De Radio Vatican:
"La Fraternité Saint-Pie-X a suscité ces jours derniers un nouvel emballement médiatique : à l'occasion d'une conférence, le vendredi 28 décembre au Canada, le supérieur général de la Fraternité, Mgr Bernard Fellay, a affirmé que les juifs étaient les ennemis de l'Eglise, comme les Francs-Maçons et les Modernistes. Rien de bien nouveau dans ces propos, mais l’émotion et l’indignation se sont propagées sur la toile.
"L’occasion de rappeler qu’en 2009, lors de sa visite en Israël, Benoît XVI avait qualifié l’antisémitisme de totalement inacceptable, l’antisémitisme - avait-il regretté - qui « continue de relever son visage répugnant dans plusieurs parties du monde ». L’année précédente à Paris, en rencontrant des représentants de la communauté juive, il avait affirmé qu’être antisémite, c’est être antichrétien.
Pas question de remettre en cause les acquis conciliaires
"Au mois de novembre dernier, dans les colonnes de l’Osservatore romano, le quotidien du Vatican, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens et de la Commission pour les rapports avec le judaïsme, a tenu à souligner combien le dialogue avec les juifs était fondamental pour le Pape. Les efforts déployés pour faire revenir les Lefebvristes dans l’Eglise – a précisé le cardinal Koch – ne signifient aucunement une remise en cause de la déclaration conciliaire Nostra Aetate.
Cette déclaration historique exprimait le respect de l'Eglise à l'égard des religions non chrétiennes, mais elle avait surtout l'intention, après la Shoah, de mettre fin à toute attitude anti judaïque et antisémite dans l'Eglise. « A l'intention des juifs – a déclaré le cardinal Koch - le Saint-Père m'a chargé de présenter la question de manière correcte : Nostra Aetate n'est pas le moins du monde remis en discussion par le magistère de l'Eglise, comme Benoît XVI lui-même l'a plus d'une fois démontré dans ses discours, ses écrits et ses gestes pastoraux ». (RF)
Les juifs ne sont pas les ennemis de l'Eglise
"Il est impossible de parler des juifs comme des ennemis de l’Eglise", a assuré le 7 janvier à l’agence I.MEDIA le Père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. Le Père Lombardi a réaffirmé que l’Eglise était "profondément engagée dans le dialogue" et qu’il était ainsi "impossible" de formuler une telle affirmation à l’égard des représentants du judaïsme. Il a répété que la position du Saint-Siège sur la question était "claire" et "bien connue". Celle-ci est exprimée non seulement dans la déclaration conciliaire "Nostra Aetate", mais aussi à travers les différentes visites des souverains pontifes dans des synagogues." (I.media)
Ici: Etre antisémite, c'est être antichrétien
Faut-il rappeler que la Fraternité Saint-Pie X ne dispose d’aucune légitimité dans l’Eglise ?
Comme le souligne très justement le blog du "suisse romain" (ici La FSSPX est illégitime), " les sacrements qui sont dispensés dans un lieu appartenant à la FSSPX, ne le sont pas dans la communion avec l'évêque du lieu. Ils ne sont légitimement ni célébrés ni donnés, les prêtres ayant reçu une ordination illicite et étant suspens. Certains sacrements qui sont célébrés là sont de plus invalides ou peuvent l'être de manière habituelle (confession et mariage). En outre, suivre la messe dominicale dans une chapelle de la Fraternité ne permet pas de remplir son devoir de participer à l'Eucharistie dominicale (précepte dominical).Tant que la Fraternité n’a pas une position canonique dans l’Église, ses ministres non plus n’exercent pas de ministères légitimes dans l’Église. Il faut ensuite distinguer entre le niveau disciplinaire, qui concerne les personnes en tant que telles, et le niveau doctrinal où sont en question le ministère et l’institution. Pour le préciser encore une fois: tant que les questions concernant la doctrine ne sont pas éclaircies, la Fraternité n’a aucun statut canonique dans l’Église, et ses ministres – même s’ils ont été libérés de la punition ecclésiastique – n’exercent de façon légitime aucun ministère dans l’Église".
