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Liège, 17 février/27 mars : homme, femme : quelle différence ?!

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Homme, femme : quelle différence ?!

 

Cycle de conférences

Centre diocésain de Formation, rue des Prémontrés, 40 - 4000 Liège

 

Les récents débats, notamment en France, en ce qui concerne le mariage pour tous, l'homoparentalité, la théorie dugender, réclament de réfléchir à nouveaux frais la question anthropologique de la différence des sexes. Mise en avant dès les premières pages de la Bible, la différence homme-femme semble en effet poser problème aujourd'hui. Est-elle inscrite dans la nature des choses? Est-elle une construction socioculturelle et historique ? Pour les tenants de la théorie du genre, il s'agit bien de libérer les deux sexes des stéréotypes, de dé-naturaliser les attributs de savoir, de savoir-être et de savoir-faire qui y sont communément liés. En résumé, quel est le fondement de la différence sexuelle : Dieu, la nature, la société?

Lundi 17 février 2014 à 20h (et non mardi 18 février comme précédemment annoncé) : Approche éthique, par Véronique MARGRON o.p. (prof. de théologie morale, Université catholique de l’Ouest, Angers).

 

Jeudi 27 mars 2014 à 20h : Approche biblique, par André WENIN (prof. d’exégèse de l’Ancien testament, Université catholique de Louvain)

Prix : 6 € la conférence.

Inscription souhaitée au secrétariat du CDF : Laura Cipriani - 04/220.53.73 (lun – ven, de 9h à 12h et de 13h30 à 17h15) – iscp@scarlet.be.

Commentaires

  • Inventée dans les années 1970 par un courant féministe et Judith Butler, la théorie du Gender, dont la politique de la famille s’est emparée aujourd’hui, affirme que les différences physiques entre la femme et l’homme inscrites dans la biologie et donc inchangeable sont à distinguer des différences socialement construites, relatives et changeables : le Genre.

    « Mise en avant dès les premières pages de la Bible, la différence homme-femme semble en effet désormais poser problème. Est-elle inscrite dans la nature des choses? » susurrent les organisateurs au chaland qui lit leur message dans l’annonce que reproduit Belgicatho.

    Non, ce n’est pas le célèbre psychologue Mgr Tony Anatrella qui est l’invité du « cycle » organisé par le Centre de Formation de l’évêché de Liège. Et pour cause car, selon ce vilain réactionnaire, « la Théorie du Gender soutient une vision complémentaire du constructivisme. Elle est le résultat de diverses approches liées au marxisme, à la psychanalyse, au structuralisme et à la philosophie de la déconstruction (Jacques Derrida). Pour Anatrella, la théorie du Gender se définit autour de trois concepts :
    • Plutôt que de parler de la différence sexuelle au fondement de l’être et du lien social, on préfère retenir la notion de genre féminin et de genre masculin de l’homme et de la femme ; il y aurait ainsi deux genres et un genre neutre duquel dépendraient toutes les autres formes « d’orientation sexuelle».
    • Le féminin et le masculin sont présentés dans une relation de dominant/dominé, de lutte de pouvoir, de la guerre des sexes sur un modèle quasi marxiste.
    • Les hommes et les femmes doivent être égaux en tout point. Certains en viennent même à dire que la paternité est une injustice car les femmes ne peuvent y accéder. Il faudrait donc éviter d’en parler au même titre que la grossesse est une injustice car seules les femmes ont à subir cette contrainte. C’est pourquoi la loi civile doit corriger toutes les injustices de la Nature.
    • L’indétermination de la sexualité est un nouveau critère à retenir et doit avoir des conséquences politiques et juridiques. Il faut inscrire l’indifférence sexuelle dans la loi. L’asexualité ferait donc loi pour définir les relations humaines, le couple, le mariage et la filiation ».

