Du P. Charles Delhez, s.j., dans la « Libre » :
Les couples homosexuels demandent que soit reconnu leur désir de vivre une relation affective durable et de pouvoir officialiser leur engagement. Voilà ce qui se cache sans doute derrière le mot "mariage" contre lequel de nombreux Français vont marcher dimanche prochain. Sans doute ce mot peut-il être jugé inapproprié et faudrait-il trouver une autre expression comme, par exemple, "union civile". Mais, de toute façon, l’homosexualité ne peut être réduite à "une pratique érotique" marginale.
Dans un couple homosexuel, comme dans les couples hétérosexuels, l’aventure du "mariage" commence par "une pulsion" biologique, accompagnée d’un sentiment amoureux qui, aux dires des psychologues, ne durera pas plus de trois ans, s’il n’est pas entretenu. Ce point de départ est une invitation à aller plus loin.
L’être humain s’enracine dans ce qu’on appelle parfois la nature, mais il est appelé à la dépasser ou, plus exactement, à lui faire produire le meilleur possible. Toute personne, quelle que soit son orientation sexuelle, est habitée par ce vœu profondément humain de créer avec une autre personne des relations où l’une et l’autre peuvent se donner et se recevoir mutuellement dans le souci de l’autre et dans la solidarité.
Depuis quelques décennies seulement, les personnes homosexuelles veulent sortir de la clandestinité où elles étaient confinées depuis quasi toujours. Des pas de géant ont déjà été faits au regard de siècles de rejet. Cette reconnaissance sociale leur permettra de se réconcilier avec leur histoire personnelle, histoire qu’ils n’ont pas choisie (la genèse de cette orientation est en effet toujours inexpliquée).
S’il faut éviter toute confusion entre les deux types de couple, il n’est pas question non plus de rajouter de la souffrance à la souffrance. Des personnes, en effet, vivent cette orientation comme un donné de leur personnalité sur lequel elles n’ont pas prise, et qu’elles veulent assumer de façon responsable. Attendre de l’ensemble des personnes homosexuelles la continence et la sublimation n’est guère réaliste.
Sans doute ne peut-il y avoir de familles homosexuelles ni de mariages au sens plénier du terme. Mais il y a des couples homosexuels, invités eux aussi, à la fidélité et à l’aide mutuelle. "Ce qui me paraît fondamental, c’est l’évocation d’une voie moyenne entre la mise sur le même pied de l’homosexualité et l’hétérosexualité - ce qui ignore une différence anthropologique - et le refus d’une expression sexuelle à ceux qui ne peuvent la vivre en vérité qu’avec des personnes de leur sexe" , a pu écrire une personne homosexuelle.
L’homosexualité ne sera, en effet, jamais sur le même pied que l’hétérosexualité. Il suffit de considérer la souffrance des personnes qui la découvrent. De plus, il restera toujours au moins une différence, fût-ce au regard de la procréation naturelle. Or celle-ci demeure structurante, tant pour notre société que pour l’individu, car tout être humain a besoin de se reconnaître comme enfant d’un homme et d’une femme.
Il s’agit donc de faire droit à la demande de reconnaissance sans pour autant porter atteinte aux fondements anthropologiques. Le mariage est une institution constitutive de la société, qui articule conjugalité et parentalité, éléments essentiels de l’identité des personnes. Voilà qui demande débat et esprit créatif. "Il faut pouvoir proposer des reconnaissances différenciées" , estiment des chrétiens de Nantes, "et donner à l’union homosexuelle les mêmes chances de fidélité et de durée qu’aux couples hétérosexuels".
La solution belge du mariage en bonne et due forme n’est peut-être pas la seule. La France trouvera-t-elle d’autres voies, grâce à un débat démocratique vrai, fait d’autres choses que de slogans ou de manifestations ? »
Référence ici : Que demandent les couples homosexuels ?
Un grand débat démocratique pour éviter le consensus paresseux de l’assimilation pure et simple des unions homosexuelles (souvent éphémères et par hypothèse infécondes) au mariage et à la famille qui fondent la pérennité du genre humain : voilà ce qui, en Belgique, n’a pas vraiment eu lieu...
Commentaires
Selon le p; Delhez, les couples homosexuels demandent une reconnaissance de leur affection durable dans la fidélité et la solidarité. Très bien, mais combien sont concernés ? une toute petite minorité.
