médecins pratiquent allègrement l’art de la mort provoquée en utilisant le « cocktail lytique », que ce soit en Belgique ou en France.
    Bien maîtrisé c'est efficace et moyennant préparation du dossier médical ne laisse pas de trace compromettante. Bien entendu pratiqué sans l'accord du patient « qui en bénéficie ».

  • Le cocktail lytique était composé de Phénergan, Largactil, Dolosal soit un anti-histaminique sédatif, un neuroleptique et un analgésique morphinique en perfusion. Il suffit d’augmenter les doses jusqu'à l'effet létal.
    Comme le dit Xavier Emmanuelli : « est-ce pour le confort du soignant qui ne supporte pas l’échec de ses dogmes ? pour celui de la famille confrontée à une douleur insensée ? ou pour celui du malade mal entouré, mal soutenu, qui souffre et qui a peur parce qu’il n’a jamais affronté les questions existentielles et n’a jamais recherché les clés métaphysiques ? » J'ajouterai pour équilibrer les finances de la sécurité sociale et assurer la rentabilité du service ?
    http://www.bmehafms.fr/L-euthanasie-le-cocktail-lytique-les-soins-palliatifs.html

  • Aujourd'hui on utilise d'avantage la morphine associée au Midazolam (comme dans les sédations profondes). La morphine seule à des doses suffisamment élevées peut entraîner la mort (quoi qu'en disent certains pro-euthanasie) et peut provoquer angoisse, délire, hallucination. Le Midazolam, benzodiazépine sédative utilisée en anesthésie, est un des produits utilisés en Belgique pour les euthanasies « dures » ; c'est aussi un des produits utilisés aux USA pour les exécutions capitales.

  • C'est toute l’ambiguïté de la sédation profonde en fin de vie, être endormi jusqu'à ce que la mort s'ensuive. Outre le fait que les doses restent à la discrétion du seul médecin, le fait de priver quelqu'un de boisson (et de nourriture) est un facteur de mort ; Humidifier les lèvres ou considérer qu'un vieillard n'a plus d'appétit et ne doit pas être nourri est simplement hypocrite. Quelqu'un qui refuse de manger ou en est incapable doit être nourri par sonde ou perfusion. Ce n'est pas de l'acharnement déraisonnable que de faire vivre quelqu'un. Quoi qu'en dis la nouvelle loi Léonetti, l'alimentation ne constitue jamais un traitement mais un droit qui s'enracine dans le droit à la vie, ou plutôt dans le droit que personne ne me prenne la vie délibérément. Si on conteste le droit à l'alimentation on conteste le droit à la vie.
    Si on conteste le droit à la vie, on peut tuer les enfants mal foutus, les vieillards grabataires, tous ceux qui coûtent cher et ne sont pas productifs, et pourquoi pas les homosexuels ou les juifs ?

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