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Au rythme de l'année liturgique - Page 46

  • Pie X : "confirmer ses frères dans la foi" (21 août)

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    Pape4-Saint-Pie-X.jpgLors de l'audience générale du mercredi 18 août 2010 à Castel Gandolfo, Benoît XVI évoquait la figure de son saint prédécesseur, le pape Pie X :

    Chers frères et sœurs!

    Je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur la figure de mon prédécesseur, saint Pie X, dont on célébrera samedi prochain la mémoire liturgique, en soulignant certains de ses traits qui peuvent être utiles également pour les pasteurs et les fidèles de notre époque.

    Giuseppe Sarto, tel était son nom, né à Riese (Trévise, Italie) en 1835 dans une famille d’agriculteurs, fut ordonné prêtre à l’âge de 23 ans, après des études au séminaire de Padoue. Il fut d’abord vicaire de Tombolo, ensuite curé à Salzano, puis chanoine de la cathédrale de Trévise avec charge de chancelier épiscopal et de directeur spirituel du séminaire diocésain. Au cours de ces années de riche et généreuse expérience pastorale, le futur Souverain Pontife manifesta un profond amour pour le Christ et son Eglise, ainsi que l’humilité, la simplicité et la grande charité envers les personnes les plus indigentes, qui caractérisèrent toute sa vie. En 1884, il fut nommé évêque de Mantoue et en 1893 patriarche de Venise. Le 4 août 1903, il fut élu Pape, ministère qu’il accepta après quelques hésitations, car il ne se considérait pas à la hauteur d’une charge si élevée.

    Le pontificat de saint Pie X a laissé une marque indélébile dans l’histoire de l’Eglise et fut caractérisé par un effort important de réforme, résumé dans la devise Instaurare omnia in Christo, «Renouveler toute chose dans le Christ». En effet, ses interventions bouleversèrent les divers milieux ecclésiaux. Dès le début, il se consacra à la réorganisation de la Curie Romaine; puis il lança les travaux de rédaction du Code de Droit canonique, promulgué par son successeur Benoît XV. Il promut ensuite la révision des études et de l’«iter» de formation des futurs prêtres, en fondant également divers séminaires régionaux, équipés de bibliothèques de qualité, et de professeurs bien préparés. Un autre domaine important fut celui de la formation doctrinale du Peuple de Dieu. Depuis les années où il était curé, il avait rédigé lui-même un catéchisme et au cours de son épiscopat à Mantoue, il avait travaillé afin que l’on parvienne à un catéchisme unique, sinon universel, tout au moins italien. En authentique pasteur, il avait compris que la situation de l’époque, notamment en raison du phénomène de l’émigration, rendait nécessaire un catéchisme auquel chaque fidèle puisse se référer indépendamment du lieu et des circonstances de vie. En tant que Souverain Pontife, il prépara un texte de doctrine chrétienne pour le diocèse de Rome, qui fut diffusé par la suite dans toute l’Italie et le monde. Ce catéchisme appelée «de Pie X» a été pour de nombreuses personnes un guide sûr pour apprendre les vérités de la foi en raison de son langage simple, clair et précis et de sa présentation concrète.

    Il consacra une grande attention à la réforme de la Liturgie, en particulier de la musique sacrée, pour conduire les fidèles à une vie de prière plus profonde et à une participation plus pleine aux sacrements. Dans le Motu proprio Parmi les sollicitudes (1903), première année de son pontificat, il affirma que le véritable esprit chrétien a sa source première et indispensable dans la participation active aux sacro-saints mystères et à la prière publique et solennelle de l’Eglise (cf. AAS 36 [1903], 531). C’est pourquoi, il recommanda de s’approcher souvent des sacrements, encourageant la pratique quotidienne de la communion, bien préparés, et anticipant de manière opportune la première communion des enfants vers l’âge de sept ans, «lorsque l’enfant commence à raisonner» (cf. S. Congr. de Sacramentis, Decretum Quam singulari: AAS 2 [1910], 582).

    Fidèle à la tâche de confirmer ses frères dans la foi, saint Pie X, face à certaines tendances qui se manifestèrent dans le domaine théologique à la fin du XIXe siècle et aux débuts du XXe siècle, intervint avec décision, condamnant le «Modernisme», pour défendre les fidèles de conceptions erronées et promouvoir un approfondissement scientifique de la Révélation, en harmonie avec la Tradition de l’Eglise. Le 7 mai 1909, avec la Lettre apostolique Vinea electa, il fonda l’Institut pontifical biblique. Les derniers mois de sa vie furent assombris par les grondements de la guerre. L’appel aux catholiques du monde, lancé le 2 août 1914 pour exprimer «la douleur aiguë» de l’heure présente, était le cri de souffrance d’un père qui voit ses fils se dresser l’un contre l’autre. Il mourut peu après, le 20 août, et sa réputation de sainteté commença à se diffuser immédiatement au sein du peuple chrétien.

