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La France contre le mariage gay : prendre du souffle

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Lu dans « Famille chrétienne » :

« Deux jours après La Manif pour tous qui a fait descendre dans la rue nombre d’opposants au « mariage pour tous », Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, en dresse le bilan. Et appelle à la mobilisation pour la prochaine manifestation du dimanche 13 janvier 2013.

Quel est votre bilan des manifestations qui se sont déroulées dans plusieurs villes de France contre le projet gouvernemental de « mariage pour tous » ?

Pour nous, c’est une réussite stupéfiante ! Déjà, nous avions été heureusement surpris le 23 octobre dernier du nombre de personnes qui s’étaient rendues dans l’un des soixante-quinze rassemblements organisés en province par Alliance VITA. Depuis l’élection de François Hollande, nous avons eu énormément d’appels de personnes très inquiètes de la mesure 31. Ce n’était pas qu’un bouillonnement. La manifestation du 17 novembre le prouve : c’est quand même la plus grande manifestation qui a eu lieu à Paris cette année!

Quelle suite donner alors que le gouvernement ne semble pas vouloir changer de ligne ?

Le gouvernement laisse entendre qu’il ne bougera pas jusqu’au moment où… il bougera, et c’est de bonne guerre. Des lignes déjà ont un peu bougé. Pour la première fois, un ministre [Marisol Touraine] a dit respecter l’inquiétude des manifestants ! La réponse évolue donc vers autre chose que du déni, du mépris, voire des caricatures avec cette accusation d’homophobie. Certains ministres ne cachent pas, en privé, leur malaise relativement à ce projet que certains voudraient faire passer de force, ou disent leur regret que l’on n’ait pas laissé place à un vrai débat.

Il y a pourtant eu des auditions à l’Assemblée nationale par une commission ad hoc, non ?

Nous avons demandé à être auditionnés par Erwann Binet, rapporteur PS du projet de loi, et nous ne l’avons pas été. Il doit nous recevoir mardi, mais a pour l’instant refusé une audition publique. À ce propos, les auditions ne sont pas équilibrées : elles donnent la parole à des « experts », trop partiaux.

Comment ne pas laisser retomber le soufflé d’ici la grande manifestation nationale du dimanche 13 janvier ?

Il n’est pas près de retomber, le soufflé ! C’est un grand souffle qui a été donné ce samedi ! Chaque association et mouvement a prévu des actions. À force de mail ou de courriels argumentés, il faut continuer – ou commencer – à interpeller les élus, comme les maires qui sont déjà très nombreux à s’être positionnés du côté de la défense de l’enfant. Les parlementaires ont besoin de sentir que leur base, dans leur circonscription, attend d’eux un autre vote que celui que veut leur imposer le Parti socialiste – ce qui est contraire à la liberté de conscience… Cette manifestation du 13 janvier se fera juste la veille des premiers travaux en commission à l’Assemblée nationale, au moment où s’établissent les équilibres politiques autour d’un texte.

Que dire à ceux qui ne croient pas à la victoire des droits universels de la personne humaine que nous défendons ?

• Premier point : quelle que soit l’issue du projet de loi, nous avons une obligation de moyens, pas de résultats. Et nous nous devons d’agir quand un gouvernement tente ainsi d’imposer une évolution aussi radicale de civilisation. Ne pas agir, baisser les bras, serait perdre son honneur ! Et il y a quelque chose de consolateur à avoir fait tout son possible pour défendre les plus fragiles.

• Deuxième point : le décalage entre les sondages et la réalité est fort. Cette manifestation en a été le signe. On a vu plusieurs fois des gouvernements renoncer à leur projet face à la rue ; descendre dans la rue étant la manifestation démocratique d’une hostilité mesurable.

• Enfin, dernier point : le temps politique n’est pas incompressible ! En cette période de grave crise économique et de nécessaire redressement du pays, le gouvernement ne peut passer un temps infini sur ce sujet, très grave, qui met en péril l’équilibre de la famille ; famille qui est le premier amortisseur de crise ! Les Français ne comprendraient pas qu’il s’arc-boute sur des questions de société qui – en plus – divisent le pays ! Nous espérons que le gouvernement saura bientôt suspendre puis renoncer à son projet, choisissant de privilégier la protection de l’enfant et de lui donner le droit d’avoir un père et une mère.

Cyril Lepeigneux, ici : Tugdual Derville : « Non, le soufflé n’est pas près de retomber »

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