Le silence de l’Administration Obama sur la persécution des chrétiens dérange
La campagne officielle pour l’élection présidentielle américaine n’a pas encore débuté que le bilan de l’Administration Obama au sujet des chrétiens persécutés en terre d’islam est sérieusement dénoncé par des ONG. En cause, le soutien de la Maison Blanche au Printemps arabe, devenu pour les minorités un hiver islamiste, soutien récemment renforcé par le rapport du Département d’Etat sur les droits de l’homme pour l’année 2011 qui dit trouver une « inspiration » dans ces révolutions et qui, pour la première fois, ne consacre plus de dossier à la liberté religieuse dans chaque pays, mais survole le sujet de façon synthétique alors que les violences à l’encontre des minorités, surtout chrétiennes, augmentent.
Le quasi-silence du rapport du 30 juin dernier interpelle plusieurs ONG qui pointent la détérioration du sort des chrétiens qui étaient déjà en grande difficulté et accusent la politique étrangère américaine d’avoir une grande part de responsabilité dans cette situation, par son silence et son assistance à des groupes islamistes en Syrie. Le porte-parole de Portes Ouvertes USA, Jerry Dykstra, met en garde contre une victoire des islamistes, parmi lesquels des membres d’Al Qaïda et des Frères musulmans, islamistes soutenus par Washington face au dictateur Bachar El Assad. 1,5 millions de chrétiens pourraient pâtir d’une défaite du dirigeant alaouite ; ils sont actuellement déjà persécutés par une partie des rebelles.
On peut dissocier le soutien américain à la rébellion en Syrie du soutien à une politique anti-chrétiens de ces combattants, en considérant cet appui pour ce qu’il est probablement, un soutien stratégique et non humanitaire – d’autant qu’un recoupement d’informations par le Frankfurter Allgemeine Zeitung désigne les rebelles comme étant les auteurs du massacre de Houla imputé à l’armée régulière – en vue de briser l’axe Damas-Téhéran avant une éventuelle guerre contre l’Iran réclamée plus ou moins implicitement par les pays musulmans sunnites et non seulement Israël. En revanche, le silence de Washington sur les crimes dont sont victimes les minorités, principalement les chrétiens, questionne. Si l’American Enterprise Institute Middle East affirme via son analyste, Michael Rubin, que l’Administration Obama n’a pas incité les révolutions arabes, il dénonce toutefois son inertie face à la persécution des chrétiens et demande au président de cesser de faire plaisir au Council on American-Islamic Relations et appeler un chat un chat. Par ailleurs, le Washington Times a publié un article sur le sort des chrétiennes d’Egypte victimes de kidnapping, de mariages forcés avec des musulmans, et a dénoncé le silence des Etats-Unis sur la question.
Une politique toujours complaisante envers les pays musulmans
Lors de son discours au Caire en 2008, Barack Obama avait célébré la grandeur de l’islam, défini comme très ouvert : « L’Islam a une tradition de tolérance dont il est fier » et appelé à « soutenir la richesse de la diversité religieuse, que ce soit pour les Maronites au Liban ou les Coptes en Égypte », sans vraiment mot dire de la réalité des persécutions. Le président avait de suite contrebalancé ce point de son long discours, en dénonçant les pays européens refusant le port du voile islamique intégral dans l’espace public, mettant ainsi à égalité les persécutions mortelles de chrétiens et le choix de certains Etats de pouvoir identifier le visage d’une personne, notamment pour des questions de sécurité publique. Le dernier rapport du Département d’Etat critique d’ailleurs la France et la Belgique à ce sujet.
La diplomatie d’Obama en matière de liberté religieuse au bénéfice des chrétiens semble en effet bien floue, en témoigne encore la tentative de son administration de faire censurer partiellement un rapport sur la persécution religieuse en Turquie, publié par un organisme gouvernemental indépendant, l’United States Commission on International Religious Freedom, ou encore son appui à l’islamiste Raila Odinga, candidat à l’élection présidentielle au Kenya en 2007, face à un chrétien, et qui prévoyait d’imposer la charia dans le pays, avant que la défaite du candidat musulman ne vire à un sanglant conflit inter-religieux.
En février dernier, l’évangéliste Franklin Graham, le fils du célèbre responsable chrétien Billy Graham, s’est publiquement questionné sur la foi du président américain en soulevant la question des chrétiens persécutés : « Je n’ai aucune idée de ce en quoi Obama croit réellement. Tout ce que je sais, c’est que, durant sa présidence, il a semblé davantage concerné par les musulmans à travers le monde que par les chrétiens qui se font assassiner dans les pays musulmans », avant de présenter ses excuses dans les jours suivants. Si les choix diplomatiques de Barack Obama sont tributaires de sa volonté de ménager les pays musulmans, il reste que sa diplomatie jette un voile sur les opprimés.
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Commentaires
Sans doute Obama est-il sensible au fait qu'il y a beaucoup plus de puits de pétrole autour de La Mecque qu'autour du Vatican. Mais sa politique n'est de toutes façons pas très lisible. Son appui au lobby homosexuel, par exemple, devrait déranger beaucoup plus les musulmans que les chrétiens. En fait, il semble se préoccuper bien plus des persécutions contre les homosexuels dans les pays musulmans que des persécutions contre les chrétiens.