    Chers frères et sœurs, saint Pie X nous enseigne à tous qu’à la base de notre action apostolique, dans les différents domaines dans lesquels nous œuvrons, doit toujours se trouver une intime union personnelle avec le Christ, à cultiver et à accroître jour après jour. Ceci est le noyau de tout son enseignement, de tout son engagement pastoral. Ce n’est que si nous aimons le Seigneur, que nous serons capables de conduire les hommes à Dieu et de les ouvrir à son amour miséricordieux et ouvrir ainsi le monde à la miséricorde de Dieu.

  • Saint Jean Eudes (19 août) : l’amour de Dieu dans «  le cœur sacerdotal du Christ  »

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    Le 19 août 2009, dans le cadre de l’Année sacerdotale, Benoît XVI consacrait la catéchèse de ce mercredi au saint dont c’est aujourd'hui la mémoire liturgique : saint Jean Eudes, apôtre du Coeur de Jésus et Marie.

    Voici le texte intégral de sa catéchèse publié sur le site de zenit.org :

    L’amour de Dieu dans «  le cœur sacerdotal du Christ  »

    Chers frères et sœurs !

    C’est aujourd’hui la mémoire liturgique de saint Jean Eudes, apôtre inlassable de la dévotion aux Sacrés Cœurs de Jésus et Marie, qui vécut en France à la fin du XVIIe siècle, un siècle marqué par des courants religieux opposés et également par de graves problèmes politiques. C’est l’époque de la guerre de Trente ans, qui a non seulement dévasté une grande partie du centre de l’Europe, mais qui a également dévasté les âmes. Pendant que se diffusait le mépris pour la foi chrétienne de la part de certains courants de pensée alors dominants, l’Esprit Saint suscitait un renouveau spirituel plein de ferveur, avec des personnalités de grande envergure comme de Bérulle, saint Vincent de Paul, saint Louis M. Grignion de Montfort et saint Jean Eudes. Cette grande « école française » de sainteté porta parmi ses fruits également saint Jean-Marie Vianney. Par un mystérieux dessein de la providence, mon vénéré prédécesseur Pie IX proclama saints ensemble, le 31 mai 1925, Jean Eudes et le curé d’Ars, offrant à l’Eglise et au monde entier deux exemples extraordinaires de sainteté sacerdotale.

    Dans le contexte de l’Année sacerdotale, j’ai à cœur de m’arrêter pour souligner le zèle apostolique de saint Jean Eudes, particulièrement tourné vers la formation du clergé diocésain. Les saints sont la véritable interprétation de l’Ecriture Sainte. Les saints ont éprouvé, dans l’expérience de leur vie, la vérité de l’Evangile ; ainsi, ils nous introduisent dans la connaissance et la compréhension de l’Evangile. Le Concile de Trente, en 1563, avait promulgué des normes pour l’érection des séminaires diocésains et pour la formation des prêtres, dans la mesure où le Concile était tout à fait conscient que toute la crise de la réforme était également conditionnée par une formation insuffisante des prêtres, qui n’étaient pas préparés pour le sacerdoce de manière juste, intellectuellement et spirituellement, dans leur cœur et dans leur âme. Cela eut lieu en 1563 ; mais comme l’application et la réalisation des normes tardaient aussi bien en Allemagne qu’en France, saint Jean Eudes comprit les conséquences de ce retard. Animé par la conscience lucide du grave besoin d’aide spirituelle, dont les âmes étaient victimes également en raison du manque de préparation d’une grande partie du clergé, le saint, qui était un curé, institua une Congrégation consacrée de manière spécifique à la formation des prêtres. Dans la ville universitaire de Caen, il fonda son premier séminaire, une expérience extrêmement appréciée, qui se diffusa bientôt largement dans d’autres diocèses. Le chemin de sainteté, qu’il parcourut et qu’il proposa à ses disciples, avait pour fondement une solide confiance dans l’amour que Dieu a révélé à l’humanité dans le Cœur sacerdotal du Christ et dans le Cœur maternel de Marie. A cette époque de cruauté, de perte d’intériorité, il s’adressa au cœur, pour dire au cœur une parole des Psaumes très bien interprétée par saint Augustin. Il voulait attirer à nouveau au cœur les personnes, les hommes et surtout les futurs prêtres, en montrant le cœur sacerdotal du Christ et le cœur maternel de Marie. Chaque prêtre doit être témoin et apôtre de cet amour du cœur du Christ et de Marie. Et nous arrivons ici à notre époque.

