De Christopher R. Altieri sur le Catholic World Report :

Pourquoi le Vatican présente-t-il encore des œuvres d'art de Rupnik en disgrâce ?

Il devient de plus en plus difficile d'imaginer comment les gens du Vatican, du pape François jusqu'au bas de l'échelle, pourraient être sincères lorsqu'ils affirment se soucier des victimes ou de la justice pour elles dans l'Église.

19 mars 2024 

Page d'information du Vatican pour la solennité de Saint Joseph. (Image : Capture d'écran/https://www.vaticannews.va/en/liturgical-holidays/solemnity-of-saint-joseph--the-spouse-of-the-blessed-virgin-mary.html)

Vatican Media a illustré son billet sur le calendrier liturgique de la fête de Saint-Joseph avec une image du studio Rupnik.

Qu'est-ce que cela signifie ?

Eh bien, le Père Marko Ivan Rupnik (jadis Père Marko Ivan Rupnik SJ) est un prêtre-artiste célèbre en disgrâce et parfois animateur de retraites, accusé de manière crédible d'avoir abusé spirituellement, psychologiquement et sexuellement de plus de deux douzaines de victimes - la plupart d'entre elles étant des religieuses - au cours de trois décennies, dont la majeure partie s'est déroulée à Rome même.

Voilà ce qu'il en est.

Officiellement, le 19 mars est le jour où l'Église célèbre le patronage universel du père nourricier terrestre de Notre Seigneur. Dans de nombreux pays catholiques, la solennité du 19 mars est donc également célébrée comme la fête des pères.

Rien n'exprime mieux le sens réel de la paternité ou ne salue le glorieux patron de l'Église universelle que cela :

En fait, le studio d'art Centro Aletti de Rupnik - il l'a fondé et l'a dirigé pendant trente ans, et il est toujours mentionné sur le site web du studio comme le responsable de l'atelier d'art spirituel et du laboratoire théologique - se trouve à deux pas de la basilique Sainte-Marie-Majeure, où le pape François dit qu'il vivrait s'il devait un jour prendre sa retraite. Si cela vous semble approprié, eh bien, voilà.

J'ai pensé que vous deviez tous le savoir. C'est la raison d'être de ce boulot, si vous voulez mon avis : Informer les gens.

Aujourd'hui, j'écris beaucoup d'analyses de l'actualité, mais j'ai fait mes armes en tant que reporter avant de devenir enquêteur et rédacteur en chef. Je me souviens d'avoir dit à un ancien camarade de classe, il y a plusieurs années, "Crime organisé", lorsqu'il m'a demandé quel était mon domaine de prédilection. La langue bien pendue, je me suis empressé d'ajouter : "... peut-être désorganisé".

Même pour cette bande - l'équipe de communication du Vatican, je veux dire - il ne devrait pas être trop difficile de se rendre compte que ce genre de choses est en train de tuer leur homme. Bien sûr, c'est une dépense de calories de changer toutes les images, mais cela en vaudrait la peine, ne serait-ce que pour épargner au principal intéressé une peine inutile.

C'est du bon sens, en d'autres termes, même si vous ne vous souciez pas le moins du monde des victimes - celles de Rupnik ou d'autres - qui sont traumatisées chaque fois qu'elles voient les oeuvres de Rupnik, sans parler des fidèles qui sont scandalisés et consternés.

Pour être tout à fait franc, il devient de plus en plus difficile d'imaginer comment les gens du Vatican, à commencer par le pape François, pourraient être sincères lorsqu'ils affirment se soucier des victimes ou de la justice pour elles dans l'Église.

J'ai travaillé dans l'équipe de communication du Vatican pendant de nombreuses années et j'ai hanté le Vatican pendant plusieurs années après mon départ - laissez-moi vous dire que c'est toujours un grand honneur d'être au service du Saint-Père, un honneur que j'ai porté pendant plus d'une douzaine d'années et que je n'ai pas laissé tomber à la légère - j'ai donc un grand respect pour la capacité des gens du Vatican (des hauts fonctionnaires en particulier) à ne pas voir ce qui se trouve juste devant eux, à ne pas voir l'essentiel, à ne pas voir.

Cela dit, on peut pardonner aux gens d'avoir l'impression qu'un mépris actif pour les fidèles est à l'œuvre dans le soutien continu du Vatican à l'ancien jésuite, pervers invétéré et pervers professionnel, incompréhensiblement et intolérablement encore appelé le Père Marko Rupnik.

Partout dans le monde, des membres de l'Église hésitent sur ce qu'il convient de faire des œuvres et installations de Rupnik. Pour autant que je sache, aucune d'entre elles n'a été démontée. Elles sont partout, d'ailleurs, ornant des sanctuaires et des chapelles depuis le Palais apostolique et plus d'une centaine d'autres lieux dans la botte jusqu'à Lourdes, Fatima, Beyrouth, Brisbane, le district de Columbia et même dans ma ville natale de Fairfield, dans le Connecticut.

Aujourd'hui, le sanctuaire de Notre-Dame d'Aparecida reçoit une nouvelle installation massive produite par Aletti. Ce n'est d'ailleurs pas la première. La façade nord du sanctuaire a vu la première grande installation de Rupnik inaugurée il y a deux ans.

Le sanctuaire d'Aparecida dévoilera les œuvres de la façade sud juste à temps pour - tenez-vous bien - la fête des mères, en 2024. "À la veille de la fête des mères, nous voulons faire cette belle livraison, comme un cadeau, comme un grand merci à tous ceux qui nous aident à construire ce grand sanctuaire", a annoncé le recteur de Notre-Dame d'Aparecida, le père Eduardo Catalfo CSsR, à la fin du mois dernier.

Rien ne dit mieux "Bonne fête des mères" qu'un gâchis gargantuesque réalisé par un prédateur notoire dont les anciens supérieurs pensent qu'il s'agit d'un violeur en série et d'un sacrilège.

À propos, les Rédemptoristes du Sanctuaire de Notre-Dame d'Aparecida acceptent les dons.