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Prendre la mesure de la gravité de la situation

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formatage-masques-malko.jpgLorsqu'on se rend sur des blogs et des sites d'information étrangers, ils ne semblent pas s'intéresser à ce qui se passe réellement chez nous et la récente affaire concernant Mgr Léonard et ses conseils pastoraux adressés aux laïcs exerçant des responsabilités au sein de l'école ne paraît pas avoir retenu leur attention. Pourtant, la situation est grave et il ne s'agit pas d'un quelconque accident de parcours.

Si l'on devait tirer des conclusions de cette affaire, il faudrait, me semble-t-il, relever celles-ci :

- le primat de Belgique ne dispose pas du droit à l'expression même dans le cadre d'une réflexion pastorale publiée dans une revue diocésaine; ses propos sont immédiatement déformés, dénoncés et condamnés sans appel;

- le primat de Belgique n'a pas le droit d'exercer son influence sur l'enseignement catholique en rappelant l'enseignement de l'Eglise;

- le primat de Belgique est seul; ses frères dans l'épiscopat restent retranchés dans leur mutisme et ses collègues référendaires pour l'enseignement se gardent bien d'intervenir;

- l'enseignement catholique (SEGEC) prend publiquement ses distances par rapport à ce qu'il est censé représenter, rejette les directives de l'archevêque et est suivi en cela par les organisations de parents qui marquent leur désapprobation;

- il n'y a plus de réel pluralisme au sein de l'opinion publique belge (francophone, mais c'est la même chose au Nord); un consensus y règne, conditionné par la RTBF, RTL-TVI, les grands quotidiens (Le Soir, La Libre) et même par les médias catholiques (où l'on voit l'hebdomadaire "Dimanche" titrer : "Mgr Léonard sème le trouble dans les écoles");

- la distinction entre la sphère religieuse et celle du politique n'est plus respectée dans notre pays comme en attestent les prises de position de la classe politique (tous partis confondus) pour stigmatiser les propos de Mgr Léonard, certain allant même jusqu'à inciter des fidèles à boycotter des offices religieux. Lorsque la distinction entre le politique et le religieux disparaît ainsi, on évolue alors dans un contexte totalitaire qui ne dit pas son nom;

- en-dehors de Belgicatho (entre 650 et 800 visites par jour), il n'y a guère de voix qui se soit fait entendre pour tenir un discours différent; la dictature du politiquement et culturellement correct est solidement établie; quelle sera l'étape suivante pour étouffer les voix discordantes?

On le voit, la situation est bien plus grave qu'il n'y paraît et presque tout le monde semble s'y être résigné. Lorsqu'insensiblement un système démocratique glisse vers une forme de démocratie totalitaire, on peut être légitimement inquiet en pensant aux mesures que préconisait Rousseau dans son Contrat Social à l'égard de ceux qui n'accepteraient pas de se rallier à la "volonté générale"...

Commentaires

  • Il faut avouer qu'il faut une sacrée dose de vocation au martyre (c-à-d, témoignage du Christ) pour oser se déclarer partisan de la doctrine catholique et de l'enseignement des évangiles en Belgique. Bref, pour oser encore parler du Christ fièrement, ouvertement et publiquement, et non le cacher honteusement, en prétendant trois fois qu'on ne le connait pas avant que le coq wallon ne chante.

    Ceux qui osent encore parler du Christ, reçoivent sur le dos à peu près tous les bienpensants de la société belge, les francs maçons, les féministes, les capitalistes, les socialistes, les libéraux, les écologistes, les libres penseurs, les syndicalistes, les communistes, les anarchistes, et même les chrétiens dits progressistes (sans doute parce qu'ils professent leur foi dans le progrès matérialiste).

    Cela fait beaucoup de monde sur le dos, et c'est comme si évoquer le Christ devant eux, était devenu une incongruité et un manque de savoir vivre. Certains le ressentent même comme une agression qu'ils doivent sévèrement réprimer.

    Il semble aussi que beaucoup de catholiques de base se fassent rouler dans la farine, en croyant béatement que, ce qu'ils lisent dans les organes de Presse ou ce que leur disent leurs politiciens, serait plus 'vrai' ou plus 'moderne' que ce qu'ils peuvent lire dans les évangiles. Les évangiles auraient atteint leur date de péremption, sans doute. S'il est très touchant de voir la foi naïve de ces braves gens, dans ce que leur racontent leurs journalistes et leurs politiciens, c'est quand même très inquiétant par rapport à la perte de leur esprit critique et de leur libre arbitre.

    Mais bon, a-t-on jamais vu un vrai catholique refuser le martyre, refuser de témoigner pour le Christ ? Et ces persécutions, propres à la Belgique, ne sont-elles pas peu de choses finalement par rapport à ce qu'on voit dans d'autres pays, ou qu'on a connu à d'autres époques, même chez nous ? Prions donc pour ceux qui nous persécutent, ils ne savent sans doute même pas pourquoi ils le font ou pourquoi ils y sont poussés.

