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  • La Présentation au Temple selon Benoît XVI

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    HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

    Basilique vaticane
    Samedi 2 février 2013

    Chers frères et sœurs !

    Dans son récit de l’enfance de Jésus, saint Luc souligne que Marie et Joseph étaient fidèles à la loi du Seigneur. Avec une profonde dévotion, ils accomplissent tout ce qui est prescrit après la naissance d’un garçon premier-né. Il s’agit de deux prescriptions très anciennes : l’une concerne la mère et l’autre l’enfant nouveau-né. Pour la femme, il est prescrit de s’abstenir des pratiques rituelles pendant quarante jours, et d’offrir ensuite un double sacrifice : un agneau en holocauste, et un pigeon ou une tourterelle pour le péché ; mais si la femme est pauvre, elle peut offrir deux tourterelles ou deux pigeons (cf. Lv 12, 1-8). Saint Luc précise que Marie et Joseph offrirent le sacrifice des pauvres (cf. 2, 24), pour souligner que Jésus est né dans une famille de gens simples, humble mais très croyante : une famille appartenant aux pauvres d’Israël, qui forment le véritable peuple de Dieu. Pour le fils premier-né, qui, selon la loi de Moïse, est la propriété de Dieu, le rachat était en revanche prescrit et établi au moyen de l’offre de cinq sicles, à payer à un prêtre n’importe où. Ceci pour faire éternellement mémoire du fait qu’au temps de l’Exode, Dieu épargna les premiers-nés des juifs (cf. Ex 13, 11-16).

    Il est important d’observer que pour ces deux actes — la purification de la mère et le rachat de l’enfant — il n’était pas nécessaire d’aller au Temple. Pourtant, Marie et Joseph veulent tout accomplir à Jérusalem, et saint Luc montre comment toute la scène converge vers le Temple, et se concentre ensuite sur Jésus qui y entre. Et voici que, précisément à travers les prescriptions de la Loi, l’événement principal devient un autre, c’est-à-dire la « présentation » de Jésus au Temple de Dieu, qui signifie l’acte d’offrir le Fils du Très-Haut au Père qui l’a envoyé (cf Lc 1, 32.35).

    Ce récit de l’évangéliste trouve un écho dans les paroles du prophète Malachie que nous avons entendues au début de la première lecture : « “Voici que je vais envoyer mon messager, pour qu’il fraye un chemin devant moi. Et soudain il entrera dans son sanctuaire, le Seigneur que vous cherchez ; et l’Ange de l’alliance que vous désirez, le voici qui vient !” dit le Seigneur... Il purifiera les fils de Lévi... et ils deviendront pour le Seigneur ceux qui présentent l’offrande selon la justice » (3, 1.3). Il est clair qu’on ne parle pas ici d’un enfant, et pourtant, cette parole trouve un accomplissement en Jésus, parce que « soudain », grâce à la foi de ses parents, Il a été amené au Temple ; et dans l’acte de sa « présentation », ou de son « offrande » personnelle à Dieu le Père, transparaît clairement le thème du sacrifice et du sacerdoce, comme dans le passage du prophète. L’enfant Jésus, qui est tout de suite présenté au Temple, est le même qui, une fois adulte, purifiera le Temple (cf. Jn 2, 13-22 ; Mc 11, 15, 19) et surtout, fera de lui-même le sacrifice et le prêtre suprême de la Nouvelle Alliance.

    Telle est également la perspective de la Lettre aux Hébreux, dont un passage a été proclamé dans la deuxième lecture, de sorte que le thème du nouveau sacerdoce est renforcé : un sacerdoce — celui inauguré par Jésus — qui est existentiel : « Car du fait qu’il a lui-même souffert par l’épreuve, il est capable de venir en aide à ceux qui sont éprouvés » (He 2, 18). Et ainsi, nous trouvons également le thème de la souffrance, très accentué dans le passage de l’Évangile, lorsque Syméon prononce sa prophétie sur l’Enfant et sur la Mère : « Vois ! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël ; il doit être un signe en butte à la contradiction, et toi-même [Marie], une épée te transpercera l’âme ! » (Lc 2, 34-35). Le « salut » que Jésus apporte à son peuple, et qu’il incarne en lui-même, passe par la croix, par la mort violente qu’Il vaincra et transformera avec le sacrifice de la vie par amour. Ce sacrifice est déjà entièrement annoncé dans le geste de présentation au Temple, un geste certainement motivé par les traditions de l’Ancienne Alliance, mais intimement animé par la plénitude de la foi et de l’amour qui correspond à la plénitude des temps, à la présence de Dieu et de son Saint Esprit en Jésus. L’Esprit, en effet, plane sur toute la scène de la Présentation de Jésus au Temple, en particulier sur la figure de Syméon, mais également d’Anne. C’est l’Esprit « Paraclet », qui apporte le « réconfort » d’Israël et anime les pas et les cœurs de ceux qui l’attendent. C’est l’Esprit qui suggère les paroles prophétiques de Syméon et d’Anne, paroles de bénédiction, de louange à Dieu, de foi dans son Consacré, d’action de grâce parce que finalement nos yeux peuvent voir et nos bras embrasser « son salut » (cf. 2, 30).

    « Lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël » (2, 32) : c’est ainsi que Syméon définit le Messie du Seigneur, au terme de son chant de bénédiction. Le thème de la lumière, qui fait écho au premier et au second poème du Serviteur du Seigneur dans le Deutéro-Isaïe (cf. Is 42, 6 ; 49, 6), est fortement présent dans cette liturgie. (...)

  • Lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël

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    FÊTE DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR AU TEMPLE

    HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II
    (Homélie lue par le Cardinal Somalo)

    Mardi 2 février 1999

    1. «Lumière pour éclairer les nations» (Lc 2, 32).

    Le passage de l'Evangile que nous venons d'entendre, tiré du récit de saint Luc, rappelle l'événement qui eut lieu à Jérusalem le quarantième jour après la naissance de Jésus: sa présentation au Temple. Il s'agit de l'un des cas où le temps liturgique reflète le temps de l'histoire: en effet, aujourd'hui, quarante jours se sont écoulés depuis le 25 décembre, solennité du Noël du Seigneur.

    Ce fait n'est pas sans signification. Il indique que la fête de la Présentation de Jésus au Temple constitue comme une «charnière», qui sépare et relie l'étape initiale de sa vie sur la terre, la naissance, de celle qui en sera l'accom- plissement, sa mort et sa résurrection. Aujourd'hui, nous quittons définitivement le temps de Noël et nous nous dirigeons vers le temps quadragésimal, qui commencera dans quinze jours avec le Mercredi des Cendres.

    Les paroles prophétiques prononcées par le vieux Syméon mettent en lumière la mission de l'Enfant amené par ses parents au Temple: «Vois! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction afin que se révèlent les pensées in- times de bien des cœurs» (Lc 2, 34-35). Syméon dit à Marie: «Et toi-même, une épée te transpercera l'âme» (Lc 2, 35). Les chants de Bethléem viennent de se taire et déjà se profile la croix du Golgotha, et cela se produit dans le Tem- ple, le lieu où sont offerts les sacrifices. L'événement que nous commémorons aujourd'hui constitue donc comme un pont entre les deux temps forts de l'année de l'Eglise.

    2. La seconde lecture, tirée de la Lettre aux Hébreux, offre un commentaire intéressant de cet événement. L'Auteur formule une observation qui nous invite à réfléchir: commentant le sacerdoce du Christ, il souligne comment le Fils de Dieu «se charge de la descendance d'Abraham» (cf. He 2, 16). Abraham est le Père des croyants: tous les croyants sont donc, d'une façon ou d'une autre, compris dans cette «descendance d'Abraham» pour laquelle l'Enfant, qui est dans les bras de Marie, est présenté au Temple. L'événement qui s'accomplit sous les yeux de ces quelques témoins privilégiés constitue une première annonce du sacrifice de la Croix.

    Le texte biblique affirme que le Fils de Dieu, solidaire des hommes, partage leur condition de faiblesse et de fragilité jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la mort, dans le but d'opérer une libération radicale de l'humanité, en vainquant une fois pour toute l'adversaire, le diable, qui trouve précisément dans la mort son point fort sur les êtres humains et sur chaque créature (cf. He 2, 14-15).

    Dans cette admirable synthèse, l'Auteur inspiré exprime toute la vérité sur la rédemption du monde. Il souligne l'importance du sacrifice sacerdotal du Christ, qui «a dû devenir en tout semblable à ses frères, afin de devenir dans leurs rapports avec Dieu un grand prêtre miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple» (He 2, 17).

