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"Le danger, aujourd'hui, est "l'indietrismo", la réaction contre la modernité" (pape François)

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Au deuxième jour de son voyage apostolique en Hongrie, le 29 avril, le pape François a rencontré les jésuites du pays et a répondu à leurs questions (source) :

A la question : "Le concile Vatican II parle de la relation entre l'Église et le monde moderne. Comment réconcilier l'Église et la réalité qui est déjà au-delà de la modernité ? Comment trouver la voix de Dieu tout en aimant notre temps ?"

le pape a répondu :

"Je ne saurais y répondre théoriquement, mais je sais que le Concile est toujours en cours d'application. Il faut un siècle pour qu'un Concile soit assimilé, dit-on. Et je sais que la résistance à ses décrets est terrible. Il y a un incroyable restaurationnisme, que j'appelle "indietrismo" (rétrogradation), comme le dit la Lettre aux Hébreux (10, 39) : "Mais nous ne sommes pas de ceux qui reculent". Le flux de l'histoire et de la grâce va des racines vers le haut, comme la sève d'un arbre qui porte des fruits. Mais sans ce flux, on reste une momie. Le retour en arrière ne préserve pas la vie, jamais. Il faut changer, comme l'écrivait saint Vincent de Lérins dans son Commonitory en remarquant que même le dogme de la religion chrétienne progresse, se consolide au fil des années, se développe avec le temps, s'approfondit avec l'âge. Mais il s'agit d'un changement de bas en haut. Le danger aujourd'hui est l'indietrismo, la réaction contre la modernité. C'est une maladie nostalgique. C'est pourquoi j'ai décidé que l'autorisation de célébrer selon le Missel romain de 1962 est désormais obligatoire pour tous les prêtres nouvellement consacrés. Après toutes les consultations nécessaires, j'ai pris cette décision parce que j'ai constaté que les bonnes mesures pastorales mises en place par Jean-Paul II et Benoît XVI étaient utilisées de manière idéologique, pour revenir en arrière. Il fallait arrêter cet indietrismo, qui n'était pas dans la vision pastorale de mes prédécesseurs."

Commentaire de "Vistemboir" sur le Forum catholique (11/05/2023)

Le pape François s'en prend (à nouveau) aux tradis... et piétine les tombes de ses prédécesseurs.

Lors d'une rencontre avec des jésuites en Hongrie le 29 avril (dont le contenu a été publié le 9 mai), le pape François s'en est pris une fois de plus à ceux qu'il appelle les "restaurationnistes", ceux qui souffrent d'"indietrismo" (retard) - une "maladie nostalgique" - et qui résistent aux changements intervenus dans l'Église depuis Vatican II.

Peu importe ! Des bâtons et des pierres, n'est-ce pas ? Et cela fait des années que l'on entend la même chose. Mais voici la nouveauté : François a dévoilé son véritable programme derrière Traditionis Custodes :

"Le danger aujourd'hui est l'indietrismo, la réaction contre la modernité... C'est pourquoi j'ai décidé que l'autorisation de célébrer selon le Missel romain de 1962 est désormais obligatoire pour tous les prêtres nouvellement consacrés".

Parce que, dit François, "les bonnes mesures pastorales mises en place par Jean-Paul II et Benoît XVI étaient utilisées de manière idéologique, pour revenir en arrière."

Y a-t-il quelque chose de plus idéologique et, franchement, de plus rétrograde que l'actuel Synode sur la Synodalité ? Prenons 2000 ans d'apprentissage, de réflexion et de définition et jetons-les pour pouvoir tout recommencer, en commençant par les dessins de l'homme des cavernes et le vocabulaire primitif !

... Mais je m'écarte du sujet.

Le point décisif survient alors que François semble maintenant faire face à l'accusation selon laquelle son motu proprio contredit les actions de ses prédécesseurs immédiats. Le fait est que, selon François, les choses ne se sont pas passées comme ils l'avaient prévu :

"Il était nécessaire d'arrêter cet indietrismo, qui n'était pas dans la vision pastorale de mes prédécesseurs.