Je pense, ajoute encore ailleurs (ici : Mgr Fellay dira non à Rome) l’abbé Rimaz, que les idées de la FSSPX sont acides et nocives pour la foi et ne donnent pas la paix de Dieu qui surpasse tout ce que l'on peut imaginer. La raison peut devenir "folle", comme le dit Saint Thomas d'Aquin et l'imagination est pour Soeur Sainte Térésa d'Avila, la "folle du logis". Dieu est pour la bienheureuse Elisabeth de la Trinité, "un océan de tranquillité et de paix". Il ne reste que la prière et l'action de la divine Providence pour espérer, avec le Bon Pasteur Benoît XVI, un retour au bercail. Je suis trop petit pour espérer avoir un rôle quelconque à jouer »
Comme son image inversée « progressiste », l’ « intégrisme » -déclaré ou masqué- n’est qu’une triste drogue idéologique...
JPS
Commentaires
"Comme son image inversée « progressiste », l’ « intégrisme » -déclaré ou masqué- n’est qu’une triste drogue idéologique..."
Encore une petite pique de piètre envergure contre les catholiques qui mènent le nécessaire combat pour la défense intégrale de la foi et sa propagation. A quand un vrai débat pour démontrer la non catholicité de vos positions (qui sont aussi celles de Rome) sur les fausses religions? La rigueur intellectuelle fait cruellement défaut, sur ce blog, dont la tiédeur et l'hypocrisie m'ont définitivement refroidi. Pour moi, vous êtes pire que les modernistes déclarés.
in Christo Rege Per Mariam.
J'y perds un peu mon latin. D'abord, être antisémite n'a rien à voir avec l'anti judaïsme. L'antisémitisme est né au 19ème sur le terreau des théories scientifiques qui décrétaient l'existence de races humaines différentes, allant des plus inférieures aux plus supérieures. Selon les théories du darwinisme social (le darwinisme appliqué à l'homme et aux sociétés humaines) il était bon de privilégier les races supérieures pour favoriser l'évolution de l'homme. L'antisémitisme n'a donc qu'une relation accidentelle avec les différences de doctrines religieuses. Les différences de religion n'étant qu'un des critères utilisés par les théoriciens du racisme pour établir la supériorité ou l'infériorité d'une race.
Ainsi, ils prétendaient que les 'races' sud européennes, majoritairement catholiques, étaient manifestement inférieures aux 'races' nord européennes, majoritairement protestantes. Pour eux (ils étaient protestants et anti papistes !) le protestantisme était synonyme de progrès évolutif par rapport au catholicisme. En Afrique du Sud, jusqu'à la fin de l'apartheid (ségrégation raciale) un immigré espagnol catholique disposait de moins de droits qu'un immigré suédois protestant.
Quant à l'anti judaïsme, en tout cas basé sur des aspects de la doctrine religieuse développée par les juifs après le Christ, il est évident qu'il existe chez les chrétiens, (comme chez tous les non juifs). Il n'est en tout cas pas plus anormal que l'anti christianisme des juifs (ou l'anti christianisme d'autres non chrétiens). On ne peut être pro judaïsme si l'on ne croit pas au judaïsme. C'est comme si on demandait à un communiste d'être pro capitaliste, ou inversement.
Cependant, parler d'anti judaïsme des chrétiens est un peu bizarre aussi. Puisque les chrétiens sont en fait des judéo chrétiens, une branche du judaïsme basée sur l'enseignement du Christ (et donc notamment ouverte à tout homme, juif ou non juif). On peut donc dire qu'un chrétien ne peut faire de l'anti judaïsme à proprement parler. Il ne professe et défend que la branche proprement chrétienne du judaïsme.
En tant que chrétien, nous avons conservé l'Ancien Testament. Si l'on considère que le judaïsme actuel n'est que l'Ancien Testament, on pourrait dire qu'il est absurde de parler d'anti judaïsme des chrétiens. Sauf peut-être si l'on évoque ainsi des préceptes religieux juifs rejetés par le Christ lui-même : le Christ faisait-il de l'anti judaïsme ? Cependant, il me semble que le judaïsme actuel n'est plus tout à fait le judaïsme du temps du Christ. Il a vécu sa propre Histoire, fort différenciée, au point qu'on ne peut plus parler d'un seul judaïsme monolithique. On ne peut donc alors parler d'un seul anti judaïsme non plus. Mais cela est vrai pour les courants différents de toute religion.
