En France, deux spectacles programmés depuis plusieurs semaines ont soulevé l'indignation de nombreux croyants qui ont répondu à des appels à la mobilisation venant de mouvements appartenant le plus souvent à la mouvance traditionaliste. Il en résulte que ces spectacles ont fait le plein chaque soir, à Paris et dans plusieurs grandes villes de France. S'ils avaient été ignorés, auraient-ils eu tant de succès ? Il en résulte également que les catholiques - et même les évêques - se sont divisés sur la façon de répondre à ce qu'ils considèrent être des provocations et des outrages à l'égard de leur foi et, en particulier, de la personne du Christ. La polémique a fait rage sur divers blogs et sites opposant les tenants d'une ligne dure et ceux qui pensent qu'il y a d'autres moyens pour protester que de recourir à des manifestations qui génèrent l'incompréhension et le rejet de ceux que les médias présentent comme des intégristes, des fondamentalistes, des ultras, etc.
Le Christ outragé et insulté se taisait. Devons-nous agir autrement que lui? Ne faut-il pas se méfier de mouvements qui exploitent l'indignation pour entretenir un activisme aux accents parfois douteux? Ici en Belgique, ne savons-nous pas que, sous la bannière du rexisme, des tribuns ont autrefois enflammé des foules au nom du Christ Roi et qu'ils ont dévoyé leurs adeptes en les égarant dans le fascisme et la collaboration ouverte avec le nazisme?
Ces temps d'apostasie ressemblent étrangement au Vendredi Saint. Le cortège des faux témoins qui veulent en finir avec le christianisme n'arrête pas de grossir. Les insultes et les crachats pleuvent, dans ces spectacles notamment. Face à cela, l'archevêque de Paris a appelé ses fidèles à prier à Notre-Dame, en méditant les souffrances du Christ et en vénérant les reliques de la Passion. Sans doute est-ce cela qu'il faut faire pour agir en conformité avec l'exemple de Celui dont nous nous réclamons.
Commentaires
Il faudrait lire aussi la chronique de Fabrice Hadjaj dans "Il est Vivant" n° 288, de décembre 2011, p. 32 "Réagir ou agir"...
édifiant !
Jésus se taisait????
Père Guy Gilbert disait ceci très justement:
"Quand on lit la bible, on pense que Jésus, pour prouver son amour a toujours montré de la douceur, de la compréhension de la patience, de la miséricorde. C’est vrai. Quoique ! Il a eu par moments des paroles d’une violence inouïe. Prenons comme simple exemple ; au temple! Il voyait des choses insupportables, là où il était envoyé pour enseigner le Royaume de son Père. Il a vu, discerné, qu’il n’y avait pas d’autre moyen de se débarrasser de ces vendeurs du temple ; provocateurs, voleurs et hypocrites, qu’en donnant quelques bons coups de fouet. Il a eut une violence physique étonnante. A-t-il été violent dans le mauvais sens du terme ? Non. Lui, l’Homme parfait par excellence prouvait qu’il n’avait pas été que douceur dans la vie. Il a eu la violence d’amour. Il est important que l’on sache que la doctrine chrétienne n’est pas une doctrine à l’eau de rose. On entend aussi souvent : « Que ferait Jésus s’il venait dans les sanctuaires religieux du monde catholique ? Dans les églises ? S’il voyait toutes ces boutiques et échoppes dites religieuses, cette incitation au commerce ? Et bien, il ferait valser sans doute le tout ! Il nous redirait : « Aime en acte et en vérité … attache-toi à l’Essentiel ».
PAR CONTRE, pendant sa Passion, LA Jésus n’a rien fait. Il savait ce qui L’attendait. Devant la très grande violence qu’on Lui a fait subir, il était l’Agneau immolé ; l’image incomparable qui nous est restée 2000 ans après. Si Jésus-Christ avait réagi, là, violemment, cela n’aurait pas donné cette lumière prodigieuse. Sa Passion, sa Résurrection dépendaient de sa maîtrise, de son discernement à savoir ce qu’il fallait faire exactement. Voilà le sens de l’amour.
Cet amour que seul l'Eglise catholique peut nous montrer. Doit nous montrer!