Nous lisons dans Le Soir : "Les catholiques sortent des églises vendredi. Pour la première fois, un chemin de croix est organisé au centre-ville."

C'est une première dans le centre-ville liégeois : à l'initiative des deux doyens – rive gauche et rive droite –, les catholiques devraient se retrouver vendredi pour un chemin de croix allant de Saint-Pholien à Saint-Paul, en passant par la place Saint-Lambert, « lieu du martyr de l'évêque saint Lambert mais aussi en mémoire des victimes de la tuerie de décembre dernier, sans oublier le drame de la rue Léopold et les petites victimes du terrible accident de Sierre. »

Habituellement discrets, les catholiques sortent donc des églises et chapelles – après une trentaine d'années d'absence, la procession de la Fête-Dieu a d'ailleurs fait sa réapparition en juin 2010. Prosélytisme ? Le doyen de la rive gauche, Eric de Beukelaer, s'en défend. Au contraire, insiste-t-il, puisque « l'événement s'adresse à un large public » et que donc, « chacun peut librement y participer : Liégeois ou non, jeune ou aîné, croyant ou peu, pratiquant ou pas. » Tous, estime le doyen, devraient se reconnaître dans « le message d'amour » que véhiculera la procession. « Lorsqu'ils ne sont pas embrigadants mais au contraire ouverts, inclusifs, les grands mouvements reviennent à la mode et récoltent du succès, estime Eric de Beukelaer. Voyez Saint-Jacques-de-Compostelle, qui ne réunit pas que des chrétiens pratiquants. Ou les Journées mondiales de la Jeunesse. Ou encore, à un autre niveau, la messe en wallon qui est dite en Outremeuse lors des fêtes du 15 août. Un chemin de croix, comme celui qui sera organisé ce vendredi saint, c'est une démarche concrète qui peut apporter des réponses à une ville qui a connu des souffrances collectives. Il rappelle que la violence ne peut avoir le dernier mot, que l'amour et le pardon l'emportent. »