    Aujourd’hui aussi, on ressent le besoin que les prêtres témoignent de l’infinie miséricorde de Dieu à travers une vie entièrement « conquise » par le Christ, et apprennent cela dès les années de leur préparation dans les séminaires. Après le Synode de 1990, le pape Jean-Paul II a publié l’Exhortation apostolique Pastores dabo vobis dans laquelle il reprend et met à jour les normes du Concile de Trente et souligne en particulier la nécessaire continuité entre le moment initial et le moment permanent de la formation ; pour lui, pour nous, cela est un véritable point de départ pour une authentique réforme de la vie et de l’apostolat des prêtres, et c’est également le point central afin que la « nouvelle évangélisation » ne soit pas simplement un slogan attrayant, mais se traduise en réalité. Les fondements placés dans la formation du séminaire, constituent l’« humus spirituel » irremplaçable, dans lequel on peut « apprendre le Christ » en se laissant progressivement configurer à Lui, unique prêtre suprême et bon pasteur. Le temps du séminaire doit donc être considéré comme la réalisation du moment où le Seigneur Jésus, après avoir appelé les apôtres et avant de les envoyer prêcher, leur demande de rester avec Lui (cf. Mc 3, 14). Lorsque saint Marc raconte la vocation des douze apôtres, il nous dit que Jésus avait un double objectif : le premier était qu’ils soient  avec Lui, le second qu’ils soient envoyés pour prêcher. Mais, allant toujours avec Lui, ils annoncent réellement le Christ et apportent la réalité de l’Evangile au monde.

    Au cours de cette année sacerdotale, je vous invite à prier, chers frères et sœurs, pour les prêtres et pour tous ceux qui se préparent à recevoir le don extraordinaire du sacerdoce ministériel. J’adresse à tous, en concluant, l’exhortation de saint Jean Eudes qui dit aux prêtres : « Donnez-vous à Jésus, pour entrer dans l’immensité de son grand Cœur, qui contient le Cœur de sa Sainte Mère et de tous les saints, et pour vous perdre dans cet abîme d’amour, de charité, de miséricorde, d’humilité, de pureté, de patience, de soumission et de sainteté » (Cœur admirable, III, 2).

    Dans cet esprit, chantons à présent le Notre Père en latin.

    Au terme de l’audience générale, le pape a adressé la salutation suivante en français :

    Je suis heureux de vous saluer, chers amis de langue française, en ce jour où l’Eglise fait mémoire de saint Jean Eudes, qui fut un modèle de sainteté sacerdotale. Le chemin de sainteté qu’il suivit et qu’il proposa à ses disciples avait comme fondement une solide confiance en l’amour que Dieu a révélé à l’humanité dans le cœur sacerdotal du Christ et dans le cœur maternel de Marie. Je vous invite à prier pour que les prêtres d’aujourd’hui, à l’exemple de saint Jean Eudes, soient aussi des témoins ardents de cet amour à travers leur vie et leur ministère, afin que le Peuple de Dieu tout entier puisse en bénéficier. Avec ma Bénédiction apostolique !

  • "Comment cet homme peut-il donner sa chair à manger?" (parcours patristique)

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    Source

    Jean 6, 47 - 52

    47 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. 48Je suis le pain de vie. 49 Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. 50 Voici le pain descendu du ciel, afin qu'on en mange et qu'on ne meure point. 51 Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je donnerai, c'est ma chair, pour le salut du monde." 52 Là-dessus, les Juifs disputaient entre eux, disant: "Comment cet homme peut-il donner sa chair à manger?" 

    Saint Augustin

    Notre-Seigneur en vient enfin à révéler, aux Juifs ce qu'il était : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle ; » c'est-à-dire, celui qui croit en moi, me possède. Qu'est-ce que me posséder ? c'est posséder la vie éternelle ; car la vie éternelle, c'est le Verbe qui était au-commencement avec Dieu, et cette vie était la lumière des hommes. La vie s'est revêtue de la mort, afin que la mort fût détruite par la vie.

    Théophylactus

    Comme ce peuple insistait pour obtenir la nourriture corporelle, et rappelait à ce dessein le souvenir de la manne qui avait été donnée à leurs pères, le Sauveur veut leur montrer que tous les faits de la loi ancienne étaient une figure de la vérité qu'ils avaient présente sous leurs yeux, et les élève à la pensée d'une nourriture toute spirituelle, en leur disant : « Je suis le pain de vie. » 

    Saint Jean Chrysostome

    Il se donne le nom de pain de vie, parce qu'il contient le principe de notre vie, de cette vie présente et de la vie future.