    Précisément parce qu'elle souligne le lien profond qui unit le mystère de l'Incarnation à celui de la Rédemption, la Lettre aux Hébreux constitue un commentaire adapté à l'événement liturgique que nous célébrons aujourd'hui. Elle souligne la mission rédemptrice du Christ, à laquelle tout le Peuple de la Nouvelle Alliance participe. Vous participez à cette mission de façon particulière, très chères personnes consacrées, qui remplissez la Basilique vaticane et que je salue avec une grande affection. Cette fête de la Présentation est de façon particulière votre fête: en effet, nous célébrons la troisième Journée de la Vie consacrée.

    3. Je suis reconnaissant au Cardinal Eduardo Martínez Somalo, Préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique, qui préside cette Eucharistie. A travers sa personne, je salue et je remercie ceux qui, à Rome et dans le monde, travaillent au service de la Vie consacrée.

    En ce moment, ma pensée s'adresse avec une affection particulière à toutes les personnes consacrées de la terre: il s'agit d'hommes et de femmes qui ont choisi de suivre le Christ de façon radicale dans la pauvreté, dans la virginité et dans l'obéissance. Je pense aux hôpitaux, aux écoles, aux oratoires, où ils œuvrent dans une attitude de dévouement total au service de leurs frères, pour le Royaume de Dieu: je pense aux milliers de monastères, dans lesquels on vit la communion avec Dieu dans un intense rythme de prière et de travail; je pense aux laïcs consacrés, témoins discrets dans le monde, et aux nombreuses personnes en première ligne parmi les plus pauvres et les exclus.

    Comment ne pas rappeler ici les religieux et les religieuses qui, récemment encore, ont versé leur sang alors qu'ils accomplissaient un service apostolique souvent difficile et pénible? Fidèles à leur mission spirituelle et caritative, ils ont uni le sacrifice de leur vie à celui du Christ pour le salut de l'humanité. La prière de l'Eglise est aujourd'hui dédiée à chaque personne consacrée, mais tout particulièrement à eux. Elle rend grâce pour le don de cette vocation et l'invoque ardemment: en effet, les personnes consacrées contribuent de façon déterminante à l'œuvre de l'évangélisation, en lui conférant la force prophétique qui provient de l'aspect radical de leur choix évangélique.

    4. L'Eglise vit de l'événement et du mystère. En ces journées, elle vit de l'événement de la Présentation du Seigneur au Temple, en cherchant à approfondir le mystère qui y est contenu. Cependant, d'une certaine façon, l'Eglise puise chaque jour à cet événement de la vie du Christ, en méditant sa signification spirituelle. En effet, chaque soir, dans les églises et dans les monastères, dans les chapelles et dans les maisons retentissent dans le monde entier les paroles du vieux Syméon, qui viennent d'être proclamées:

    «Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole,
    laisser ton serviteur en paix;
    car mes yeux ont vu ton salut,
    que tu as préparé à la face de tous les peuples;
    lumière pour éclairer les nations
    et gloire de ton peuple Israël
    » (Lc 2, 29-32).

    C'est ainsi que pria Syméon, auquel il avait été donné de voir la réalisation des promesses de l'Ancienne Alliance. Ainsi prie l'Eglise, qui, sans épargner ses énergies, se prodigue pour apporter à tous les peuples le don de la Nouvelle Alliance.

    Dans la mystérieuse rencontre entre Syméon et Marie, se rencontrent l'Ancien et le Nouveau Testament. Ensemble, le vieux prophète et la jeune Mère rendent grâce pour cette lumière qui a empêché les ténèbres de vaincre. C'est une Lumière qui brille dans le cœur de l'existence humaine: le Christ, Sauveur et Rédempteur du monde, «lumière pour éclairer les nations et gloire de son peuple Israël». Amen!

    https://www.unavoce.fr/fete-de-la-presentation-de-jesus-au-temple-et-de-la-purification-de-la-sainte-vierge-2/

  • La Chandeleur : une fête assez mystérieuse

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    De Presence-Info.ca : 

    Chandeleur: la recherche historique stagne

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    La Présentation de Jésus au Temple, par Fra Angelico (1440-41). 

    Pour plusieurs, la chandeleur est d'abord et avant tout synonyme de crèpes, reléguant l'aspect religieux de la fête de la Présentation de Jésus au temple au second rang. C'est en se penchant récemment sur les origines, les développements de cette fête et les rites qu'on y associe que le professeur Philippe Roy-Lysencourt, spécialiste en histoire du christianisme à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université, a constaté que la recherche historique bat de l'aile sur cette question. Portrait d'un terrain de recherche en attente d'être labouré.

    Présence : Que fête-t-on exactement le 2 février?

