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Philo à Bruxelles, 17 janvier : le christianisme comme philosophie par excellence chez les Pères apologistes

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Philosophie à Bruxelles à la Grand-Place

Retrouvons-nous le mardi
17 janvier, à 19 h 30, pour la

Conférence de Stéphane Mercier sur le thème

Le christianisme comme philosophie par excellence chez les Pères apologistes.

Adresse sur place :
À la Bécasse
Rue de Tabora 11, 1000 Bruxelles
salle à l’étage

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Petite histoire des vertus cardinales, de Platon à saint Thomas

Cette troisième conférence nous conduit à un carrefour ouvrant sur plusieurs voies. Une voie consiste à inscrire la démarche chrétienne au sein de la culture grecque du monde méditerranéen. En effet, si le christianisme naît de la Révélation et est ainsi directement l’œuvre de Dieu, cette œuvre surnaturelle, sans être du monde, trouve progressivement sa voie dans le monde. La surnature, nous l’avons déjà vu à plusieurs reprises dans les cycles de conférences précédents, n’oblitère pas la nature ni se substitue à elle, mais elle la perfectionne.

Rien de plus thomiste que ce regard porté sur la relation du naturel au surnaturel qui l’élève, pour l’anoblir sans l’abolir. La foi chrétienne va ainsi trouver une voie (avec e) et une voix (avec x) pour faire entendre son message au monde, et s’« inculturer » dans le meilleur sens de ce néologisme fort répandu de nos jours : non pas devenir inculte, bien sûr, mais s’intégrer à la culture, ou plutôt trouver sa place au sein de la culture afin d’y œuvrer comme le levain dans la pâte, selon la belle métaphore proposée par le Seigneur lui-même dans l’Évangile.

Ainsi l’œuvre des Pères qu’on appelle « apologistes », au deuxième siècle, est-elle toute pénétrée de l’idée qu’il faut faire entendre aux représentants de la grande culture du monde antique que le message chrétien n’est pas porté par la barbarie irrationnelle de quelques exaltés, mais réalise, à la hauteur surnaturelle, l’aspiration la plus profonde de la philosophie. Car la philosophie est, par définition, l’amour de la sagesse : et qu’est-ce que le christianisme sinon l’amour de la Sagesse éternelle ? Ainsi parle, en effet, la Sagesse dans le livre des Proverbes (chap. 8) : « Le Seigneur m’a possédée au commencement de ses voies : avant qu’il créât aucune chose, j’étais dès lors. J’ai été établie dès l’éternité et dès le commencement, avant que la terre fût créée. » Or la Sagesse, la vraie Lumière, est venue dans le monde, mais on le sait par le prologue de saint Jean, le monde ne l’a point connue.

Les Apologistes n’ont pas d’autre ambition que de montrer à ce monde qui ne l’a point connu, que le Christ n’est pas venu détruire notre raison, mais conduire tout notre être vers ce à quoi il aspire, réalisant ainsi ce qu’aucune philosophie humaine n’a pu accomplir.

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Mardi 17 janvier à 19 h 30

À la Bécasse

Rue de Tabora 11, 1000 Bruxelles
Salle à l’étage

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Séance de questions & réponses à la fin de la conférence, sur place. Pour les téléspectateurs, envoyez vos questions par chat, en direct sur YouTube ou par SMS, Telegram, Signal, emailformulaire de contact etc.)

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Présentation du cycle 2022-2023

Video de présentation : saison 2022-2023

Voici le programme des 9 conférences :

C’était, dit-on, l’habitude d’Aristote d’enseigner la philosophie en se promenant, ou de dispenser ses leçons dans un lieu désigné pour la promenade, et c’est à ce type de promenades philosophiques que nous vous convions pour la saison 2022/2023 de Philo à Bruxelles.

Des promenades, donc, pour l’esprit, car vous pourrez les suivre en demeurant assis, à moins que vous ne préfériez les écouter en replay en vous promenant véritablement, pour un bénéfice double du corps et de l’esprit !

Nous vous proposons, cette année, neuf conférences sur des sujets qui tendent ensemble à explorer les conditions d’un agir vertueux animé par l’amour de la sagesse.

Nous commençons, dans la première conférence de ce cycle, par porter un regard sur la pensée contemporaine, pour découvrir l’imprégnation kantienne de nos esprits. Oui, nous sommes tributaires de Kant, et c’est chez Kant qu’il faut aller chercher non la source unique, mais l’une des racines de l’agnosticisme contemporain. Prendre la mesure du mal, c’est en même temps éprouver le besoin du remède, de sorte que ce diagnostic porté sur l’agnosticisme hérité de Kant, nous invitera, une fois encore, à renouer avec saint Thomas d’Aquin.

