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Un nouveau film décrit les ravages de l’euthanasie en Belgique

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Du site de Famille Chrétienne

Fin de vie : un nouveau film sur les ravages de l’euthanasie en Belgique

Quel est le bilan de vingt années de dépénalisation de l’euthanasie en Belgique ? C’est la question à laquelle un documentaire sur « les souffrances cachées de l’euthanasie », diffusé à compter du 1er février, tente de répondre, alors que certains hommes politiques français parlent de la législation de ce pays comme d’un « modèle ». Réalisé par la Confédération des associations familiales catholiques (CNAFC), ce documentaire pointe au contraire les conséquences délétères de cette pratique qui consiste, pour un médecin, comme le dit la loi belge, à « mettre intentionnellement fin à la vie d’une personne à la demande de celle-ci ».

Un geste violent

« L’euthanasie est souvent présentée comme un acte qui supprime la souffrance, explique l’un des interlocuteurs interrogés dans ce documentaire. Mais cette présentation est quelque peu erronée. Car l’euthanasie ne supprime pas d’abord la souffrance de la personne, mais sa vie. » A la suite d’autres études, ce documentaire pointe donc la première souffrance causée par l’euthanasie : celle des patients qui la subissent, et voient leur vie supprimée par une injection létale. « Le geste en lui-même est violent », complète un infirmier en soins palliatifs. Avec l’euthanasie, la manière de répondre à la personne qui souffre, c’est de la faire disparaître. Elle part donc avec son “sac à dos” de souffrances. C’est l’inverse des soins palliatifs où, lorsqu’une personne nous dit que son “sac à dos” est trop lourd à porter, nous l’aidons au maximum à le vider pour qu’elle puisse se diriger naturellement vers sa mort, sans qu’on arrête brutalement sa vie ».

Les souffrances des soignants et des proches

L’axe le plus original de ce documentaire de 45 minutes se trouve dans l’interrogation des conséquences de l’euthanasie sur les tiers, en particulier les médecins qui les réalisent – en moyenne sept euthanasies sont réalisées chaque jour en Belgique – et les proches des patients. « Deuil pathologique, dépression, culpabilité sont autant de souffrances causées par l’euthanasie, dont on ne parle pas du tout », souligne Benoît Hautier. « L’euthanasie, affirme-t-il, ne supprime pas les souffrances, mais les déplace sur les proches et les soignants. »

« Imaginez un patient que vous avez accompagné vingt ansun lien très fort s’est créé et il vous demande de l’euthanasierdéclare dans le documentaire le professeur Timothy Devos, médecin à l’hôpital universitaire de Louvain. J’ai des collègues qui ont fait ainsi des euthanasies ainsi et qui m’ont dit avoir souffert de cet acte. Car faire une injection, ou mettre une perfusion, et constater que, tout de suite après, le patient meurt, a un impact sur le médecin ou le soignant qui le fait ».

Deuils pathologiques

Si les proches sont parfois à l’origine de pressions pour que les personnes souffrantes de leur entourage soient euthanasiées, les euthanasies les font également souvent beaucoup souffrir. Le documentaire prend en exemple le cas de Tom Mortier, qui apprit par un coup de fil de l’hôpital que sa mère dépressive avait été euthanasiée, et qui a attaqué la Belgique devant la Cour européenne des droits de l’homme. Est également cité le cas d’une infirmière dont le mari a été euthanasié, qui se trouve depuis quatre ans dans un deuil pathologique, s’interrogeant sur ce qu’elle aurait pu faire différemment pour son mari. L’euthanasie peut créer « une sorte de culpabilité » chez l’entourage du patient, qui s’interroge sur ce qu’il n’a pas réussi à apporter à la personne euthanasiée, et « laisser beaucoup de souffrance », explique encore le Pr. Timothy Devos. « Dans les groupes de parole où l’on soigne les deuils pathologiques, on voit que la majeure partie des patients qui vivent mal leur deuil sont des gens qui ont été témoins, parties prenantes, d’une euthanasie. Un médecin pro-euthanasie m’a dit : “je n’en peux plus d’euthanasier mes patients, ce n’est pas pour ça que j’ai fait ce métier”. Il est en dépression ».

A l’heure où une partie de la classe politique souhaite légaliser « l’aide active à mourir » (c’est-à-dire l’euthanasie et le suicide assisté), cette production, qui aborde aussi la motivation économique cynique sous-tendue par l’euthanasie dans un contexte de vieillissement de la population et de délabrement du système de santé, entend pousser les Français à s’interroger à l’aune de l’expérience de la Belgique, qui la pratique depuis vingt ans. Les AFC se disent certaines qu’en voyant ce documentaire, qui fait aussi œuvre de clarté et de pédagogie sur l’opposition entre euthanasie et soins palliatifs, ou sur la différence entre euthanasie et sédation, permettra de « convaincre les personnes indécises » et de « remettre en question ceux qui sont convaincus des bienfaits de l’euthanasie ». Car contrairement à ce qu’affirment les lobbyistes de « l’aide active à mourir », l’euthanasie est loin de faire « l’unanimité » en Belgique et elle est cause de bien des « souffrances cachées ». Comme le dit l’un des intervenants du documentaire, « l’humanité a beaucoup mieux à proposer ».

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