  • Tout à fait d'accord avec vous. Mais la situation est pratiquement la même dans d'autres pays. Une amie anglaise m'expliquait l'autre jour le cas de l'Eglise anglicane "Established Church" et religion d'Etat. Certes son clergé est bien rémunéré et confortablement logé dans de romantiques "vicarages" mais ils doivent obéir au doigt et à l'oeil à tous les diktats du Parlement de Westminster.Ses primats de Canterbury et York sont nommés par la Reine, entendez le gouvernement, et n'ont aucune chance d'accéder à ces postes s'ils osent contester certaines lois. On va même leur imposer le mariage religieux homosexuel. Donc certains se révoltent et passent soit aux évangéliques soit au catholicisme. L'actuel Archevêque de Canterbury pense que dans 20 ans son Eglise aura disparu

    Aux Etats-Unis les évêques sont sur pied de guerre contre l'administration fédérale qui veut leur imposer plein de choses sous prétexte de non discrimination.

    Et bien d'autres cas, c'est une persécution insidieuse qui ne dit pas son nom.
    Il ne faut pas en vouloir au Père Scholtès pour son titre un peu maladroit. Sa conclusion est très bonne. Je l'estime beaucoup pour son esprit nuancé et le boulot pas facile du tout comme porte parole des évêques. Contrairement à certains de ses confrères, nettement plus âgés, il ne semble pas atteint par le prurit contestataire à tout va contre le Pape et le Vatican.

    Et alors que dire de cet équilibriste de Père Lombardi à Rome ! Tous les jours il doit éclaircir des embrouilles, mettre les choses dans leur contexte, défendre le Pape contre toutes sortes de bruits fantaisistes. De ce jésuite là on ne pourra pas dire qu'il trahit son 4ème. voeu...L

  • Je pense qu'il est plus que temps de se rebeller contre un gouvernement qui nous mène tout droit au mur. Le martyr pour Dieu n'est rien à côté!
    A quand des partis catholiques, DE VALEUR, aux prochaines élections? Qu'on vôte pour eux en masse!

    Je ne peux résister à l'envie de vous envoyer ce petit témoignage très intéressant; Connaissez-vous cette plainte d’un socialiste autrichien converti? (Mgr Suenens):

    « J’ai rencontré le Christ à l’âge de 28 ans. Je considère les années qui ont précédé cette rencontre comme des années perdues. Mais cette perte m’est-elle imputable à moi seul ?
    Ecoutez : personne ne m’a jamais demandé de m’intéresser au christianisme.
    J’ai eu des amis et des connaissances, chrétiens pratiquants, ayant pleinement conscience de tout ce qu’apporte la religion dans une vie humaine … Mais aucun d’eux ne m’a jamais parlé de sa foi. Cependant, on savait que je n’étais ni un aventurier, ni un libertin, ni un moqueur dont il fallait craindre les sarcasmes. J’étais simplement un de ces milliers, de ces millions de jeunes qui ne sont ni bons ni mauvais, qui ont du christianisme une impression très vague, erronée …. « Savez-vous pourquoi j’ai dû attendre si longtemps pour découvrir la vérité ?
    Parce que la plupart des croyants sont trop indifférents, trop attachés à leurs aises, trop paresseux. Ceux-là ne se préoccupent pas de l’âme de leur prochain … ». Que Dieu nous pardonne nos péchés d’omission, nos lâchetés silencieuses, nos crimes de non amour ! Quand le monde a faim et soif de Dieu – de ce Dieu inconnu qu’il cherche à tâtons – l’heure n’est plus à une pratique religieuse routinière, à une vie chrétienne repliée sur elle-même : tout catholique doit crier sur les toits son message. Comment ne pas songer ici à cette parole de S. Exc. Mgr Ancel : « Souvent on dit : on ne peut pas leur parler du Christ … ils ne sont pas prêts. Cela peut être vrai … Mais plus souvent c’est nous qui ne sommes pas prêts. ». Dans notre monde actuel, plus que jamais il faut un catholicisme fort, vaillant et attentif à l’immense détresse spirituelle qui nous enveloppe de toutes parts. ».

    Cela pour que nous, chrétiens catholiques soyons courageux.
    Que ce texte se grave dans notre esprit et soit un appel à un amour qui ne recule pas et qui sait resté fidèle jusqu’à la mort. ».

    Si nous en sommes, ici en Belgique, dans telle situation aussi grave, c'est bien à cause, au sein même de l'Eglise, de nos paresses, de nos négligences, et de notre trouillardise spirituelle.

    Prions ensemble Saint Thomas More; le Patron des politiciens! Je crois que c'est vraiment le moment. Car si nous arrivons à un stade où la "pensée unique" de l'Etat-dieu, prend à ce point le dessus sur la pensée humaine de l'être humain à l'image du seul Dieu, pour gérer et régir notre morale de vie sur terre, je pense qu'il est plus que temps de réagir.

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