À ce premier exposé succéde une deuxième conférence, où saint Thomas viendra couronner une antique réflexion du monde grec sur les vertus cardinales. Après avoir parlé, l’an dernier, des péchés capitaux, il n’est en effet pas inutile de déployer l’histoire des vertus qui structurent une vie équilibrée et aussi humainement réussie que peut l’escompter la nature.

Cette centralité de la vertu nous suggére la matière d’une troisième conférence : si la vertu est au cœur de la philosophie, c’est que la théorie n’est pas et ne doit surtout pas être déconnectée de la pratique. Le fossé entre théorie et pratique n’a pas cessé de s’approfondir depuis des siècles alors que la pensée grecque non seulement envisageait la philosophie dans sa dimension spéculative, mais considérait aussi la grave nécessité de traduire dans la pratique son enseignement. Cette idée d’une philosophie comme mode de vie est également au cœur de ce que l’on peut désigner, à l’autre extrémité du continent eurasiatique, comme la pédagogie morale inscrite au cœur de la tradition confucianiste. Cette troisième conférence proposera donc de croiser les perspectives entre Occident et Orient lointaine.

L’idée tellement grecque d’une philosophie conçue comme mode de vie orienté vers l’acquisition de la sagesse permet de mieux comprendre, comme nous le ferons dans une quatrième conférence, pourquoi ceux qu’on a appelés les Pères apologistes, ces écrivains chrétiens du deuxième siècle, se sont efforcés de montrer et de démontrer que le christianisme, loin d’être imputable au dérèglement d’un quarteron de forcenés factieux, réalisait supérieurement l’objectif de la philosophie comme amour de la sagesse : au lieu d’une sagesse humaine, trop humaine, le christianisme est en effet l’amour de la Sagesse éternelle, de Dieu lui-même, maître et origine de toute chose.

Parmi les philosophies antiques qui connaîtront une fortune remarquable en régime chrétien, une en particulier met l’accent sur la pratique : c’est le stoïcisme. La cinquième conférence nous permettra de suivre les étapes de cette intégration de la pensée et de la discipline stoïciennes dans le monde chrétien depuis la fin de l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne.

La conscience occidentale, au milieu du dix-septième siècle, est revenu quelque peu de sa fascination pour l’antique philosophie, pour se montrer volontiers sceptique. C’est à l’aspect le plus stimulant de ce recul, de cette prise de distance, que sera consacrée la sixième conférence. Suivant le mot de Pascal : « se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher » : nous parlerons de la place de l’humour, du rire ou du sourire, et certainement de la détente en philosophie.

Dans la septième conférence, nous aborderons le problème du mal chez saint Augustin en particulier, mais, renouvelant la perspective comparatiste qui nous avait servi dans la troisième conférence, nous ferons le lien entre Augustin et Xunzi, l’un des plus remarquables et des principaux représentants de l’antique pensée confucianiste. Lui aussi, soucieux d’affronter la question du mal dans une perspective certes très différente certes de la perspective occidentale, jette sur elle un éclairage bien digne d’intérêt.

S’agissant d’un problème de première importance, le mal nous occupera encore dans la huitième conférence, où cette fois nous verrons comment la Révélation de l’Ancien Testament, et du livre de Job en particulier, s’intègre au contexte culturel du Proche-Orient ancien pour en dépasser les antiques perspectives comme plus tard la pensée chrétienne sera le levain dans la pâte culturelle du monde gréco-romain.

La philosophie, la pensée, la Révélation : autant d’événements qui se produisent dans le temps et nous invitent à réfléchir sur la nature du temps. Nous reviendrons à saint Augustin pour nous servir de guide dans la neuvième conférence, la dernière de ce cycle : qu’est-ce que le temps ? le temps de l’homme et celui des hommes, le temps de mon histoire personnelle, et celui de l’Histoire avec une majuscule. Les vicissitudes du temps, son passage et les modalités de son déroulement nous invitent à voir dans le temps un tremplin vers l’éternité, à suspendre le cours du temps au présent éternel et immuable de Dieu. Et cette suspension du temps nous signifiera opportunément qu’il est temps, avec cet exposé, d’achever la promenade de ce cycle pour l’année 2022-2023.

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