    Philippe Roy-Lysencourt : Le 2 février, en s’appuyant sur l’évangéliste saint Luc (Luc 2, 22-38), l’Église commémore trois épisodes bibliques qui eurent lieu le même jour: la Purification de la Vierge Marie, la Présentation de Jésus au Temple et la double rencontre de la Sainte Famille avec le vieillard Siméon et avec la prophétesse Anne.

    Les deux premiers événements font référence à deux prescriptions juives: celle qui imposait la purification de la mère après un enfantement et celle qui ordonnait de consacrer au Seigneur tout mâle premier-né. La première est une loi de Moïse qui ordonnait aux femmes juives ayant enfanté de demeurer quarante jours sans s’approcher du tabernacle. À l’issue de cette période, elles devaient offrir un sacrifice à Dieu pour être purifiées. Ce sacrifice consistait en l’offrande d’un agneau qui devait être consommé en holocauste, auquel devait s’ajouter une tourterelle ou une colombe. Si la famille était trop démunie pour offrir un agneau, ce qui était le cas de Marie et Joseph, il était permis de le remplacer par une autre tourterelle ou une autre colombe.

    La seconde loi ordonnait aux juifs de racheter à Dieu tout mâle premier-né. Pour comprendre cette prescription, il faut remonter à l’esclavage des juifs en Égypte et aux plaies qui touchèrent ce pays suite au refus obstiné du pharaon de les laisser quitter le pays. Après la dixième plaie au cours de laquelle tous les premiers-nés d’Égypte moururent – sauf ceux des enfants d’Israël – tous les garçons premiers-nés des juifs devinrent propriété de Dieu et devaient lui être rachetés (Exode 13). Ainsi, un mois après sa naissance, le premier-né tombait sous la loi du rachat dont le prix était de 5 sicles d’argent. Marie et Joseph se soumirent à cette prescription le jour où ils présentèrent Jésus au Temple. Il faut mentionner ici que cette dernière démarche n’était pas obligatoire ; ce qui était requis, c’était uniquement le rachat. Cependant la présentation de l’enfant était possible et c’était une pratique pieuse à laquelle Marie et Joseph s’astreignirent.

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  • Le Christ, Lumière pour toutes les nations

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    Du Père Simon Noël sur son blog :

    Chandeleur (archive 2014) 

    La fête de ce jour a reçu plusieurs dénominations, qui toutes évoquent un aspect essentiel du mystère célébré. Dans la tradition liturgique grecque, on parle de l'hypapante, mot grec qui signifie la rencontre, rencontre entre Jésus et Siméon, mystère de Dieu qui vient à la rencontre de son peuple. La liturgie latine parle de présentation du Seigneur au Temple: au début de sa vie, Jésus s'offre à son Père, pour le salut du monde, et il le fait par les mains de sa mère. On parle aussi de la Purification de Notre-Dame, pour rappeler que la sainte famille a observé les rites de purification, prévus par la loi mosaïque pour une femme qui a enfanté. Grand mystère: celui qui a donné la loi à Moïse sur le Sinaï se soumet lui-même à la loi et démontre ainsi qu'il veut vraiment partager la vie religieuse de son peuple. On parle enfin de chandeleur, pour rappeler que le Christ est la lumière qui brille dans nos ténèbres humaines.

    En célébrant aujourd’hui l’entrée de Jésus au temple, 40 jours après sa nativité, nous clôturons tout le cycle de Noël, au sens large. Un signe que nous changeons de temps liturgique est le fait que le soir, à l’issue des complies, nous ne chanterons plus l’Alma Redemptoris Mater, que nous chantions depuis le début de l’avent, mais ce sera désormais jusqu’à Pâques, le chant de l’Ave Regina caelorum.

    Dans l’évangile et l’icône de ce jour, nous voyons, rassemblés autour de l’enfant Jésus, quatre personnages : Marie, Joseph, Siméon et Anne. Ces quatre personnages ont une chose en commun : ils font partie des pauvres du Seigneur, ils sont les représentants du véritable Israël. Lorsque le peuple de Dieu fut exilé à Babylone, en punition de son infidélité, certains prophètes ont commencé à développer le thème du petit reste. Dans le peuple, majoritairement infidèle, il y avait un noyau resté fidèle à Dieu, un noyau qui en somme rachetait le peuple et sauvait son honneur. A ce petit reste allait échoir une mission de salut non seulement pour le peuple en son entier, mais aussi pour toutes les nations de la terre. Une mission universelle donc, comme le dira Siméon : Lumière pour éclairer les nations et gloire d’Israël, ton peuple. Beaucoup de psaumes sont l’expression de l’âme de ces fidèles fervents. Les pauvres du Seigneur, ce noyau de fidèles fervents, au sein du peuple de Dieu, avaient pour caractère d’être des âmes pieuses et qui n’attendaient leur salut que de Dieu. Ils portaient au maximum toute l’espérance messianique d’Israël.

