De Wlodzimierz Redzioch sur la NBQ :
Voilà comment des communistes recyclés dominent la Pologne « démocratique ».
De Włodzimierz Czarzasty, actuel président de la Diète (Sejm), à Marek Siwiec, chef de la chancellerie de cette même chambre du Parlement polonais, dans la Pologne de Tusk, les communistes occupent des postes clés en politique et au-delà. La Nuova Bussola s'entretient avec Dorota Kania, auteure de la série « Resrowe Dzieci » (Héritiers du communisme).

Le 18 novembre, le communiste Włodzimierz Czarzasty accédait à la présidence de la Diète (Sejm), la chambre basse du Parlement polonais, devenant ainsi le deuxième personnage le plus important de l'État. Par ailleurs, Czarzasty nommait Marek Siwiec, autre figure historique du communisme, à la tête de la chancellerie de la Diète. Siwiec était l'un des plus proches collaborateurs d'Alexandre Kwaśniewski, président communiste de la Pologne de 1995 à 2005, et est resté célèbre pour ses gestes moqueurs : descendant d'un hélicoptère, il avait imité Jean-Paul II en bénissant, en faisant le signe de croix et en embrassant le sol.
Dorota Kania, auteure d'ouvrages sur les Polonais issus de familles de militants et de fonctionnaires du Parti communiste polonais (PZPR), du ministère de la Sécurité publique (MB) et, plus tard, des services de sécurité (SB), s'intéresse au retour des « camarades » à des postes clés de la vie politique polonaise. Tous occupent des positions privilégiées dans la société, grâce à leurs relations et à leurs moyens financiers. Parfois, bien qu'issus de milieux non communistes, ils entretiennent des liens idéologiques et financiers avec l'ancien régime et les services de sécurité. Dans leur jeunesse, ils ont milité au sein d'organisations de jeunesse communistes, puis sont devenus entrepreneurs, propriétaires et directeurs de nouveaux médias. Ils s'opposent aux traditions polonaises, au catholicisme, au patriotisme et, plus généralement, à l'identité polonaise. Leur dangerosité tient à leur infiltration dans les médias, notamment à la télévision et à la radio, qui façonnent l'opinion publique. De plus, pour obtenir l'aval des gouvernements européens, ces individus agissent souvent selon les diktats de Bruxelles et de Berlin, même au détriment des intérêts nationaux. La Nuova Bussola a interviewé Dorota Kania.
Grâce aux accords de la Table ronde (signés en 1989 entre les représentants du régime communiste et l'opposition démocratique), le processus de démocratisation du pays a débuté. La Pologne a ainsi évité un affrontement sanglant avec le régime totalitaire, mais au prix d'une impunité garantie aux communistes. Quelle fut la stratégie communiste après 1989 ?