    Saint Augustin

    Mais pour réprimer l'orgueil des Juifs qui étaient fiers de la manne qui avait été donnée à leurs pères, Jésus ajoute : Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et sont morts. » Ce sont véritablement vos pères, et vous leur êtes semblables, ils sont les pères murmurateurs d'enfants imitateurs de leurs murmures, car le plus grand crime que Dieu ait relevé contre ce peuple, ce sont ses murmures contre Dieu. Or, ils sont morts, parce qu'ils ne croyaient que ce qu'ils voyaient, et qu'ils ne croyaient ni ne comprenaient ce qui était invisible à leurs yeux.

    Saint Jean Chrysostome

    Ce n'est pas sans dessein que le Sauveur ajoute cette circonstance : « Dans le désert, » il veut leur rappeler indirectement le peu de temps pendant lequel la manne a été donnée à leurs pères, et qu'elle ne les a pas suivis dans la terre promise. Mais les Juifs estimaient encore le miracle de la multiplication des pains comme de beaucoup inférieur au miracle de la manne, parce que la manne semblait descendre du ciel, et que le miracle de la multiplication des pains avait lieu sur la terre ; c'est pourquoi Notre-Seigneur ajoute : « Voici le pain descendu du ciel. »

    Saint Augustin

    Ce pain a été figuré par la manne, il a été figuré par l'autel de Dieu. Départ et d'autre c'étaient des symboles figuratifs ; les signes extérieurs sont différents, l'objet figuré est le même. Entendez l'Apôtre qui vous dit : « Ils ont tous mangé la même nourriture spirituelle. » (1 Co 10)

    Saint Jean Chrysostome

    Notre-Seigneur relève ensuite une circonstance qui devait faire sur eux une vive impression, c'est qu'ils ont été bien plus favorisés que leurs pères que la manne n'a pas empêchés de mourir : « Voici le pain qui descend du ciel, pour que celui qui en mange ne meure point. » Il fait ressortir la différence des deux nourritures par la différence des résultats. Le pain dont il parle ici, ce sont les vérités du salut, et la foi que nous devons avoir en lui, ou bien son corps, car toutes ces choses conservent la vie de l'âme.

    Saint Augustin

    Mais est-ce que nous qui mangeons le pain descendu du ciel, nous ne mourrons pas aussi ? Ceux qui ont mangé la manne sont morts comme nous mourrons nous-mêmes un jour de la mort du corps. Mais quand à la mort spirituelle dont leurs pères sont morts, Moïse et un grand nombre d'autres qui ont mangé la manne et qui ont été agréables à Dieu, n'y ont pas été soumis, parce qu'ils ont reçu cette nourriture visible avec des dispositions toutes spirituelles, ils l'ont désirée dans l'esprit, goûtée dans l'esprit, ils en ont été rassasiés dans l'esprit. Encore aujourd'hui nous recevons une nourriture visible, mais autre chose est le sacrement, autre chose est la vertu du sacrement. Combien qui reçoivent ce pain de l'autel, et qui meurent en le recevant ! comme le dit l'Apôtre : « Il mange et boit son jugement. » (1 Co 11) Mangez donc spirituellement ce pain céleste, apportez l'innocence au saint autel. Tous les jours vous péchez, mais que vos péchés ne soient point de ceux qui donnent la mort à l'âme. Avant d'approcher de l'autel, pesez bien ce que vous dites : Remettez-nous nos dettes, comme nous les remettons à nos débiteurs. Si vous les remettez véritablement, on vous remettra les vôtres. Approchez donc avec confiance, c'est du pain et non du poison qu'on vous présente : « Si quelqu'un mange de ce pain, il ne mourra point. » Mais il s'agit ici de la vertu du sacrement, et non de ce qui est visible dans le sacrement ; de celui qui se nourrit intérieurement de ce pain, et non de celui qui se contente de le manger extérieurement.

    Alcuin d'York

    Celui qui mange ce pain ne meurt pas « parce que je suis le pain vivant qui suis descendu du ciel. »

    Théophylactus

    Il est descendu du ciel par son incarnation, il n'a donc point commencé par être homme avant de s'unir à la divinité comme le rêve Nestorius.

    Saint Augustin

    La manne est aussi descendue du ciel, mais la manne n'était que figurative, et nous avons ici la vérité. Or, ma vie, dit le Sauveur, est pour les hommes une source de vie : « Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra non-seulement dans cette vie par la foi et la justice, mais il vivra éternellement. » « Et le pain que je donnerai, est ma chair qui sera livrée pour la vie du monde. »

    La Glose

    Le Seigneur explique ici dans quel sens il est un véritable pain, ce n'est pas seulement par sa divinité qui donne la nourriture à tout ce qui existe, mais par son humanité qui a été unie au Verbe de Dieu, et c'est pour cela qu'il ajoute : « Et le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde. »

    Bède le Vénérable

    Le Seigneur a donné ce pain lorsqu'il a livré à ses disciples le mystère de son corps et de son sang, et quand il s'est offert lui-même à Dieu son Père sur l'autel de la croix. La vie du monde dont il parle ici ne doit point s'entendre des éléments matériels qui composent le monde, mais de tous ceux que l'on comprend sous le nom de monde.