Ceci dit, il est sûr aussi que si un chrétien peut professer sur certains points un certain anti judaïsme, il ne peut évidemment se dire lui-même « ennemi » des juifs (ou de tout autre non chrétien). Un chrétien peut ne pas aimer ce que dit ou fait un non chrétien, il doit toujours aimer ce non chrétien, il doit l'aimer et prier pour lui (même si celui-ci ne pense qu'à le tuer). Si Mgr Fellay pense que les juifs n'aiment pas les chrétiens (en les qualifiant de « ennemis » des chrétiens) c'est déjà assez abusif et maladroit de sa part, mais j'espère au moins qu'il n'en déduise pas que les chrétiens soient « ennemis » des juifs.
Bref, il semble très difficile de ne pas mélanger pommes et poires sur ce sujet. L'antisémitisme est absolument condamnable, puisqu'il est basé sur la notion de races supérieures et inférieures. La haine du peuple juif est aussi absolument condamnable, puisque c'est absolument incompatible avec l'enseignement du Christ. Par contre, parler d'anti judaïsme semble possible si on l'envisage sur le plan de la doctrine religieuse.
Confusion habituelle entre anti-judaïsme et anti-sémitisme. Aujourd'hui, saint Paul serait sous les barreaux pour le quart de ce qu'il a écrit (sous l'inspiration du St-Esprit...).
http://tradinews.blogspot.be/2013/01/ennemond-fecit-rome-et-le-cardinal-koch.html
@ Arnaud P.
Heureusement on est sauvé: Monsieur Arnaud P. nous informe que lui au moins fait partie des chevaliers blancs, plus blancs que le pape de Rome...
Non, si vous adhérez à ces errances, vous n'êtes pas sauvé mais condamné par l'Eglise. Ce n'est pas moi qui le dit, mais le pape Pie XI dans "Mortalium Animos":
"De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu'elles s'appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s'égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient, et ils versent par étapes dans le naturalisme et l'athéisme. La conclusion est claire: se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c'est s'éloigner complètement de la religion divinement révélée."
"Cependant, je n'admets pas qu'au nom de l'Evangile, on tende la main aux protestants, aux orthodoxes, aux juifs, aux musulmans, et que dans le même temps, on déconsidère des frères catholiques, on évite tout contact avec eux, prenant soin de les ranger avec mépris sous le vocable infamant d''intégristes'."
Père M-M Zanotti-Sorkine, Homme et Prêtre, Ad Solem, 2011, p.192
@ Jean Hermesse
On peut difficilement faire ce reproche au pape Benoît XVI et au Saint-Siège. Le problème avec les intégristes est qu'ils estiment péremptoirement avoir a priori raison sur tout et qu'ils prennent ensuite des postures de victimes si on ne les suit pas en tout...
Cher Tchantchès,
Je ne fais pas de reproche au pape Benoît XVI et au Saint-Siège qui, vous avez raison, ne stigmatisent pas les "intégristes". Je propose, en réponse à la définition de l'intégriste comme étant "un drogué idéologique", la pensée du Père MMZS sur cette attitude fréquente de rejet chez bon nombre de catholiques. Il ajoute, par ailleurs, vis-à-vis de ceux-ci : "...ces gens ont bon dos de guillotiner Mgr Lefebvre pour insoumission [ou les intégristes...], qu'ils fassent attention de ne pas guillotiner leur propres têtes!" (idem, p.194).
A titre personnel, défendre la Transsubstantiation selon Paul VI dans "Mysterium Fidei" m'a fait désigné "fondamentaliste" par un professeur de théologie de l'UCL. Alors franchement, je suis ravi de ce titre, et je sais que des Mgr Ranjith, Schneider et autres Burke sont également des fondamentalistes! Même le journal "Dimanche" du 30 décembre dernier défend cette vérité de foi, dans un article d'Emmanuel Tourpe. "Dimanche" vire au fondamentalisme...et c'est très bien!
Cordialement,
Jean Hermesse.
"Popotes" ... d'arrière-garde en ce qui concerne les réponses à ce texte, pour la plupart en tout cas ! Lamentable ! Et pendant ce temps-là, des gens meurent de faim, de froid, de guerres insensées ... Où est la « Bonne Nouvelle » dans ces ‘bagarres’ entre chrétiens ? Et on s’étonne que bien des personnes quittent notre Institution ? « Seigneur, montre-nous ton Visage » !