      Eh bien ! aujourd’hui, ces 4 pauvres du Seigneur, sont en train d’accueillir et de célébrer le salut donné par Dieu, la réalisation des promesses de Dieu faites aux Pères, la fidélité de Dieu qui vient visiter et rencontrer son peuple.  Cette fête de clôture reprend et synthétise tout ce que nous avons déjà célébré lors de fêtes de Noël et de l’épiphanie. Examinons trois thèmes présents dans la liturgie de ce jour.

      Nous avons chanté ce verset du psaume 47 : nous accueillons, ô Dieu, ton amour au milieu de ton temple. En voici une autre traduction, tirée de la Bible en français courant : Dieu, à l’intérieur de ton temple, nous refaisons l’expérience de ta bonté. Dans l’action liturgique, nous revivons tous le mystère célébré. Avec Siméon, nous accueillons Marie, qui nous donne l’enfant Jésus, pour la plus grande joie de l’âme. Ce geste de Siméon qui prend l’enfant dans ses bras, nous le revivons tout spécialement au moment de la communion eucharistique. C’est vraiment tout l’amour de Dieu que nous recevons alors, au milieu de l’Église.

      La procession avec les chandelles nous a d’autre part rappelé que le Christ est la lumière des nations. Le Christ est venu apporter aux hommes la vérité sur Dieu et sur l'homme. La lumière apportée par le Seigneur s'appelle la doctrine chrétienne. La doctrine chrétienne est la doctrine que Jésus est venu révéler aux hommes, que les apôtres ont prêchée et que l’Église continue à enseigner. C'est notre trésor le plus précieux. Étudier, approfondir cette doctrine de vérité et de salut remplit l'âme d'une lumière immarcescible et le cœur d'une joie ineffable.  La célébration de ce jour est une invitation à rechercher la lumière du Christ  en étudiant sa parole. Nous sommes invités à lire la Parole de Dieu, la Bible, à lire aussi des livres qui nous parlent de la foi, à lire la vie des saints, qui nous stimulent dans notre vie chrétienne. Saint Benoît nous rappelle l'importance des "saintes lectures" dans la vie spirituelle. Souvent en effet lorsque nous avons notre âme dans le vague, il suffit d'un bon livre pour nous réchauffer et nous enthousiasmer à nouveau pour les choses de Dieu.

      Le Seigneur Jésus sera, selon la prophétie du vieillard Siméon,  un signe de contradiction. Face à sa personne et à son message, les hommes vont devoir prendre position. L’Église est elle aussi en notre temps signe de contradiction. Elle n'est pas au-dessus de son maître. Nous ne devons donc pas nous étonner de constater, de nos jours particulièrement, le développement d'une haine du christianisme. Certains préfèrent les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres sont mauvaises. Dans un pays comme la France, il y a eu pour l'année 2013 pas moins de 800 profanations de lieu de culte, commis dans l'impunité la plus complète. 
     
       Quant à nous restons inébranlablement attachés à celui qui est notre lumière et notre vie, le seul sauveur : Jésus- Christ.
     
    On pourra également relire cette belle homélie de saint Jean-Paul II
  • RDC : cette grande guerre qui ne trouble pas l'opinion publique internationale...

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    République démocratique du Congo : une grande guerre oubliée

    Le conflit qui déchire la République démocratique du Congo a les dimensions d'une guerre mondiale. Il fait rage depuis 30 ans, a causé au moins 6 millions de morts et a livré les populations civiles aux pires atrocités. Pourtant cette grande guerre ne trouble pas l'opinion publique internationale, contrairement à la guerre en Ukraine et aux affrontements entre Israël et le Hamas.

