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Synode : le pape serait inquiet face aux divisions de l'Eglise

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De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro (via Il Sismografo) :

Inquiet par les divisions de l’Église, le pape François prône l’unité à la veille du synode

Vingt et un nouveaux cardinaux ont été promus ce samedi matin par le souverain pontife, dont deux Français.
À Rome, on dit de plusieurs sources concordantes, le pape « inquiet » pour l'unité de l'Église. En particulier à la veille du synode sur la gouvernance de l'Église. François lance ce qui s'apparente à des États Généraux de l'Église, ce samedi 30 septembre lors d'une veillée œcuménique organisée par la communauté de Taizé.

365 délégués vont échanger et débattre au Vatican tout au long des mois d'octobre 2023 et 2024 sur des sujets sensibles comme celui du diaconat féminin, de l'ordination presbytérale d'hommes mariés, de la bénédiction de couples homosexuels, du contrôle de la gestion des diocèses par les évêques notamment. Ce qui suscite autant d'enthousiasme que de troubles chez les fidèles catholiques. Et chez bon nombre de prêtres et évêques car c'est l'autorité cléricale qui est mise en cause. François est très informé de ces tourments, on le dit lui-même, préoccupé.

Un rôle de garant

D'où, ce samedi matin, sur une place Saint-Pierre baignée d'une chaude lumière d'automne, la forte insistance de François sur les risques de divisions et sur l'unité de l'Église. S'adressant aux 21 nouveaux cardinaux qu'il a promus tout de rouge vêtu, lors de ce « consistoire » du nom de cette cérémonie, le pape a comparé l'Église à un orchestre jouant une symphonie avec ses différences mais dans l'unité, et surtout sous la coupe du chef d'orchestre. Lui-même en l'occurrence dans son rôle de garant.

« Le Collège Cardinalice est appelé à ressembler à un orchestre symphonique, a lancé le pontife romain, représentant la symphonie et la synodalité de l'Église. Je dis aussi “synodalité”, non seulement parce que nous sommes à la veille de la première Assemblée du Synode, qui porte précisément sur ce thème, mais aussi parce qu'il me semble que la métaphore de l'orchestre peut bien éclairer le caractère synodal de l'Église. »

Le mot « synode » vient du grec et signifie « marcher ensemble ». Il désigne une tradition de l'Église chrétienne que les orthodoxes et les protestants ont conservée, un mode de gouvernance collégial et non hiérarchique. L'Église catholique a gardé cette tradition, avec des « synodes canoniques » mais elle en a perdu l'usage. C'est le Concile dans les années 70 et le pape Paul VI qui ont voulu réhabiliter les synodes.

Jean-Paul II et Benoît XVI en ont organisé une vingtaine. François a poursuivi mais il voudrait, par ce nouveau synode, changer la méthode de décision dans l'Église pour la rendre moins hiérarchique et plus collégiale. Ce qui pose, de facto, le problème de l'unité car la voie synodale veut donner la parole à tous, de façon démocratique et décentralisée. D'où l'insistance de François, à la veille du lancement de ce synode s'adressant à ses nouveaux cardinaux : « Une symphonie vit de la composition savante des timbres des différents instruments : chacun apporte sa contribution, parfois seul, parfois uni à un autre, parfois avec tout l'ensemble. »

Certes, a-t-il ajouté à propos des différences : « La diversité est nécessaire, elle est indispensable. Mais chaque son doit concourir au dessein commun. Et pour cela, l'écoute mutuelle est fondamentale : chaque musicien doit écouter les autres. Si l'on écoutait que soi-même, aussi sublime que puisse être son propre son, cela ne servirait en rien la symphonie ; et il en serait de même si une partie de l'orchestre n'écoutait pas les autres mais jouait comme si elle était seule, comme si elle était le tout. »

Le renouvellement intérieur

Poursuivant sa métaphore musicale, le pape a alors rappelé la centralité de son rôle papal pour maintenir la cohésion de l'ensemble : « le chef d'orchestre est au service de cette sorte de miracle qu'est chaque fois l'exécution d'une symphonie. Il doit écouter plus que tous les autres, et en même temps sa tâche est d'aider chacun et tout l'orchestre à développer au maximum la fidélité créative, une fidélité à l'œuvre qui est exécutée, mais créative, capable de donner une âme à la partition, de la faire résonner dans l'ici et le maintenant, d'une manière unique. » En somme, a-t-il conclu, « il nous est bon de nous reconnaître dans l'image de l'orchestre, pour apprendre davantage à être Église symphonique et synodale »