Heureusement que ses prédécesseurs ne sont pas là pour se défendre. Mais aux dernières nouvelles, Traditionis Custodes avait brisé le cœur du vieux pape Benoît...

Commentaires

  • Quand ce pape s'arrêtera t-il de tirer sur ses propres troupes; sur les forces vives du catholicisme? . Que les ennemis de l'Eglise le fassent, on peut le comprendre. Mais qu'un successeur de St Pierre joue la même partition est renversant. Au service de qui et de quoi ce pontife argentin s'en prend t-il avec hargne à l'encontre de ceux qui se retrouvent en Jean-Paul II et Benoît XVI? Qu'à la rectitude doctrinale d'un Monseigneur Rey, il préfère les hérésies des évêques allemands, n'est-il pas une preuve qu'il n'est aucunement soucieux d'être conforme à la Tradition mais plutôt aux errements de ceux qui veulent changer la doctrine et la liturgie pour la rendre conforme à l'esprit du monde? Inutile de souligner que les "fruits" de son pontificat sont là pour démontrer qu'il se trompe complètement de combat et que loin de susciter des vocations et de ramener les chrétiens à l'Eglise, il sème la division et écarte de plus en plus tant de chrétiens qui aspirent à ce que les représentants du catholicisme, donnent (comme l'on fait les apôtres) la priorité à la conversion au seul vrai Dieu en vue du salut éternel des âmes, plutôt qu'à l'écologie, au dialogue inter-religieux ou à ceux qui migrent d'un bout à l'autre de la terre et cela, sans se soucier le moins du monde de ceux qui chaque jour, migrent vers l'au-delà.

  • Il faut en effet aller de l'avant, progresser.
    Mais le véritable retour en arrière, de plus de deux mille ans, c'est l'élimination du christianisme, de ses normes qui ont civilisé la société, de son influence.
    Le progrès authentique, ce n'est pas le choix de la barbarie, l'élimination des gêneurs, le culte de la force, l'idolâtrie de la superficialité, la négation orwellienne du réel ... et l'enlaidissement de la liturgie.

  • Les papes avant V2 ont CONDAMNÉ la modernité. Avaient-ils tort ? Au vu de l'état actuel de l'Église épouse du Christ aujourd'hui , on ne peut que leur donner raison. Si Jésus avait voulu s'adapter au judaïsme et au pouvoir ambiant , sa présence sur terre n'aurait pas eu de raison d'être : Dieu s'y serait pris autrement .

  • Qu'on le veuille ou non, les entrées dans les séminaires classiques (St-Martin, ou quelques diocèse p.ex.), traditionnels unis à Rome (St-Pierre, Bon Pasteur, ICSP, ...) ou non sont soit stables soit en augmentation depuis sans doute un trentaine d'année, alors que partout ailleurs (dans le monde occidental), les chiffres baissent (ou chutent...).
    Conséquence logique : le jeune clergé est plus classique que la génération 60-80 ans.
    Les papes précédent s'en accommodaient ou s'en réjouissaient.

    L'actuel, non......il préfère un synode poussant à l' ordination d'hommes mariés, voire de femmes, en espérant sans doute dégoûter définitivement les catholiques qui croient dans l'ensemble du catéchisme et en mettant sur orbite un clergé (ultra)progressiste.....

    Mais les églises où les messes sont encore célébrées comme dans les années 1970, dans lesquelles on prêche le relativisme, se vident, tandis que les messe classiques ou traditionnelles, où lon prêche la sainte doctrine, se remplissent (et de jeunes, de surcroît).

    Notre avenir est dans les mains du Seigneur!!!
    Veni Creator Spiritus.....

