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Décapitation de Samuel Paty : sommes-nous tous "prof" ?

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Avec #jesuisprof, la France se mobilise pour les enseignants

L'acte barbare commis par un jeune Tchétchène sur la personne d'un enseignant de Conflans-Sainte-Honorine doit être condamné sans aucune restriction. Nous sommes bien évidemment horrifiés devant cette décapitation, acte relevant d'un fanatisme aveugle mais procédant d'une certaine logique propre à l'islam (voir la loi sur le blasphème au Pakistan).

Mais cela doit-il nous rendre solidaires des agissements d'un enseignant qui, pour inculquer le respect de la liberté d'expression à ses (très) jeunes élèves, leur montrait les caricatures provocantes et abjectes de Charlie Hebdo ? Procéder à de telles exhibitions dans le cadre d'un cours d'éducation civique nous semble inapproprié, surtout lorsqu'on sait que l'on offense ainsi le sentiment religieux de jeunes appartenant à la communauté musulmane bien présente dans cette école. Sans compter que l'enseignant doit plutôt apprendre à ses élèves à prendre leurs distances à l'égard de phénomènes passionnels ou émotionnels tels que celui activé par le procès de Charlie Hebdo et par les provocations qui l'accompagnent. Ces provocations (nouvelle publication des caricatures), ont d'ailleurs déjà failli conduire à de nouveaux drames.

Il faut dénoncer le radicalisme et le fanatisme des islamistes qui n'hésitent pas à recourir à des crimes odieux que l'on ne peut légitimer en aucune manière mais cela justifie-t-il que l'on se solidarise avec des pratiques pédagogiques discutables ? Se mobiliser autour de la figure de Samuel Paty pour en faire le symbole de la liberté d'expression et de la mission des enseignants est abusif et constitue une exploitation discutable de l'indignation provoquée par un acte barbare.

Nous n'étions pas Charlie, nous ne serons pas davantage "prof".

Commentaires

  • évidemment

  • Ces lignes sont une bouffée d'oxygène!

  • Selon moi, il n'y a pas un mot à ajouter ou à retrancher à ce point de vue !

  • Pas d'accord. Cette attitude revient à refuser le combat contre l'islamisme. O cathos angéliques réveillez-vous avant d'être mangés tout crus !

  • Lutter contre l'islamisme est un travail de professionnels! Dans une guerre, les chefs d'état major élaborent une stratégie et les civils n'ont pas à y mettre leur nez en excitant l'ennemi fou-furieux. Il faut une discipline qui n'a rien d'un renoncement!

  • Vous n'êtes pas "prof", mais vous pourriez être "Samuel Paty".
    Quelle absence de compassion dans votre texte.!

    Parler d'"agissements" et d'"exhibitions" alors que la leçon présentée à ses élèves par Samuel Paty faisait simplement partie du programme national de l’Enseignement moral et civique (EMC), créé en 2013, rendu obligatoire en 2015, me semble plus inapproprié que montrer des caricatures (ce que vous avez fait également, faut-il vous le dire…).
    (Je vous rappelle la définition d’ « agissements » d’après Larousse: « façon d'agir, souvent blâmable, pour arriver à un but ; menée, manœuvre ». Et celle d’ « exhibition »: « présentation ostentatoire »).

    Cet homme faisait son travail: prodiguer un enseignement mis en place par la République française pour contrer l'islamisme justement et pour enseigner les valeurs de la république française. Vous avez le droit d'être opposés à ces valeurs, pas celui de faire porter le chapeau à un individu qui, à vous croire, aurait agi de son propre chef.

    Vous savez très bien que ce prof a pris toutes les précautions pour ne heurter personne et que l'élève qui s'est dit choquée n'était pas en classe au moment de la leçon. Elle a menti! Et vous parlerez de l'offense faite au sentiment religieux d'une jeune musulmane? Et le père de la jeune fille, qui n’a pas vu non plus les caricatures mais qui a désigné Paty au bras vengeur du fanatisme: encore une jeune dont le sentiment religieux a été offensé?
    Informez-vous et soyez raisonnable, svp.