Dans la première partie de son intervention, le pape avait insisté sur le renouvellement intérieur fondé sur « l'émerveillement », un thème qu'il avait abordé vendredi dernier, à Marseille, devant le clergé : « Nous sommes en effet des évangélisateurs dans la mesure où nous gardons dans notre cœur l'émerveillement et la gratitude d'avoir été évangélisés ; ou plutôt d'être évangélisés, parce qu'en réalité il s'agit d'un don toujours actuel qui demande à être continuellement renouvelé dans la mémoire et dans la foi. »

En effet a-t-il noté « L'Église - et chacun de ses membres - vit de ce mystère toujours actuel. Elle ne vit pas de “rente”, encore moins d'un patrimoine archéologique aussi précieux et noble soit-il. L'Église, et chaque baptisé, vit dans l'aujourd'hui de Dieu par l'action de l'Esprit Saint. »

Lors de cette cérémonie, où était présent le ministre de l'Intérieur, chargé des cultes, Gérald Darmanin, deux prélats français ont été promus cardinaux : l'actuel nonce apostolique à Washington aux États-Unis, Mgr Christophe Pierre, et l'évêque d'Ajaccio, Mgr François Bustillo.

Commentaires

  • Après avoir répété sans cesse qu'il faut être ouvert à tous et à tout, et n'avoir pas voulu parler de doctrine, on s'aperçoit tout à coup que l'unité est en danger car chacun pense ce qu'il veut ! Il n'est pourtant pas nécessaire d'être un génie pour anticiper une telle chose.
    Quant à l'image de l'orchestre, elle n'est pas du tout bien utilisée. Un orchestre joue une partition précise (où chaque instrument à sa partition bien indiquée), écrite par un auteur, dirigée par un chef d'orchestre. Il n'y a donc que très très peu de place à l'interprétation, et celle-ci est soumise au contrôle du chef d'orchestre. Si l'Eglise suivait ce beau modèle, les problèmes d'unité ne seraient pas à craindre. Mais il semble que le chef d'orchestre actuel ait oublié de fournir les partitions et de les faire suivre par les musiciens.

  • Tout à fait d'accord avec vos commentaires. Réjouissons-nous si le Pape se rend enfin compte de la réalité de ces risques de schisme. Quand on entend les positions des cardinaux allemands et de certains évêques, notamment belges et autres, on peut reconnaître qu'"à jouer avec le feu, on finit par se brûler !"
    C'est ce que l'on a pris plaisir à faire. Si le Saint-Esprit reprend les affaires en mains - belle figure de style ! on peut espérer que ce Synode des synodes ne cassera pas l'Eglise. Si les troupes de choc de la hiérarchie moderniste l'emportent - et c'est un risque certain ! - ce sera un nouveau grand schisme et la réduction de l'Eglise catholique à un " petit reste" déjà prophétisé dans les Evangiles . Pour parer à cette catastrophe possible, il faut nous mobiliser et écouter les instructions de Notre-Dame à FATIMA et surtout à AKITA ( Japon ) -1973 - N'est-ce pas le Pape Jean-Paul II qui reconnut que les messages d'AKITA étaient la révélation par Marie du 3ème. secret de FATIMA ? Mettre ce grave avertissement de Marie sous le boisseau est incompréhensible et on en augure déjà les conséquences. Il est temps de se réveiller !

  • Parler de "synode" pour désigner cette assemblée composée majoritairement d'obligés de Jorge Bergoglio est une énorme escroquerie intellectuelle ! Que l'emploi de ce terme dans un pareil contexte ne fasse pas hurler, témoigne de l'abrutissement et de l'inculture des catholiques, livrés au vent de toutes les idéologies. Un synode désigne le mode collégial d'exercice de la fonction d'enseignement et de gouvernement de tous évêques dans une Église patriarcale. Cette fonction appartient aux évêques en tant que successeurs des apôtres, pas au choix despotique de celui qui les convoque au Vatican. Quel rapport a-t-il avec un vrai synode, ce congrès composé pour moitié de laïques bien-pensants, qui voteront pour transformer l'Eglise de Dieu en ONG progressiste ?

  • C'est amusant. Que d'incongrutés ! Comme toi, ni le pape ni le synode ne juge nécessaire qu'il faut tout faire dans la fidélité à Dieu et aux enseignements de l' église. Sans se fondement, le synode bâtit sur le sable. Chacun vient avec ses opinions sans ligne directrice, sinon peut-être celle souhaitée par le pape et ses soutiens

  • Les divisions dans l'Eglise ne sont pas nécessairement un mal, ou une division dans l'Eglise peut être un mal d'où peut sortir un plus grand bien.

