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Confusion et divisions au royaume de Gribouille

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Faute de pouvoir répondre aux attentes économiques et sociales dans un contexte de crise internationale qu’il n’a pas les moyens de maîtriser, le gouvernement de François Hollande met le paquet sur les « réformes sociétales » touchant le couple, la famille, la procréation. En quelques mois de gouvernement, cette politique dictée par des mobiles idéologiques discutables a créé de profondes divisions qui s’exacerbent de jour en jour au point que l’on peut se demander comment la sérénité pourra revenir un jour dans l’Hexagone. Le paradoxe trône en maître au milieu de toute cette confusion. Paradoxe de vouloir offrir aux personnes homosexuelles l’accès au mariage alors que la plupart d’entre elles n’en sont même pas demanderesses. Paradoxe de présenter le mariage comme un havre de paix et de sécurité au moment où cette institution est devenue d’une extrême fragilité. Paradoxe d’affirmer le droit à vivre « mariés » en couple homo - et par définition infécond - tout en voulant donner accès à la paternité ou à la maternité. Paradoxe de donner le droit d’être parents aux uns tout en refusant le droit aux autres – aux enfants – d’avoir un père et une mère. Paradoxe de vouloir s’imposer en porte-parole de la volonté générale alors que celle-ci n’a jamais été aussi confuse ni aussi partagée. Paradoxe de vouloir « ouvrir le débat » tout en s’efforçant de le verrouiller par tous les moyens. Bref, on n’en finirait pas d’énumérer ces paradoxes dans lesquels cette politique de gribouille est en train de s’enferrer.

Face à cela, les opposants au mariage homo se mobilisent, et c’est heureux. Il faut dire que nous, Belges,  ne sommes plus habitués à voir s’organiser une résistance franche et ouverte à l’égard de toutes ces dérives sociétales qui se sont inscrites dans nos lois sans coup férir : dans notre plat pays, le débat "démocratique" sur le vrai a fait place à la recherche perpétuelle du compromis pratique, version postmoderne du consensus issu de la palabre dans les sociétés tribales (cfr Chantal Delsol, "l'âge du renoncement", Cerf, Paris, 2012).

Le sursaut des catholiques français a donc quelque chose de réjouissant même si, vieux réflexe gaulois, les divisions et les dissensions internes sont au rendez-vous. Les uns affirment leur ouverture d’esprit et leur rejet de toute forme d’attitude et de discours « homophobe ». Les autres se retranchent derrière les affirmations du catéchisme pour asséner leurs vérités et refuser toute forme de concession ou même de compréhension à l’égard des personnes homosexuelles. Les évêques français sont naturellement eux-mêmes partagés : certains affirment clairement qu’il n’y a qu’un modèle familial qui tienne, d’autres voient dans un pacs élargi une alternative à l’accès au mariage voulu par le gouvernement . Tous les repères sont décidément bien brouillés ce qui nuit à l'expression efficace d'une opposition..

Alors, quand certains nous pressent de mettre en ligne sur ce blog des contenus, des déclarations ou des appels à la mobilisation  provenant de tel ou tel groupement, nous sommes réservés parce que nous voulons éviter d’ajouter à la confusion des logiques partisanes ou d’être manipulés par les uns ou par les autres. Après tout, nos visiteurs sont de grandes personnes, capables de faire preuve d’esprit critique et de faire leur choix après avoir pesé les arguments des uns et des autres ; c’est en tout cas ce que nous leur souhaitons.

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