Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Voilà comment des communistes recyclés dominent la Pologne « démocratique »

    IMPRIMER

    De Wlodzimierz Redzioch sur la NBQ :

    Interview / Dorota Kania

    Voilà comment des communistes recyclés dominent la Pologne « démocratique ».

    De Włodzimierz Czarzasty, actuel président de la Diète (Sejm), à Marek Siwiec, chef de la chancellerie de cette même chambre du Parlement polonais, dans la Pologne de Tusk, les communistes occupent des postes clés en politique et au-delà. La Nuova Bussola s'entretient avec Dorota Kania, auteure de la série « Resrowe Dzieci » (Héritiers du communisme).

    1/12/2025

    Une image du Sejm, 13 novembre 2023 (Ap via LaPresse)

    Le 18 novembre, le communiste Włodzimierz Czarzasty accédait à la présidence de la Diète (Sejm), la chambre basse du Parlement polonais, devenant ainsi le deuxième personnage le plus important de l'État. Par ailleurs, Czarzasty nommait Marek Siwiec, autre figure historique du communisme, à la tête de la chancellerie de la Diète. Siwiec était l'un des plus proches collaborateurs d'Alexandre Kwaśniewski, président communiste de la Pologne de 1995 à 2005, et est resté célèbre pour ses gestes moqueurs : descendant d'un hélicoptère, il avait imité Jean-Paul II en bénissant, en faisant le signe de croix et en embrassant le sol.

    Dorota Kania, auteure d'ouvrages sur les Polonais issus de familles de militants et de fonctionnaires du Parti communiste polonais (PZPR), du ministère de la Sécurité publique (MB) et, plus tard, des services de sécurité (SB), s'intéresse au retour des « camarades » à des postes clés de la vie politique polonaise. Tous occupent des positions privilégiées dans la société, grâce à leurs relations et à leurs moyens financiers. Parfois, bien qu'issus de milieux non communistes, ils entretiennent des liens idéologiques et financiers avec l'ancien régime et les services de sécurité. Dans leur jeunesse, ils ont milité au sein d'organisations de jeunesse communistes, puis sont devenus entrepreneurs, propriétaires et directeurs de nouveaux médias. Ils s'opposent aux traditions polonaises, au catholicisme, au patriotisme et, plus généralement, à l'identité polonaise. Leur dangerosité tient à leur infiltration dans les médias, notamment à la télévision et à la radio, qui façonnent l'opinion publique. De plus, pour obtenir l'aval des gouvernements européens, ces individus agissent souvent selon les diktats de Bruxelles et de Berlin, même au détriment des intérêts nationaux. La Nuova Bussola a interviewé Dorota Kania.

    Grâce aux accords de la Table ronde (signés en 1989 entre les représentants du régime communiste et l'opposition démocratique), le processus de démocratisation du pays a débuté. La Pologne a ainsi évité un affrontement sanglant avec le régime totalitaire, mais au prix d'une impunité garantie aux communistes. Quelle fut la stratégie communiste après 1989 ?

    Les communistes à l'origine des accords de la Table ronde poursuivaient un objectif unique : un démantèlement contrôlé du pouvoir, suivi d'une reconquête sous une nouvelle apparence. Ils ont profité de ce tournant pour maintenir leur influence, protéger leurs intérêts et entrer dans la Troisième République polonaise en tant qu'entité plus forte, mieux organisée et plus riche que jamais. L'argent et l'influence étaient cruciaux : la Pologne, alors en pleine crise économique, connaissait une situation désastreuse. Après la dissolution de leur parti, les communistes se sont immédiatement reformés en un nouveau groupe politique : la Social-démocratie de la République de Pologne, devenue, à partir de 1991, l'Alliance de la gauche démocratique. Leur avantage sur la droite émergente était considérable : ils disposaient de structures, de personnel et de fonds hérités du Parti ouvrier unifié polonais (nom donné en Pologne au parti communiste dépendant de Moscou). Ils bénéficiaient du soutien de l’administration d’État, d’une influence dans les médias et de l’appui des services secrets, qui comptaient encore parmi leurs membres des fonctionnaires de l’ancien régime.

    Lire la suite

  • De la Turquie au Liban, l'engagement de Léon XIV en faveur de l'œcuménisme et de la paix

    IMPRIMER

    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    De la Turquie au Liban, l'engagement de Léon XIV en faveur de l'œcuménisme et de la paix

    Après avoir rencontré le patriarche arménien de Constantinople, Sahak II, et célébré la Divine Liturgie avec Bartholomée Ier, le pape a quitté la Turquie hier pour se rendre au Liban. Durant son vol vers Beyrouth, Robert Prévost a réaffirmé le soutien du Saint-Siège à la solution « deux peuples, deux États » à la question palestinienne.
    1/12/2025

    Léon XIV à la cathédrale apostolique arménienne avec Sahak II, Istanbul, 30 novembre 2025 (Vatican Media/LaPresse)

