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Chez les Luthériens allemands, Benoît XVI a fait mieux que de l’oecuménisme

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cffaff8c-e60d-11e0-bf98-2c3faa3fc775.jpgLa lecture de l’article paru dans le Figaro sous la signature de Jean-Marie Guénois nous le montre : hier, devant le président et les notables du luthéranisme allemand Benoît XVI a dépassé, par le haut, tous les discours convenus qui polluent l’œcuménisme ordinaire.

Comme le note l’envoyé spécial du Figaro, « à Erfurt, seconde étape de sa visite en Allemagne, dans la cathédrale où Martin Luther, fondateur du protestantisme, fut ordonné prêtre catholique en 1507 Benoît XVI a d’abord évoqué a pensée de Luther, et sa spiritualité tout entière christocentrique, qui fut ‘sa passion profonde’, le ‘ressort de sa vie’. Qui se trouve ‘derrière chacune de ses recherches théologiques et chaque lutte intérieure’ : ‘Comment puis-je avoir un Dieu miséricordieux ?… »

 

Le pape " a alors entrepris une réflexion sur un sujet devenu presque tabou dans les Églises catholiques et protestantes: la notion de ‘mal’. ‘La plus grande partie des gens, même des chrétiens, a-t-il lancé, tient aujourd'hui pour acquis que Dieu, en dernière analyse, ne s'occupe pas de nos péchés et de nos vertus. Si aujourd'hui, on croit encore en un au-delà et en un jugement de Dieu, alors presque tous nous supposons que Dieu doit être généreux et qu'à la fin, dans sa miséricorde, il ignorera nos petites fautes ‘ »

 « S'insurgeant contre cette vision irénique le Pape s'est alors demandé si ‘nos fautes étaient vraiment si petites ?’. Notamment quand le monde est rempli de ‘corruption’, de recherche de ses ‘propres intérêts’, du ‘pouvoir des drogues’, de ‘l'addiction à la jouissance’, de ‘la disposition croissante à la violence’, de ‘la faim et la pauvreté’. ‘Non, a-t-il conclu d'une formule, le mal n'est pas une bagatelle’. Dans son esprit, le mal ‘ne pourrait être aussi puissant si nous mettions Dieu au centre de notre vie’ ».

 C’est ensuite seulement qu’il a évoqué ce que Luthériens et Catholiques (chacune de ces confessions représente un tiers de la société allemande) peuvent faire ensemble : « Premier défi, note toujours Jean-Marie Guénois, un ‘témoignage commun’ dans un monde où ‘l'éthique est remplacée par le calcul des conséquences’, appelant à ‘un engagement commun pour l'ethos chrétien’, allant des ‘questions du diagnostic préimplantatoire jusqu'à l'euthanasie’. Deuxième défi, une lutte commune contre de ‘nouvelles formes de christianisme’ - sans les citer, il désignait les groupes évangéliques ou les sectes. Soit ‘un christianisme de faible densité institutionnelle, avec peu de bagage rationnel et encore moins de bagage dogmatique, et aussi avec peu de stabilité’. Et enfin, 'l'absence de Dieu dans notre société», implorant les protestants et les catholiques de ‘ne pas devenir modernes, moyennant une édulcoration de la foi’. »

 « Quant aux questions qui fâchent actuellement la communauté protestante allemande et qui posent des problèmes très concrets dans les familles dites mixtes, catholique et protestante, - par exemple le refus par l'Église de l'hospitalité eucharistique des protestants alors que ces derniers l'acceptent - Benoît XVI les a explicitement évitées alors que la présidente de l'Église protestante de la région, Katrin Göring Eckardt, et le président des protestants allemands, Nikolaus Schneider, avaient sollicité un pas en ce sens lors de leur rencontre vendredi matin.

En guise de réponse - les intéressés ne se sont pas dits choqués à l'issue mais plutôt «encouragés» - Benoît XVI a précisé qu'une ‘mauvaise compréhension’ de l'œcuménisme consistait précisément à négocier pour parvenir à un ‘compromis’. Or ‘la foi n'est pas quelque chose que nous concoctons ou déterminons. Elle est le fondement sur lequel nous vivons.’ L'unité ne viendra pas en soupesant ‘avantages et désavantages’ mais en avançant ‘plus profondément dans la foi’. »

Tout l’article est ici, sous un titre un peu réducteur à notre sens : Le Pape rend hommage à Martin Luther

 

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