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Quand "l'école catholique" redéfinit sa mission de fond en comble...

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Autre chose que du vent ? On notera en particulier que "le concept d'évangélisation" ne fait plus partie de ce projet. Mais y avait-il encore quelqu'un pour se faire des illusions à ce sujet ? A quand l'abandon de l'étiquette catholique ?

Lu dans les colonnes de La Libre Belgique, ce mercredi 19 mai  (pp. 4-5); extraits :

L’école catholique redéfinit sa mission de fond en comble

C’est l’aboutissement d’un énorme travail qui a duré une bonne année auquel s’ajoutent neuf mois de délibérations : l’assemblée générale du Segec (Secrétariat général de l’enseignement catholique) a adopté, le 5 mai, le nouveau texte qui définit “la mission de l’école chrétienne”. Ce texte succède aux éditions précédentes de 1975 et de 1995 dont il constitue une réécriture complète. “Ce travail est fondamentalement tourné vers l’avenir et vise à actualiser la philosophie de l’éducation catholique dans le contexte de notre époque” , précise le directeur général du Segec, Étienne Michel. La rédaction du document a été confiée à un groupe de travail placé sous la houlette du sociologue à l’UCLouvain Jean De Munck, qui en présente le contenu à La Libre. … La cinquième dimension est spirituelle et religieuse. “La religion est évidemment un point important. Nous savons que nous vivons dans une société sécularisée. … Les écoles catholiques savent qu’elles doivent changer (et elles l’ont déjà fait) dans la manière d’introduire le religieux, en tenant compte à la fois des élèves qui n’en ont jamais entendu parler, et de la pluralité de l’offre. Le défi est donc d’initier les élèves à la culture religieuse et, en particulier, au christianisme.” Comment ? “Pas sur le mode de l’histoire des religions. La question centrale est d’entrer dans une parole religieuse, dans une interprétation religieuse. »
 
Vers une introduction systématique aux grands courants religieux et de la pensée ?

Etienne Michel : « L’école participe à construire, de manière pleine et entière, une éducation à la philosophie et à la citoyenneté, de manière transversale dans ses cours et ses programmes. Cette approche permet de conjuguer une tradition référée au christianisme avec les exigences contemporaines de la citoyenneté. »  … Un des débats au Parlement porte aussi sur l’idée de sortir les cours de religion de la grille horaire obligatoire. Qu’en pensez-vous ? « Ce cours doit rester obligatoire. Ramener l’enseignement de la religion dans la sphère privée n’est pas sans danger. L’inculture religieuse et l’appropriation du religieux par des groupes fondamentalistes se nourrissant l’une l’autre constituent une réelle menace. » Les précédentes éditions de la “Mission de l’école chrétienne” mettaient d’emblée l’accent sur les Évangiles. Ce n’est plus le cas. Pourquoi ? « Le nouveau texte montre le chemin qui a été fait dans les écoles catholiques et dans les cours de religion pour s’ajuster à une situation nouvelle. La mise en avant d’un concept d’évangélisation avait donné lieu à un malentendu sur notre position. Cette référence explicite a été prise, à tort, pour du prosélytisme, alors que nous prônons la liberté de penser et de croire. »

Commentaires

  • Illustration parfaite de la manière dont on passe de "dans le monde" à "de ce monde".

  • Je crois bien que vous avez compris ce qu'on veut nous enseigner et faire enseigner.

  • Si on lit bien : n'évangélisons pas, cela risquerait de convertir quelqu'un, ce qui serait une agression intolérable à l'égard des tenants d'une autre spiritualité.

  • (Je complète) Le paradoxe, c’est que les partisans de l’assignation définitive à une religion, les ennemis de la conversion, ce sont les intégristes, ceux dont on cherche tant à se démarquer, mais que l’on finit par rejoindre, les positions extrêmes se touchant.

  • Salut Philippe.
    Ayant enseigné "Religion" dans le secondaire (dit) libre, durant toute une carrière, je n'ai pas compris grand-chose ni à ce texte ni à vos remarques ; ça doit être dû à mon grand âge.
    Etienne

  • Bonjour Etienne. Sans doute n'ai-je pas été assez clair, c'est le risque des paradoxes !
    Un intégriste est particulièrement hostile à l'apostasie (surtout celle de ses coreligionnaires, évidemment). Il considère que si, à la naissance, on est attaché à une spiritualité, il est intolérable d'en changer. Pour l'intégriste, on est assigné à sa communauté d'origine, il est interdit d'en sortir.
    Dès lors, refuser d'évangéliser, c'est d'une certaine façon faire le jeu d'intégristes, puisque cela évite des conversions. La véritable liberté religieuse est favorisée par la connaissance d'alternatives à sa croyance initiale.

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