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  • L'avortement : un choix au fondement de la postmodernité

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    De Gregor Puppinck sur le site de La Nef (janvier 2017) :

    Avortement : un dogme gnostique

    Promouvoir l’avortement comme une liberté exprime un choix philosophique fondamental qui dépasse la question de la régulation des naissances : c’est le choix de la domination de la volonté individuelle sur l’être, du volontarisme sur la métaphysique ; un choix au fondement de la postmodernité.

    De ce choix, il résulte que l’être conçu et porté n’acquiert de valeur qu’en proportion de la volonté dont il est d’abord l’objet puis le sujet. Son existence vaut ainsi à la mesure du projet que l’adulte est capable de former à son égard, puis à mesure de son niveau de conscience, c’est-à-dire d’autonomie. Ce n’est pas la vie, qui est partagée avec les animaux les moins évolués, mais le niveau de conscience individuelle émergeant de la vie et identifiée à l’esprit, qui aurait une valeur en soi.

    La pratique légale et massive de l’avortement transforme le rapport de notre société à la vie humaine : elle la désacralise et dénature la procréation ; elle libérerait ainsi l’homme de son respect superstitieux envers la nature, ouvrant la voie à la maîtrise rationnelle de la vie humaine considérée comme un matériau. Pierre Simon, l’apôtre de la contraception et de l’avortement en France, déclarait en 1979 : « La vie comme matériau, tel est le principe de notre lutte », « il nous appartient de le gérer » et de la façonner « comme un patrimoine ».

    En brisant, par l’avortement, l’icône du respect de la vie, la société accède à une liberté nouvelle : à la liberté scientifique qui conduit à la maîtrise de la procréation et de la vie, mais aussi à la liberté sexuelle qui est facilitée par la contraception, mais garantie par l’avortement.

    L’avortement libère la sexualité de la procréation et la femme de la « servitude de la maternité » (Margaret Sanger). Cette transgression émanciperait l’humanité de l’instinct sexuel et reproductif qui est un archaïsme de son animalité primaire. Ainsi, l’humanité progresserait dans le processus d’évolution qui mène de la matière à l’esprit. Plus encore, la volonté étant l’expression la plus parfaite de l’esprit, les slogans « Mon corps m’appartient » ou « IVG, mon corps, mon choix, mon droit » (c’est-à-dire Moi, Moi, Moi !) exprimeraient le triomphe de l’esprit humain sur le corps, sur la matière. En même temps, le recours massif à l’avortement condamne la société au matérialisme en nous interdisant d’envisager que l’être humain ait une individualité et une âme, dès avant la naissance, indépendamment de son état de conscience. Nous devons ainsi croire que l’humanité d’un être résulte de son état de conscience qui est conditionné principalement par son état physique, matériel.

    L’avortement serait aussi bon en ce qu’il réduit plus fortement la descendance des populations les moins évoluées : il jugule la misère à la source. Bien avant le féminisme, le matérialisme, le malthusianisme puis l’eugénisme ont été les premiers promoteurs de l’avortement.
    Ainsi, le véritable objet du birth control n’est pas tant la planification des naissances que la prise de contrôle rationnel de l’instinct sexuel, de la procréation et de la vie, comme vecteur de progrès de l’humanité.
    Par contraste, les opposants à l’avortement ne seraient que des idolâtres de la vie et des ennemis du progrès ; ils n’auraient pas compris ou admis que la vie n’est que matière, tandis que la conscience est esprit, le propre de l’homme et son seul bien véritable.

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  • "Identitaire" ou quand Koz dénonce le mauvais génie du christianisme

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    De "Koz" (Erwan Le Morhedec), sur son blog :

    Identitaire, le mauvais génie du christianisme

    Pourquoi ? Puisque aussi bien, ils ne s'en prennent pas à moi, à nous. Pourquoi, alors qu'ils vont jusqu'à affirmer défendre la foi catholique, défendre nos crèches, nos villages, nos églises ? Pourquoi, alors que, moi aussi, l'immigration et l'islam m'interpellent, et très brutalement quand s'y mêlent les derniers massacres ? Pourquoi, alors que je ne sais pas si l’Église que je connais et la France dont je suis issu, de mes quatre lignées occidentales, existeront encore demain ? Pourquoi donc, alors que certains clament qu'ils défendent mon identité ethnique jusque dans leurs choix du quotidien ? Je suis chrétien, blanc et Français de longue génération. Pourquoi alors ne pas me laisser représenter et défendre par les Identitaires ? Pourquoi ne pas, moi aussi, ce serait plus simple, assurer cette défense des miens ?

    Pourquoi écrire ce livre ?

    Parce que je ne marche pas. Parce que ma foi, précisément, m'enseigne que si j'ai des proches, les miens ne sont pas d'une race ou d'une ethnie. Parce que le pape n'est pas le "défenseur de la chrétienté". Parce que les crèches ne sont pas des étendards que l'on plante pour marquer un territoire, mais le tableau de la Nativité. Parce que ma foi n'apprécie guère d'être soumise à la politique et qu'elle ne supporte pas d'être asservie par ceux qui n'en brandissent que des symboles, en abandonnant le sens. Parce qu'il est impensable que le christianisme soit un outil d'exclusion. Parce que je n'ai pas, quand l'occasion se présentait, entrepris de défendre comme je pouvais à la fois l’Église et le christianisme contre les attaques extérieures pour les laisser flétrir de l'intérieur, par effraction.

    Un jour prochain nous aurons peut-être à rappeler que le christianisme est une religion de paix, qu'il ne faut pas faire d'amalgame, que la violence n'a rien à voir avec le christianisme. C'est à nous de le dire, maintenant et de l'intérieur, avant que cela ne nous saute au visage.

