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Combatif, le cardinal Bagnasco dénonce les idéologies qui mettent à mal la famille

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Bishop_Angelo_Bagnasco_(2005).jpgMassimo Introvigne (Nuova Bussola quotidiana - 13-09-2013) (merci à EW pour sa traduction)

Extraits :

La 47e Semaine sociale des Catholiques italiens de Turin, dédiée à la famille, s’est ouverte ce 12 septembre. […] Dans son message aux participants, le Pape François a rappelé l’essentiel de la conception chrétienne de la famille : union féconde entre un homme et une femme, dans leurs différences, et nul autre modèle ; premier et principal sujet constructeur d’une société et d’une économie à taille humaine ; réalité concrète, quotidienne, chaîne intergénérationnelle de solidarité et de valeurs. Il a aussi souligné les risques courus par un peuple qui mépriserait la famille : « un peuple qui ne prend pas soin des personnes âgées et des enfants n’a pas de futur, car il maltraite à la fois sa mémoire et ses promesses pour l’avenir» et souligné la portée des choix politiques concernant la famille, des problèmes démographiques du continent européen aux questions relatives au travail et à l’économie. Ensuite, François a dénoncé le manque de liberté des familles italiennes à pouvoir appliquer leurs propres choix éducatifs pour enfin terminer avec cette recommandation : « mettre en évidence le lien qui unit le bien commun à la promotion de la famille fondée sur le mariage, au-delà de tout préjugé ou idéologie. »

Cette recommandation a immédiatement été appliquée par le Cardinal Bagnasco (archevêque de Gênes et président de la conférence épiscopale italienne), dans son allocution d’ouverture, partant directement du cœur du problème, à savoir le défi que la révolution anthropologique pose à l’Église et au bien commun.  A la suite de Benoît XVI, qui dénonçait une écologie se préoccupant plus de la plus petite plante ou du moindre animal que de la vie ou de la famille humaine, le Cardinal a cité la psychiâtre Catherine Ternynck : « Partout, ils nous exhortaient à sauver la planète. Ne fallait-il pas, avec la même urgence, venir au secours de l’être humain ? Si l’air devait rester pur, l’herbe verte, ne fallait-il pas aussi que le monde des humains demeure vivable ? Que faisait-on de la terre des hommes ? » Bagnasco a affirmé qu’il s’agissait justement « du sol humain qui s’était appauvri, vidé de son humus de relations, liens, responsabilités et, de là, devenu friable et inconsistant. Au point que l’homme lui-même, sur ce terrain incertain, finisse par devenir « de sable », une forme fluide, pétrie de contradictions et avec une caractéristique évidente : la sensation de lassitude. C’est un homme « à la tête lourde » qui se fatigue à faire avancer sa vie, doute du chemin et du sens. »

Il ne s’agit pas d’une dépression psychologique, mais de l’œuvre maligne d’idéologies qui ne veulent pas reconnaître leur défaite et deviennent, au contraire, plus agressives : « Le grand rêve de l’individualisme, qui a marqué de son signe l’homme moderne, l’a conduit à la postmodernité et à une découverte gênante : le grand rêve n’a pas tenu ses promesses ! ». Parmi les « domaines détériorés » par les idéologies, le plus en danger est celui de la famille, parce qu’on attaque le roc sur lequel elle est construite, la différence originelle entre l’homme et la femme. «  La roche de la différence est fondamentale pour restructurer l’homme qui risque sinon d’être pulvérisé en un indistinct égalitarisme qui gomme la différence sexuelle et générationnelle, éliminant ainsi la possibilité d’être père et mère, fils et fille ». (...)

On ne peut comprendre l’idéologie du gender, prévient le cardinal, si on ne la situe pas dans le cadre plus général de la dictature du relativisme. « Le renversement de l’objet au sujet, de la nature à la culture, ne se limite pas à la dimension sexuelle, mais fait partie d’une perception bien plus large qui touche au même point de vue anthropologique : la personne-même – dans sa complexité – est considérée comme étant le résultat variable, mutant, de l’histoire, plutôt qu’une donnée objective et incontournable.

En Italie, aujourd’hui, l’idéologie du gender ne se contente pas d’ « hégémoniser » la culture. Elle veut devenir loi. Mais – affirme-t-il avec clarté – « quand, par une décision politique – des formes de vie différentes en essence – comme la relation entre l’homme et la femme et la relation entre deux personnes du même sexe – sont mises juridiquement au même niveau, on ignore la spécificité de la famille et on entrave sa valorisation authentique dans le contexte social, traitant de la même manière des réalités pourtant différentes. On aplatit ainsi le concept d’égalité, qui ne consiste pas à donner à tous la même chose, mais bien à chacun ce qui lui correspond ». Pour plus de clarté, Bagnasco reprend un passage du 23 mai dernier : « La famille ne peut être humiliée et modelée de représentations similaires qui, de manière feutrée constituent un « vulnus » progressif à son identité propre et qui ne sont pas nécessaires pour défendre des droits individuels déjà largement garantis par le système ».

Bien entendu, « personne ne conteste le caractère criminel et odieux des violences commises contre les personnes, quel que soit le motif ». Mais « au nom du même sens civique, personne ne devrait discriminer, ni même pouvoir incriminer de quelque manière que ce soit, celui qui soutient publiquement, par exemple, que la seule famille est celle constituée par un homme et une femme et fondée sur le mariage, ou que la dimension sexuée est un fait de nature et non de culture ».

Les problèmes liés à la famille, conclut Bagnasco, sont nombreux. […] Partout, l’éducation est en crise, et cela à cause d’un problème plus général qui trouve ses racines « dans cette « mort du père » qui a caractérisé à partir de ’68, la société occidentale, redéfinissant les coordonnées des rapports non seulement à l’intérieur de la famille, mais aussi à l’intérieur de l’école, de l’Église, de la société tout entière ». Mais tout cela trouve son origine et sa fin dans cette question cruciale, formulée dans l’encyclique « Lumen Fidei » : pour le catholique, la différence entre l’homme et la femme est inscrite par Dieu dans la nature, et constitue une donnée fondamentale et positive ; pour l’idéologie du genre, il s’agit d’un simple préjugé culturel, à agresser à l’aide des pires lois pour instaurer la dictature du relativisme sur les décombres de la famille.

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