Nous reprenons le compte-rendu de la soirée organisée par le Bureau de représentation bruxellois de la Fédération Pro Europa Christiana sur son site : federation-pro-europa-christiana.org
"Bruxelles, (js) Le 3 mai dernier, le Bureau de représentation bruxellois de la Fédération Pro Europa Christiana a organisé, devant une assistance toujours nombreuse, une nouvelle soirée ayant cette fois pour thème “La Chrétienté, modèle dépassé ou valeur-phare pour le futur ?“.
L’orateur accueilli par le président de la Fédération, Caio Xavier da Silveira, n’était autre que le directeur du Bureau de représentation, le duc Paul d’Oldenbourg. En guise d’introduction, il a donné une sorte de définition de la Chrétienté qui sonnait en même temps comme un appel et un encouragement : L’idéal d’une véritable fraternité entre les peuples ; l’idéal d’un Etat de droit dans lequel toutes les personnes sont respectées, et particulièrement les plus faibles (les enfants à naître et les vieillards) ; l’idéal d’une société dont le dynamisme éclot de sa cellule fondamentale qui est la famille et d’une culture qui ouvre les âmes aux grands horizons spirituels ; l’idéal d’une vie sociale où règne la bonne entente entre les classes et une courtoisie pleine de respect et d’aménité ; bref, l’idéal d’une communauté d’hommes, de femmes et d’enfants qui veulent vivre en accord avec la Loi de Dieu et rendre à leur Créateur et Sauveur l’hommage public qui Lui est dû, cet idéal n’est pas une chimère.
Et de rappeler, citant le Pape Saint Pie X que la civilisation n’est plus à inventer ni la cité nouvelle à bâtir dans les nuées. Elle a été, elle est ; c’est la civilisation chrétienne, c’est la cité catholique. Une ‘cité’ qui ne serait ni une contrefaçon chrétienne du régime des talibans, ni la maison vide et ouverte aux vents de l’histoire de Jacques Maritain.
Pour cela, il faut selon le duc d’Oldenbourg en revenir à temps et à contretemps aux principes de base de la civilisation que sont la Tradition, la Famille et la Propriété. Revenant longuement sur cette dernière qui serait selon lui celle qui soulève encore le plus d’objections, le duc d’Oldenbourg a souligné que la société contemporaine et les milieux catholiques raisonnent toujours autour de l’utopie socialisante d’un paradis sans inégalités sociales et patrimoniales, de l’utopie libertaire d’un paradis affranchi des contraintes sociales au nom de l’autonomie individuelle, et de l’utopie verte et autogestionnaire issue de ‘Mai 68′ d’une humanité libérée du poids du progrès et de la civilisation.
Or, abolir la propriété privée signifie livrer l’individu comme un animal inerte à la direction de l’Etat, (et) priver son esprit de quelques-unes des conditions fondamentales de son fonctionnement normal. Soulignant ce droit fondamental à la propriété privée, son utilité et même sa nécessité pour le développement tant personnel que collectif, le duc a rappelé que le caractère condamnable et nocif de l’abus que les hommes (peuvent en faire) ne signifie absolument pas que cette institution ne soit intrinsèquement excellente.
Concernant la famille, elle fut vue principalement au travers de la proximité qui existe avec la propriété privée, toutes deux découlant de la nature de l’homme qui le conduit à établir des liens plus directs et proches avec certains objets et certaines personnes. Devenir propriétaire, avoir une famille, sont des situations qui lui donnent une sensation saine de plénitude de personnalité.
Quant à la Tradition, troisième élément du triptyque, le duc la définit comme cette distillation, au long des siècles, du patrimoine moral et culturel originaire des différentes familles qui constituent un peuple. Elle n’est pas un passé stagnant mais la vie que la semence reçoit du fruit qui la contient. C’est-à-dire une capacité de germer à son tour et de produire quelque chose de nouveau qui n’est pas le contraire de l’ancien, mais son développement harmonieux.
Pour mener ce combat entre d’une part une juste reconnaissance de la personne humaine et de ses droits naturels et d’autre part une dispendieuse machinerie d’Etat au service d’une utopique ingénierie sociale, le duc d’Oldenbourg cite le Pape Benoît XVI qui a appelé le Vieux Continent à redonner vigueur à ses racines chrétiennes, (et) exhorté l’Europe à construire son présent et à projeter son avenir à partir de la vérité authentique de l’homme, en se préoccupant surtout des nécessités morales et sociales, spirituelles et religieuses de ses habitants, car c’est seulement ainsi qu’on œuvre de manière efficace, intègre et féconde pour le bien de l’humanité."
source : http://federation-pro-europa-christiana.org/wordpress/?p=2414