    Théophylactus

    En disant : « Que je donnerai, » il fait ressortir sa puissance et prouve que s'il a été crucifié, ce n'est pas comme étant inférieur à son Père, mais de sa pleine volonté. Car bien que nous disions qu'il a été livré par son Père, cependant il s'est véritablement livré lui-même. Considérez encore que le pain que nous mangeons dans les saints mystères n'est pas seulement la figure de la chair de Jésus-Christ, mais qu'il est lui-même la vraie chair de Jésus- Christ. Car il ne dit pas : Le pain que je donnerai est la figure de ma chair, mais : « c'est ma chair. » En vertu de paroles ineffables, ce pain est changé au corps de Jésus-Christ par une bénédiction mystérieuse et par l'habitation de l'Esprit saint dans la chair de Jésus-Christ. Mais pourquoi ne voyons-nous pas cette chair ? Parce que la vue de cette chair nous inspirerait une vive horreur lorsque nous voudrions nous en nourrir. C'est donc pour condescendre à notre faiblesse que cette nourriture spirituelle nous est donnée d'une manière conforme à nos habitudes. Jésus donne sa chair pour la vie du monde, parce que c'est en mourant qu'il a détruit l'empire de la mort. Cette vie du monde, je puis l'entendre de la résurrection, car la mort du Seigneur a été pour tout le genre humain un principe de résurrection. Peut-être aussi peut-on entendre cette vie qui est le fruit de la justification et de la sanctification par l'Esprit ; car bien que tous n'aient pas reçu la vie qui consiste dans la sanctification et dans la participation de l'Esprit saint, cependant le Seigneur s'est livré pour le monde et il a fait ce qui dépendait de lui, pour que le monde tout entier fût sanctifié.

    Saint Augustin

    Mais comment la chair pourrait-elle comprendre que Notre-Seigneur ait donné le nom de pain à sa propre chair ? Les fidèles connaissent le corps de Jésus-Christ, si toutefois ils ne négligent pas de devenir eux-mêmes le corps de Jésus-Christ. Oui, qu'ils fassent partie du corps de Jésus-Christ, s'ils veulent vivre de l'esprit de Jésus-Christ. Est-ce que mon corps peut recevoir le mouvement et la vie de votre esprit ? C'est ce pain dont parle l'Apôtre, lorsqu'il dit : « Nous ne faisons tous qu'un même corps, nous qui mangeons d'un même pain. O sacrement de la piété ! O symbole de l'unité ! O lien de la charité! Celui qui veut vivre, possède ici une source de vie, qu'il approche, qu'il croie, et qu'il s'incorpore à Jésus-Christ pour recevoir la vie.

  • Protector noster, áspice, Deus

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    Introit du 20e dimanche du temps ordinaire (Ps 83, 10-11)

    PROTÉCTOR noster, áspice, Deus, et réspice in fáciem Christi tui: quia mélior est dies una in átriis tuis super míllia. Ps. ibid., 2-3 Quam dilécta tabernácula tua, Dómine virtútum ! concupíscit, et déficit ánima mea in átria Dómini. V/.Glória Patri. Toi qui es notre protecteur, regarde, ô Dieu, et jette les yeux sur le visage de Ton christ. Car un seul jour passé dans Tes parvis vaut mieux que mille. Ps. ibid. 2-3 Que Tes tabernacles sont aimables, Seigneur des armées! Mon âme soupire et languit après les parvis du Seigneur.
  • Tel Père, tel Fils - homélie pour le 20e dimanche du temps ordinaire

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    Vingtième dimanche du temps ordinaire

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6,51-58. 

    Après avoir nourri la foule avec cinq pains et deux poissons, Jésus disait : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »

    Les Juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » 

    Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous.

    Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.

    En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.

    Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui.

    De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi.

    Tel est le pain qui descend du ciel : il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

    Homélie – Source : http://homily-service.net/an2000/b20dmann.htm

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  • Sainte Jeanne de Chantal (12 août)

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    Ste Jeanne de Chantal

    Lors de son pèlerinage apostolique en France, le 7 octobre 1986 à Annecy, le pape Jean-Paul II a prononcé une homélie consacrée aux figures de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantal  :

    (...) Votre ville honore, avec son grand évêque, sainte Jeanne de Chantal, qui demeure la plus proche de lui. Elle nommait François de Sales son “bienheureux père” car il fut, dans une admirable amitié, l’interprète respectueux et le guide éclairé de sa conscience. Nous aimons l’évoquer parce que son itinéraire a été extraordinairement riche. Jeanne de Chantal a vécu, en suivant avec ferveur les simples chemins de la foi, les étapes de la vie d’une femme qui rayonne de sagesse humaine et spirituelle.