    Si on ne "se mobilise pas autour de la figure de Samuel Paty ", victime de ce fanatisme sanguinaire, autour de qui ?

    Les professeurs, les militaires, les policiers, les simples passants parmi lesquels des enfants (CF. Mohamed Merah) égorgés, éventrés, écrasé, tués par balles, par explosifs, ne vous semblent pas assez concrets pour capter notre indignation, notre colère et notre volonté d'agir? Vous penser faire mieux avec des objectifs plus abstraits? Il s'agit d'un homme! « Je suis là parce qu’il s’agit d’un être humain » a dit tout simplement une passante de Conflans. Un être humain, une vie humaine, voilà ce qui nous mobilise!

    Samuel Paty est-il trop laïque pour que vous le considériez comme un martyr? Il mérite notre hommage, comme le Père Hamel, il mérite notre compassion, comme Arnaud Beltram, comme Myriam Monsonégo, comme toute victime innocente du terrorisme.

  • Je vous trouve bien sévère envers l'auteur du texte incriminé. Contrairement à vous, il évite l'émotion pour tenter d'analyser la situation. En fait, tout tourne autour de la notion de blasphème dont il est souvent affirmé qu'il est un droit dans nos sociétés "avancées". Etant catholique, j'ai souvent ressenti très péniblement les caricatures hostiles publiées par Charlie Hebdo envers ma religion. Pourquoi ? Parce que s'attaquer méchamment et grossièrement à ce qui est le plus sacré dans ma foi revient d'une certaine manière à me cracher dans la gueule. Il n'est donc pas étonnant que je n'ai aucune sympathie pour un hebdomadaire que je considère comme un torchon de très mauvais goût. Je ne suis donc pas Charlie, mais j'ai été bien évidemment horrifié par les attentats perpétrés suite à la publication des caricatures de Mahomet.
    On est donc maintenant dans une situation inextricable qui place les enseignants devant un dilemme : soit se débiner en évitant les sujets qui fâchent, soit prendre des risques qui vont des insultes à la décapitation. Comment en est-on arrivé là ? Je vous laisse le soin d'y réfléchir. Attention ! vous pourriez aboutir à des conclusions très politiquement incorrectes que vous n'imaginiez pas.

  • @Claude CHARLES

    - Le « texte incriminé » n’est pas une analyse de la situation et, en effet, mon émotion est vive et c'est sans effort que, comme ancien professeur, je me mets à la place de ce malheureux enseignant à qui cet édito ne fait pas justice.

    - Le texte établit un lien de causalité entre la provocation des uns et la barbarie des autres.
    Le gros problème que me pose cette argumentation émanant d'esprits catholiques, c’est que je la retrouve dans la bouche …des islamistes: « Si vous nous cherchez, vous nous trouvez ». (Cf. « La violence islamiste, une ennemie de la démocratie » de Walid Brakksieh, publié le 17 octobre dans le journal Al-Modon de Beyrouth).
    Nos bons cathos semblent ignorer qu’on trouvera les islamistes même si on ne les cherche pas! Il en existe d’innombrables preuves, à commencer par les textes de Daech.
    Le « pas de vague » ne paiera pas.

    - Tout ne tourne pas autour du blasphème, mais autour de la présence affirmée et conquérante de l'islamisme au sein de nos pays de tradition chrétienne.

