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Quand un roman bouleversant met en évidence un épisode terrifiant de l'histoire du bolchevisme

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la-confrerie-des-moines-volants.jpgLu sur la RTBF :

"La confrérie des moines volants", un autre épisode terrifiant de l'histoire du bolchevisme

En 1937, les bolcheviques décident de débarrasser la Russie de l’église russe. Des milliers de moines sont exécutés, et les trésors de l’église confisqués, revendus ou détruits. Un épisode de l’histoire russe qui est peu évoqué dans la littérature et au cinéma.

Metin Arditi (Grasset)

  • 1937, les monastères sont vidés de leur substance par le pouvoir fort russe. On ne parle jamais de cet épisode de l’histoire ?

On détruit les églises et on vole les œuvres d’art pour les vendre. On vide les monastères mais on les garde pour en faire des goulags. C’est vrai que c’est un épisode de l’histoire russe que l’on ne connaît pas, et je pense que l’explication en est simple. Il y a eu pendant toutes ces années en URSS, 20 000 000 de morts, et les massacres de prêtres et de moines sont estimés à 200 000.

Ca représente à peu près 1% des massacres subits par cette population, par elle-même. C’est-à-dire que ce sont des Russes qui ont infligé cela à d’autres Russes. Et c’est la seule explication que j’aie trouvée.

  • Ce foisonnement spirituel détourne le peuple de la cause stalinienne ?

Parfaitement. Lorsque l’on prend acte des principes fondamentaux du bolchevisme, et de la foi du peuple, on se rend compte qu’il y a incompatibilité. Le bolchevisme ne serait pas passé sur cette église. Du coup, le pouvoir, dans la cruauté qui le caractérise, a décidé de l’éradiquer, de la brûler, de l’éliminer. Matériellement c’est ce qu’il a fait.

 

  • Transformer ces monastères en goulag, c’est symbolique de ce pouvoir répressif ?

C’est remplacer la fraternité par la cruauté, c’est indéniable.

Une petite organisation va se former, et vivre en résistance, dans la marginalité, au cœur de la forêt ?

Il y a une population de moines vagabonds qui survit comme elle peut, soutenue souvent en cachette par les populations paysannes, qui sont restées pour beaucoup croyantes ; mais ce sont des crypto-croyants. Ils vivent cachés, ils prennent des risques, et les prêtres vagabonds disent la messe et donnent un baptême. Ils sont rétribués avec un croûton de pain. Puis il y a ceux qui se constituent en confréries, et qui décident au péril de leur vie, de sauver tout ce qu’ils peuvent sauver de l’art sacré russe. Ils sont portés par leur passé souvent lourd. Ce n’était pas des enfants de chœur, et ils prennent cette occasion des risques encourus, comme une façon de chercher la rédemption.

  • Nikodime sera une sorte de chef, et il va faire de ce sauvetage, une mission ?

Oui pour lui c’est une mission, mais c’est aussi un grand pêcheur, et je ne sais pas où se situe cette mission, par rapport au fait de sauver son âme à lui. Et son grand péché il n’a pas osé le confesser, parce que le père spirituel lui aurait certainement interdit la communion pendant une très longue durée. Donc il a caché ce qui le rendait coupable, et c’est un homme qui porte une double croix. Celle de son péché et celle qu’il répète chaque fois qu’il donne une confession incomplète, donc mensongère. Donc il est heureux de se racheter en sauvant des objets sacrés.

  • Iossif aussi est important, et coupable dans son histoire ?

Avant de choisir la vie monastique, Iossif était trapéziste. Il avait une compagne avec laquelle il faisait un numéro, au début bien, ensuite moins bien, et enfin très mal. Et un soir sa main n’a pas agrippé le poignet de sa compagne, elle a glissé, elle est tombée et elle s’est tuée. 

Il va choisir la vie monastique et vivre en misérable, jusqu’au jour où Nikodime comprend que pour sauver ses œuvres d’art, il a besoin du talent de Iossif. Il s’agit pour Iossif de former les autres moines aux arts du trapèze, pour escalader les murs, et décrocher parfois en hauteur, ces œuvres d’art. Et voilà que le misérable Iossif, se retrouve dans une mission sacrée aux yeux du seigneur. Et pour lui ce sont les plus beaux jours de sa vie. Nikodime n’est pas dupe de cette situation et il a très bien compris qui est Iossif, sans connaître les détails. Mais il fait un choix christique.