    Jeune fille, épouse, mère, veuve, en peu d’années elle a connu la joie et l’épreuve, elle a mûri par le don d’elle-même. Dans l’épanouissement d’un couple qui s’aime et de la maternité, elle a développé sa foi et mis en pratique la charité en soignant les malades et en apportant aux pauvres une aide respectueuse. Meurtrie par la mort de son époux, la souffrance l’a marquée encore de bien des manières. Elle a su la difficulté du pardon, l’inquiétude pour l’avenir de ses enfants. D’autres deuils l’ont douloureusement frappée. Et même, il ne faut pas l’oublier, à toutes les étapes de sa vie, Jeanne de Chantal s’est vue ébranlée dans sa foi. Le doute et l’obscurité l’ont saisie au moment de tracer sa voie, dans une réelle souffrance. La sainteté est traversée de ces combats.

    Au long de cette route, elle qui aimait chanter les Psaumes, elle a pu méditer ces paroles:

    “Je cherche le Seigneur, il me répond: / de toutes mes frayeurs, il me délivre . . . / Goûtez et voyez, le Seigneur est bon! / Heureux qui trouve en lui son refuge!” (Ps 33, 5. 9).

    Oui, elle affirmera sa résolution de se donner toute entière au Seigneur “dans une toute simple confiance”. Elle poursuivra son chemin en s’appuyant sur le pur amour de Dieu. Des frayeurs, elle est délivrée; en Dieu, elle trouve sa paix.

    8. Dans le cours de sa vie, heureuse puis blessée, elle reçoit le message de salut et devient une vraie servante de l’Alliance. Et voici que Jeanne prend le chemin de ces montagnes, dans l’esprit même de la Vierge de l’Annonciation se rendant auprès d’Elisabeth: elle est toute soumise à la Parole du salut, toute adorante du Verbe incarné, elle rend grâce pour les “merveilles de Dieu”, elle est prompte à exercer une charité humble et quotidienne. Elle est prête à fonder avec François de Sales la Visitation.

    Nous rendons grâce aujourd’hui pour l’action complémentaire de ces deux saints, pour l’admirable foyer de contemplation qu’est la Visitation, modelé grâce à leur riche amitié spirituelle. Mère commune, Jeanne de Chantal établit la Visitation avec douceur et avec sûreté. Elle “enracine l’union” dans l’amour mutuel, l’humilité, la simplicité, la pauvreté. Ayant “tout remis à Dieu”, “revêtue de Notre Seigneur crucifié”, elle est une incomparable maîtresse d’oraison, amenant ses Sœurs et bien d’autres personnes à connaître comme elle-même “une grande liberté intérieure, . . . une sorte d’oraison toute cordiale et intime”..  (cf. Mémoire de la Mère de Chaugy)

    “Je bénirai le Seigneur en tout temps, / sa louange sans cesse à mes lèvres” (Ps 33, 2).

    Lire également : Jeanne de Chantal, pourquoi et comment quitter le monde ?

  • Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix - "Fille d'Israël" (KTO)

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    De KTO Télévision :

    Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix - "Fille d’Israël"

    En 1933, Edith Stein entre au Carmel sous le nom de Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix. Comment cette juive pratiquante formée à la pensée logique et rationaliste à la prestigieuse Université de Göttingen a-t-elle pu sauter le pas de la foi ? Le documentaire propose de lever le voile sur le parcours singulier de cette religieuse allemande, écrivaine prolixe, disciple d’Edmund Husserl. Fait de découvertes intellectuelles, de rencontres décisives et d’une expérience personnelle de la guerre en tant qu’infirmière de la Croix Rouge auprès des blessés du premier conflit mondial, son cheminement ne présente pas moins une profonde unité. Unité dans le Christ que cette « fille d’Israël » suivra jusqu’à la Croix en donnant sa vie par « fidélité à son peuple » au camps d’extermination d’Auschwitz, le 9 août 1942.

    UNE COPRODUCTION SUNSET PRESSE/KTO 2021 - Réalisée par Alexandre Dolgorouky

  • 9 août : sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein)

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    Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein), vierge et martyre, copatronne de l'Europe

    Homélie du frère Dominique sur http://homelies.fr/ (archive 2010)

    « Oui, je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère ». Ce genre de versets de l’évangile nous semble spontanément difficile à vivre dans sa radicalité. L’amour d’un père et d’un fils, d’une mère et de sa fille, sont tellement fondamentaux : comment le Christ pourrait-il nous demander d’y renoncer ?