    - Le blasphème n’est pas un délit en France.
    Sur cette question: https://www.senat.fr/lc/lc262/lc2622.html
    «La répression du blasphème », note réalisée par Mme Camille Viennot, Docteur en droit, Maître de conférences, Université Paris Ouest - Nanterre - La Défense
    Dans le monde musulman, des plaintes calomnieuses pour blasphème sont régulièrement portées pour divers mauvais motifs, notamment contre des chrétiens. Souvenez-vous d’Asia Bibi. Le blasphème est un alibi commode.
    Il est grand temps que les catholiques se renseignent sérieusement sur l’Islam! Je vous conseille déjà
    http://www.lemessieetsonprophete.com/ et
    http://www.eecho.fr/ référencés sur ce blog.
    Merci à Belgicatho de nous donner à lire les textes d’Annie Laurent.
    Nous ne serons jamais assez bons pour l’islamisme (regardez ce qu’ils ont fait aux chrétiens d’Irak et de Syrie, regardez le génocide de 1915, regardez toute l’histoire de l’expansion islamique): nous chrétiens, sommes les plus grands pécheurs de la Terre parce que, selon leur théologie, nous commettons le « shirk ». Lisez ceci pour commencer:
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Shirk
    Ne croyez pas que la situation soit inextricable pour les enseignants mais pas pour vous Claude Charles… Vous aussi, vous êtes dans ce bain et vous n’en sortirez pas en disant « je ne connais pas cet homme ».

    - Samuel Paty est présenté dans les médias comme prof de géo-histoire mais le cours pour lequel il est mort est le cours d’ECM qu’il donnait en quatrième.

    Vous trouverez le programme de ce cours sur Internet: Programme d’enseignement moral et civique de l’école et du collège. Cycle 4: Acquérir et partager les valeurs de la République.
    Connaissances et compétences : Identifier et reconnaître les libertés fondamentales et les droits fondamentaux de la personne. Objets d’enseignement : Les libertés de d’association, de presse, de conscience, d’expression.
    A sa lecture, chacun comprendra aisément que ce professeur n’a pas agi à sa guise, mais qu’il a fait son travail d’enseignant, à l'intérieur d’un cadre bien défini, celui d’un cours voulu par la République française et qu’elle a chargé ses « hussards noirs » de prodiguer à tout élève étudiant sur le territoire français.
    Cet enseignant était en mission: il inculquait « les valeurs de la République », « les libertés fondamentales », « la liberté de la presse ». Pas une lubie personnelle, un PROGRAMME scolaire! Il était dans son rôle!
    On peut critiquer la république française et ses valeurs mais on ne peut PAS nier que Samuel Paty était un « symbole de ces valeurs (parmi lesquelles la liberté d’expression) et de la mission des enseignants ».
    Porte-drapeau, en service commandé, mort pour la patrie en quelque sorte! La République française le voulait à la place qu'il occupait. Il ne l'a pas inventée, il ne l'a pas usurpée. Bien entendu il adhérait à ces valeurs, il les a fait siennes, comme tant d'autres français. Ça tombe sous le sens.

    C’est pourquoi je récuse le terme « d’agissements » utilisé par l'auteur anonyme de ce texte.

    - Je rappelle encore une fois que les élèves présents à son cours avaient été avertis et reçu la latitude de ne pas y assister (déposition de S. Paty à la police). Ceux qui ont porté plainte n’étaient pas présents au cours de Paty! Il a été délicat et prudent, il a ménagé les susceptibilités et cela ne lui a servi à rien.

    - Le plus abject pour la fin: deux élèves du collège, âgés de 14 et 15 ans ont vendu Samuel Paty au tueur pour quelques centaines d’euros. Ils ont guetté avec lui, tapis dans les fourrés, ils l' ont désigné quand il est arrivé à leur portée. C'était pourtant l'un des profs les plus populaires, les plus aimés…

  • Publier des caricatures est un incitation à la haine de la part de celui qui en est l objet, la liberte d expression est donc limitée par la souffrance de la personne caricaturée qui cherchera à se venger: ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pa pas qu on te fasse

  • @Daniel: puissent tous ceux qui ont la vocation d’assassiner leur prochain, lire votre dernière phrase!

    Incitation à la haine ?