"La confrérie des moines volants" de Metin Arditi chez Grasset. Un roman bouleversant.

Christine Pinchart

Voir aussi : http://www.la-croix.com/Culture/Livres-Idees/Livres/Une-course-au-tresor-2013-09-04-1007083

Commentaires

  • Il est bien de mettre en lumière cette période terrible. Mais il serait encore mieux de relier toutes ces persécutions entre elles, de montrer la continuité de ces persécutions durant les deux siècles passés, contre les chrétiens catholiques ou orthodoxes.
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    En commençant par la barbarie de la Terreur française, à la fin du 18ème et au début du 19ème siècle. Le Mont Saint Michel lui-même fut transformé en goulag. On les appelait 'bagnes' à l'époque. Dans la même période, pas une seule abbaye ne resta debout dans nos régions. La cathédrale saint Lambert de Liège fut rasée. Et ces persécutions se propagèrent un peu partout, notamment en Espagne et au Mexique, avec toujours la même barbarie.
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    Mais dans quel livre d'Histoire raconte-t-on cela aux enfants, pour qu'ils soient conscients de ces dangers ? Car ceux qui décident du contenu des livres d'Histoire sont les descendants idéologiques de ces persécuteurs, et les bénéficiaires de leurs pillages. Ils ne vont évidemment pas se dénoncer eux-mêmes, ils ne vont pas confesser publiquement les crimes contre l'humanité de leurs ancêtres.
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    Autre question, pourquoi rappeler et dénoncer les persécutions contre les juifs, et pas les persécutions contre les catholiques ou les orthodoxes ? Y aurait-il de bonnes et de mauvaises persécutions, y aurait-il de bons et de mauvais crimes contre l'humanité ?

  • Merci, pauvre Job de votre commentaire, particulièrement bien venu en cette période de catho-phobie aiguë sévissant actuellement en France sous un pouvoir socialo-marxiste.
    Mais cette haine n'est effectivement pas propre aux socialistes, ni à la France. Elle est instrumenté (comme chacun peut le constater) par les loges maçonniques non pas athées, mais anti-théistes.
    Ce sont elles qui infiltrent les institutions françaises, européennes, américaines et internationales.
    Le socialisme, comme l'islam est instrumentalisé.
    Le déchainement violent actuel de haine me donne positivement la nausée, le dire doit bien faire plaisir à mon frère franc-maçon.

    Que pouvons nous faire? D'abord prier et approfondir notre foi; en saisir les raisons.
    Ensuite fréquenter nos sacrements et soutenir nos prêtres et nos moines (moralement et financièrement).
    Ensuite ne pas craindre de montrer notre foi dans des actions concrètes, sur notre lieu de travail, dans la rue, et surtout dans nos familles.
    Prier encore.
    S.L.

  • @ shimon ... Il me semble qu'il faille oser parler des francs-maçons, précisément parce qu'ils n'aiment pas que l'on parle d'eux. Comme ils privilégient les méthodes secrètes et la dissimulation, comme ils préfèrent l'ombre à la lumière, ils essaient d'éviter les projecteurs sur eux, en parlant de prétendues théories de complot ou même de leur crainte d'être persécutés s'ils se montraient au grand jour. N'importe quoi.
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    Mais l'on peut aussi observer que ce mouvement est né parmi les diverses hérésies et sous-hérésies protestantes qui s'étaient multipliées en Europe. Francs-maçons et protestants se sont d'ailleurs toujours entendus pour taper ensemble sur les catholiques. Depuis deux siècles, l'anticléricalisme est aussi bien franc-maçon que protestant, avec le même répertoire de caricatures et de mauvais slogans. Je crois qu'il est difficile d'identifier lequel est le plus anti papiste des deux.
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    Cela me donne parfois l'impression que la franc maçonnerie serait une sorte de coalition, cherchant à réunir les multiples hérésies protestantes contre leur ennemi commun, l'Église catholique, et surtout contre le Pape, le symbole le plus visible de l'unité de tous les catholiques. Exaspérées par cette unité visible, toutes ces hérésies, désunies entre elles, auraient peut-être cherché une unité artificielle à travers cette organisation franc-maçonne. Les protestants ne se seraient-ils pas convaincus à l'époque qu'en s'unissant à travers une organisation commune contre les catholiques, ils seraient plus forts pour les vaincre ?
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    Je ne sais quelle est votre propre perception de l'origine, des motivations et des buts de la franc-maçonnerie ?

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