    Les vies de saints sont des réponses que l’Église nous donne à méditer. Celle de sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, Édith Stein, est édifiante. Orpheline de père à trois ans, elle est élevée, avec ses six autres frères et sœurs, par une mère exemplaire et courageuse. Très fidèle à sa foi juive, elle est un modèle pour toute la famille. « Nous pouvions lire dans l'exemple de notre mère la vraie manière de nous comporter. » disait soeur Thérèse-Bénédicte.

    Mais le Seigneur Jésus avait choisi la jeune Édith. Après des années passées à la recherche de la vérité loin des chemins de la foi, Édith se convertit en lisant la vie de sainte Thérèse d’Avila. Aussitôt, elle va trouver le curé et demande le baptême : elle a fait le choix du Christ, désormais son Seigneur passe avant tout.

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  • Qui es-tu, douce lumière ? (Edith Stein - Thérèse Bénédicte de la Croix)

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    Et je demeure en vous...
     
    Auteur : Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (fêtée le 9 août)
    Qui es-tu, douce lumière, qui me remplis
    et illumines la ténèbre de mon coeur ?

    Comme la main d'une mère, tu me conduis
    et, si tu me lâchais, je ne saurais faire un pas de plus.

    Tu es l'espace enveloppant mon être
    et l'abritant en toi.

    Le rejetterais-tu,
    il coulerait à pic dans l'abîme du néant
    d'où tu le tiras pour l'élever vers la lumière.

    Toi, qui m'es plus proche que je ne le suis moi-même,
    qui m'es plus intérieur que mon propre coeur,
    et pourtant insaisissable, inconcevable,
    au-delà de tout nom,
    Saint-Esprit, éternel Amour !
     

  • 8 août : saint Dominique

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    Fra_Angelico_St._Dominic.jpgLors de l'audience générale du mercredi 3 février 2010, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à saint Dominique Guzman :

    Chers frères et sœurs,

    La semaine dernière, j'ai présenté la figure lumineuse de François d'Assise et aujourd'hui, je voudrais vous parler d'un autre saint qui, à la même époque, a apporté une contribution fondamentale au renouveau de l'Eglise de son temps. Il s'agit de saint Dominique, le fondateur de l'Ordre des prêcheurs, connus également sous le nom de Frères dominicains.

    Son successeur à la tête de l'Ordre, le bienheureux Jourdain de Saxe, offre un portrait complet de saint Dominique dans le texte d'une célèbre prière: « Enflammé par le zèle de Dieu et par l'ardeur surnaturelle, par ta charité sans fin et la ferveur de ton esprit véhément, tu t'es consacré tout entier par le vœu de la pauvreté perpétuelle à l'observance apostolique et à la prédication évangélique ». C'est précisément ce trait fondamental du témoignage de Dominique qui est souligné: il parlait toujours avec Dieu et de Dieu. Dans la vie des saints, l'amour pour le Seigneur et pour le prochain, la recherche de la gloire de Dieu et du salut des âmes vont toujours de pair.

    Dominique est né en Espagne, à Caleruega, aux alentours de 1170. Il appartenait à une noble famille de la Vieille Castille et, soutenu par un oncle prêtre, il fut formé dans une célèbre école de Palencia. Il se distingua immédiatement par son intérêt pour l'étude de l'Ecriture Sainte et par son amour envers les pauvres, au point de vendre ses livres, qui à l'époque représentaient un bien d'une grande valeur, pour venir en aide, grâce à l'argent qu'il en tira, aux victimes d'une famine.

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  • Qui fut Dominique de Guzmán ?

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    Saint Dominique

    KTO (archive 07/02/2016)

    À l’occasion du huitième centenaire de l’ordre dominicain, fondé en 1216, La Foi prise au mot vous propose de découvrir ou de redécouvrir la belle figure de son fondateur, Saint Dominique. Qui fut-il ce Dominique de Guzmán, né vers 1170 en Espagne, dans un tout petit village de Castille, et mort le 6 août 1221 à Bologne ? Quelle fut sa vie ? Comment parvint-il à fonder un ordre qui compte aujourd’hui 6500 frères, 4000 moniales, 35 000 soeurs réunies en 150 congrégations et 60 000 membres laïcs regroupés en multiples fraternités ? Quelle est son image aujourd’hui ? La Foi prise au mot reçoit aujourd’hui deux dominicains, Frère Philippe Jeannin et Frère Renaud Silly, pour répondre à toutes ces questions et revenir sur le parcours florissant de St Dominique.