    Sont à l’œuvre aujourd'hui en France des groupes politiques divers qui imaginent concilier le christianisme avec la violence, le Christ avec les dieux païens, la foi catholique avec le racisme le plus évident. La question n'est pas seulement politique, elle est culturelle et spirituelle. Les groupes politiques revendiqués comme identitaires ((que ce soit Les Identitaires (ex Bloc Identitaire), Génération Identitaire ou la myriade de groupuscules régionaux, régionalistes ou "localistes")) sont finalement peu nombreux, mais ils sont bruyants. L'impact culturel est en revanche profond, recherché avec d'autant plus de zèle sur les divers réseaux d'influence - spécialement numériques - que l'on sait que la bataille idéologique se gagne d'abord par la culture et le vocabulaire. Il n'y a pas jusqu'au vocable d'«identité" qui ne soit piégé, conduisant chacun à se justifier de ce qui serait chez lui tout à la fois différent, unique, essentiel et intangible.

    J'ai voulu examiner aussi à ce titre les raisons de notre sensibilité particulière - nous, catholiques français - à cette question de l'identité. Car il ne s'agit pas de la rejeter : ce serait me renier moi-même. Ceux qui me connaissent et ceux qui me lisent savent mon attachement à ma foi, à mon pays, à sa culture, à ses paysages, à ses clochers.

    Mais si notre inquiétude est vraiment celle de trouver notre place dans une société qui semble se dérober sous nos pieds, si notre angoisse est véritablement celle de l'avenir du catholicisme en France, alors je crois qu'il nous faut dépasser le réflexe simpliste de défense et d'affirmation identitaires pour chercher le sens et l'apport que peut avoir la présence catholique dans la société française.

    C'est une nécessité pragmatique et stratégique, mais c'est également une démarche spirituelle. En écrivant ce livre, je me suis aperçu que, du livre de Jérémie à la Passion du Christ, c'est comme si Dieu nous demandait avec insistance de savoir nous détacher de la pierre pour nous attacher à la parole vivante. Peut-être pouvons-nous trouver dans cette démarche le viatique qui nous donnera la force de traverser avec confiance une période troublée et troublante.

    Voilà succinctement exposé le propos - difficile parfois à écrire, difficile peut-être à entendre - que j'ai voulu aborder dans ce livre. Il paraîtra en librairie le 13 janvier prochain.

  • Congo : l’Eglise arrache un accord politique le soir du 31 décembre 2016

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    cencoKabila.jpgEn RDC, sous la pression de l’Eglise, fin du grand "likambo" entre le président Joseph Kabila et l’opposition? Le point d’interrogation n’est pas de trop. 
    Comme l’observe justement Colette Braekman dans "Le Soir", malgré la signature de l’accord, le chronogramme reste flou et les pièges  nombreux… « Il va falloir encore travailler, ce n’est donc pas une fin, seulement un début » souligne le Nonce apostolique, Mgr Montemayor, qui a sérieusement épaulé les évêques congolais. Enfin « Bonana » tout de même…

    Lu sur le site de « Jeune Afrique » :

    « Sous l'égide des évêques catholiques, les pourparlers directs entre les signataires de l'accord du 18 octobre et le Rassemblement, principale plateforme de l'opposition congolaise, ont débouché samedi soir à la signature d'un "accord politique global et inclusif". Mais le document renvoie à plus tard l'examen de certaines divergences dont le sort de l'opposant Moïse Katumbi.

    « Pour l’intérêt de la nation, j’ai demandé au Rassemblement de faire en sorte que mon cas ne bloque pas l’issue du dialogue », a confié, samedi 31 décembre à Jeune Afrique, Moïse Katumbi. Le sort de l’ex-gouverneur du Katanga était l’un des derniers blocages des pourparlers directs entre la principale plateforme de l’opposition et les signataires de l’accord du 18 octobre (Majorité présidentielle et une frange de l’opposition congolaise).

    Après d’âpres et interminables tractations, l’« accord politique global et inclusif » a été en effet adopté au centre interdiocésain de Kinshasa. Le texte a ensuite été signé, au cours d’une cérémonie solennelle, par les représentants de différentes parties. Mais c’est sur Twitter que l’annonce de la fumée blanche longtemps attendue a été faite, quelques heures plus tôt, par Delly Sesanga, président de l’Alternance pour la République et cadre du Rassemblement. »

    Ref. RD Congo : l’accord politique global et inclusif enfin adopté et signé à Kinshasa

    Comme le rappelle un commentaire de Bob Kabamba, professeur de science politique à l’Université de Liège et coordonnateur de la « cellule d’appui politologique en Afrique centrale »,  avec l’administration et l’économie,  « l’Église a toujours été, depuis l’époque coloniale, l’un des trois piliers du système congolais. Ce n’est donc pas une première dans l’histoire politique de la RDC ». Ce pilier est aussi le seul à avoir résisté à la déglingue du système. Dans un pays où presque plus rien ne fonctionne correctement, l’Église tient  sa force de son organisation. « En RDC, elle est aujourd’hui la seule structure qui existe avec un commandement capable de faire passer et suivre ses décisions du sommet de sa hiérarchie jusqu’à la base », souligne le professeur Bob Kabamba.

    Toujours au cœur du jeu politique, l’Église est de nouveau à la manœuvre. Par l’intermédiaire de ses évêques, elle tente, en dernier recours, de trouver une voie de sortie de crise dans le pays. Une crise créée par la non-organisation de l’élection présidentielle et l’arrivée à son terme du mandat de Joseph Kabila depuis le 19 décembre. « C’est la concrétisation de ce que l’Église a toujours été depuis l’époque coloniale », conclut le professeur Bob Kabamba.

    JPSC