    Le premier dimanche de l'Avent, Léon XIV était partagé entre la Turquie et le Liban. Sa dernière journée en Turquie commença à la cathédrale apostolique arménienne. Il fut accueilli par Sahak II, patriarche arménien de Constantinople, à qui le pontife offrit humblement de goûter le pain qu'il venait de bénir. Un des moments les plus spontanés de sa visite fut marqué par un message du Saint-Père axé sur l'idéal de réconciliation. « Sur le chemin de l'unité, nous sommes précédés et entourés d'une multitude de témoins », rappela Prevost, qui, parmi les saints de la tradition arménienne, cita Nersès IV Shnorhali, poète, musicien, théologien et intellectuel accompli, précurseur de l'œcuménisme dès le XIIe siècle.

    Le discours de Sahak II fut particulièrement significatif. Il loua la papauté pour son rôle de guide moral et exprima sa gratitude pour toutes les fois où les papes, à travers l'histoire, se sont élevés contre les souffrances des Arméniens. Puis, au siège du Patriarcat œcuménique de Constantinople, Léon XIV conclut son pèlerinage en Turquie par une Divine Liturgie en la cathédrale Saint-Georges, organisée par Bartholomée Ier en mémoire de l'apôtre André. Le pape remercia Bartholomée Ier pour son soutien aux travaux de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe, et l'exhorta à « tout mettre en œuvre pour que toutes les Églises orthodoxes autocéphales reprennent une participation active à cet effort ». En effet, après le schisme orthodoxe de 2018, provoqué par les tensions liées à l'autocéphalie de l'Église ukrainienne, le Patriarcat de Moscou – un grand « adversaire » de Constantinople – avait choisi de ne pas participer aux discussions de la Commission.

    À la fin de la liturgie , Léon et Bartholomée sont apparus au balcon et ont donné une bénédiction œcuménique aux participants. Le pape a quitté Istanbul après avoir déjeuné avec le patriarche œcuménique. Durant son séjour en Turquie, Léon a également rencontré Andrea Minguzzi, un chef italien très réputé en Turquie, qui lui avait écrit pour lui faire part de son désir de le rencontrer et de lui raconter l'histoire de son fils Mattia Ahmet, décédé à seulement 14 ans après avoir été poignardé sur un marché d'Istanbul en janvier dernier. Cet incident avait suscité une vive émotion dans tout le pays.

    Durant le vol pour Beyrouth, Léon XIV a évoqué sa rencontre avec Erdogan, expliquant qu'ils avaient discuté de l'Ukraine et de Gaza et réaffirmant que le Saint-Siège défendait depuis des années la position de « deux peuples, deux États ». Le pape a déclaré qu'« à l'heure actuelle, Israël n'accepte toujours pas cette solution », mais il a également exprimé un espoir, réaffirmant l'amitié du Saint-Siège avec Israël et déclarant vouloir « jouer un rôle de médiateur auprès des deux parties afin de nous rapprocher d'une solution juste pour tous » en faveur d'une reprise du dialogue. Il a ajouté qu'« aujourd'hui, des propositions concrètes pour la paix sont à nouveau formulées ». Dans l'après-midi, il a atterri au Liban et a été accueilli par les autorités libanaises.

    Aujourd'hui sera une journée chargée pour le Pontife, qui commencera sa visite au monastère Saint-Maron à Annaya pour prier devant le tombeau de Saint Charbel Maklūf et la terminera par une rencontre avec des jeunes sur la place devant le Patriarcat maronite d'Antioche à Bkerké.

  • Colonialisme: ne peut-on enquêter qu’à charge ?

    IMPRIMER

    Image du logo du site

    De Paul Vaute sur Le passé belge :

    Colonialisme: ne peut-on enquêter qu’à charge ?

       Depuis plusieurs années, le passé colonial de la Belgique se trouve au banc des accusés, sous l'influence d'organisations telles que le Collectif mémoire coloniale et lutte contre les discriminations (CMCLD) ou d'universitaires tels que la politologue Nadia Nsayi. Une commission d'enquête parlementaire a rendu des conclusions, saluées ou critiquées selon les points de vue [1], alors que des volontés de "décoloniser l'espace public" ont fait leur chemin dans certaines communes.

       Dans la conception que défendent les activistes, les mobiles civilisateurs invoqués pour justifier notre présence en Afrique ne furent qu'un masque, alors que le système reposait sur la violence et que la modernisation ainsi que l'indépendance promises étaient sans cesse ajournées. Les "plus profonds regrets" exprimés par le Roi, notamment à Kinshasa en juin 2022, sont insuffisants pour les tenants de cette vogue idéelle, qui déplorent l'absence d'excuses en bonne et due forme et la présentation par Philippe de la colonisation comme une première étape, même malheureuse, dans le partenariat entre la Belgique et le Congo.