  • Homélie pour la fête de la Transfiguration

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    1954c4882ee3bc44ad92b8303b5466d0.jpgHomélie du Père Simon Noël osb pour le dimanche de la Transfiguration (source) :

    Transfiguration, homélie

    Jésus prend avec lui à l'écart sur une haute montagne trois de ses apôtres. Nous aussi Jésus nous invite parfois à nous mettre à l'écart, pour être seul en sa divine compagnie, pour un temps de prière et de méditation. Élisabeth Leseur, dans son cahier de résolutions, avait écrit ceci : « La méditation est nécessaire à mon âme ; c'est l'aliment quotidien, sans lequel ma vie spirituelle s'affaiblirait. La méditation prépare le labeur du jour ; être seule à seul avec Dieu nous aide ensuite à être au milieu des hommes et à leur distribuer un peu de notre provision matinale ».

    Jésus fut transfiguré devant ses trois disciples. Une lumière surnaturelle émana de toute sa personne. Dans les icônes orientales, une auréole de lumière entoure les visages des saints. C'est la lumière de leur sainteté. Mais dans le cas du Christ, il y a trois lettres écrites en grec dans l'auréole : O Ôn, ce qui veut dire « Celui qui est », le nom sous lequel Dieu s'est révélé à Moïse. Cela signifie que la lumière qui émane de Jésus n'est pas seulement la lumière de la sainteté, mais celle de la divinité éternelle. Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, comme nous allons encore le proclamer dans le credo.

    Jésus a voulu aussi manifester à ses apôtres la gloire à venir de sa résurrection. Après la passion et la mort sur la Croix, il y aurait la gloire de la résurrection, qui est la plus grande preuve que Jésus est Dieu, victorieux de la mort, du péché et de l'enfer. 

    Moïse et Élie apparaissent aussi en compagnie de Jésus. Moïse et Élie sont deux personnages majeurs de l'ancien Testament qui ont pu voir Dieu, dans la mesure où c'est possible ici-bas : Moïse dans la solennité du Sinaï et Élie dans le doux murmure d'une brise. Nous sommes appelés nous aussi à fréquenter le Seigneur, dans notre vie spirituelle, et au ciel à le contempler éternellement, comme nous le demandons à Marie dans le Salve Regina : « après cet exil, montre-nous Jésus, le fruit béni de tes entrailles ».

    Pierre dit alors : Seigneur, il est bon pour nous d'être ici. Cette parole me rappelle un verset d'un psaume : « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur ». Ce serait un signe réel de notre progrès spirituel que nous disions la même chose, lorsque nous méditons la Parole de Dieu, que nous prions, et surtout lorsque nous venons de communier et que l'amour et la douceur de Jésus envahissent notre cœur. Le curé d'Ars disait : « La prière est un avant-goût du ciel. Elle ne nous laisse jamais sans douceur. C'est un miel qui descend dans l'âme et adoucit tout. Les peines se fondent devant une prière bien faite, comme la neige devant le soleil ».

    Et voici que de la nuée une voix disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! Cette nuée lumineuse est la gloire de la Sainte Trinité. La voix est celle du Père. Il nous demande d'écouter son Fils, sa Parole, qu'il a envoyé dans ce monde pour nous faire connaître le mystère de Dieu et nous donner la vie éternelle en abondance. Écouter le Fils, le Verbe de Dieu, c'est d'abord croire sa parole, tout ce qu'il nous a dit sur Dieu et sur notre destinée éternelle. La foi, première des vertus théologales, est une vertu qui nous fait croire fermement tout ce que Dieu nous a révélé et tout ce que l’Église nous propose à croire.

    Ensuite il faut écouter Jésus en faisant tout ce qu'il nous a dit de faire : vivre dans la prière, la pureté du cœur, l'humilité, la douceur et par-dessus tout l'amour de Dieu et du prochain. Dans la prière qu'il dit à Jésus avant de communier, le prêtre dit ceci : « Fais que je demeure fidèle à tes commandements et que jamais je ne sois séparé de toi ».

    La transfiguration de Jésus sur la montagne est un des épisodes majeurs de la vie sur terre du Seigneur, au cours duquel ses trois apôtres les plus intimes, les mêmes qui seront aussi témoins de son agonie à Gethsémani, ont reçu une révélation extraordinaire et bouleversante du mystère de Jésus. C'est aussi le quatrième des mystères lumineux du rosaire. Que la contemplation de ce mystère nous conduise nous aussi à la transfiguration de notre existence de tous les jours. Notre existence, en apparence si souvent banale, a une dimension surnaturelle, celle de notre vie d'enfant de Dieu, promise elle aussi dans l'éternité à une destinée glorieuse.