    Ainsi, s'il existait dans l'Eglise une division entre les clercs qui adhèrent encore à la distinction entre la vérité et les erreurs, en matière religieuse et en matière morale, et les clercs qui s'opposent au maintien en vie de cette distinction, dans l'Eglise, une telle division aurait le mérite de la clarté et permettrait aux fidèles de s'interroger sur les raisons pour lesquelles les clercs qui sont encore un tant soit peu fidèles aux fondamentaux du catholicisme, d'une manière orthodoxe et réaliste, DONC non adogmatique, eudémoniste, immanentiste, inclusiviste, oecuméniste et utopisante, sont aujourd'hui aussi peu nombreux, dans l'Eglise catholique.

    Mais la nouvelle conception de la communion ou de l'unité dans l'Eglise catholique, qui sévit encore plus depuis les années 1960 que depuis les années 1930, se traduit par la soumission de presque tous les clercs à une conception frelatée de cette communion ou de cette unité, cette conception fallacieuse et tendancieuse dynamisant les uns, les modernistes et les progressistes, et paralysant les autres, les conservateurs et les traditionnels.

    En fait, il faut commencer par le commencement, et avoir le courage et la franchise de dénoncer l'escroquerie en bande organisée qui sévit, depuis l'intérieur et le sommet de l'Eglise, encore plus depuis le début des années 1960 et du Concile Vatican II que depuis l'apparition des conceptions philosophiques et théologiques qui ont constitué ses sources d'inspiration, ce qui n'est pas peu dire, compte tenu de l'importance et de l'influence, notamment, de Beauduin, Chenu, Congar, Maréchal, Maritain, Mounier, Rahner, Teilhard, tout au long du tiers de siècle qui a précédé le début du Concile Vatican II.

  • Il existe pourtant une "feuille de route sacrée" pour positionner le gouvernail de l'Eglise à la façon dont Jésus-Christ, son divin chef, le souhaite, car n'est-ce-pas l'objectif exclusif et suprême que tout fidèle quel que soit son positionnement hiérarchique ecclésial devrait avoir à l'esprit et au coeur? Cette "feuille de route" capitale, à notre portée, offerte, remède salvateur, sont les Sept lettres aux sept Eglises d'Asie du Livre de l'Apocalypse.
    Or, elles gisent tel un trésor de Dieu dans le grenier poussiéreux de l'homme qui préfère organiser un synode entre lui ...et lui-même.
    Gâchis inexprimable de ce trésor de l'Ecriture!

    Le Christ ne dira-t-il pas un jour à l'Eglise de notre temps, ce qu' il a exprimé au riche de la parabole, à savoir que les membres de sa famille avaient les Ecritures à leur portée pour se convertir. De la même manière, nous avions les lettres des sept Eglise d'Asie et nous avons même oublié leur existence.

    Il y précise notamment, qu'il ne fallait pas garder certaines personnes en son sein (les Nicholaïtes, Jézabel...)

  • Dans le Nouveau Testament, l' Evangile est " parole de Dieu ", "glaive à deux tranchants qui purifie ", " bonne nouvelle annoncée aux pauvres " ..... Il se situe au dessus des 7 Lettres et de l' Apocalypse. Pour l' Evangile, nous nous levons ....

  • ...Oui, on se lève pour l'Evangile, mais chacune des deux premières lectures (qui font, elles aussi, partie de la "Liturgie de la Parole"), est terminée par la phrase :"Parole du Seigneur", énoncée par le lecteur.
    Par ailleurs, au cas où vous ne l'auriez pas saisi, dans les Sept lettres aux Sept Eglises d'Asie, c'est le Christ qui parle, donc la même personne que le Christ qui s'exprime dans les Evangiles.
    Le Livre de l'Apocalypse n'est pas apocryphe.
    La bible entière est "La Parole de Dieu".
    Hiérarchiser les livres qu'elle contient, bien que les Evangiles en soient la substantifique moelle, peut, à l'extrême, mener à de fâcheux écueils tels que le marcionisme par exemple.

    Enfin, qu'y aurait-il donc de gênant, de mal à propos, de "lèse-Evangile", que de porter une grande attention sur le jugement de Jésus-Christ sur les Eglises d'Asie dans le but d'être guidés nous-même maintenant, par le divin Maître Lui-Même, en matière ecclésiale?

    Voilà un commentaire qui me laisse perplexe...

  • Ne semons pas un peu plus de division, n'opposons pas un texte sacré à l'autre. Tout le Nouveau Testament est à priori d'égale valeur, portant sur des sujets divers et exprimé à partir de regards différents. Inspirons-nous de ce qu'il y a de bon partout.

  • La Parole de Dieu, donc la Bible dans son intégralité est "un et un seul texte sacré" indivisible qui, pour le coup, se situe au dessus des vues humaines: cette hiérarchie-là est véridique et semble négligée dans ce synode.

  • Maintenant c'est moi qui suis perplexe. Que viennent faire les marsionites, les nicholaïtes et la reine Jézabel dans ce synode ?

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