    «Publier des caricatures est un incitation à la haine»*, dites-vous?
    Quand on est « incité à la haine », en France, on peut recourir à la Justice qui reconnaît ce délit (article 24 Loi de 1881).
    Rien n’empêchait Brahim C. ou sa fille (qui s’est dite offensée, mais qui je le rappelle encore une fois, n’était pas en classe pendant le cours de Samuel Paty) de porter plainte. Ils ont préféré rameuter le ban et l’arrière-ban des extrémistes et chercher un sicaire pour exécuter leur soif de vengeance…

  • Après avoir lu les différents commentaires qui précèdent, je continue d'approuver à 100 % le commentaire de Belgicatho. Quelles que soient les circonstances de l'assassinat - et si c'était à la suite d'un malentendu, c'est encore plus grave -, il n'y a aucune raison d'en faire un prétexte pour soutenir le recours à des procédés qui ne cherchent qu'à blesser la foi d'une communauté et à exalter les contre-valeurs de la laïcité. N'oublions pas que Charlie Hebdo et d'autres s'en prennent bien plus souvent, et plus violemment, à l'Eglise catholique. C'est en menant une existence de prière et de charité, et dans le parfait respect de la culture des Touareg, que Charles de Foucauld a témoigné. Si l'islamisme doit être vaincu un jour - ce qui n'est nullement certain -, ce ne sera pas par les caricaturistes et ceux qui diffusent leurs "oeuvres", mais par les saints et les martyrs.

  • Quand y aura-t-il un débat sur l’Islam chez les catholiques belges?
    Je l’appelle de tous mes voeux.
    Si on pouvait enfin abandonner l’officiel et univoque « dialoguisme »!
    Pour un vrai débat alimenté par une authentique connaissance….

    Paul Vaute, vous opposez «la foi d'une communauté » aux «contre-valeurs de la laïcité »? Mais vous omettez l’adjectif « musulmane » parce que vous avez en tête « Eglise catholique »! Eglise offensée plus qu’à son tour par la laïcité, dites-vous… Je comprends que vous aimeriez en finir avec leurs blasphèmes à notre égard. Ceci vous amène à rassembler, dans une même défense, Islam et christianisme. Permettez-moi de vous rappeler la phrase de Jean-Pierre Snyers: « Quand les chrétiens réaliseront-ils qu'ils ne doivent aucunement se situer face à l'Islam et qu'ils n'ont strictement rien à voir avec cette religion basée sur un faux-prophète? Ce que la Bible dit au sujet des idoles n'est-il pas assez clair? »
    Je rajouterai ces quelques passages des Ecritures: « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Evangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème! » (Corinthiens 1,8). « Tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu ; c'est là l'esprit de l'Antichrist. Vous avez entendu dire qu'il allait venir ; eh bien ! maintenant, il est déjà dans le monde. » (1 Jean 4,3)

    Pourquoi ne parlez-vous pas des «contre-valeurs de l’Islam »? Ne pensez-vous pas qu’il le mérite?

    « Celui qui n'est pas avec moi est contre moi; et celui qui n'assemble pas avec moi, disperse.» Luc 11, 23

    Rémi Brague : « L’islamisme, c’est l’islam poussé jusqu’au bout »
    Ce qui, par bonheur, retient la plupart des musulmans de tomber dans l’extrémisme, c’est leur moralité naturelle, leur bon sens, la grâce divine déposée en eux qui s’oppose à l'esprit de l'Antichrist à l’origine de leur « foi ». Voyez même comment Dieu en Personne se met en peine, en Iran, en Kabylie, partout, pour toucher l’âme de nos pauvres frères musulmans ligotés par ce mensonge. Lui-Même, parce que nous n’osons pas, par respect humain, leur dire la vérité.

    Nous catholiques, « nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que [notre] service ne soit pas un objet de blâme. (Saint Paul, 2 Corinthiens 6:3 - Trad. Colombe).
    Nous ne caricaturons pas, nous n’injurions pas, nous ne ridiculisons pas, nous ne rabaissons pas. Nous respectons les personnes. Mais nous devons dire la vérité. L’Islam est un anti-christianisme. Il n’y a pas de place en lui pour le Christ et la Trinité, dont la confession est le plus grand de tous les péchés, qui condamne tout chrétien au feu éternel.

