De la COMECE (en anglais, traduction par nos soins):
Le 2 Octobre, avec la participation de plusieurs intervenants de haut niveau provenant de différents pays, le Groupe du PPE, la Commission des Conférences épiscopales de la Communauté européenne (COMECE), et le groupe ECR ont organisé au Parlement européen un séminaire d'une demi-journée consacré à l'évaluation de la situation actuelle des chrétiens et de la liberté de religion en Europe. Les intervenants ont convenu que des efforts importants sont nécessaires pour éliminer les mesures discriminatoires à l'encontre des chrétiens et que la liberté de religion doit être assurée non seulement pour les minorités, mais aussi pour les chrétiens. L'attention du public doit être attirée sur des questions qui ne sont pas couvertes par les médias et un dialogue permanent doit être mis en place sur les grandes questions. De même, des initiatives venant de diverses parties doivent également jouer un rôle accru dans ce processus.
Dans son discours, Jan Olbrycht (MdPE), Vice-Président du Groupe PPE chargé des relations inter-culturelles, a déclaré: «Toute forme de discrimination et de mesures discriminatoires est inacceptable et va à l'encontre des fondements mêmes de l'Union européenne. Il existe plusieurs processus inquiétants à caractère discriminatoire contre les chrétiens en Europe, contre lesquels nous devons nous mobiliser conjointement et de manière décisive. Par ailleurs, nous devrions examiner comment ces cas pourraient nous aider, car certaines de ces violations majeures pourraient contribuer à accroître la sensibilisation du public et intensifier les efforts de lutte contre la discrimination des chrétiens qui se perçoivent de plus en plus comme une minorité en Europe. "
Dans son discours, Konrad Szymanski, MdPE (groupe ECR) a déclaré: «En Europe, nous sommes prompts à évoquer les droits de l'homme, l'égalité des droits, la non-discrimination au niveau des principes dans le monde entier. Il est bon que nous nous sentions appelés de cette façon à la protection de la dignité humaine. Cependant cela ne signifie pas que notre propre démocratie libérale ne peut pas évoluer vers un système discriminatoire ou vers un système qui tolère la discrimination. Les chrétiens se sentent de plus en plus discriminés. La présence de la Croix et le christianisme lui-même sont mis à mal. Dans certains pays, la protection des droits des minorités sexuelles provoque une limitation de la liberté de critique et de la liberté d'expression. La liberté de conscience, en particulier dans les professions médicales, est également mise à mal."
Lors de la première session, on a entendu l'intervention de John Deighan qui a souligné la situation particulière du Royaume-Uni, principalement en ce qui concerne la discrimination contre les agences d'adoption catholiques, le port de symboles religieux chrétiens en public (par exemple sur le lieu de travail), ainsi qu'une tentative visant à redéfinir le mariage. Daniel Lipsic a évoqué la nécessité d'une approche plus équilibrée et cohérente par la Cour européenne des Droits de l'Homme concernant l'incitation à la propagande haineuse.
Lors de la deuxième séance, Francisco Javier Borrego a souligné que, dans certains cas, l'interprétation idéologique de la Convention européenne des droits de l'homme par la Cour de Strasbourg. Le professeur Rocco Buttiglione a mis en évidence l'écart entre les minorités agissantes qui influencent le processus décisionnel et la majorité silencieuse des chrétiens qui ont peur de prendre une place centrale dans l'effervescence de l'ordre du jour politique. D'autres experts ont rappelé la résolution de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, qui identifie des zones très particulières dans lesquelles les droits fondamentaux et les droits civils des chrétiens doivent être protégés. "Une question clé est la protection des décisions prises en conscience pour des motifs religieux", a expliqué Mgr. Kolfhaus (Secrétariat d'État du Saint-Siège). "Inutile de dire que l'Eglise est contre la discrimination. Mais toute forme de discrimination n'est pas discriminante: il ya aussi le droit d'être différent ".
Dans son allocution, Mgr Piotr Mazurkiewicz, Secrétaire général de la COMECE, a évoqué les résultats positifs récents protégeant l'égalité et la liberté religieuse au sein du Conseil de l'Europe et de la Cour de Luxembourg. Tout au long du séminaire, il y avait un consensus partagé que le Parlement européen et les autres institutions européennes devraient tenir compte des questions susmentionnées et de faire preuve de la volonté politique nécessaire pour trouver des solutions pratiques à cet égard.
Les textes des interventions sont accessibles sur le site de la COMECE