Ce que le P. Delhez a soin de ne pas évoquer c'est la "culture gay", venue de San Francisco et maintenant répandue partout. Cette culture gay consiste surtout dans un communautarisme exacerbé, parfois hostile aux hétérosexuels et aux familles, ce qui parait peu compatible avec les valeurs chrétiennes.
C'est ainsi qu'il existe des bars, des hotels, des croisières, des clubs de vacances, des coiffeurs, des salons de beauté, des salles de fitness et aux USA même des agences bancaires strictement réservés aux gays et avec un personnel exclusivement masculin. Alors qui pratique l'exclusion, le rejet et l'hétérophobie ? Mais comme disait un banquier américain "les gays c'est un bon business", cette culture s'inscrit bien dans le libéralisme-libertaire et consumériste.
Quant à la procréation médicalement assistée, elle donne lieu à de sérieuses dérives surtout les mères porteuses, souvent de pauvres femmes aux abois financiers, en Inde par exemple.
Enfin, quand on voit une "gay pride" et leur triomphalisme arrogant, on n'a vraiment pas l'impression de gens qui "ajoutent la souffrance à la souffrance" comme dit le P. Delhez mais plutôt d'un hédonisme sans freins.
Bizarre, pas un mot du P. Delhez sur les enfants et leurs droits ! Or, il ne peut ignorer que le mot 'mariage' vient du latin 'matrimonium' qui fait référence directe à la maternité. Cette institution, qu'elle soit civile ou religieuse, a donc comme objectif premier d'assurer aux enfants à naître un environnement le meilleur possible pour leur épanouissement et leur éducation. L'institution du mariage doit donc donner des droits aux enfants, mais par contre doit imposer des devoirs très stricts aux deux conjoints. Lorsqu'on a institué le mariage, on savait déjà qu'on demandait un engagement très difficile aux deux parents. Mais cet engagement se justifiait tout naturellement pour les enfants et leur bien. Le mariage doit être « pour le meilleur » des enfants, mais peut être « pour le meilleur ou pour le pire » des parents. Évacuer les enfants de ce débat sur le mariage, c'est donc simplement ne rien comprendre au mariage. De qui ou de quoi parle donc le P. Delhez lorsqu'il célèbre un mariage ? Les enfants ne sont-ils qu'une option de cette union matrimoniale ?
Je ne comprends rien à cette phrase : « Toute personne, quelle que soit son orientation sexuelle, est habitée par ce vœu profondément humain de créer avec une autre personne des relations où l’une et l’autre peuvent se donner et se recevoir mutuellement dans le souci de l’autre et dans la solidarité. »
D'abord, j'ai beaucoup d'amis (hommes ou femmes)et j'ai donc beaucoup de relations de partages, confidences et solidarités avec eux. Mais je ne vois absolument pas en quoi le fait de passer au lit, avec l'un ou l'autre ou plusieurs, ferait grandir cette relation d'amitié. J'aurais plutôt l'impression de la ravaler et la dégrader.
Ensuite, c'est quoi une « orientation sexuelle ». Je ne connais que deux sexes dans l'espèce humaine (et dans toutes les espèces dites sexuées). Et personne ne choisit son sexe, il nous est donné à la naissance et fait donc partie de notre nature individuelle. Et nous savons que cette sexualité (deux sexes) est favorable à la perpétuation de l'espèce humaine. La sexualité est faite pour cela et ce n'est pas nous qui en avons décidé ainsi.
Bref, si je comprends bien, « orientation sexuelle » serait une expression politiquement correcte pour éviter d'utiliser « déviance sexuelle », c'est-à-dire, une utilisation déviante de ses organes génitaux, à d'autres fins que ce pourquoi ils nous ont été donnés.
Enfin, je me méfie de toute cette propagande de « libération sexuelle », qui s'est répandue depuis 1968. À cette époque, les mouvements de promotion des pratiques sexuelles homophiles, prônaient aussi toute pratique sexuelle déviante comme « libératoire » (de quoi ?), donc y compris les pratiques pédophiles. Cette propagande recommandait même aux parents d'initier très tôt leurs enfants, pour les « libérer » et les « épanouir ». Les pratiques pédophiles sont-elles donc aussi une « orientation sexuelle » dont il faut reconnaître les droits ? Parler de « orientations sexuelles » me parait décidément aberrant.