    Écoutons saint François d’Assise s’adressant au sultan d’Egypte: « C'est pourquoi les Chrétiens ont eu raison d’envahir les terres que vous occupez, parce que vous avez blasphémé le nom du Christ et vous avez soustrait à son culte tous ceux que vous avez pu. Mais si vous vouliez connaître Notre Créateur et Notre Rédempteur, les confesser et leur rendre hommage, les Chrétiens vous chériraient comme ils se chérissent entre eux». (In Thomas de Celano, Vita prima S. Francisci Asisiensis, cité par Pierre Riché dans « Les combats de l’Eglise au Moyen-Âge »).

    Non, Paul Vaute, vous ne pouvez pas opposer «la foi de la communauté musulmane » aux «contre-valeurs de la laïcité », parce que la foi de l’Islam est elle-même tissée de contre-valeurs. Dans l’un et l’autre cas, il s’agit de contre-valeurs opposées au christianisme. Ces deux camps s’affrontent aujourd’hui, en France, devons-nous préférer un camp à l’autre?
    J'ai la certitude que, comme citoyens, nous avons le devoir d’être du côté de l’Etat contre cet ennemi qui nous menace tous.

    Il y a longtemps que la laïcité fait la sourde oreille à toute manifestation de la Splendeur de la Vérité. Et, de plus, petit-à-petit, elle nous a appris à nous taire….

    Nous devons réapprendre à parler du Christ aux musulmans, comme saint Jean-Paul II. Ecoutons-le:

    Le dimanche 23 septembre 2001, le PAPE JEAN PAUL II s’adressait aux jeunes de l’ Université Eurasia à Astana au KAZAKHSTAN : 

    http://www.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/speeches/2001/september/documents/hf_jp-ii_spe_20010923_kazakhstan-astana-youth.html

    «Le Pape de Rome est venu pour vous dire précisément cela:  il y a un Dieu qui a pensé à vous et qui vous a donné la vie. Il vous aime personnellement et vous confie le monde. C'est Lui qui suscite en vous la soif de liberté et le désir de connaître.
    Permettez-moi de professer devant vous avec humilité et fierté la foi des chrétiens:  Jésus de Nazareth, Fils de Dieu fait homme il y a deux mille ans, est venu nous révéler cette vérité à travers sa personne et son enseignement. Ce n'est qu'en le rencontrant Lui, le Verbe incarné, que l'homme trouve la plénitude de la réalisation de soi et du bonheur.
    La religion elle-même, sans une expérience de découverte émerveillée et de communion avec le Fils de Dieu, qui s'est fait notre frère, se réduit à une somme de principes toujours plus difficiles à comprendre et de règles toujours plus dures à supporter. »

  • En rapide réponse à RPM, c'est le recours à des procédés blessants que je condamne et non, bien sûr, le fait de critiquer l'islam et de souhaiter la conversion des musulmans au christianisme. C'est avec des arguments que saint François d'Assise se rend auprès du sultan, et non avec des caricatures. Faut-il enfin, encore, rappeler que la raison d'être des caricatures de Charlie Hebdo est à l'exact opposé d'une apologétique chrétienne ? Il s'agit ici de mettre toutes les religions dans le même sac. Si des gens meurent pour cela, c'est très regrettable, mais ce n'est pas à nous d'en faire des exemples. Les gens de leur camp s'en chargeront.