    1er février 2025

    « C'est une guerre qui n'intéresse guère, elle dure depuis 30 ans, on ne distingue pas toujours les bons et les méchants, et parfois les rôles s'inversent…» avait prévenu Vincent Hervouet dans son éditorial international d'Europe 1 (27 janvier). Cependant, ajoutait-il, « c'est une guerre qui a fait 6 millions de morts, estimation basse (…). C'est la "Première Guerre mondiale africaine". Et pourtant, on a l'impression qu'elle se déroule sur Mars », ajoutait l'éditorialiste. Cette cruelle et interminable guerre occupe en effet rarement la une de nos médias, bien qu'elle soit beaucoup plus meurtrière que celles qui se déroulent en Ukraine ou à Gaza. Elle tourne souvent au génocide avec des atrocités comparables à celles dont avaient été victimes les Tutsis au Rwanda du 7 avril au 17 juillet 1994 (1 million de morts, en majorité tutsis). Mais le 28 janvier 2025, à Kinshasa, la capitale de la RDC, le siège de l'ambassade de France par des émeutiers a rappelé aux Français qu'ils sont à tort ou à raison tenus par les Congolais pour des complices du voisin rwandais, qui est en l'occurrence un agresseur.

    Le petit Rwanda, dirigé depuis 30 ans par des Tutsis, est en effet le principal attaquant de l'immense Congo RDC. Il convoite les métaux rares, en particulier le coltan, indispensable à nos smartphones, mais totalement absent de son sous-sol... bien qu'il en soit le premier exportateur ! Il va en effet se servir chez son voisin congolais, dans la région du lac Kivu (à l'Est du pays), qui regorge de mines de métaux rares — coltan, cuivre, cobalt, tourmaline, or, cassitérite... — devenus l'enjeu principal du conflit. Celui-ci implique des milices locales, souvent constituées sur des bases ethniques, notamment des Tutsis et des Hutus, qui ont fait allégeance soit à l'armée nationale congolaise, soit à l'armée rwandaise. Les rebelles du M23, le principal des groupes armés alliés au Rwanda, ont investi la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (entre le lac Kivu et la frontière rwandaise), peuplée d'un million d'habitants. « La ville, meurtrie et chaotique, semble livrée à elle-même » rapporte l'envoyé spécial de La Croix (31/01/2025). Privés d'eau et d'électricité, les habitants sont aussi menacés par la famine et les épidémies (notamment l'implacable fièvre hémorragique Ebola). Quant aux hôpitaux comme le Centre hospitalier Bethesda, dans le quartier Ndosho, ils sont submergés par les blessés alors qu'ils manquaient déjà de personnel soignant et de matériel.

    Lors de l'audience générale du mercredi 29 janvier à Rome, le pape François « a exprimé sa préoccupation pour la détérioration de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo [et] a vivement appelé à mettre fin aux violences et à rétablir la sécurité », rapporte l'agence I-media (29/01/2025). Le Pape a également confié « son "appréhension" pour les violences qui se sont étendues dans la capitale Kinshasa, où des ambassades – notamment de France, de Belgique et des États-Unis – ont été attaquées, en représailles à la crise. » Il a souhaité « que cesse le plus rapidement possible toute forme de violence contre les personnes, et contre leurs biens » et a demandé aux autorités locales et à la communauté internationale « un engagement maximum pour résoudre pacifiquement la situation. » Le Souverain pontife est bien informé de la situation. Il y a deux ans, le 1er février 2023, durant sa visite à Kinshasa, il avait rencontré des victimes des violences souvent abominables qui se déroulaient déjà à l'Est du pays, au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri. À présent, le Haut-Commissariat pour les réfugiés de l'ONU estime que les affrontements qui s'y poursuivent ont engendré « l'une des crises humanitaires les plus alarmantes au monde ».

    Mais l'opinion publique occidentale semble en avoir pris son parti. Comme les Africains eux-mêmes, « la communauté internationale, à commencer par la France, est incapable de dépasser ses propres divisions pour imposer un cessez-le-feu », constate Le Figaro (28/01/2025): « Les tensions entre les puissances occidentales, d'une part, et la Russie et la Chine, d'autre part, bloquent toute initiative onusienne. » S'agissant de la France, rejetée quasiment partout sur le continent africain, elle reste dans un rôle de repentance envers le Rwanda, présidé par le tutsi Paul Kagame, qui l'accuse d'avoir été complice des génocidaires Hutus en 1994. La Croix (30/01/2025, également en lien ci-dessous) revient sur les trois mois de combats qui ont mis en déroute l'armée congolaise et mené à la prise de Goma par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Les rebelles poursuivront-ils leur offensive victorieuse ? Jusqu'où ? Pourraient-ils faire tomber la capitale de la RDC, Kinshasa ?

    RDC : retour sur trois mois de combats ayant mené à la prise de Goma par le M23

    >>> Lire l'article sur La Croix