  • D'abord, quand on parle de Vatican II, il faut préciser à quoi on se réfère : au vrai concile (les textes) qui ne sont que trop rarement appliqués - spécialement en liturgie - ou au concile des clercs (évêques y compris) idéologues qui s'emploient les uns après les autres à contourner et à trahir les enseignements conciliaires ? C'est là une question à laquelle il faudrait répondre avant toute discussion. Ensuite, il faut savoir qu'avec "Ecclesia Dei" (Jean-Paul II) et "Summorum pontificum" (Benoît XVI, les papes n'ont jamais eu pour intention de rendre pérenne une forme liturgique - celle qui était habituelle avant Vatican II - qui n'a été célébrée que du XIXe siècle à Vatican II et qui n'était pas plus "traditionnelle" que l'ont été les formes prises par la liturgie au cours des siècles antérieurs. Les papes avaient d'abord en vue d'éviter un schisme. J'écris ces lignes en sachant très bien ce que pensait Benoît XVI au sujet de la liturgie puisque durant mes années d'études universitaires, j'ai eu des contacts nombreux et réguliers avec ce pape que je considère comme l'un des plus grands pasteurs des temps modernes.

  • Vous avez raison, dans la mesure où Dei verbum et Sacrosancto concilium ont donné lieu à une application déloyale, à un détournement de finalité ou à un dévoiement de leur prise en compte, notamment en raisons de dynamiques préexistantes, inhérentes à un renouveau exégétique et à un mouvement liturgique qui ont commencé à mal tourner, ici ou là, à partir de 1945 ou, en tout cas, entre 1945 et 1958, donc sous Pie XII et avant Jean XXIII.

    Le même phénomène d'application déloyale, de détournement de finalité ou de dévoiement de la prise en compte se produit à chaque fois que les clercs, dont les papes, accordent plus d'importance à Dignitatis humanae, à Nostra aetate et à Unitatis redintegratio qu'à Lumen gentium, et plus d'importance à la deuxième partie de Gaudium et spes qu'à la première partie de ce texte, or cela arrive fréquemment, depuis le début de l'année 1965-1966...

  • Nous sommes en présence d'une malhonnêteté intellectuelle inouïe.

    D'une part, sur le plan liturgique, bien des catholiques traditionnels sont bien plus proches de ce qui se trouve dans la constitution liturgique Sacrosancto concilium du Concile Vatican II que de ce qui se trouve dans l'application qui est faite, presque partout, du NOM bugninio-montinien.

    D'autre part, sur le plan pastoral, le premier pape qui a pris ses distances à l'égard du Concile Vatican II, non au moyen d'une rétrogradation. mais au moyen d'un outrepassement, n'est autre que Jean-Paul II qui, dans le cadre du dialogue interconfessionnel et surtout dans celui du dialogue interreligieux, a outrepassé les enseignements du Concile Vatican II et ceux du pape Paul VI.

    En outre, certes, les catholiques traditionnels, mais aussi les catholiques conservateurs, au moins en matière morale, sont à la fois anti-postmodernes ad extra et anti-modernistes ad intra.

    Mais en quoi donc est-ce un crime, quand on voit ce sur quoi le modernisme a débouché, dans l'Eglise catholique, et ce sur quoi la postmodernité a débouché, dans le monde contemporain ?

    En quoi donc la fidélité aux fondamentaux du christianisme catholique, dans l'ordre de la foi et dans celui des moeurs, est-elle un crime, alors que c'est la moindre des choses que cette fidélité amène les catholiques à avoir une conception et une conduite contrariantes et dissonantes, face à la mentalité dominante, qui est anti-chrétienne ou post-chrétienne ?

    Et pourquoi donc les catholiques devraient-ils s'en remettre ou se soumettre à une hégémonie culturelle du relativisme et du subjectivisme, en matière religieuse et en matière morale, qui a commencé à se développer à partir de 1945 et qui a continué à le faire davantage à partir de 1960, alors que cette hégémonie culturelle est particulièrement peu propice à la conversion des hommes et des femmes, sous la conduite et en direction du Christ ?

  • En fait, si presque tout le monde a raison, en matière morale et en matière religieuse (les chrétiens non catholiques et les croyants non chrétiens, voire les non croyants humanistes), sauf les catholiques conservateurs et les catholiques traditionnels, alors cette vision des choses se traduit par le constat suivant.