  • A RPM
    Votre qualité d'ancien professeur vous entraîne dans une réaction passionnée qui s'éloigne du sens de ma missive. Comme il semble que je doive être plus clair, ce que je reproche aux responsables politiques européens et autres, c'est d'avoir, depuis de nombreuses années, par conformisme (de gauche) et lâcheté, placé les citoyens de leurs pays respectifs, dont les professeurs, dans une situation actuellement devenue très difficile, voire inextricable. Comme toujours, quand on nie les problèmes, ceux-ci s'aggravent et les moyens à mettre en oeuvre pour les résoudre deviennent de plus en plus contraignants.
    Pour être encore plus clair, je considère que la politique d'immigration, sans tri ni limite, suivie par nos gouvernants depuis longtemps était porteuse de tous les problèmes que nous rencontrons aujourd'hui. Je note aussi que beaucoup d'enseignants ont "gobé" les discours qui tentaient de justifier la politique suivie. Evidemment, il est inconfortable de constater que les faits ne se plient pas à l'idéologie à laquelle on a adhéré. J'en veux pour preuve que le métier d'enseignant n'attire plus guère et que le nombre de ceux qui quittent le métier après quelques années continue de croître. Monsieur Paty est non seulement la victime de son meurtrier, mais aussi de tous ceux qui en amont l'ont placé dans une situation telle qu'il mettait sa vie en danger pour remplir un devoir que d'autres, moins téméraires (peut-on le leur reprocher ?) choisissaient d'éluder.
    Je sais aussi que le blasphème n'est pas un délit en France. Vous semblez croire que je le regrette puisque je revendique de n'être pas Charlie. Encore une fois, ce que je dénonce c'est l'incohérence d'une politique qui promeut le droit au blasphème tout en favorisant l'installation en France et ailleurs d'un système politico-religieux pour qui le blasphème est un péché qui mérite la mort. Il est absurde de dénoncer les effets dont on chérit les causes (libre adaptation de Bossuet).

  • Claude Charles, j'avais bien compris à quoi vous faisiez allusion en parlant de " conclusions très politiquement incorrectes".
    Comme vous je crois que la présence dans nos pays d’un nombre croissant de fidèles d’une religion qui pose en principes constitutifs de son existence des règles qui heurtent de plein fouet les législations de nos Etats de Droit et, plus grave, qui remplace le pardon par la vengeance n’est pas de bonne augure… De façon plus générale, il y a entre leur culture et la nôtre tant d'incompatibilités que la vie commune est compliquée, on s'en rend compte un peu plus chaque jour.
    Devons-nous nous résigner à leur désobéissance ou nous unir pour y mettre fin?
    Je comprends bien qu’en tant que catholiques nous répugnions à nous allier à la laïcité française, historiquement anti-cléricale.
    C'est pourquoi j’invite les catholiques qui comme moi estiment que les « valeurs de la République » ne suffiront pas à faire barrage à l’islamisme (et d’abord ne parviendront pas à rassembler toutes les « sensibilités philosophiques »), à réfléchir sur quelles bases ils pensent pouvoir s’opposer à l’islamisme et par quelles actions concrètes.
    Ce n'est pas parce que nous ne partageons pas toute les valeurs de l’Etat que nous avons le droit de nous soustraire à l'effort de résistance qu'il nous demande face à cet ennemi commun (la Belgique n'est pas la France, mais nous sommes dans la même galère et notre réponse devra être européenne).
    Voici ce que j'avais d'abord pensé à répondre à Belgicatho (blog que j'apprécie particulièrement et dont je partage la plupart des opinions): "Regardez ces centaines de milliers de jeunes musulmans arrivant dans nos pays: peut-on se permettre de les laisser exprimer par la violence l’émoi qu’ils ressentent face aux manifestations de l’ « impiété ». Ne comprenez-vous pas qu’ils doivent être éduqués jusqu’à ce qu’ils adoptent les moyens d’expression démocratiques de leurs sentiments, opinions, idées. La parole, la plume, l’action militante, l’engagement politique, le lobby, que sais-je? Sans haine! En respectant la vie humaine, premier droit de l’Homme et socle de tous les autres."

    Et encore une pensée pour Samuel Paty: L'immense solitude de Samuel Paty: https://www.youtube.com/watch?v=1JiGMveF8Sk

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