Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'Eglise est en crise, et il s'agit d'une crise sévère !

IMPRIMER

De Denis Crouan sur ProLiturgia.org :

19 février

L’Église est en crise ; et il s’agit d’une crise sévère !

Certains estiment même qu’il s’agit d’une crise menaçant son existence. Certes le Christ a promis qu’il serait avec son Église jusqu’à la fin des temps. Il a bien parlé de « son » Église et non d’un ensemble d’Églises particulières qui se donneraient des structures leur permettant de s’engager dans diverses actions sociales ou pastorales pour paraître méritantes et sympathiques aux yeux des hommes.

Une Eglise sans esprit de foi et dans laquelle seul compte l’activisme ne peut que disparaitre. Les évêques feraient bien d’y regarder de plus près et considérer que de très nombreux mouvements et groupes nés dans le sillage du Concile, au moment où l’on proposait aux fidèles passablement désorientés des catéchèses et des liturgies vides de sens, n’ont cherché qu’à marquer l’Église d’un style et de pratiques qui ne lui auront été d’aucune utilité : au lieu de mener des réflexions sérieuses sur la base de connaissances théologiques solides, ces mouvements et ces groupes ne se sont complu que dans des échanges de bons sentiments au sein d’une convivialité de clubs.

Une majorité d’évêques a volontairement gardé le silence face aux erreurs du clergé et s’est résignée à accepter ce que les pasteurs diocésains en leur particulier auraient dû refuser : il fallait alors laisser les fidèles se fourvoyer dans les expériences catéchétiques et liturgiques de quelques prêtres qui « faisaient le buzz » autour de leur personne ; il fallait laisser certains groupes de fidèles imprimer leur style liturgique à des paroisses entières et refuser de voir que, précisément, ces styles-là tarissaient la pratique dominicale et éteignaient les vocations.

Pour des raisons « pastoralement correctes », ces situations ne seront jamais étudiées et, partant, jamais corrigées.

C’est pourtant la clarté qui mène à la vérité. Il faut se résoudre à l’admettre : mieux vaut une vérité désagréable à entendre qu’une dissimulation des réalités qui un jour ou l’autre se retourne contre ceux qui, comme le faisait remarquer le cardinal Sarah, continuent à chanter « Tout va très bien madame la marquise ». Mais voilà : aujourd’hui, au lieu de prendre les problèmes au sérieux et d’exiger une démarche raisonnée à leur sujet, les personnes qui posent les bonnes questions sont marginalisées, réduites au silence. Tel est le nouveau style de l’Église que veulent imposer certains : il y est déconseillé de parler avec les fidèles qui critiquent les idées novatrices en les considérant à juste titre stériles ; il ne faut pas hésiter à les accuser d’avoir des comportements « antéconciliaires » (« Quoi ? Vous voulez encore chanter en latin comme autrefois ? ») limite pathologiques (« Ce que vous proposez montre bien que vous vivez hors du temps ! »)

De la part des supérieurs hiérarchiques, aucun soutien ni avis à attendre : trop de susceptibilités sont en jeu ! On ne considère jamais la réalité des faits (chute des vocations sacerdotales, fermeture d’églises...), mais uniquement le ressenti et la sensibilité. Au lieu d’échanger des arguments probants sur la situation actuelle de l’Église, on avance de vagues idées dans lesquelles alternent, suivant les cas, les bons sentiments et la malveillance.

Veut-on vraiment d’une telle Église faite d’une mosaïque de communautés hétéroclites qui, comme la rose de Pierre de Ronsard, ne durent que du matin jusques au soir ? Malheureusement, cette Église « new look » est déjà bien établie dans une majorité de diocèses. Quant à la véritable Église, celle du Christ, celle qui a les promesses de pouvoir se maintenir jusqu’à la fin des temps, elle finit par perdre toute sa pertinence au milieu de ces déchirements et de ces éclatements.

Ne pourrait-on pas, pour une fois, se consacrer sérieusement à une véritable confrontation théologique qui permettrait de (re)préciser à quoi devrait ressembler une annonce de la foi non tronquée dans un monde totalement sécularisé ? Oui, il nous incombe de toute urgence de redécouvrir ce que veut nous dire l’Église une, sainte, catholique et apostolique au sein d’une société marquée par l’indifférence religieuse et le matérialisme. Au XXIème siècle, le catholicisme ne pourra avoir de sens et d’avenir que dans la vérité de l’enseignement intégral de la doctrine de la foi.

Malheureusement, il faut bien constater que depuis des années, dans nombre de paroisses et de groupes de réflexions, cet enseignement intégral a cédé la place à des bavardages fatigants donnant naissance à des projets pastoraux qui ne font que participer à l’effondrement de l’Église voulue par le Seigneur.

Commentaires

  • Vous confondez l'institution romaine et l'Eglise. Celle-ci ne se réduit pas à l'institution romaine et elle se porte mieux qu'il n'y parait ou alors seriez-vous des hommes de peu de foi ?

  • Cher Duchmol,
    Vous oubliez peut-être qu'entre la cité des hommes et la cité de Dieu, des liens doivent se tisser et être maintenus en place et visibles.
    Les pauvres humains sont bien obligés d'accorder de l'importance à ce qu'ils voient : ils n'ont pas tous la capacité de voir le monde avec le regard de Dieu.
    Merci de ne pas leur en vouloir : c'est comme ça qu'ils sont faits.

  • Il ne faut justement jamais dissocier ce que vous appelez, bien à tort, "l'institution romaine". et l'Eglise fondée par Jésus-Christ. Je vous invite à lire la Déclaration "Dominus Jesus sur l'unicité et l'universalité salvifique de Jésus-Christ et de l'Eglise" parue en 2000 durant le Grand Jubilé. Elle a été rédigée par ce grand théologien qui allait devenir le Pape Benoît XVI.

  • A Etienne Le lien entre la Cité de Dieu et celle des hommes est l'Eglise ou Peuple de Dieu qui ne se réduit pas à l'institution romaine. Celle-ci n'est qu'une suite du césarisme romain.

    A Arnaud L'institution romaine n'est qu'une partie de l'Eglise. Le lien avec le Ciel est au cœur de la conscience individuelle au plan du for interne pour user d'un langage jésuite.

Les commentaires sont fermés.