    Tony Anatrella explique ainsi les effets néfastes de cette théorie :« La Théorie du Gender se présente ainsi comme une nouvelle libération sociale et subjective de la personne et nous promet l’émancipation subjective de la différence sexuelle. Elle a une dimension sociologique et une dimension psychologique. Du point de vue sociologique, on ne parle plus d’homme et de femme, mais de genre masculin et de genre féminin qui sont le produit de la culture. Les identités sexuelles dépendent des rôles sociaux attribués aux uns et aux autres. Dans cette perspective, les identités masculine et féminine ne sont que des constructions sociales. C’est pourquoi on affirme qu’avant d’être un homme ou une femme, nous sommes tous des êtres humains. La différence des sexes est toute relative et n’est pas plus importante que la couleur des cheveux. C’est la société qui nous dit comment doit être un homme et comment doit être une femme. Les relations entre les hommes et les femmes (dominant/dominé) se sont essentiellement définies en termes de rapports de force dont les femmes doivent se libérer. Pour être vraiment libre, la société doit se féminiser (théorie de Judith Butler) et les femmes doivent refuser la pénétration sexuelle, même pour la procréation, car il s’agit d’un acte de domination de la part des hommes. Les femmes doivent prendre le pouvoir dans tous les domaines de la vie et même contraindre la société à parler au féminin afin de s’émanciper de l’autorité des hommes. Les mouvements féministes sont très inspirés par toutes ces idées. Il est à noter que dès le début et encore actuellement, les mouvements féministes marqués par le refus de la procréation, revendiquant la contraception, puis l’avortement et maintenant le déni de la pénétration sexuelle, ont souvent été dirigés par des femmes lesbiennes.
    Du point de vue psychologique, la Théorie du Gender laisse entendre que chacun construit son «identité » sexuelle et qu’il peut même en changer en fonction des fluctuations de ses tendances, c’est-à-dire de ses désirs. La plasticité de la sexualité humaine serait due à sa bisexualité initiale que la société oblige à refouler en imposant à chacun de désirer les personnes de l’autre sexe, alors que le désir peut être plus mouvant et changer facilement d’orientation. C’est pourquoi on se propose de ne plus faire reposer le couple, la famille et le lien social sur la différence sexuelle mais sur la différence des sexualités. La véritable identité sexuelle n’est pas celle qui est marquée sur le corps (on dénonce ici le biologisme que réduit l’être humain à ses organes et l’hétérosexisme de la société) mais celle qui résulte de l’orientation sexuelle que chacun se donne à lui-même : l’identité sexuée, celle qui est ressentie. Dans cette perspective, tous les couples sont égaux et doivent avoir les mêmes droits de se marier, de concevoir même par fécondation artificielle et d’adopter des enfants. La filiation ne reposerait plus sur l’union des corps, mais sur le désir d’être «parent».

    Ainsi tous les adultes seraient mis à égalité au lieu d’être à la merci de l’injustice que représente la différence sexuelle. La théorie du genre sert ainsi de cadre conceptuel pour justifier les exigences des mouvements féministes les plus ultras et les revendications des associations homosexuelles. »

    Pour river son clou à cette outrageante caricature, le Centre de Formation (CDF) de l’évêché de Liège (responsable : chanoine Lambert Wers) va donc donner la parole à une théologienne de l’université catholique d’Angers et à un exégète de l’université catholique de Louvain qui susciteront des « questionnements » propre à ébranler tous vos préjugés bourgeois. Vite, courrez vous inscrire : 6 euros l’entrée, ce n’est pas cher pour un bon recyclage.

  • Non mais, je rêve ? " Pour river son clou à cette outrageante caricature, le Centre de Formation (CDF) de l’évêché de Liège (responsable : chanoine Lambert Wers) va donc donner la parole à une théologienne de l’université catholique d’Angers et à un exégète de l’université catholique de Louvain qui susciteront des « questionnements » propre à ébranler tous vos préjugés bourgeois. "

    On croirait entendre Vincent Peillon ou Emmanuel Vals ! Ainsi, l'évêché de Liège s'apprête à "river son clou" à ce "vilain réactionnaire" qu'est Mgr Anatrella, coupable de baser ses théories sur la parole de la Genèse " et il les créa mâle et femelle ". J'avais déjà de sérieux soupçons sur le CDF et son directeur, maintenant j'ai une certitude : celle d'être trahi par eux. Avec la complicité silencieuse de notre évêque ?