    Il y a objectivement une plus grande proximité entre ces catholiques et au moins deux textes fondamentaux, rédigés ou approuvés par Jean-Paul II, id est Veritatis splendor et Dominus Iesus, qu'entre ces deux textes et la position qui semble vraiment être celle de François.

    Or ces deux textes fondamentaux, anti-relativistes et anti-subjectivistes s'il en est, ne sont ni anti-conciliaires au sens strict de ce terme, ni philo-modernistes ou philo-postmodernes, loin de là.

    En outre, il faut le dire à François : Veritatis splendor et Dominus Iesus datent, respectivement, non de 1893 et de 1900, mais de 1993 et de 2000...

    De même, il faut dire à François que l'instruction Redemptionis sacramentum, sur certaines choses à observer et à éviter concernant la très sainte Eucharistie, date, non de 1904, mais de 2004...

    Qu'est-ce qui empêche les évêques, dont celui de Rome, d'appliquer et de faire appliquer ce document en plénitude, sinon une mentalité éloignée voire opposée à celle qui apparaît dans Sacrosancto concilium ? Alors, qui est conciliaire stricto sensu et qui ne l'est pas ?

  • De toute façon, nous ne pouvons presque rien dire et faire, face à des clercs catholiques qui considèrent que la charité chrétienne, ou plutôt une forme de bienveillance sans vigilance et de complaisance voire de connivence, est due

    - non seulement aux personnes qui sont dans l'erreur, en matière religieuse et/ou morale,

    - mais aussi aux conceptions et/ou aux conduites du fait desquelles elles sont dans l'erreur.

    De même, nous ne pouvons presque rien dire et faire, face à des clercs catholiques qui jugent que l'Eglise catholique peut et doit se rallier à presque tous les courants de pensée, encore conquérants ou déjà dominants,

    - qui contribuent à "l'évolution des mentalités", comme si celle-ci était porteuse d'une infaillibilité dans l'ordre des concepts et dans celui des valeurs,

    - ou qui contribuent à l'orientation de la moralité, même quand cette orientation est éloignée voire opposée à la conception catholique, nécessairement et légitimement anti-moderniste et anti-postmoderne, du bien commun, de la loi naturelle, de la personne humaine, de la vérité et des vertus.

    Il est particulièrement intéressant de savoir depuis quand tant hommes d'Eglise considèrent ou jugent tout cela.

    Disons ici qu'à partir de la fin de la seconde guerre mondiale, le catholicisme a commencé puis continué à développer en son sein un complexe d'infériorité intellectuelle et morale sur son environnement extérieur, notamment chrétien non catholique et croyant non chrétien, et sur le monde contemporain.

    Cela fait que toute une anthropologie personnaliste, une ecclésiologie oecuméniste, une pneumatologie inclusiviste et une politologie intégraliste ont débouché, vingt ans après, au Concile, sur Dignitatis humanae, sur Unitatis redintegratio, sur Nostra aetate et sur Gaudium et spes, avec les conséquences que l'on subit depuis lors.

    Tout cela peut aller jusqu'à l'excommunication ou, en tout cas, jusqu'à la marginalisation de tous les catholiques qui veulent être et rester

    - fidèles aux fondamentaux de la foi catholique et de la morale chrétienne,

    - résistants, face à telle composante de l'évolution des mentalités ou de l'orientation de la moralité,

    bien sûr même si cette excommunication ou cette marginalisation se fait passer pour porteuse de "discernement évangélique dans la miséricorde et dans l'ouverture sur les périphéries".

    C'est cela, et pas autre chose, l'idéologie de l'adaptation, de l'évolution, de l'innovation et de l'ouverture, ou l'idéologie du dialogue, de l'inclusion, du renouveau et de l'unité.

  • Il y a, en français, une maladie inverse à l"indietrismo", elle se nomme le "bovarysme" qui est un état d'insatisfaction permanent sur les plans affectifs et sociaux. Le "synodalisme" semble en être l'extension aux plans religieux et pastoral.
    Les premiers fruits, en Allemagne, ne sont pas convaincants.

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