    Lire la suite

  • Le 1er décembre 1916, Charles de Foucauld meurt assassiné

    IMPRIMER

    De Thomas Belleil sur "1000 raisons de croire" :

    Charles de Foucauld, le libertin débauché devenu ermite missionnaire

    Jeune libertin vaniteux et orgueilleux, avide de gloire, de richesses et de plaisirs, Charles de Foucauld fait l’expérience de l’amour de Dieu lors d’une confession en 1886. Radicalement converti à la foi chrétienne, Charles devient religieux, puis ermite en Afrique du Nord. Auprès des populations locales, pour lesquelles il se dépense dans une vie de service, il offre un témoignage lumineux de l’amour du Christ, bien au-delà des mots. La vie, pourtant humble et cachée, de celui qui deviendra « saint » Charles de Foucauld en 2022 a un rayonnement extraordinaire, partout dans le monde, et touche les cœurs au-delà des frontières de l’Église catholique.


    Les raisons d'y croire

    • Né le 15 septembre 1858 dans une famille militaire très chrétienne, Charles de Foucauld abandonne progressivement la foi à l’adolescence. Son itinéraire de conversion radicale à l’âge adulte atteste que la foi n’est pas simplement une affaire de déterminisme social. Charles de Foucauld remet en cause la foi chrétienne et les valeurs morales qui lui sont associées, jusqu’en leur fondement, au point de vivre leur exact contraire, avant de les (re)choisir librement à la suite d’un itinéraire personnel.
    • Adolescent puis jeune adulte, Charles de Foucauld a vécu aussi loin de l’Évangile que l’on peut l’être. Il a goûté à toutes les joies et tous les plaisirs qu’une vie sans Dieu ni maître peut offrir : prostituées, soirées libertines, festins, argent, gloire militaire et professionnelle… Pourtant, la vie libertine proposée par l’athéisme ne semble pas tenir ses promesses de bonheur. Les plus grandes philosophies athées et les plaisirs illimités n’ont pas su combler la soif de vérité et de bonheur de Charles de Foucauld. Seul l’Évangile a pu le faire.
    • Après un début de carrière militaire, Charles de Foucauld effectue une exploration au Maroc. Le fait de côtoyer des musulmans profondément croyants éveille Charles à la transcendance. La religion lui semble pouvoir apporter des réponses qu’aucune philosophie ou aucun mode de vie ne peut offrir. Fasciné par la foi des musulmans, Charles envisage de se convertir à l’islam. Pourtant, après avoir lu le Coran et étudié le contenu doctrinal de cette religion, Charles, soutenu par une intuition intérieure, décide que le christianisme lui est préférable.
    • De retour à Paris, la fréquentation régulière de catholiques intelligents et pleins de bonté fait sauter tous les préjugés négatifs que le jeune homme nourrissait envers la religion catholique. Attiré par le Dieu des chrétiens, Charles ose cette prière : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ! » Très peu de temps après, Charles reçoit de Dieu des signes de son existence qui dépassent de bien loin ses attentes. Lors d’une confession à l’abbé Huvelin, l’illumination se produit : en son intelligence, Charles est certain que Dieu existe, et, en son cœur, il goûte à quel point le Christ l’aime.
    • Charles de Foucauld se convertit radicalement au christianisme, et décide de renoncer à tous ses biens, et de ne plus vivre que pour le Christ, au point de devenir religieux, puis ermite. Ce qu’il a cherché toute sa vie, il l’a trouvé dans le christianisme. Après avoir goûté tous les plaisirs de la vie, jusqu’à l’excès, Charles de Foucauld choisit sciemment d’y renoncer pour un bonheur plus grand. Il trouve dans les vertus chrétiennes, en particulier la chasteté, la pauvreté et l’obéissance, une libération intérieure et une joie bien plus profonde que dans ses années libertines.
    • Devenu chrétien, religieux puis ermite, Charles va progressivement brûler d’un amour de Dieu et du prochain de plus en plus intense et profond, inexplicable autrement que par sa fréquentation toujours plus intime du Dieu en lequel il croit. Seule la grâce de Dieu peut expliquer comment un cœur aussi dur, orgueilleux, égoïste, jouisseur et indiscipliné a pu devenir aussi doux, humble, pur, aimant et obéissant.
    • La vie humble et cachée de Charles de Foucauld sera dévoilée progressivement après la mort de ce dernier. Cette vie d’amour à haute température constituera une inspiration pour des millions de chrétiens, mais aussi de non chrétiens. À la suite de miracles obtenus par son intercession, Charles de Foucauld est canonisé le 15 mai 2022 par le pape François.

    En savoir plus

    Né à Strasbourg le 15 septembre 1858 dans une famille, très chrétienne, de militaires, Charles de Foucauld est orphelin de père et de mère dès l’âge de six ans. Élevé par son grand-père, avec sa sœur Marie, Charles fait sa première communion et il est confirmé le 28 avril 1872. Pourtant, à cette même époque, cet adolescent intelligent, curieux et avide de lectures diverses commence à s’éloigner de la foi.

    Lire la suite