    Je dois rêver, en effet : Tchantchès ne fait sûrement que s'exprimer ironiquement et au deuxième degré ? Mais alors, qu'il nous en dise donc un peu plus sur ces fameux conférenciers et sur leurs idées. Merci.

  • @ Eleison

    C’est en effet au second degré qu’il fallait prendre mon commentaire. Je pense que l’objectif des organisateurs est de chercher pour la théorie du « gender » un sens acceptable dans la galaxie chrétienne. Un peu comme le firent, mutatis mutandis, d’autres philosophes ou théologiens pour d’autres théories à la mode de leur temps : par exemple l’existentialisme dans les années 1950 ou la théologie de la libération dans les années postconciliaires.

    Pour ce que j’en sais, André Wenin enseigne l’exégèse de l’Ancien Testament et les langues bibliques à la faculté de théologie de l’U.C.L. dont il fut le doyen de 2008 à 2012. André Wenin est également professeur invité de théologie biblique du Pentateuque à l'Université grégorienne à Rome. Il a notamment publié « Humain et nature, femme et homme : différences fondatrices ou initiales ?Réflexions à partir des récits de création en Genèse 1–3 ».
    Le sens de sa réflexion est le suivant : L’idée que les premières pages de la Bible (Gn 1–3) constituent un discours théologique et anthropologique concernant la création et qu’elles contiennent une révélation aussi définitive qu’unique sur l’être l’humain semble aller de soi. Mais ce raccourci ne se fonde-t-il pas sur l’occultation du genre mythique et de la nature narrative de ces textes qui, comme tout écrit, encodent une vision spécifique et située culturellement ? L’auteur interroge ces textes à nouveaux frais pour voir si ce qu’ils disent de la différence entre l’humanité et la nature, et entre l’homme et la femme, n’est pas plus complexe et nuancé que ce que la tradition en a retenu, et pour vérifier si ces textes immémoriaux ne recèlent pas des ressources cachées permettant de penser les questions anthropologiques que soulèvent notre époque.

    Véronique Margron est sœur dominicaine. Elle est professeur de théologie morale à la Faculté de théologie de l’UCO à Angers, dont elle a aussi été le doyen de 2005 à 2010. Elle travaille plus particulièrement les questions liées à la vie affective et les grandes interrogations de nos sociétés comme le "mariage pour tous". "Il faut se demander -dit-elle- 'De quoi s'agit-il exactement ?' et répond: les personnes homosexuelles qui demandent l'accès au mariage veulent vivre avec une personne de même sexe et fonder une famille. Si j'ai de profondes interrogations sur ce projet, je me refuse en même temps à sacraliser le mariage civil qui relève de l'institution sociale."

    Voilà, je pense, le sens de la démarche dont je ne conteste pas a priori la légitimité . Mais, personnellement, je doute de l’intérêt de ces tentatives (aux conclusions parfois ambigües ) pour intégrer à tout prix dans l’orbe catholique toutes les idées qui passent (et trépassent). Que reste-t-il aujourd’hui de l’existentialisme chrétien ou de la gnose évolutionniste du Père Teilhard de Chardin qui firent couler tellement de plumes et d’encre à leur époque ? Stat crux dum volvitur orbis…

  • Sic transit gloria mundi... Voilà en effet le sort de ces thèses mondaines qui n'auront laissé derrière elles que doutes et confusions.
    Je crois que j'irai tout de même les écouter, pour m'en faire une idée plus complète. En espérant vous y rencontrer peut-être . Merci en tout cas pour cette belle réponse bien documentée.

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