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En finir avec les clichés sur la "sexualité libérée" des Romains

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En marge de la publication d'un dossier spécial d'Archéologie consacré à la sexualité des Romains, les commentaires de Cyril Dumas sont opportuns. On sait combien aujourd'hui il est de bon ton d'opposer à l'éthique judéo-chrétienne, censée avoir enfermé hommes et femmes dans la frustration et la castration, celle joyeuse et libérée qui aurait caractérisé les âges antérieurs. Dans "la tyrannie du plaisir", Jean-Claude Guillebaud avait déjà fait justice de ces préjugés. Ces commentaires mis en ligne sur Hérodote.net vont dans le même sens :

Extraits :

"Longtemps ignorée des analyses scientifiques, la sexualité à Rome est un sujet méconnu et entravée par de lourds clichés. (...) Les rares auteurs qui ont osé aborder le sujet ont souvent été victimes de leur ignorance ou de leur expérience vécue. Ainsi, ils n’hésitèrent pas à entretenir le mythe d’une sexualité sans tabou, emprunt de prostitution, de zoophilie, de scoptophilie, de pédophilie, d’homosexualité et de bestialité de groupe." (...)

"L’ensemble de ces images semble exhorter à la luxure et au goût pour la licence. Pourtant aujourd’hui, à l’obsession du «réalisme» succède une étape nouvelle avec la priorité donnée au «symbolique»." (...)

"Si la libido ne laisse aucune trace archéologique, le droit et l’histoire révèlent les règles de la perversion. Ainsi, la morale romaine s’est progressivement opposée à celle des Grecs afin de créer un modèle imposant un couple marital, hétérosexuel, à rapport procréatif."

"Contrairement aux idées reçues, la sexualité demeure une affaire privée. Lorsque celle-ci devient publique, les contrevenants sont jetés à l’opprobre. L’amour n’est pas une affaire de goût, car il doit garantir le statut social. Ainsi, la loi, les règles, et les coutumes imposent à l’homme de rester le dominant. Son plaisir est chaste s’il l’impose par la volonté. Toutes soumissions de corps victime de plaisirs ou de cœur victime de sentiments condamnent le romain à perdre ses droits."

"Les décors «érotiques» n’ont pas cette dimension à l’époque romaine. Ils revêtent une autre fonction, car ils exhortent par le biais de la caricature ou de la dénonciation à respecter la bonne moralité. C’est la raison pour laquelle, ces décors sont exposés sans vergogne aux yeux de tous et dans les meilleures maisons."

Cyril Dumas, directeur du musée Yves Brayer (Les Baux de Provence)

Commentaires

  • Quand mettra-t-on enfin fin à cette idée reçue selon laquelle une sexualité soi-disant "libérée" est la clé du bonheur ??

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